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Relations sino-nipponnes

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Géopolitique entre la Chine et le Japon I Les relations entre la Chine et le Japon 1. Une interdépendance perceptible 2. Une volonté d'apaisement 3. Des désaccords politiques 4. La question de l'énergie 5. Un conflit militaire possible ? 6. Deux nationalismes opposés 7. L’émergence d’une Chine autonome et des modèles de puissances différents 8. Deux stratégies d’alliances opposées II Le conflit sur les îles Senkaku 1. Historique 2. Une concurrence pour le leadership régional et même international 3. Un contrôle des richesses naturelles en mer de Chine orientale 4. Ce qu'il en est aujourd'hui 5. Les retombées économiques Conclusion I Les relations entre la Chine et le Japon Une interdépendance perceptible Alors qu'ils sont opposés géopolitiquement parlant, la Chine et le Japon sont dépendants d'un point de vue économique. En effet, bien que leurs relations diplomatiques ne cessent de se dégrader, leurs relations économiques n'ont jamais été aussi fortes. Depuis les années 2000, les deux pays sont devenus économiquement interdépendants. Les échanges commerciaux entre la Chine et le Japon sont, depuis 1999, en croissance constante et ont dépassé les 185 milliards de dollars en 2005 ce qui attribua à la Chine la place de première partenaire commerciale du Japon avec plus de 20% de son commerce global et au Japon la place de premier fournisseur de la Chine avec plus de 15% de ses importations. Alors que deux tiers des exportations du Japon vers la Chine sont des équipements industriels et de composants électroniques, un tiers des exportations de la Chine vers le Japon sont des biens de consommation et ces deux marchés sont complémentaires. En 2009, les importations chinoises depuis le Japon représentaient 167 milliards de dollars alors que ses exportations vers le Japon ne représentaient que 120,1 milliards de dollars. Ainsi, malgré le fait que ces échangent commerciaux soient déséquilibrés au détriment de Tokyo, la santé économique de la Chine demeure très liée au dynamisme japonais qui permit à la Chine de sortir de la crise. Cette dernière était aussi dépendante technologiquement et financièrement du Japon jusqu'en 2008, date à partir de laquelle cette dépendance commence à diminuer. En 2007, 14,4% des IDE japonais sont faits en Chine ce qui représente 10,9% des IDE reçus par la Chine et ces chiffres sont en hausse. La Chine profite aussi d'un important transfert en matière de technologie étant donné que de nos jours, plus de 20 000 entreprises japonaises sont installées en Chine ce qui fait du Japon le premier investisseur étranger dans ce pays. Ces entreprises produisent alors des biens qui seront exportés vers le Japon et ainsi plus de neuf millions de Chinois travaillent dans des entreprises à capitaux japonais. Malgré les manifestations anti-Koizumi (ancien premier ministre japonais), l'investissement du Japon augmentait encore en 2005. De nombreux Chinois et Japonais circulent entre les deux pays chaque année (4 350 000 en 2004 dont la plupart sont des Japonais en voyage d'affaire ou en vacances). Les dépendances entre les deux pays sont donc nombreuses et leurs échanges s'intensifient, on ne parle plus aujourd'hui de commerce mais d'intégration industrielle. Une volonté d'apaisement Pour toutes ces raisons, afin de garder un équilibre économique, la Chine et le Japon chercher à garder des relations amicales. Pour cela, la Chine demanda en 2005 à Kobayashi Yutaro, le directeur de Fuji-Xerox et l'ancien président de l'association patronale Keizai Doyukai, de cesser de faire des visites au sanctuaire de Yasukuni qui remettait en cause leurs relations. En effet, dans ce sanctuaire reposent quatorze criminels de guerre de classe A qui avaient été condamnés en 1945 et l'ancien premier ministre japonais se rendait régulièrement dans ce sanctuaire ce qui avait rendu les relations tendues entre la Chine et le Japon en avril 2005. C'est pourquoi, étant donné les forts liens économiques entre les deux pays, le patronat japonais est un des principaux acteurs de l'apaisement des tensions entre Chine et Japon grâce au lobbying qu'il met en place. Du côté chinois, la volonté de Hu Jintao de maintenir une croissance élevée et d’asseoir son pouvoir pour les cinq prochaines années fait qu'il n'a aucune raison de briser ses relations avec le Japon, qui représente pour la Chine une « vache à lait ». Ainsi, cette dernière présente son interdépendance avec le Japon comme un signe de sa puissance : « le Japon, face à la stagnation économique, aura besoin de la Chine, de son marché immense et de son influence sur la scène internationale » 1 ainsi que : « le Japon sur la pente descendante, aurait besoin de la Chine pour consolider sa reprise » 2. Depuis la crise asiatique en 1997, les autorité chinoises mettent en avant en permanence le dynamisme chinois dans une lutte pour le leadership asiatique qui s'étend désormais au champs économique qui était jusque là le territoire de la superpuissance japonaise. De plus, la Chine renforçait sa position internationale alors que le Japon stagnait. La Chine voulait donner une image jeune et dynamique de son pays en comparaison avec la population vieillissante du Japon et la récession inéluctable de ce pays ce qui est faux car à cette époque, le Japon enregistrait encore une croissance de 2,8% en 2005. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que la Chine et le Japon souhaitaient améliorer leurs relations. Un exemple démontrant cette envie est le projet de création d'un « Comité d’amitié nippo-chinois pour le XXIe siècle » en juillet 2003. Ce projet avait pour but d'étudier l'évolution des relations dans les domaines de l'économie, de la politique, de la culture, des sciences et de la technologie. Ces études devaient aboutir à des rapports constitués de plusieurs propositions pour les gouvernements chinois et japonais. Plus tôt dans l'histoire, depuis 1972 et la visite du premier ministre japonais Kakuei Tanaka en Chine, il y eut une véritable volonté de renforcer les liens entre les deux Etats. Ainsi fut signé en 1972 la « Déclaration commune sino-japonaise » et en 1978 le « Traité de paix et d'amitié sino-japonais ». En 2006, le premier ministre Shinzo Abe, élu en septembre de la même année, cherchera à apaiser les tensions entre la Chine et le Japon qu'a causé le gouvernement de Koizumi durant les cinq années précédentes. Malgré cela, les tensions demeureront et s'accentueront avec le conflits sur les îles Senkaku ou Diaoyu ce qui rend pratiquement impossible la possibilité de la création d'une puissante unité asiatique. Des désaccords politiques Cependant, cette interdépendance ne suffit pas à faire oublier les tensions structurelles entre les deux pays. Ces tensions auraient pour origines les deux guerres qui opposèrent la Chine et le Japon entre 1894-1895 et 1937-1945. La première de ces deux guerres fut remportée par les Japonais et la Chine dut lui céder l'île de Taïwan ainsi que d'autres territoires. Bien que Taïwan soit de nouveau redevenue chinoise, son gouvernement reste chaotique. Les relations reliant Taïwan et le Japon étant critiquées, ce dernier s'est engagé à ne pas soutenir l'indépendance de l'île et à ne voir ainsi qu'une seule Chine. Les rapports qu'entretenaient les deux puissances se sont encore ébranlés après 1. Wu Jinan , « Rise of Japan’s New Generation Politicians and Cross Straight Relations », Contemporary World Configuration, Shanghai Institute of International Studies (SIIS), Shanghai, 2002 2. D'après l'ambassadeur Wang Yi après la deuxième guerre mondiale. Les 200 000 civils chinois qui auraient été tué à Nankin après l'invasion des Japonais des côtes chinoises entre 1937 et 1945, ont fortement marqué les esprits chinois. Au début du XXIème siècle, la Chine reprochait encore au Japon de publier des manuels d'histoires révisionnistes sur ce sujet. En plus de ces désaccords historiques, de nombreux conflits opposent les deux pays comme la rivalité géopolitique sur le leadership asiatique, les désaccords sur la réforme de l'ONU ou encore la course aux armements et aux ressources énergétiques. Tout ces désaccords sont de nature conjoncturelle et semblent s'enraciner dans de profonds motifs d'opposition, qui sont d'ordre géostratégique mais aussi politique et culturel. La question de l'énergie Une des raisons de l'opposition entre Chine et Japon et d'ordre énergétique. En effet, suivant les statistiques, l'Asie devrait représenter plus de 50% de la consommation mondiale de pétrole d'ici 2025. Pour l'heure, elle est dépendante du reste du monde pour son approvisionnement en énergie, elle importe 63% de son énergie consommée en 2006. Au vu de sa taille et de sa croissance exceptionnelle, la Chine représente le premier consommateur et bien sûr le premier importateur d'énergie en Asie, ce qui fait craindre au Japon des problèmes d'approvisionnement pour son pays. Ainsi, les deux puissances adoptent des stratégies de sécurité axées sur les risques liés à la dépendance de l'énergie. La Chine s'approvisionne au Moyen-Orient ou dans des régions contrôlées par les Etats- Unis et le Japon est encore soumis à l'embargo américain sur le pétrole qui leur a été imposé en 1941. La Chine ne parvient pas à contrôler ses gisements de pétrole et se retrouve en pénurie, elle surveille donc les routes pétrolières ainsi que les routes commerciales grâce à son armée afin qu'aucune forme de piraterie n'apparaisse. Cette armée offre aussi un soutien militaire aux fournisseurs de pétrole. L'acheminement du pétrole jusqu'au Japon est surveillé depuis le Moyen-Orient est assuré par les renforcements de l'armée de l'air et la marine chinoise. Néanmoins, la Chine ne possède pas de marine de protection en dehors des eaux de son territoire. Ainsi, la course à l'énergie entre les deux pays se poursuit directement sur les terres. En effet, les deux Etats se retrouvaient en concurrence sur le marché du pétrole en Russie sur les projets de pipe-lines devant relier la Sibérie à Daqing en Chine ou au Japon. Finalement, la Chine aura eu le dernier mot puisque 2009 fut une année historique dans la « guerre de l’énergie ». En effet, le 14 décembre 2009, Hu Jintao inaugura un gazoduc chinois entre le Turkménistan et la région du Xinjiang. Ensuite, le 27 décembre 2009, le premier ministre russe Vladimir Poutine inaugure le terminal pétrolier du port de Nakhoda qui est relié à la Chine par un oléoduc. Du côté japonais, le 3 mai 2012, Gazprom avait annoncé un projet de gazoduc qui devrait pour l'instant relier Vladivostok à l'île de Hokkaido. En effet, après la fermeture de plusieurs centrales nucléaires suite aux problèmes liés à la centrale nucléaire de Fukushima après le séisme du 11 mars 2011, le Japon est devenu le premier importateur mondial de gaz naturel liquéfié. Les îles Senkaku et Diaoyu jouent un rôle important dans cette course aux énergie étant donné que ces îles recèleraient des réserves en pétrole et en gaz conséquentes, à tel point que le domaine militaire est envisagé. Un conflit militaire possible ? L'armée a toujours joué un rôle important en Chine depuis 1945 et est très présente. En comparaison, la Constitution de 1946 limite la capacité militaire du Japon et ce dernier ne peut avoir recours à son armée pour engager une guerre contre un quelconque pays. Aussi, le Japon ne peut pas encore parler de stratégie de puissance dans ce domaine et est encore traumatisé par sa lourde défaite de 1945, et les deux bombes atomiques à Hiroshima et Nagasaki. Ainsi, la défense du territoire japonais est normalement assuré par leurs alliés militaires, les Etats-Unis, qui possèdent plusieurs bases sur le territoire depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. De plus, la relation entre la Chine et le Japon semble marquée par un enjeu militaire. Depuis quelques années, on observe une course aux armements en Asie. Le budget de la Chine consacré à l'armée est en progression chaque année depuis 1990 de 10%, ce qui correspond à 3,5 à 5,0% du PIB national et le place au troisième rang mondial. En 2010, il était de 77 milliards de dollars alors qu'en 2006 ses dépenses militaires de 14,7% soit 35 milliards de dollars. Le Japon ne pouvant rivaliser avec cela, d'autres stratégies sont déployées. Le pays a notamment passé avec les Etats-Unis des accords stratégiques pour renforcer l'alliance politico-militaire entre les deux pays. La Chine et le Japon se font aussi face en ce qui concerne les essais nucléaires de la Corée du Nord. Ces trois derniers, en plus de la Corée du Sud, de la Russie et des Etats- Unis, tentent de trouver des accords pour régler ces problèmes. Si la Chine et le Japon sont tous les deux contre ces essais, leurs modes opératoires sont totalement à l'opposé. Tandis que la Chine est strictement contre les essais nucléaires et la multiplication des armes nucléaires en Corée du Nord, le Japon annonçait vouloir imposer de nouvelles punitions contre le pays. En d'autres termes, la Chine reste ferme face à la Corée du Nord et souhaite régler pacifiquement ce problème. A contrario, le Japon reste enclin à régler ce problème par la force militaire s'il le faut. De ce fait, alors que des échanges restent possible entre la Chine et la Corée du Nord, tous les navires nord-coréen et toutes les importations en provenance de Corée du Nord sont interdits au Japon. Deux nationalismes opposés En plus d'être opposé sur le plan énergétique et militaire, les deux puissances s'opposent sur la constitution même du pays opposé. En effet, dans chacun des deux pays on peut voir apparaître un fort nationalisme. Celui de Chine est mis en avant par le Parti unique au pouvoir et est fortement revendiqué par ce dernier. Il permet de maintenir un certain contrôle des populations. Le nationalisme japonais commence à refaire surface depuis le début de ce siècle mais n'est pas alimenté par le gouvernement. Le parti communiste, principal instigateur de ce sentiment nationaliste apparaît aussi comme garant de l'unité nationale. Ainsi, ce nationalisme chinois permet une certaine stabilité sociale mais aussi politique car il justifie l'existence du parti. Mais ce nationalisme est d'abord né des hostilités à l'encontre de la puissance japonaise, pouvant même aller à parler d'un antijaponisme. Du côté japonais, la renaissance de ce sentiment de nationalisme apparaît d'abord chez les élites, comme on a pu le constater avec la création de la Diète en 2000 mais aussi avec la mise en place d'une commission nationale sur la réforme de l'éducation. De plus, depuis 1999, l'hymne national japonais et les drapeaux japonais ont refait leurs apparitions dans les écoles. En 2003, lors des élections à la Chambre haute, un des sujets principaux fut le renforcement d'une pensée anti-étrangère avec la mise en évidence d'un lien entre la criminalité et l'immigration clandestine, le plus souvent chinoise. Ainsi, alors que le nationalisme chinois vient de l'hostilité du pays envers le Japon, le nationalisme japonais et sa dimension anti-chinoise viennent de la crainte d'une agression chinoise. Par ailleurs, la confrontation de ces deux nationalismes l'un envers l'autre semblent expliquer l'impossibilité d'avoir une Asie unie. De plus, la croissance spectaculaire de la Chine ces dernières années change les rapports de force. L’émergence d’une Chine autonome et des modèles de puissances différents Le relations entre les deux pays sont contradictoires, leurs échanges économiques sont nombreux, les deux pays sont interdépendants, mais cette interdépendance est sans cesse compromise par les conflits géopolitiques, militaires et culturels des deux pays. Le Japon, qui était depuis plusieurs décennies le leadership asiatique et malgré l'interdépendance économique très forte entre les deux pays, s'est fait détrôner par la Chine en 2010. Les deux pays sont aussi en concurrence pour le leadership des marchés de l'Asie du Sud, en plein développement. Les deux puissances sont à la recherche d'accords de libre-échange avec ces pays du Sud. Ainsi, la Chine qui possède un siège au Conseil de sécurité de l'ONU essaie de mettre des bâtons dans les roues du Japon en s'opposant par exemple à la candidature du Japon pour devenir un membre permanent des Nations Unies. Elle essaye ainsi d'appuyer son leadership en se déployant dans les institutions internationales. En 2001, elle adhéra à l'Organisation mondiale du commerce qui fut un cap dans son développement. Alors qu'en 1991, la Chine n'était qu'observatrice dans l'Association des nations de l'Asie du Sud-est (ANASE), elle y a pris place et a pu en novembre 2004 obtenir la création d'une zone de libre-échange avec l'ANASE. De son côté, le Japon cherche à consolider ses places. Pour cela, il doit aussi veiller à contenir la puissance chinoise. C'est sur ce dernier point que la vision japonaise rejoint celle des Etats-Unis. Contrairement à cela, la stratégie chinoise a pour but d'accroître la visibilité de ses projets au moyen de grandes déclarations et de la mise en place de partenariats stratégiques. Dans ce sens, la puissance chinoise est majoritairement fondée sur l'acquisition de capacités militaires. A l'inverse du hard power chinois, la puissance japonaise est fondé sur son rayonnement économique et la diffusion de sa culture, non seulement en Asie mais aussi à travers le monde. Elle possède la première place dans le domaine des TICS, et diffuse très largement sa mode vestimentaire, ses mangas, ses films ou encore ses jeux-vidéos et groupes musicaux. Le Japon devient presque une référence dans certains domaines comme l'esthétique ou la coiffure avec les chappatsu (cheveux teints) qui se sont largement diffusés en Asie. Ainsi, la Chine et le Japon proposent deux modèles différents de puissance et donc adoptent des stratégies d'alliances totalement différentes. Deux stratégies d’alliances opposées La Chine et le Japon entretiennent des jeux d'alliance différents et leurs quêtes de modèle de puissance sont à l'opposé. La puissance chinoise a établit des réseaux de relations différents, notamment avec des pays possédant des régimes autoritaires tels que le Vietnam, la Birmanie ou la Corée du Nord, mais surtout elle a tissé des liens avec la Russie. Avec son ouverture au monde, la Chine a aussi pu nouer des relations et des partenariats stratégiques avec d'autres pays d'Asie, mais aussi à travers le monde. Ces dernières années, la Chine s'est fortement rapprochée de l'Inde, les visites de Hu Jintao visant à améliorer leurs relations diplomatiques et leurs échanges commerciaux. Une alliance géostratégique entre les deux pays serait incroyablement bénéfique pour ces deux puissances. En effet, ce sont toutes deux de fortes puissances démographiques et possèdent les économies les plus dynamiques au monde ce qui ferait de la relation sinoindienne l'une des relations bilatérales les plus importantes dans les années à venir, d'après le ministre indien Mukherjee. Signe de leur rapprochement, une ancienne route himalayenne qui avait été fermé en 1962 suite à un conflit, s'est rouverte en juillet 2006. Pour contrer ces stratégies d'alliance, le Japon a pris plusieurs mesures. Lors de sa première élection en tant que Premier ministre de 2006 à 2007, Shinzo Abe rencontra le Premier ministre indien Manmohan Singh. Cette rencontre avait pour but la signature d'un accord de libre-échange entre les deux pays. La puissance japonaise souhaite elle aussi entretenir des relations avec l'Inde non seulement pour faire face la Chine mais aussi pour ne pas concentrer tout ses investissements en Chine et donc la contenir. II Le conflit sur les îles Senkaku Historique L'un des conflits majeurs géopolitique entre la Chine et le Japon concerne les îles Senkaku-shoto en japonais et Diaoyutai en chinois. Ces îles se trouvent en mer de Chine orientale, à 600 km au Sud-ouest de l'île d'Okinawa, principale île de l'archipel japonaise Ryûkyû. Elles sont composées de cinq îles et de trois rochers inhabités. La superficie totale de ces îles et rochers est de 7 km². Ces îles ont été obtenu par le Japon lors de sa victoire contre le Chine en 1895 au moyen du traité de Shimonoseki ou Maguan. Cependant, elles ont été reprise et placé sous souveraineté américaine en 1945, après la défaite du Japon lors de la seconde guerre mondiale. Elles ont finalement été rendu au Japon en 1971 dans un accord ne les mentionnant pas explicitement. Aujourd'hui, ces îles dépendent administrativement de la ville d'Ishigaki, dans la sous-préfecture de Yaeyama, qui fait parti de la préfecture d'Okinawa. Géographiquement parlant, elles font parties de l'archipel de Sakishima. Cependant, elles sont revendiquées par Taïwan depuis 1969 qui les associe à la ville de Toucheng dans le comté de Yilan, mais aussi par la Chine depuis 1971 qui les rattache à Taïwan, qui est une province de Chine et donc sous domination chinoise. La carte ci-après indique la position géographique de ces îles mais aussi les frontières revendiquées ainsi que les autres conflits frontaliers entre les deux grandes puissances asiatiques. Les conflits géopolitiques en mer de Chine sont courants entre les différentes puissances asiatiques mais nuisent aux relations diplomatiques sino-japonaises. Partenaires et concurrentes à la fois, ces deux puissances ne cessent, depuis la fin des années 2000, de démontrer leur détermination dans la gestion de ce conflit. Ce conflit ne remonte pas à hier mais il prend une intensité soudaine qui risque fortement de nuire à la paix entre les deux puissances mais aussi à la sécurité régionale et internationale. Le problème de ces îles se résoudrait très facilement devant la Cour Internationale de Justice ou dans le cadre d'un tribunal arbitral international et se réglerait pacifiquement. Cependant, il va au delà du conflit territorial et adopte une dimension géostratégique avec pour principal fil conducteur la concurrence pour le leadership régional voire même international ainsi que le contrôle des richesses naturelles de ces îles. Une concurrence pour le leadership régional et même international La contestation chinoise vis-à-vis de la domination japonaise des îles Senkaku n'est pas récente, mais elle est plus vive aujourd'hui par rapport aux années précédentes. Comme dit plus haut, ce conflit n'a pas que des enjeux territoriaux. Depuis les années 2000, la Chine ne cesse de monter en puissance mais l'Inde et le Japon qui sont deux grandes puissances en Asie lui font concurrence et essayent de contenir sa croissance. Ainsi, la possession des îles en mer de Chine est primordiale pour asseoir sa puissance. La puissance de la Chine repose aussi sur la capacité de son armée. Ainsi, en 1985, elle organise un programme de modernisation de ses trois flottes. En 2010, la marine chinoise est donc la troisième marine militaire derrières celle des Etats-Unis et de la Russie avec 225 000 hommes, 58 sous-marins dont six nucléaires, 50 frégates, 27 destroyers, 180 navires amphibies ou encore 81 navires de guerre des mines. Le 25 septembre 2012 a été annoncé la mise en service du Liaoning, offrant à la marine chinoise une nouvelle capacité de projection. Le Japon et les Etats-Unis, présents depuis 1945 au Japon dans de nombreuses bases militaires, occupent des positions avantagées dans les îles où le conflit règne. Les Etats-Unis profitent de cette situation pour exercer une plus grosse influence sur ces îles en resserrant leurs liens avec leurs alliés tels que l'Australie, la Corée du Sud, les Philippines et le Japon mais ils profitent aussi de cette position pour limiter l'accès de la Chine dans cette zone où elle eut une forte influence dans le passé. Depuis 1990, soit depuis la fin de la guerre froide, la Chine adopte une stratégie visant à faire de la mer de Chine orientale et méridionale une « mare nostrum chinoise ». En mer de Chine méridionale, la Chine se retrouvent face aux autres puissances qui espèrent elles aussi profiter des ressources naturelles des fonds et des sous-sols marins. Elle espère conquérir l'archipel des Spratleys, le récif de Scarboroughet ainsi que les îles Pratas et Paracels ce qui ne va pas apaiser les relations diplomatique que la Chine entretient avec le Vietnam, Brunei, la Malaisie, l'Indonésie, les Philippines ou Taïwan. Ces conflits en mer méridionale ne concernent pas directement le Japon mais elles participent à nourrir les incertitudes sur les ambitions territoriales de la Chine dont l'une des stratégies fait partie de la doctrine dites du « collier de perles ». Dans la mer de Chine orientale, la Chine fait pression sur le Japon. Le 13 septembre 2012, elle a envoyé au Secrétaire général des Nations Unies le tracé de ligne de base, les limites extérieures de la mer territoriale de Chine et les coordonnées géographiques des îles sur lesquelles a lieu un conflit. Ainsi, la Chine conteste internationalement la souveraineté japonaise sur les îles Senkaku depuis les accords de 1971. Cependant, le Japon n'est pas prêt à céder. Le conflit des îles Senkaku renforce le nationalisme japonais qui avait été ébranlé et avait fait naître un sentiment de vulnérabilité avec la crise économique de 2008 et l'incident de Fukushima en 2011. Les revendications nationalistes sont cependant plus fortes en Chine avec le gouvernement chinois qui fait de ce conflit une cause nationale et en tire parti. Grâce à ce conflit, le Parti communiste chinois regagne une certaine influence alors qu'il était en perte de popularité et se trouvait souvent au milieu de scandales politico-financiers. La contestation des îles Senkaku faisant l'unanimité parmi le Parti communiste chinois le renforce. Il soutient cette contestation et espère étendre son influence dans la région. Ainsi, la Chine accéderait plus facilement aux espaces contestés et pourrait plus facilement tirer profit des ressources et richesses de ces îles. Un contrôle des richesses naturelles en mer de Chine orientale Avec l'augmentation de la consommation des ressources naturelles, surtout en Chine où la croissance se fait rapidement, les tensions internationales se font sentir. Le contrôle de ses richesses naturelles est toujours signe de rivalités entre les pays car il joue un grand rôle dans la place et le rayonnement du pays qui possède des ressources. En cela, les îles Senkaku font partis de ces tensions. La zone entourant les îles a un grand potentiel économique. Les richesses halieutiques qu'elles possèdent ne représentent qu'un intérêt secondaire, bien qu'elles soient importantes. Le rapport de 1969 du comité des Nations Unies pour la coordination de la prospection des ressources minérales au large des côtes asiatiques indique la présence de vastes champs d'hydrocarbures dans les eaux qui entourent les îles Senkaku, ce qui permet de comprendre tout l'enjeu qui repose autour de ces îles, et la fermeté dont les deux pays font preuve. En effet, selon l'Agence d'information énergétique américaine, les réserves en mer de Chine orientales seraient de 100 millions de barils de pétrole et entre 1 et 2 billions de pieds cube de gaz. Et d'après les chiffres chinois, ces nombres seraient sous-estimés. En effet, en 2011, d'après la China National Offshore Oil Corporation, il y aurait entre 70 et 160 milliards de barils de pétrole et 250 billions de pied cube de gaz dans mer de Chine orientale. Cette même organisation chinoise est aussi en train d'exploiter les champs de gaz des îles Shirakaba/Chunxiao, Kusunoki/Duanqiao, Asunaro/Lonjing et Kashi/Tianwaitian, qui se trouve proches des îles Senkaku. Ces îles se trouvent elles aussi dans une région conflictuelles. En effet, elles se trouvent dans une zone où la délimitation de la Zone Economique Exclusive n'est pas clairement définie. L'exploitation de ces hydrocarbures n'est pas d'une importance capitale pour la Chine qui possède encore de bonnes réserves sur son territoire. Cependant, elle a une bien plus grande importance pour le Japon qui possède peu de ressources naturelles et qui est obligé d'importer la quasi-totalité de l'énergie qu'il consomme. Ce problème s'est aggravé après l'incident de Fukushima. En effet, avec la prise de conscience de la dangerosité des centrales nucléaires, plusieurs centrales potentiellement dangereuses ont été fermé, ce qui a eu pour conséquence l'accentuation de la consommation en énergie fossile et donc une plus forte dépendance du pays pour son approvisionnement en énergie. C'est donc pour cela que le Japon accorde tant d'importance à ces îles mais aussi aux îles Takeshima/Dokdo administrées par la Corée du Sud, et aux îles Hoppo Ryodo/Kouriles du Sud, administrées par la Russie. Ces dernières sont censé renfermer des quantités importantes de ressources naturelles comme les hydrocarbures. 4. Ce qu'il en est aujourd'hui Le conflit pour la possession des îles Senkaku/Diaoyu risquent de se prolonger si la Chine et le Japon ne trouvent pas de solution et ne s'accorde pas sur une gestion commune des ressources naturelles. Le recours militaire ou la guerre économique souhaite être évité par les deux puissances, même si ces deux solutions ne sont pas exclues. En 2008, les deux pays s'étaient entendu pour exploiter ensemble les richesse de cette région qu'ils avaient d'ailleurs rebaptisé « Mer de la paix, de la coopération et de l’amitié ». Les Etats-Unis, alliés du Japon, ne souhaitent pas soutenir ouvertement le Japon, de peur de dégrader leurs relations avec la Chine qui reste leur partenaire. Cependant, ils peuvent toujours jouer un rôle dans le cadre de l'ONU ou de l'APEC afin de trouver une solution qui puisse plaire à la fois au Japon et à la Chine. Le conflit lié aux îles Senkaku s'est envenimé depuis le 11 septembre 2012, date à laquelle le gouvernement japonais a décidé de nationaliser trois des cinq îles de l'archipel. L'île de Taishojima/Chiwei Yu avait déjà été nationalisé par le Japon. Dorénavant, Uotsurijima/Diaoyu Dao, Kita-Kojima/Bei Xiaodao, Minami-Kojima/Nan Xiaodao sont aussi nationalisé japonaise. Le pays a aussi fait part de son intention de nationaliser la cinquième et dernière île, Kubajima/Huangwei Yu. Une semaine après la nationalisation des trois îles, le 18 septembre est aussi une date symbolique pour les Chinois. Elle marque l'attentat sur une voie de chemin de fer japonaise en Mandchourie qui servit de prétexte aux Japonais pour envahir le pays en 1931. Le vendredi 25 janvier 2013, le chef du parti bouddhiste japonais New Kômeitô, membre de la coalition au pouvoir au Japon, a remis une lettre du Premier ministre, Shinzo Abe, à Xi Jinping, qui remplacera Hu Jintao en mars alors que les relations entre les deux puissances asiatiques sont fortement dégradées. Le chef de ce parti New Kômeitô, Natsuo Yamaguchi a été reçu depuis le 22 janvier dans le Grand Palais du peuple à Pékin. Il s'agit de la première visite d'un responsable politique depuis la nationalisation par le Japon des trois îles disputées. Natsuo Yamaguchi félicita Xi Jinping pour sa prochaine promotion et lui remis la lettre du Premier ministre japonais. Cette lettre fut remise à un moment où les tensions sont très grandes. En effet, la Chine envoie régulièrement des navires autour des îles Senkaku. Mais plus récemment, elle envoie aussi des avions. Le 24 janvier, soit un jour avant la remise de la lettre, des activistes de Taïwan ont été repoussé aux canons à eaux près des îles, et trois bateaux de surveillance chinois étaient postés à quelques miles nautique de cet incident. Le mardi 29 janvier 2013, Shinzo Abe a annoncé la mise en place d'une force navale spéciale pour protéger les îles composée de douze navire et de 600 hommes. Dans la même journée, le pays a annoncé une hausse du budget militaire de 0,8%, c'est la première hausse en onze ans. Le Premier ministre avait exprimé avec fermeté son intention de garder les îles Senkaku durant sa campagne électorale, et les messages de fermeté se sont multipliés, notamment avec la dernière lettre du 25 janvier. Avec ce budget militaire revu à la hausse, le Japon déclare aussi devoir surveiller les activités de la Chine qui se sont intensifiées autour des îles depuis la nationalisation des trois îles. Le message que souhaite faire passer le pays est ferme, si la Chine insiste sur ces îles, le Japon se dit prêt à riposter. Cependant, le même jour, soit le 29 janvier, le Premier ministre s'était dit prêt à participer à un sommet économique avec la Chine. Cette même idée avait été annoncé la semaine précédente par le futur dirigeant Xi Jinping. Malgré la fermeté des deux puissances, les échanges sont toujours possibles et considérables. De plus, Shinzo Abe, malgré sa fermeté, ne peut pas oublier que l'économie de son pays est fortement liée à celle de la Chine, surtout à l'heure où cette économie est en crise. Peu de temps après, le vendredi 8 février, le Premier ministre japonais exigea de Pékin des excuses. En effet, un radar de tir chinois aurait verrouillé un destroyer japonais comme cible fin janvier. Un peu avant le 8 février, le Japon avait déjà convoqué l'ambassadeur chinois pour protester contre cet incident que la Chine nie. La Chine, de son côté, y voit une tentative japonaise de « salir » son pays. Le lundi 18 février, les gardes-côtes japonais ont annoncé que trois navires gouvernementaux sont entrés dans les eaux des îles litigieuses. Les trois navires de surveillance se sont approchés des îles vers 9 heures, heure locale. Cet incident a lieu après une semaine de manifestations anti-japonaise en Chine, ce qui avait alors fortement aggravé les tension entre les deux puissances. Ce même jour, le Japon confirmait qu'un haut diplomate japonais devait se rendre le lendemain à Pékin pour parler de cet incident de radar du 8 février. Il s'agit de Shinsuke Sugiyama, le responsable des affaires asiatiques et océaniennes au ministère des Affaires étrangères. Il devait y rencontrer ses homologues chinois. Même si la rencontre a été confirmé, le contenu des entretiens n'a pas été diffusé. 5. Les retombées économiques Le fait que le Japon ait nationalisé trois îles de plus le 11 septembre dernier a eu des conséquences non seulement politique mais maintenant économique. Depuis quelques temps, les entreprises japonaises font face à des protestations de plus en plus violente en Chine et ont donc décidé de fermer temporairement leurs entreprises pour des raisons de sécurité. Ceci a donc un impact sur l'économie et les échanges commerciaux entre les deux puissances qui avait triplé depuis le début des années 2000, pour atteindre 260 milliards d'euros aujourd'hui. Dans le secteur de l'automobile, Toyota, Nissan et Honda ont suspendu une partie de leur activité. Honda aurait ses ventes qui ont chuté de 40,5% pour ce mois de septembre ce qui est très défavorable à l'entreprise dont la Chine est le second marché après les Etats- Unis. La firme a ainsi revu ses résultats à la baisse avec 95 milliards d'euro de chiffre d'affaire au lieu de 100 milliards initialement prévus. Toyota, Nissan, Mitsubishi, Mazda et Suzuki enregistrerait des baisses allant de 30 à 50%. Pour l'électronique, Panasonic, Sony et Canon ont toutes trois fait part des dégâts qui ont été causé par certains manifestants chinois sur leur unités de production. Plusieurs dizaines de magasins de Fast Retailing ont été fermé. Alors que la croissance du Japon était en train de se relever du séisme et de l'accident de Fukushima, ce conflit risquerait d'avoir des conséquences plus néfastes pour le Japon que pour la Chine. En 2011, la Chine était le marché principal des exportateurs japonais avec 149 milliards d'euros d'importations de biens japonais alors que ce dernier n'était que le quatrième marché des Chinois avec 98 milliards d'euros d'exportation. Cependant, l'impact de ce conflit ne sera pas sans conséquence du côté chinois, à l'heure où sa croissance commence à faiblir. L'appel au boycott des produits japonais de la part des manifestants chinois risque d'accentuer les dommages économiques pour la puissance japonaise. De plus, ces protestations se font avec celles des autorités chinoises. C'est ainsi que le principal moteur de recherche chinois sur internet, Baidu, affiche maintenant une bannière patriotique sur sa page d'accueil. Conclusion Les relations entre la chine et le Japon ont connu deux phases. La première phase va de 1945 à 1972 et la deuxième va de 1972 jusqu'à aujourd'hui. L'année 1972 marque un avant et un après établissement des relations diplomatiques entre les deux puissances. La sécurité et la stabilité de la région d'Asie-Pacifique repose en grande partie sur la normalisation de ces relations diplomatiques. Ces dernières exercent encore un rôle important pour la paix du monde. Les répercussions et la signification de ces relations ont dépassé la limite bilatérale. Nous avons vu que les relations économiques entre la Chine et le Japon sont interdépendantes mais aussi contradictoires. En effet, la croissance du Japon dépend du développement de la Chine mais des tensions structurelles d'ordre géostratégique, politique et culturel empêchent la création d'une Asie unie face à un Occident qui s’affaiblit. De plus, l'ouverture de la Chine vers l'extérieur et la multiplication et la consolidation de ses partenariats avec les pays en voie de développement semble ouvrir un nouveau chapitre dans lequel la Chine prendrait un ascendant définitif sur le Japon.

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