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Autoportrait La Religieuse Diderot.docx

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Contributor: Logostrain
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L’autoportrait dans La Religieuse de Diderot Dans La Religieuse, cadre du roman mémoires, où Suzanne, la narratrice, se met en scène. L’autoportrait = représentation de Suzanne par elle-même, tant physiquement qu’au niveau de son caractères, de ses qualités morales, et même artistiques. Sens judiciaire de «mémoires» => Suzanne rassemble des preuves, l’autoportrait est un biais rhétorique. Construction d’un ethos, travail du regard que le lecteur doit poser sur elle. Volonté de toucher le marquis de Croismare, à qui sont adressées les mémoires. Mais ces mémoires ne sont qu’une fiction, une mystification de la part de Diderot envers son ami le marquis. L’autoportrait n’est donc qu’une illusion. Comment l’autoportrait dans l’oeuvre soulève-t-il la question de la sincérité, entre désir d’un autoportrait fidèle et pure illusion? I) L’autoportrait mis en place par Suzanne se veut sincère. II) Mais il se révèle n’être qu’une construction, une mise en scène de soi. III) L’autoportrait apparaît alors comme une construction purement littéraire, le fruit d’une mystification de Diderot, où l’auteur applique certains principes picturaux du portrait. I. Un autoportrait qui se veut sincère et fidèle 1.1) Obsession du vrai, désir d’être crue Aucun artifice, sincérité réelle. Justification par rapport à son projet de mémoire. p 79 : « Elle m’entretint de mon aventure à Sainte-Marie ; je la lui racontai sans déguisement comme à vous ; je lui dis tout ce que je viens de vous écrire ; et ce qui regardait ma naissance et ce qui tenait à mes peines, rien ne fut oublié. » Grande sincérité. Insistance sur la similitude des propos qu’elle tient, aucun changement en fonction du destinataire, elle maintient ses propos identiques, afin d’en souligner la véracité. Premier trait du portrait qu’elle fait d’elle-même : elle est sincère, le marquis peut la croire sans aucune réserve. Autoportrait + ses conditions de réception. Malheur vrai, bien qu’il soit invraisemblable. p 147 : « Je vous entends, vous, monsieur le marquis, et la plupart de ceux qui liront ces mémoires : « Des horreurs si multipliées, si variées, si continues ! Une suite d’atrocités si recherchées dans les âmes religieuses ! Cela n’est pas vraisemblable », diront-ils, dites-vous. Et j’en conviens, mais cela est vrai » Suzanne adopte le point de vue de ceux qui vont la lire, afin de réaffirmer sa volonté de sincérité. Concession pour mieux poser la véracité de ses propos. Adresse directe aux futurs lecteurs. Obsession d’être crue. Problème de la vraisemblance souvent abordé. Recours au discours des autres, comme les garants, les témoins de ce qu’elle affirme. Souffrance et éloge justifiées par l’allusion aux autres, pour tendre vers davantage d’objectivité. p 51 : « Mes compagnes m’ont entourée ; elles m’embrassent, et se disent : “Mais voyez donc, ma sœur, comme elle est belle ! comme ce voile noir relève la blancheur de son teint ! comme ce bandeau lui sied ! comme il lui arrondit le visage ! comme il étend ses joues ! comme cet habit fait valoir sa taille et ses bras !...“ » p 99 : « Sœur Suzanne, vous avez des défauts ; mais vous n’avez pas celui de mentir », de la supérieure qui succède à la mère de Moni. Personnage négatif, qui avoue la sincérité de Suzanne. Le lecteur est alors d’autant plus enclin à croire Suzanne. + justification par rapport à ses mémoires. 1.2) Portrait une âme pure et innocente Personnage innocent, objet de l’injustice des autres. p 117 : « vous savez que je ne fais pas un serment sans peine : j’atteste Dieu que mon cœur est innocent, et qu’il n’y eut jamais aucun sentiment honteux. » L’autre = pris à témoin pour ce qui est de son caractère, et même recours à Dieu, comme ultime garant de sa sincérité et de son innocence. Innocence et pureté. Ignorance des vices. p 197 : les baisers à la supérieure d’Arpajon ne sont que des «faveurs innocentes». p 199 : «L’innocente ! ah ! la chère innocente !», supérieure d’Arpajon. Innocente dont on abuse, une nouvelle fois recours à l’autre pour justifier son propos, en l’occurrence son innocence. Rejet du couvent par nature. p 117 : « vous aimez la vie monastique, et je la hais ; vous avez reçu de Dieu les grâces de votre état, et elles me manquent toutes ; vous vous seriez perdue dans le monde ; et vous assurez ici votre salut ; je me perdrais ici, et j’espère me sauver dans le monde ; je suis et je serai une mauvaise religieuse. » Autoportrait à l’inverse de celui qui est fait des autres religieuses, et ici de la mère supérieure de Longchamp. Suzanne se décrit comme l’exact opposé d’une bonne religieuse. Par nature, elle n’est pas faire pour être religieuse, cela dépasse sa volonté. Elle ne peut donc pas être coupable d’une faute, car elle ne peut rien contre son aversion pour la vie monastique. Procédé = l’antithèse. 1.3) Narratrice humble et souffrante Rhétorique de l’humilité. p 45 : « ces mémoires, où je peins une partie de mes malheurs, sans talent et sans art, avec la naïveté d’un enfant de mon âge et la franchise de mon caractère. » sincérité, authenticité. Grande modestie par rapport à ses talents d’écriture et à son caractère. Elle expose d’emblée ses faiblesses. p 255 : « La joie rentre dans la communauté, et l’on m’en fait des compliments que je rejette avec indignation. » Tableaux parfois désavantageux. p 122 : « Cette conversation avait duré. En me la rappelant, je rougis des choses indiscrètes et ridicules que j’avais faites et dites ; mais il était trop tard. » Posture réflexive sur elle-même, elle se pose en juge de ses propres actions. Humilité, autocritique frappante, sincère. p 253 : elle avoue sa curiosité, elle se pose en coupable, et sait qu’elle a mal agi. Elle écoute à la porte lorsque la mère du couvent d’Arpajon demande à se confesser au directeur. Représentation dans la maladie, excès des passions. p 55 : « à mesure que j’avançais, la frayeur, l’indignation, la colère, le dépit, différentes passions se succédant en moi, j’avais différentes voix, je prenais différents visages et je faisais différents mouvements » à la lecture de la lettre de sa mère. Objet de ses passions, elle avoue perdre la maîtrise d’elle-même. Néanmoins, l’autoportrait qui affiche sa sincérité est-il réellement fiable? N’est-ce pas une illusion mise en place par la narratrice pour que le marquis soit touché et la prenne sous sa protection? II. Une véritable mise en scène de soi, la construction d’une persona à la fois plus séduisante et plus pathétique. Biais rhétorique pour toucher sensibilité du lecteur. 2.1) Mise en scène d’elle-même et du regard à adopter face à elle Aveu de la construction d’une image de soi. p 228 : « Au reste, toutes les personnes religieuses en sont là ; et moi-même je me suis surprise plusieurs fois sur le point d’aller à la grille, arrêtée tout court, rajustant mon voile, mon bandeau, composant mon visage, mes yeux, ma bouche, mes mains, mes bras, ma contenance, ma démarche, et me faisant un maintien et une modestie d’emprunt qui duraient plus ou moins, selon les personnes avec lesquelles j’avais à parler. » Suzanne a conscience qu’elle se met en scène, mais ce ne serait pas volontaire. Ce ne serait qu’un habitude du couvent, toutes les religieuses agiraient ainsi + elle se surprend elle-même à user de la sorte, cela échappe donc à sa volonté et à sa conscience. Elle cherche à s’innocenter. Nous sommes alors tentés de lire toute l’oeuvre sous ce prisme : n’a-t-elle pas toujours essayer de paraître telle qu’elle souhaitait qu’on la voit? Elle se construit une image, pour que ses propos soient plus percutants. p 253 : « j’ai un tour d’esprit bien singulier ; lorsque les choses peuvent exciter votre estime ou accroître votre commisération, j’écris bien ou mal, mais avec une vitesse et une facilité incroyables ; mon âme est gaie, l’expression me vient sans peine, mes larmes coulent avec douceur, il me semble que vous êtes présent, que je vous vois et que vous m’écoutez. Si je suis forcée au contraire de me montrer à vos yeux sous un aspect défavorable, je pense avec difficulté, l’expression se refuse » Mise en scène du regard de l’autre que l’on doit poser sur elle. Extériorisation de soi. Mise en scène des différents points de vue que l’on peut adopter face à elle. p 59 : « je me représentais mon rôle au pied des autels, une jeune fille protestant à haute voix contre une action à laquelle elle paraît avoir consenti, le scandale des assistants, le désespoir des religieuses, la fureur de mes parents. » Extériorisation de soi, très dramatique. Autoportrait à travers un point de vue extérieur, imagination de soi, et réaction des autres face à cette représentation. Construction d’une image, à laquelle elle va essayer de correspondre par ses actes ensuite. p 90 : « je ne tardai pas à empirer mon sort par des actions que vous appellerez ou imprudence, ou fermeté, selon le coup d’œil sous lequel vous les considérerez » Elle se place dans la position du destinataire, afin de juger ses propres actions, et de guider même l’interprétation que peut faire le marquis. Dans représentation de ses actions, déjà élaboration de leur réception. p 120 : « “voyez dans quel état vous êtes !“ En effet, je jetai les yeux sur moi, et je vis que ma robe était en désordre, que ma guimpe s’était retournée presque sens devant derrière, et que mon voile était tombé sur mes épaules. » Extériorisation de soi pour s’observer. Spectacle face aux autres. p 142 : « Je ne me souviens point en quels termes ils étaient conçus ; mais je pense qu’apparemment ils étaient pathétiques ; car j’arrachai des sanglots de quelques religieuses, les deux jeunes ecclésiastiques en versèrent des larmes » à la suite des actes de foi demandés par l’archidiacre. Description de l’impression faite aux autres, et non les actes en aux-mêmes. Emploi même du terme «pathétiques». 2.2) Construction d’une figure valorisée, complaisance avec elle-même Construction d’un personnage pathétique. Ethos de la pauvre jeune fille. p 95 : j’étais seule, abandonnée, sans appui» lorsqu’elle songe à faire résilier ses voeux. p 102 : « j’étais dans un état à toucher des âmes de bronze ». p 138 : « Je me trouvai sur la paillasse qui me servait de lit, les bras liés derrière le dos, assise, avec un grand christ de fer sur mes genoux... » : victime de la torture, très pathétique. Tableau précis, véritable peinture ici, autoportrait pictural > description très visuelle. À partir de la page 261, dès sa fuite, tableau de la misère dans laquelle elle vit, horrible situation. Illusion de la sincérité et valorisation de soi. Glorification par euphémisme, semblant d’humilité, fausse modestie. Parfois même éloge direct. 102, 185, 193. p 51 : « cependant, il faut que j’en convienne, quand je fus seule dans ma cellule, je me ressouvins de leurs flatteries; je ne pus m’empêcher de les vérifier à mon petit miroir ; et il me sembla qu’elles n’étaient pas tout à fait déplacées. » Voile de la sincérité, beauté comme une évidence qu’on ne pourrait pas ne pas voir. « Il faut que» + emploi d’un euphémisme. p 185 : de la part de la mère de Saint-Eutrope «elle a la plus belle voix du monde (et en effet je ne l’ai pas laide ; cependant plus de justesse, de douceur et de flexibilité que de force et d’étendue)». Commentaire entre parenthèses, pour commenter l’éloge qui lui est adressée. Encore emploi d’un euphémisme. Jugement critique sur sa voix, mais élogieux. Elle semble vouloir minimiser les compliments qu’on lui a fait, mais elle ne fait qu’insister davantage. p 193 : « En vérité, je serais bien belle, si je méritais la plus petite partie des éloges qu'elle me donnait ; si c'était mon front, il était blanc, uni et d'une forme charmante ; si c'étaient mes yeux, ils étaient brillants ; si c'étaient mes joues, elles étaient vermeilles et douces ; si c'étaient mes mains, elles étaient petites et potelées ; si c'était ma gorge, elle était d'une fermeté de pierre et d'une forme admirable ; si c'étaient mes bras, il était impossible de les avoir mieux tournés et plus ronds ; si c'était mon cou, aucune des sœurs ne l'avait mieux fait et d'une beauté plus exquise et plus rare ; que sais-je tout ce qu'elle me disait. Il y avait bien quelque chose de vrai dans ses louanges ; j'en rabattais beaucoup, mais non pas tout. » Manière de ne pas assumer un portrait exagérément élogieux. Mais artifice rhétorique, fausse modestie. Description très détaillée, complaisance évidente. Exigence de vérité au service du narcissisme de la narratrice. Construction d’une persona qui parvient à s’élever par rapport aux autres et à leur méchanceté. Ni rancune ni méchanceté. Elle refuse de dénoncer les autres à l’archidiacre, et affirme que le sort de celles-ci est plus à plaindre que le sien. 2.3) Autoportrait comme une arme de séduction Séduction. Objet de désir. Érotisme. Refus de la séduction, comme le moyen même de séduire (C. Gepner). p 193 : « j’étais sûre d’obtenir sa grâce par quelque faveur innocente; c’était toujours un baiser ou sur le front ou sur le cou, ou sur les yeux, ou sur les joues, ou sur la bouche, ou sur les mains, ou sur la gorge, ou sur les bras, mais plus souvent sur la bouche ; elle trouvait que j’avais l’haleine pure, les dents blanches, et les lèvres fraîches et vermeilles. » Prisme du désir de l’autre, Suzanne se pose en objet de désir. «Quelquefois [...] elle me disait: Non, c'est le plus grand bonheur que Dieu l'ait appelée dans la retraite ; avec cette figure-là dans le monde elle aurait damné autant d'hommes qu'elle en aurait vu, et elle se serait damnée avec eux.» Pouvoir de séduction sur les hommes affirmé. Possibilité d’un attirance amoureuse du marquis de Croismare = dans le texte pour Corinna Gepner. Regard amoureux de la supérieure. Provoquer désir chez le lecteur? p 205 : « elle écartait mon linge de cou et de tête; elle entrouvrait le haut de ma robe ; mes cheveux tombaient épars sur mes épaules découvertes ; ma poitrine était à demi nue, et ses baisers se répandaient sur mon cou, sur mes épaules découvertes et sur ma poitrine à demi nue.» Description très érotique. p 237 : « je suis née caressante, et j’aime à être caressée » : volonté d’attiser le désir. p 267 : « je me suis aperçue que sans en avoir eu le moindre projet, je m’étais montrée à chaque ligne aussi malheureuse à la vérité que je l’étais, mais beaucoup plus aimable que je ne le suis. Serait-ce que nous croyons les hommes moins sensibles à la peinture de nos peines qu’à l’image de nos charmes ? et nous promettrions-nous encore plus de facilité à les séduire qu’à les toucher ? Je les connais trop peu » Aveu des failles de l’image d’elle qu’elle a donné, et qu’elle a voulu donné, sans en nier la sincérité. Mais elle montre bien le cadre d’écriture de ses mémoires. Il s’agit de toucher, de plaire, de séduire. Pour C. Gepner, refus d’assumer la séduction, alors qu’il s’agit d’une stratégie pour séduire, nier la séduction pour l’affirmer. Doutes en ce qui concerne son innocence par rapport aux vices. Dans le cadre de sa persona innocente et pure. p 92, il semble que Suzanne est mis à jour «l’intimité suspecte de certaines religieuses à Longchamp. p 231 : Suzanne ne comprend pas les intentions de la mère supérieure, alors que son directeur l’a avertie. Persona de la jeune fille innocente. Le fait même de savoir quels sont ces vices la rendrait moins pure. Elle paraît ainsi préservée de la connaissance des choses charnelles et sensuelles, mais qu’en est-il vraiment? L’autoportrait se révèle donc être une construction dans le cadre du récit. Mais il s’agit également d’une construction littéraire, fruit de la plume de Diderot. III. Fiction de l’autoportrait. Illusion de la vérité dans une mystification. Autoportrait comme une construction littéraire où s’appliquent les principes artistiques théorisés par Diderot. 3.1) Appareil de vraisemblance, effets de réalité pour une meilleure illusion. Construction d’une persona dans l’unique but de tromper le marquis. Biais rhétorique de l’auteur pour parvenir à créer une personnage qui doit sembler réel. L’autoportrait est lui-même mis en scène, afin de créer l’illusion. 3.2) Mise en application des principes artistiques développés par Diderot : séduction et souffrance, pathétique et désir, souffrance et érotisme. Érotisme et cruauté. p 212 : « je vous vois entre les mains de ces inhumaines, je vois vos cheveux épars sur votre visage, je vous vois les pieds ensanglantés, la torche au poing, la corde au cou ; je crois qu’elles vont disposer de votre vie ; je frissonne, je tremble » : pathétique et désir de la part de la supérieure. C. Gepner « J'avais la tête nue, les pieds nus, mes longs cheveux tombaient sur mes épaules, et tout mon vêtement se réduisait à ce cilice que l'on me donna, à une chemise très dure, et à cette longue robe qui me prenait sous le cou et qui me descendait jusqu'aux pieds. » Corps caché mais allusion à la chevelure, séduction. « on me déshabilla jusqu'à la ceinture, on prit mes cheveux qui étaient épars sur mes épaules, on les rejeta sur un des côtés de mon cou, on me mit dans la main droite la discipline. » Érotisme avec horreur et compassion. Séduction et souffrance. René Démoris, "Peinture et cruauté chez Diderot", Littérature et arts à l'âge classique 1 : Littérature et peinture au XVIIIe s., autour des Salons de Diderot Diderot cherche l’émotion dans le corps souffrant. «C’est une belle chose que le crime et dans l’histoire et dans la poésie». Salon de 1763, opposition entre paganisme et christianisme. Nudité et volupté du corps / souffrance, corps martyrisé. « Comment l'éclat de ces yeux ne s'est-il pas éteint dans les larmes ? Les cruelles ! serrer ces bras avec des cordes ! ... et elle me prenait les bras et elle les baisait... Noyer de larmes ces yeux!... et elle les baisait... Arracher la plainte et les gémissements de cette bouche ! ... et elle la baisait... Condamner ce visage charmant et serein à se couvrir sans cesse des nuages de la tristesse !... et elle le baisait... » Évocation des souffrances => scène érotique. 3.3) Mise en abyme de la relation entre auteur et lecteur à travers la fiction de l’autoportrait, évoquée par C. Gepner. « un personnage-narrateur qui ne se dérobe que pour mieux se montrer ou qui s'exhibe innocemment, un destinataire séduit (...), ce qui n’est qu’une mise en abyme de la relation entre l’auteur et le lecteur. Le lecteur se voit présenter les modalités de sa propre manipulation. Si l'on se souvient que ce texte, au départ, est le fruit d'une mystification de Diderot, le procédé devient plus troublant. Œuvre de fiction destinée à produire des passions vraies et non des “fantômes de passions“ » Suzanne se montre en prenant des détours, comme l’auteur. Diderot lui-même manipule le marquis et l’ensemble des lecteurs. Mise en scène de la construction d’un personnage à travers l’autoportrait. Conditions de réception dans l’autoportrait lui-même, en lien avec la lecture en général. Conclusion L’autoportrait est ainsi utilisé à des fins rhétoriques. À travers l’aveu de la sincérité se construit un ethos. L’autoportrait est une construction littéraire, avec son esthétique propre, et ses enjeux métalittéraires. L’autoportrait de la narratrice met en scène la sincérité pour mieux l’utiliser. La sincérité est posée comme une condition de la réception de l’autoportrait, mais la notion est manipulée, tout comme l’est le lecteur. Au lecteur de ne pas se laisser manipulé si facilement.

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