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Texte et images

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Du Texte à l’Image Plan du cours ? Présentation ? ? Pièce : Suddenly Last Summer … ? .. Adaptée par Joseph MANKIEVICZ en 1959 Références - Un tramway nommé désir / A streetcar named desire - Soudain l’été dernier / BabyDoll ; something unspoken, suddenly last summer Consulter : - Une chatte sur un toit brûlant ; le boxeur manchot ; mémoire d’un vieux crocodile ; une vie ; kazan par kazan. Articles : - Nature as a wild and sacrificial world – Tennessee WILLIAMS’ view point – Daniel Lance – http://www.covr2004.org Autres ouvrages : - Esthétique du film – Nathan Cinéma, Paris 2002 - Penser le cinéma – Klinschsek Etudes (?), Paris 2002 - Totem & Tabou – Freud – Chapitre « chamanisme, magie et toute puissance des idées » Biographies Elia KAZAN - 1909 – 2003 KAZAN est un grand metteur en scène, né en Turquie d’une famille Grecque. Il arrive en 1913 aux USA, perçues alors comme un refuge de liberté. En 1946 il fonde l’Actor’s Studio, une méthode de comédie qui consiste à ne pas être en décalage avec le personnage joué, en allant chercher en soi les émotions à retranscrire. Pour jouer un rôle de boucher, Kazan pouvait faire travailler les acteurs en tant que boucher pendant un certain temps. En 1947 c’est la naissance de Un Tramway (…) au théâtre, adapté en 1952 au cinéma. La vie de KAZAN est rythmée de deux drames : être un Outcast et un partisan du Maccartisme (pratique de délation des communistes, qui amène chez les acteurs l’interdiction de jouer !). Elia KAZAN aurait dénoncé beaucoup de ses amis de gauche, et passera 50 années de sa vie à s’en justifier. Joseph MANKIEWICZ – 1909 – 1993 Polonais, né en 1909 en Pennsylvanie (lui aussi est au centre d’un décalage). Il arrive à Los Angeles au début du cinéma parlant, devient dialoguiste puis produit des films : 1953 : Superproduction Jules César de Shakespeare (avec Marlon Brando) 1954 : La comtesse aux pieds nus 1959 : Soudain l’été dernier. Mankiewicz est fasciné par la psychanalyse et l’univers médical, en particulier la chirurgie. Il fait de Soudain (…) un hymne à la modernité, à l’impressionnante technique de la lobotomie, s’écartant ainsi de la volonté de Williams de traiter dans son œuvre du traitement des femmes à l’époque. Williams cherchait à faire revenir l’inconscient au conscient, à communiquer quelque chose toujours en suspend. Tennessee WILLIAMS - 1911-1983 Il existe entre T.W. et Elia KAZAN (créateur de l’Actor Studio) une forte complicité, car tous deux sont des « outcasts ». Williams commence à boire dans les années 1950 et meurt tristement, dans son hôtel, accompagné d’un gigolo, en s’étouffant avec le bouchon de sa boîte de somnifère. Sa vie est assez bien résumée dans une phrase de « un tramway nommé désir » : j’ai toujours été dépendant de la gentillesse des étrangers. Il reprendra cette phrase dans ses mémoires. Ses personnages de Blanche ou Catherine sont toutes des copies de sa sœur Rose, lobotomisée à la demande de sa mère qui la jugeait trop vivante et sexuelle (ce qui jurait dans l’Amérique puritaine du sud à l’époque). Eternellement rancunier envers sa mère, il s’occupera de sa sœur toute sa vie, jusqu’à en devenir féministe. Rose est donc un personnage central de l’écriture de Williams. Williams est un personnage très attachant, grand travailleur et grand nageur. Sa peur de la folie, et de finir comme sa sœur, crée un effet de double. Rose et Tennessee deviennent la même personne, ce genre de personne très sexuelle à qui on interdit d’être. Né en 1911 c’est un enfant timide, d’un père représentant de chaussures résigné à être « defeated by life before they begin ». Son père bat sa mère. En 1918 il vit St Louis et devient un véritable homme du sud. A 13 ans il fait sa première dépression en ayant cette impression de se dédoubler. Il écrira toute sa jeunesse (sa première pièce voit le jour en 1937). Dans les années 1930 il part à Los Angeles et rencontre Audrey WOOD qui sera son agent jusqu’à la fin de sa vie. Puis il part à New York. En 1934 survient la rupture : la lobotomie de sa sœur Rose, qui crée en lui cette haine à l’égard de sa mère. En 1940 il écrit Battle Of Angels, mais la pièce est un échec. Williams s’effondre alors, expliquant qu’il avait mis sa vie dans son œuvre. Mais les années 1940 marquent le début d’une période Hollywoodienne glorieuse. En 1946 il finit Un Tramway (…), puis en 1953 Une chatte sur un toit brûlant. Entre 1949 et 1950 il découvre Tanger, ville de réunion de tous les marginaux, et rencontre Antonio VISCONTI à Rome. Il part s’installer en dans la capitale Italienne en 1953, mais il n’est plus à la mode et son abus de pilules et d’alcool l’empêche d’écrire. Malgré son immense d’amour, il quitte Audrey WOOD, qu’il assimile un peu à sa mère, disant Why do women bring child into the world and broke them ? Pendant les années 1960, des crises de folie le conduiront à l’asile, puis il est opéré en 1970 d’un cancer du sein. Il rencontre MISHIMA, grand écrivain japonais, Andy WARHOL et Jim MORISSON. Toute cette mouvance des années 1970 voit l’avènement de ces gens qui vont au bout d’eux-mêmes. En 1983, il meurt à l’hôtel Elysée, sous un dernier clin d’œil du destin puisque l’Elysée est aussi l’endroit par lequel arrive son personnage de Blanche Dubois. Suddenly Last Summer ?Visionnage de Soudain l’été dernier : scène d’ouverture et de la visite du jardin. Chez Williams le désir est cannibale et son dieu est sacrificiel. Il parle de jungle des désirs humains, d’un monde préhistorique où les hommes battent les femmes et où les hommes se « consomment », conformément à la volonté d’un dieu vengeur : The « Jungle Tumulte ». C’est dans ce contexte que le personnage de Sébastien est mangé par une horde d’enfants. En effet, il manipule les jeunes gens dans son jardin, qui viendront à la dévorer dans une crise sacrificielle. Puis Williams parle de « Well Groomed Jungle » = une jungle bien ordonnée. Dans cette jungle, la plante carnivore est ici une image de Sébastien lui-même et le nom anglais de « Venus Flightrap » (non traduit en VF) n’est pas anodin ! Il évoque et dénonce ainsi la castration du désir féminin. Chez Williams, le désir est toujours médié : on ne désire pas tout seul. Sébastien dénonce ce désir médié par sa mère, ce jeu cannibale où on utilise l’autre comme objet pour notre propre désir. Sébastien utilise sa mère, belle femme, pour faire venir à lui des jeunes hommes. Sa mère sert donc d’appât. Williams dénonce ici la nature mimétique du désir : A ne désire pas B, mais C par l’intermédiaire de B car C désire B ? c’est une dynamique triangulaire. Le plus intéressant dans la première scène est l’introduction : le long défilement du mur et la violence latente de l’asile, ainsi que la femme amenée jusqu’à la lobotomie avec sa poupée, symbole de la coupure avec sa vie. Malheureusement Mankiewicz va surtout développer dans sa mise en scène son admiration pour le monde médical. Dans la scène du jardin, on remarque que l’amalgame entre le Dr Sugar et Sébastien commence très tôt : c’est le début de la dualité. Suddenly Last Summer : Structure de l’oeuvre Dernière représentation en 1958, l’œuvre est portée à l’écran en 1959… 1- Générique : Le mur est symbolique de l’enfermement. Il incarne l’univers médical sur lequel le désir vient se fracasser. 2- La femme et sa poupée tournée le ciel sont le reflet d’un sentiment d’innocence. 2bis – Les cris des fous rappellent les cris d’oiseaux qui sont des « flesh eating birds ». Le Dr Hockstader est en train de vendre l’opération. C’est l’autre trame du film : la quête de l’argent pour le centre. 3- Entrée de Cukrowicz. La verticalité s’exprime par la descente dans l’ascenseur et rappelle le plan vertical sur la femme lobotomisée : elle descend ainsi dans la vie de Sébastien. 4- La suite dans le jardin (la well groomed jungle) rappelle toute la symbolique de l’interdiction d’exister. 5- Le jardin, avec la scène de la mise en abîme. La Venus Flytrap est une plante carnivore, qui rappelle toutes les idées de cannibalisme. « My son was looking fir God » : le seul Dieu que Sébastien a pu trouver est un dieu vengeur. Il y a une utilisation des uns par les autres, un désir cannibale qu’il convient de ne pas avouer. C’est pour cela qu’on a recours à la lobotomie. 6- La famille de Catherine nous est présentée : sa mère et son frère (les Holly) ne sont là que pour l’argent. 7- Avant sa rencontre avec le docteur, Catherine brûle une cigarette dans la main de la sœur. Ici la cigarette symbolise surtout la liberté. 8- Catherine charme le Dr Sugar 9- Catherine relate l’épisode du bal de mardi gras durant lequel elle a été instrumentalisée par des hommes de bonne place sociale (Rq : cette scène du bal apparaît aussi dans Un Tramway …). C’est un jeu entre le sujet et l’objet. Catherine ne deviendra sujet qu’en prononçant son nom dans la dernière phrase de l’œuvre. 10- « Tell me about tour cousin Sébastien » ; « I tried to save him » ; « Sacrified ». On apprend ici que Sébastien s’est servi d’elle comme appât, de la même manière qu’il instrumentalisait sa mère pour amener à lui de jeunes gens. Il y a encore une relation d’instrumentalisation sujet / objet. Sébastien enlevait l’objet de désir pour se mettre à la place. 11- On retombe dans l’utilisation des hommes pour l’argent. L’humain n’est pas une fin en soi mais un moyen. La famille Holly demande alors de ne pas répéter toutes les sombres histoires. 12- Catherine découvre la salle des aliénés, ce qui la pousse au bord de sa folie. Elle est sauvée par un infirmier. 13- « Help me ! » : Catherine, comme Blanche dans Un tramway… est en détresse face à son désir qui heurte les convenances, et demande de l’aide. 14- Catherine voit l’infirmier blond et confirme ici son désir cannibale, appuyé par des mots comme « affaire de blonds » ; « appétissant ». 15- Confrontation Mrs Venable / Dr Sugar : c’est le premier doute du Docteur qui en vient à se demander si la dame n’est pas folle. Il y a une vraie ambiguïté des êtres : Miss Venable confond le Dr et son fils, jusqu’à lui offrir son poème. 16- Catherine se réveille devant le Dr et Miss Venable. Devant la jeune femme endormie, mrs Venable se rappelle l’innocence. 17- Mrs Venable vient avec Catherine et demande à voir le Dr en privé. Elle tente ici de prendre le pouvoir avec lui comme elle le fit avec sa fille autrefois. 18- Voyant partir Mrs Venable et le Dr pour s’entretenir, Catherine croit qu’elle va être lobotomisée et tente donc de se suicider. Elle est sauvée encore une fois par un infirmier blond. 19- Entrevue entre Dr Sugar et Hockstader. 20- C’est la descente de Mrs Venable, qui est un rappel de la première scène. Elle annonce la folie de la vieille dame qui confond son fils et le docteur. 21- Miss Venable montre le jardin au Dr Hockstader. 22- Avec l’utilisation de la poupée et la phrase « tell us the true story », Mankiewicz nous parle de vérité de l’inconscient et aborde l’œuvre avec une fascination particulière pour le volet médical, alors que Tenessee WILLIAMS parlait lui de vérité du désir. C’est en cela que le film s’écarte de l’œuvre originale. 23- le plan sur Mrs Venable montre ses rides des mains et du visage, le cahier de poème est blanc et rappelle le début du récit, celui de la vérité de Sébastien. 24- Non étudiée 25- Scène du début revécue : les cris d’oiseaux et le blanc sont les symboles de la Terre. C’est la remontée de la véritée. 26- Sébastien demande aux jeunes gens d’arrêter, puis laisse faire les choses : il accepte son sacrifice. 27- « Very Top of the hill » : on voit ici un rapport entre Sébastien et Jésus. Catherine parle d’enfants qui participent à une crise sacrificielle où « Saint Sébastien » agit en martyre. 28- Mrs Venable referme le livre blanc : c’est un double accomplissement : ?Celui de la vie de Sébastien qui se fait bouffer. ?Celui de la vie de Mrs Venable qui accomplit sa destinée et prend le Dr Sugar pour son fils. « Of course Go dis crual ! » ; « savage face to show to people » : on en revient au sacrifice humain orchestré par un Dieu vengeur. « Rest my darling ! » : Point de confusion maximum pour Mrs Venable qui confond Dr Sugar et Sébastien. Sa remontée sur son ascenseur est une remontée dans son monde imaginaire. Happy End : Le film se termine sur fond d’histoire d’amour entre Catherine et le Dr Sugar. Le Dr Hockstader dit : « possibility that the girl’s story is true ; le cupide Dr finit même par retourner sa veste ! Encore plus fort, la famille Holly va elle aussi changer d’attitude et devenir sensible. A la toute fin Catherine et le docteur quittent un monde vengeur et sacrificiel et Mrs Catherine redevient Sujet. WILLIAMS sera bien sur en désaccord avec cette fin édulcorée. Mais ce film n’est pas qu’une adaptation : c’est surtout une relecture faite par Mankiewicz, qui ne traite pas de la recherche de la vérité du désir, mais celle de l’inconscient. Suddenly Last Summer Analyse de la séquence de Catherine chez les fous C’est à la fin de cette scène que Catherine redevient sujet car elle est appelée par son nom par l’infirmier. Cette scène de survol de la salle des fous se retrouve plusieurs fois dans l’œuvre : au tout début puis vers la fin, avec la tentative de suicide de Catherine. Ces flash-backs sont comme les répétitions d’un désir qui n’en finit pas. Catherine est attaquée par les hommes qui sont comme des bêtes sauvages, elle est traquée par leur désir d’instrumentalisation… tout en étant au dessus de sa folie. (Rque : la prise de conscience soudaine de la famille et l’histoire d’amour naissante avec le dr Sugar n’existent pas dans la vraie pièce). Plan 1 : Catherine arrive dans la fosse aux fous à reculons. On a l’impression d’animal traqué car elle s’échappe après avoir entendu parler de sa lobotomie. Plan 2 : Catherine fait dos au danger au dessus de la fosse. Elle est happée. Plan 3 : Elle redécouvre le danger avec un regard effrayé. Plan 4 : Plan d’ensemble : Catherine est au loin, c’est le rappel de la première scène du film. Plan 5 et 6 : Contre-champ sur les fous et récurrence du bruit. Leurs bruits sont ceux d’animaux sauvages au désir primaire et violent. Plan 7 : Plongée / contre plongée qui crée le sentiment d’enfermement. Catherine surplombe sa folie. Plan 8 : Elle est enfermée dans son statut de femme Plan 9 : Catherine est frappée par les fous Plan 10 : La vision passe du côté des fous : elle y est vue comme appât. Plan 11 : Catherine s’enfuit, poursuivie. C’est la répétition obsédante de l’instrumentalisation de la femme. Plan 12 : Catherine est nommée et quitte la sauvagerie du monde violent pour retrouver le monde de protection du Dr Sugar. Analyse suivant René Girard : désir mimétique et crise sacrificielle Selon René GIRARD, le rythme du film est basé sur la répétition. Si le sacrifice conclut les rites, il parait comme la conclusion de la crise mimétique, créatrice de violence. Pour décharger cette violence, il faut l’union de tous contre un bouc émissaire. Ici tout le monde participe au sacrifice des hommes, tout le monde participe à celui de Sébastien. Ces crises sacrificielles permettent de stopper le cercle interminable de la vengeance. Il faut pour cela que toute la communauté soit d’un côté et la victime de l’autre, et qu’elle soit incapable de se défendre et donc de faire naître une nouvelle vengeance. Suite à cela se met en place un moment de calme et d’équilibre jusqu’à l’apparition d’une nouvelle violence. ? Le sacrifice est donc le dernier mot de la violence, jusqu’à la prochaine fois Mais quelle est la force qui peut rassembler toute une communauté autour d’une victime ? C’est juste le désir mimétique, peu importe la victime du moment qu’elle est exutoire. Au bout d’un moment, la valeur première d’un objet disparaît au profit d’une aveuglante rivalité. Chacun veut empêcher l’autre d’incarner la violence qu’il veut incarner lui-même. Au final les rivaux se battent pour rien car l’objet n’a plus d’importance, comme Catherine n’a plus d’importance dans l’œuvre. De même, Mrs Venable se bat pour rien (« pour l’honneur de mon fils » dit-elle), en rivalité avec catherine. ?Visionnage des 40 dernières minutes du film. La notion de sacré est à son paroxysme lorsque Sébastien est dévoré en haut du temple en ruines. Il atteint ici l’apogée de sa vie, son ultime poème qui est sa mort. Il n’écrit plus mais en vient à vivre son poème, et accepte son destin, immolé sur l’autel du désir primitif, mangé par les enfants qu’il a lui-même dévorés. Elia KAZAN Les deux sont des outsiders , liés par leur vision de non-jugement des hommes. Elia KAZAN 1909-1930 : Turc, il quitte son pays à l’âge de 4 ans pour les Etats-Unis. Ce côté « outsider » est raconté dans son film Ameria-America. Puis sa vie ne sera qu’une suite de déracinements. Dans les années 1930 il s’inscrit au parti communiste, alors que le sud est pauvre et raciste. Il va intégrer la Yell Drama School et y apprend tous les métiers du théâtre. 1932 : il se familiarise avec la méthode Stanislavski ou Actor’s Studio = retrouver à l’intérieur de soi les sentiments pour mieux les extérioriser dans le jeu. Les années 1940 sont des années de gloire, en même temps que celle de Tennessee WILLIAMS. 1946 : il fonde son école de l’actor’s studio qui formera Marlon BRANDO, James DEAN, etc. Ensuite Kazan travaillera sur le thème social d’Arthur MILLER et sur le thème psychanalytique de Tennessee WILLIAMS. 1947 : il met en scène Un tramway … puis La chatte sur un toit brûlant en 1955 et deux oiseaux de la jeunesse en 1959. 1950 : Panique dans la rue : Kazan passe au cinéma et se demande ce que la caméra peut apporter. 1951 : Adaptation de Une tramway … Les thèmes récurrents de Kazan transparaissent déjà : ses personnages sont complexes, toujours entre le oui et le non et très imprévisibles et basés sur l’ambiguïté des rapports humains. Il traite aussi de la sexualité et des problèmes sexuels. 1952 : c’est la rupture de la vie d’Elia Kazan. En plein maccarthisme, il donne à la commission des activités antiaméricaines le nom de plusieurs artistes communistes avec qui il avait travaillé auparavant. Cette trahison entre dans l’ambivalence du personnage de Kazan lui-même. A partir de là il est mis à l’écart par ses amis de gauche. Il justifiera son geste en disant qu’il jugeait le Parti Communiste trop rigide, mais en fait c’est une époque de paranoïa que celle du maccarthisme. 1952-1954 : période de réflexion sur lui-même, qui aboutira à une série de chef-d’œuvre : A l’est d’Eden (James Dean) ; un homme dans la foule (1957) ; Baby Doll (1956) ; L’arrangement (1969) ; Les visiteurs (1972) ; Le dernier Nabab (1976). Tous les personnages de ces films sont complexes et indécis. La rencontre Elia KAZAN, Tennessee WILLIAMS dans la réalisation de « Un tramway nommé désir » En 1947, Kazan reçoit une lettre de compliment de Williams et répond : « je me suis senti proche de vous ». Williams fait alors part de l’impossibilité des uns à comprendre les autres : la solitude. ? Les pièces de Williams traite de l’humain et de la compréhension humaine. Pour cela l’écriture permet de rendre de la complexité humaine. Selon Kazan, le but d’une tragédie est de produire une catharsis (= un exutoire, à base de pitié et de terreur). Par exemple le personnage de Blanche doit finalement gagner la compréhension et la compassion du public, sans pour autant présenter Stanley comme un scélérat. C’est l’incompréhension qui détruit les êtres. Il faut qu’à la fin de la pièce on se dis : « Si seulement ils s’étaient connus les uns les autres ! ». ? Kazan et Williams se lient, tous les deux étant en marge car à l’homosexualité de Williams répondent les origines étrangères de Kazan : tous deux sont des outsiders. Williams a dit « Kazan me comprenait d’une façon étonnante pour un homme si différent de moi ». Ainsi tous les deux seront continuellement émerveillés par leur compréhension mutuelle. A la demande de réaliser Un tramway … Kazan refuse d’abord en disant « c’est comme épouser la même femme deux fois ». Il cèdera finalement, avec beaucoup d’enthousiasme. Au départ débordant d’idées, Kazan va jeter plusieurs scènes à la poubelle pour ne garder que les essentielles car il considère le texte original suffisant. Acteurs du film : Vivien LEIGH, Marlon BRANDO, Kiri HUNTER, Karl MALPEN. Les idées principales qui traversent le film sont : - l’idée d’un paradis perdu - l’idée d’un monde primitif - la quête d’une vérité qui n’est jamais fixe - la nature sauvage face à la pureté. Visionnage et étude de « Un tramway nommé désir » Le fond de la pièce est que les êtres ne se parlent pas en profondeur et ne se comprennent pas. C’est l’illustration de l’idée d’incompréhension humaine : l’humain est indicible, donc imprévisible. La vérité de l’humain n’est jamais fixe, il ne peut donc pas être jugé. Dans les pièces de Tennessee WILLIAMS , la ressemblance passe au second plan. De plus il y a des mises en abîme dès les premières scènes qui renferment l’intégralité du propos. Le thème du double est récurrent : ? Stella est le double de Blanche ? Mitch est un double affadit de Stanley ? Le couple du 1er étage est un double de celui du Rez de Chaussée. Etc. Le personnage de Stanley, malgré le viol, ne doit pas être perçu comme un scélérat mais comme un enfant, et ses cris sont ceux d’un félin blessé. Blanche a perdu Belle Reve en couchant avec tous ces « étrangers ». En dernier recours elle va chez sa sœur, où on lui offre une vérité et non pas LA vérité. Blanche avait été exclue du paradis à deux reprises, et cherchera en permanence ses « champs élysés », son paradis terrestre… Elle ne trouvera que sa propre folie. Dans les premières scènes On remarque l’hystérie de Blanche, et la fascination de Stella pour Stanley. Puis vient le règlement de compte avec l’utilisation répétée du mot « Loss », mais là encore les faits sont bien plus complexes que la réalité. Puis on découvre les inquiétudes de Blanche : la promiscuité des amoureux et plaira-t-elle à Stanley ? La question se pose car Stanley est pour elle le miroir de ce qu’elle voudrait être. Remarque : Alors qu’elle répète le mot Loss, on entend le bruit du train du désir en fond sonore. A l’arrivée de Stanley ; il est guetté par Blanche. Elle va reprendre son mensonge sur l’alcool, mais Stanley n’est pas dupe : en une seule réplique il la met à nu et lui montre qu’il voit clair en elle. > La scène de l’ouverture de la malle est une mise en abîme de la scène du viol, comme une annonce des thèmes. Parenthèse : Gilles MENELGADO pose la question de la fidélité de l’adaptation du texte à l’image, et André Bazin distingue trois modes d’adaptation : 1- Les adaptations qui respectent l’esprit, et parfois la lettre du texte. 2- L’adaptation libre, où le rapport de dépendance se renverse, l’original n’étant plus qu’une source d’insipiration. 3- L’être « esthétique à nouveau » : jouant sur une dialectique de la fidélité et de la création qui se ramène à une dialectique entre cinéma et littérature. Scène de la partie de Poker Stanley domine et Mitch doit s’arrêter pour s’occuper de sa mère. Le personnage de Mitch est différent des autres, mais l’est-il assez pour accepter Blanche dans son ambiguïté ? Là encore on voit que les personnages féminins sont plus forts que les hommes chez Williams. Cela s’illustre quand Stanley pleure et implore le retour de Stella. Lors de sa 2ème rencontre avec Blanche, Mitch apparaît derrière Stanley, ce qui montre à Blanche sa faiblesse et son incapacité à l’adopter. On remarque que même si Stanley est une brute, Stella reste attirée par lui. En effets les deux sœurs semblent beaucoup aimer les mauvais garçons. Ainsi, quand Blanche reproche à sa sœur la brutalité de son mari, elle lui répond : « et toi n’es tu pas aussi montée dans le tramway nommé désir ? ». Tennessee WILLIAMS ne cesse de donner des indices pour montrer qu’on est à l’âge de pierre et « non pas l’âge de dieu ». Le thème du bal revient quand Blanche parle de la mort de son jeune mari. A là fin de la scène Blanche dit à Mitch « J’ai besoin de quelqu’un », comme Catherine criait « A l’aide ! » dans Suddenly Last Summer ? C’est la problématique de Tennessee WILLIAMS : tous courent derrière l’amour alors que tout est dirigé par le désir cannibale. A son arrivée Blanche ne cesse de se laver pour se purifier et retrouver son innocence qu’elle avoue avoir perdue : « Yes i had many meetings with strangers ». Ici on voit que le seul qui puisse aider c’est l’étranger et non pas l’amour : c’est l’illustration de la pensée de Williams. Pour une fois Blanche ne ment pas et se livre, mais en conséquence elle perd Mitch « You’re not clear enough » = vous n’êtes pas assez lavée de l’autre Blanche pour être présentée à ma mère. C’est alors que Blanche crie et fait fuir Mitch : c’est un cri de solitude. Dans la dernière scène Blanche, bien habillée, parle beaucoup : elle agit comme dans un rêve puis se confronte à Stanley qui va la violer et montrer encore une fois toute son animalité. Le but de Williams est ici de faire en sorte qu’on ne puisse pas juger les gens mais seulement regretter qu’ils ne se soient pas rencontrés et compris. Le plan qui suit, sur le jet d’eau en train de laver la rue et sur l’enfant sont des évocations de la purification et du double de Blanche : là encore Williams a glissé une circularité, une mise en abîme. Enfin, Mrs Dubois est nommé pour la première fois (p.214) et perd son statut d’objet pour reconquérir celui de sujet. Williams exprime une fois de plus sa fragilité et son insupportable besoin d’amour. Remarque : l’adaptation a quelque peu remanié la fin de la pièce à la demande de la censure. On y voit Stella refuser de se faire toucher par Stanley et jurer qu’elle ne retournera jamais à ses côtés. Or la volonté première de Williams et Kazan était de laisser planer un doute sur cette décision, pour montrer l’imprévisibilité des humains.

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