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Comportemets Alimentaires.docx
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Category: Health, Nutrition, and Food Sciences
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Comportement Alimentaire
Régulation du Poids Corporel
Définition : comportement alimentaire
Le comportement alimentaire est la dimension comportementale de la physiologie digestive et de la nutrition
La sélection et l'ingestion des aliments fait l'objet d'un contrôle comportemental nommé comportement alimentaire
Contrôle de la quantité ingérée
Contrôle de la qualité des aliments sélectionnés
Il joue un rôle essentiel dans l'homéostasie énergétique (ce qui assure l'équilibre pondéral)
Il est soumis à des rythmes circadiens, qui sont influencés par l'environnement (température ambiante, l'heure de l'aube et du crépuscule etc)
Description d'un épisode de prise alimentaire
Comprend 3 phases
Phase pré-ingestive : caractérisée par la sensation de faim
Phase prandiale : période de la prise alimentaire et processus progressif de rassasiement
Phase post prandiale : état de satiété (dont la durée est variable)
Régulation des apports alimentaires :
Se fait à la fois sur la quantité d'aliments ingérés au cours d'un épisode de prise alimentaires (ce qui met en jeu le processus de rassasiement)
Et sur la durée de l'intervalle entre deux prises alimentaires (qui correspond à la période de satiété)
Le déterminisme du déclenchement (faim) et de la cessation (satiété) de chaque repas est essentiellement d'ordre métabolique (homéostasie énergétique, glucidique, lipidique, sodique)
Modulations à court terme et à long terme
Schématisation des modulation (ordre chronologique)
Stimulations externes (olfactives, gustative) ou interne (distension gastriques)
Centres nerveux régulateurs (essentiellement hypothalamiques)
Réponses
Humorales
Hormonales
Nerveuses
Motivation spécifique orientée vers la recherche, l'acquisition (la capture ou la collecte) et l'ingestion d'aliments
Centres nerveux : le noyau arqué
Noyau arqué joue un rôle fondamental dans la signalisation des messages périphériques
Situé entre V3 et éminence médiane
Accessible aux messages circulants comme la leptine, l'insuline et la ghreline qui ne peuvent franchir la barrière hématoméningée
Il est la seule zone de l'hypothalamus sensible aux métabolites intermédiaires du métabolisme des acides gras
Siège de neurones à expression de neuropeptide y (npy) et agouti-gene related peptide (agrp), deux puissants stimulants de la prise alimentaire = orexigènes
Et les neurones à pro-opiomélanocortine (précurseur de l'alpha-msh et du cocain andamphatamine related transcripti (cart) qui sont agents anorexigènes (ces récepteurs et ligands forment le système des endocannabinoïdes)
Neurotransmetteurs hypothalamiques indiqués dans le contrôle de la prise alimentaire (tableau)
Les autres centres nerveux
Noyau para-ventriculaire
Centre intégrateur recevant des projections des neurones NPY/AGRP et POMC/CART
Impliqué dans la modification de l'appétit
Noyau ventro-médian
Centre de la satiété
Est riche en récepteurs de la leptine
Noyau dorso-médian
Récepteurs de l'insuline et de la leptine
Initiation de la prise alimentaire
Hypothalamus
Centre de la faim
Contient des récepteurs à NPY ainsi que des neurones sensibles au glucose
Régions extra hypothalamiques impliquées dans le contrôle de l'appétit
Connexions avec hypothalamus
Noyau tractus solitaire sur qui convergent les infos d'origine vagale
Noyau para brachial
Thalamus qui joue un rôle dans la perception hédonique
Structures du lobe temporal
Système limbique (amygdale rhinencéphalique) implique dans les processus d'apprentissage et de conditionnement
Signaux de régulation périphériques
Les neurones hypothalamiques qui expriment ces neurotransmetteurs reçoivent des infos de la périphérie
De nature hormonale (leptine, insuline, ghreline)
Ou directement métaboliques par l'intermédiaire des neurones capteurs de glucose dont l'activité est modulée par des variations de la glycémie ou des taux d'acides gras libres circulants
Ces populations neuronales interagissent entre elles de manière antagoniste ou synergique
2 catégories :
Signaux de régulation à court terme
Sont directement liés à la prise alimentaire
Incluent des infos sensorielles, neurales et humorales élaborées pendant la prise alimentaire, la digestion et la métabolisation des nutriments
La durée d'action de ces signaux correspond à l'intervalle interprandial
+++ interviennent sur le volume (quantité) et la durée de la prise alimentaire , sur la durée de la période de satiété qui fait suite à cette prise alimentaire mais aussi sur le rassasiement lors de la prise alimentaire suivante
Les signaux de régulation à long terme
Sont essentiellement de nature hormonale
Leur intensité est liée à l'adiposité
Leur action est retardée par rapport à la prise alimentaire
Modulent l'impact des signaux à court terme sur les régions cérébrales qui contrôlent la prise alimentaire et en exerçant des effets directs sur les voies hypothalamiques contrôlant l'équilibre énergétique
Régulation à court et moyen terme
Déclenchement de la prise alimentaire : la FAIM
Initiation de la prise alimentaire considérée comme la réponse comportementale à la perception par le cerveau d'un déficit énergétique
La nature du signal est une baisse transitoire de la glycémie (- 10, - 12% du niveau basal) objectivée par un dosage continu de la glycémie
La prise alimentaire survient dans les minutes qui suivent cette inflexion glycémique.
Schéma : contrôle thermo-métabolique de la prise alimentaire
Initiation du repas se fait juste après la déplétion du taux de glucose dans le sang artériel
Lorsque le sujet ingère aliments, en fin de repas on a un point qui coïncide entre cessation du repas et le pic de température interne de l'individu
Interactions entre trois fonctions essentielles : métabolique (glucidique), comportementale (prise alimentaire) et thermorégulation.
Arrêt de la prise alimentaire : SATIETE
Plusieurs facteurs entrant en jeu :
Facteurs sensoriels
Puis facteurs digestifs
Puis facteurs métaboliques : signent la fin du repas ? état de satiété durant une période plus ou moins variable.
(…)
Signaux sensoriels
Prise alimentaire modulée pas facteurs sensoriels : aspect, goût, l'odeur et texture des aliments
Augmentée si aliments palatables
S'arrête si la sensation est désagréable
La régulation sensorielle de la prise alimentaire est modulée par deux phénomènes
L'adaptation anticipatoire +++ : expérience antérieure qui permet d'associer la saveur d'un aliment aux réactions post-ingestives et d'y associer la valeur énergétique et nutritionnelle d'un aliment
Dans des situations plus rares, elle peut conduire au phénomène d'aversion, qui amène par un conditionnement, à refuser la consommation d'un aliment lorsque ses caractéristiques sensorielles sont associées à une expérience antérieure négative (nausées, malaises)
Alliesthésie : différences de sensations ressenties par un individu de nature agréable ou désagréable selon l'état de fonctionnement de son organisme
Remarque : le sens du goût n'est pas un sens objectif comme la vue ou l'ouïe, mais la perception des saveurs est contrôlée par le cerveau de manière à indiquer quand l'aliment doit ou ne doit pas être consommé.
Signaux digestifs :
Distension gastrique : le bol alimentaire dans estomac stimule les mécano-récepteurs de la paroi gastrique ? par voie vagale transmettent infos au SNC (effet transitoire)
Hormones et peptides entéro-digestifs : arrivée des aliments dans le TD entraine sécrétion d'hormones ou de peptides (insuline, cholecystokinine PYY3-36, etc) qui réduisent la prise alimentaire (rôle satiétogène)
Importance des chémorécepteurs intestinaux dans la durée de la satiété post prandiale (situés le long de l'intestin grele). Ils sont spécifiques de chaque type de nutriment.
Oxydation des nutriments
La diminution de l'utilisation de glucose, de l'oxydation des acides gras ou du contenu intra hépatique de l'ATP augmente la prise alimentaire
régulation à long terme
Facteurs hormonaux diminuant la prise alimentaire :
Insuline
Taux circulant proportionnel à la masse du tissu adipeux blanc
Administration intra cérébrale d'insuline induit l'hypophagie et perte de poids
Leptine
Taux circulant reflète la totalité de la masse adipeuse : le niveau de leptine s'élève avec l'obésité (rq : à adiposité égale, leptine plus élevée chez la femme que chez l'homme)
Sensible à l'apport alimentaire : diminue lors du jeune et s'élève après le repas
Elévation post prandiale est tardive : commence 4 à 5h après prise alimentaire et est proportionnelle à la quantité d'insuline sécrétée
Activité physique diminue leptine circulante
Marqueur de variation des stocks énergétiques
Rôle important dans les situations de carence énergétique
Inhibe la prise alimentaire et augmente la dépense énergétique en activant les voies anorexigènes (POMPC) et en inhibant les voies orexigènes (NPY/AGRP)
Sur le long terme, la régulation de la masse grasse (lipostase à implique la sécrétion d'une hormone protéique : la leptine)
Codée par le gène Ob
Libérée par les adipocytes (tissu adipeux blanc)
(…)
Facteurs augmentant la prise alimentaire
Ghreline
sécrétée par estomac et duodenum
Augmente prise alimentaire
Taux diminue chez sujets obèses et augmente après amaigrissement
Au niveau hypothalamus : action antagoniste de la leptine : active neurones NPY et diminue l'action anorexigène de la leptine
Schéma rôle de la leptine dans la régulation du comportement alimentaire en relation avec la gestion de la masse grasse
Facteurs modulant la régulation homéostasique du comportement alimentaire
Facteurs socioculturels
Perception culturelle de l'idéal corporel : minceur ou au contraire rondeur, voire obésité selon les cultures
Règles sociales (les heures de repas) et les impératifs de l'emploi du temps
Facteurs psychoaffectifs
Humeur, émotions, anxiété, stress psychologique
Facteurs cognitifs
La prise alimentaire reste un comportement volontaire, qui obéit à la décision consciente de l'individu
Le pouvoir de décision peut cependant se trouver dépassé par des facteurs externes et/ou psychoaffectifs : vue d'aliments suscitant des émotions comme l'envie ou au contraire stress ou situations anxiogènes
La disponibilité et la composition de l'alimentation
L'abondance des aliments disponibles
Mode de vie urbain occidental (alimentation facilement disponible, abondante et peu onéreuse) se traduit par une augmentation de la quantité d'énergie ingérée et par une augmentation de la masse grasse.
La composition de l'alimentation
Les lipides apportent d'avantage d'énergie que les glucides, ils sont plus palatables, à la fois par la texture agréables (crémeuse, croquante) et par leur rôle renforceur d'aromes.
Ils stimulent moins la sécrétion de leptine que les glucides : effet inhibiteur moindre sur la prise alimentaire à long terme
Les agression physiques
Stress physiques extéroceptifs (stimulus douloureux ou stimulus sensoriel désagréable) et stress physique entéroceptifs
Infections bactériennes ou virales ou d'autres maladies comme les cancers ou syndromes inflammatoires : diminution de la PA par l'intermédiaire de cytokines et d'autres médiateurs de l'inflammation qui agissent au niveau du SNC.
.
Evolution des pratiques alimentaires : constat général
Augmentation :
De la consommation
de lipides
de produits transformés
De la restauration hors du domicile
Du surpoids
De l'obésité
Des troubles du comportement alimentaire
Evolution de la société française : différences des pratiques alimentaires avec l'appartenance sociale, le niveau de revenu, l'âge, la génération.
Depuis la seconde moitié du XXème siècle :
Baisse de la consommation
Des produits traditionnels
Pain ordinaire
Pâtes
Pomme de terre
De légumes secs
De viande
Augmentation de la consommation
De poisson
De produits laitiers
Jus de fruits
Légumes
De produits surgelés et transformés
NB : les milieux aisés et/ou diplômés par rapport à ceux défavorisés consomment moins de viandes, plus de fruits et légumes et plus de produits différents.
Régulation et dérégulation des comportements alimentaires
La structuration de repas se maintient : 8 français sur 10 prennent leur diner en famille
9 français sur 10 prennent trois repas principaux
La hausse du travail féminin est logiquement corrélée à une augmentation de la consommation hors domicile et à l'achat de plats préparés
Les recommandations de 5 fruits et légumes par jour ne sont jamais atteintes
Consommation des boissons sucrées a augmenté notamment chez les 3-17 ans
La consommation excessive d'alcool s'est développée chez les jeunes.
Comportement alimentaire et déviations
Néophobie :refus d'ingérer tout ce qui est étranger (un comportement protecteur). Très développé chez le rat qui ne vomit pas et vu chez l'enfant qui doit apprendre à manger.
Pica : ingestion de substances non comestibles
Géophagie : ingestion de terre ou d'argile
Lithophagie : ingestion de pierres
Cannibalisme : comportement alimentaire orienté vers les congénères.
Désordres alimentaires
NB : Important de différencier les symptômes (caractéristique particulière des conduites alimentaires) des syndromes (regroupement symptomatique d'une même pathologie).
Exemple : anorexie = symptôme que l'on peut retrouver dans différentes pathologies alors que l'anorexie mentale est un syndrome.
Symptômes
Hyperphagies
Hyperphagie prandiale : augmentation des apports caloriques pendants les repas
Hypeprhagie extra-prandiale
Grignotage
Compulsions alimentaires
Accès boulimiques
Hypophagie
Anorexie
Absence de faim à l'heure habituelle des repas
Attention : ne pas confondre avec le refus de manger : dans le premier cas, la personne ne ressent pas de sensation de faim alors que dans le deuxième si
Comportements restrictifs : restriction dite « cognitive » : tendance à limiter volontairement son alimentation dans le but de perdre du poids (ou ne pas en prendre)
Syndromes
Anorexie mentale
Refus de maintenir le poids corporel au niveau ou au dessus d'un poids minimum normal pour l'âge et pour la taille
Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros alors que le poids est inférieur à la normale
Altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, et déni de la gravité de la maigreur actuelle
Chez les femmes post pubères, aménorrhée (absence > 3 mois des règles)
Boulimie nerveuse
Crises de boulimie : absorption en une période de temps limitée, d'une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient en une période temps similaire
Sentiment d'une perte de contrôle sur le comportement alimentaire pendant la crise
Comportements compensatoires inappropriés et récurrents visant à prévenir la prise de poids (vomissements provoqués, emplois abusifs de laxatifs, diurétiques, exercice physique excessif …)
Les crises de boulimie et les comportements compensatoires inappropriés surviennent tous deux, en moyenne au moins deux fois par semaine pendant 3 mois.
L'estime de soi est influencée de manière excessive par le poids et la forme corporelle.
Binge eating disorder
Crises de boulimie associées à trois des caractéristiques suivantes
Manger beaucoup plus rapidement que la normale
Manger jusqu'à éprouver une sensation pénible de distension abdominale
Manger de grandes quantités de nourriture en l'absence d'une sensation physique de faim
Manger seul parce qu'on est gêné de la quantité de nourriture absorbée
Se sentir dégouté de soi même, déprimé ou très coupable après avoir trop mangé
Le comportement boulimique est source d'une souffrance marquée
Survient en moyenne au moins deux jours par semaine pendant 6 mois
N'est pas associé au recours régulier à des comportements compensatoires inappropriées (le sujet ne se fait pas vomir)
Favorise l'HTA, obésité, diabète et maladies cardiaques
Régulation pondérale
Le système de récompense
La régulation pondérale est déterminée par la prise alimentaire, dont le contrôle est stimulé par le déficit énergétique et l'état nutritionnel mais aussi par le plaisir
Les aliments énergétiques et palatables que l'on retrouve en abondance dans un environnement obésogène
L'appétit pour les nourritures riches et appétissantes est géré par les voies neuronales qui forment le système de récompense : cortex orbito-frontal, l'amygdale, l'aire tegmentale ventrale et le noyau accumbens
Ce dernier gère les composantes motivationnelles (le wanting) et hédoniques (le liking) de la récompense générée par la prise de nourriture. Il reçoit un important contingent de fibres dopaminergiques provenant de l'aire tegmentale ventrale.
Surcharge pondérale :
Obésité
Entraine une accumulation excessive de tissu adipeux, qui se traduit par une surcharge pondérale
Indirectement estimée par IMC
Mesure anthropométrique définissant l'embonpoint ou l'obésité poids/taille² (seuil de l'IMC > 30kg/m²)
Obésité morbide et viscérale
Obésité est qualifiée de morbide ou massive lorsque IMC > 40 kg/m²
Elle est dite viscérale lorsque accumulation excessive de graisse dans la cavité abdominale.
? facteur de complications métabolisques maladie coronaires, plus marqué pour diabète de type 2
Echelle des désordres liés au poids (selon D.Neumark-Sztainer)
Anorexie mentale ? boulimie nerveuse ? comportement anorexique ? régime malsain ? hyperphagie boulimique ? obésité.
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