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Art et societe

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Contributor: cloveb
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APPROCHES SOCIO-ANTHROPOLOGIQUES DES RAPPORTS ARTS ET SOCIETES I) INTRODUCTION ? But 1 du cours : comprendre la notion d’Art. L’art est une notion naturelle pour nous mais n’est pas établie pour 90% des humains. La valeur artistique d’un objet, d’un écrit, (etc.) est une notion tardive apparue en occident. Rq : la notion d’authenticité qui nous est chère (+ c’est vieux, mieux c’est) n’est pas aussi évident au Japon, par exemple, où l’on restaurent chaque année des temples ancestraux avec des matériaux neufs. La question principale est donc : Qu’est ce qu’une œuvre d’art ? Et POURQUOI ? Pour qu’on parle d’art il faut une intervention de l’homme. Ex : un coquillage sur une plage en comparaison au même coquillage déposé dans une sépulture > le coquillage gagne un statut : le Sacré, qui est une notion religieuse. Rq : il est toujours dur de défricher les tableaux de renaissance car on ne connait pas les intentions de l’artiste : on ne peut pas savoir ce qu’il a vraiment cherché à représenter. > Ce qui amène la question : Quand un homme donne un statut à une œuvre d’art, c’est une réponse. Mais quelle en est la question ??? ? But 2 du cours : mettre en évidence les fonctions sociales, symboliques, rituelles, magiques, qui ont accompagné la création artistique avant la fonction esthétique. Un objet peut avoir une fonction : Technique (un verre qui sert à boire) Symbolique (drapeau qu’on hisse, qu’on brûle) Sociale (porte cochère = marqueur social) Rituelle Magique Ces dernières sont les plus anciennes (Ex de l’alliance qui représente une notion invisible : cette personne est mariée !). > Dès lors qu’on va apporter un soin à ces objets, des gens vont les trouver « beaux », mais apprécier n’est pas comprendre ! (Ex de l’art nègre, on a trouvé soudain « beaux » des objets qu’on considérait comme des « fétiches Sauvages » autrefois) On va essayer de montrer les liens multiples entre système de l’art et systèmes sociaux, de la différence entre artiste et artisan, jusqu’à la créatrion des musées : c’est l’histoire de l’art occidental. II) L’art comme lieu de rapport à l’invisible L’art au sens de création humaine, « artificielle ». Etymo : art, artis, techne : savoir-faire, métier, toute activité humaine… parmi lesquels la peinture, sculpture, etc sont appelés les « beaux » arts, un art parmi les autres. L’art est inséparable de l’histoire de l’humanité, au numineux, il est l’espace de l’extase et/ou de la crainte. Ex : Lucie, recouverte de branches à sa mort, témoigne d’une activité humaine > à cette époque l’art est l’espace de l’extase et/ou de la crainte. (Ex : le sentiment ressenti en entrant dans un lieu saint) D’où la question : d’où vient l’enthousiasme et l’inspiration des auteurs ? En Grèce antique on les appelait les « enthousiastes » et les « inspirés » pour leur manière particulière de voir les choses. Un poète ne sait pas seulement bien écrire, il a une aura, un Numineux. L’art préhistorique. Ex : Venus de Lespugue (Sud Ouest France) : représentation de la femme, organes reproducteurs en exergue : à l’époque la femme n’est considérée que comme un support : c’est donc une chose qui en représente une autre : la féminité ! Ont été qualifiés d’arts premiers : qualification insuffisante. C’est objets n’ont aucun rapport avec a notion moderne d’art, ce sont des artefacts religieux. Nous les trouvons « beaux » mais était ce là la volonté de l’artiste ??? La collection Collection = des objets regroupés. Un collectionneur est fou : il donne de la valeur à des choses anodines ! Mais la valeur d’une collection vient de la série complète : on crée des standards qui donnent de la valeur aux objets courants. « Ce qui qualifie les œuvres d’art c’est que nous les qualifions comme telles » … et on peut donner des valeurs folles aux objets  (Ex montre offerte par Amandine). Cette mise à part donne une valeur « magique » (Ex : le premier bébé sera sacrifié aux dieux, le premier épis de maïs sera donné aux dieux, etc.) ; c’est l’acquisition du Sacré. De la même manière, une œuvre d’art est un objet mis à part. La collection constatée il reste une question : Pourquoi cette collecte ??? (Ex : procession funéraire égyptienne : on collectionne et enterre les objets du défunt) L’art préhistorique : un geste d’apparence inutile. Les peintures rupestres au fond des cavernes n’étaient pas là pour être vues, l’auteur en voulait une utilisation magique. « Magie » = quand un geste ritualisé donne l’impression de modifier les évènements. Mais devant l’inefficacité de la magie, les hommes sont passés à l’étape suivante : la religion ; on reconnaît qu’on ne maîtrise pas tout. On distingue alors 2 mondes : le divin et l’humain, avec des gens pour faire le lien. Huysmans écrivit : «  pendant le paléolithique, l’homme mène 1 vie rude et dangereuse mais sait se dégager des préoccupations de la vie pour trouver dans l’art, ce geste d’apparence inutile, le moyen d’exprimer son sens de la beauté des formes, le plaisir intellectuel et traduit sa conception des jeux de la nature et du cosmos ». C’est la théorie parnassienne : « les œuvres d’art sont d’une beauté parfaite mais complètement inutiles, c’est l’art pour l’art. Mais dire que les préhistoriques avaient un sens de la beauté n’est qu’une théorie ! On laisse le champ ouvert à l’affirmation d’une universalité naturelle de ma beauté. Selon Huysmans, la beauté est universelle, la même pour tous » Ex : les dolmens sont beaux par leur taille, leur alignement,etc. … mais pourquoi ces cailloux là ??? L’aspect technique ne touche pas Huysmans mais l’aspect esthétique oui. Il parle dans ce cas de conception artistique > c’est une affirmation gratuite. Art ou technique. C’est du moins l’application des règles pour sélectionner ce qui est ou n’est pas de l’art. A ce stade, la lecture de Huysmans est inintéressante car elle en dit peu sur les arts « premiers », mais surtout sur les canons du milieux du 20ème des conservateurs de musée. (canon = règle, loi, standard) Il ne s’agit pas de refuser une valeur esthétique, mais de prendre conscience que la notion d’œuvre d’art dépend d’une idéologie manifestée par l’établissement d’une collection. L’art préhistorique = 2 courants : les mégalithes et l’art pariétal (sur paroi) Paléolithique = pariétal, à l’abris de la lumière, peintures Néolithique = rupestre, dans abris sous riche avec lumière, gravures Il faut noter l’universalité de l’art : dès qu’il y a homme il y a création d’œuvre d’art. Quelles motivations pour l’art préhistorique ? - L’art pour l’art ? des esthètes à la recherche du beau. - Les pouvoirs magiques ? scènes de chasse peinte pour aider les chasseurs - Chamanisme ? (chamane = terme générique pour « prêtre ») la grotte devient lieu de passage entre monde des hommes et un mode parallèle, la grotte devient temple. RESUME : - L’art est inséparable de l’humanité, de la technique, de la religion et de la magie. - Des hommes vont attribuer différentes valeurs à des objets > on définit ainsi les œuvres d’art. III) L’espace de l’extase et de la crainte Avant la renaissance, il est difficile de discerner oeuvre d'art et œuvre sacrée : de l’antiquité jusqu’au moyen âge, les 2 sont mêlés. En effet quand un « artiste » africain créait un masque, il ne pensait à l’objet d’art comme nous pouvons le faire La renaissance amène la re-découverte de l’antiquité : une pensée laïque. Ce passage de l’antiquité à l’extase correspond à l’espace de l’extase et de la crainte. Pendant des milliers d’années, il est impossible d’isoler art et religion. Une relique doit, pour être considérée comme telle, être authentique et unique, la multiplicité d’une œuvre n’étant admise que pour les reliques de 2nde zone ou les reliques par contact (ex : les objets ayant été touchés par le christ). Il y a une idée du survivre par l’oeuvre d'art, de contact entre les successions. Une oeuvre d'art est par définition reproductible. On a refusé pendant longtemps le statut d’oeuvre d'art aux productions en série, au point que le moulage et les empreints ne furent pas considérés (à cause du caractère mécanique de la méthode : ce sera le même problème avec l’arrivée de la photo) : c’est un problème lié à la conception occidentale de l’oeuvre d'art. Le statut qualifie l’oeuvre d'art et la relique et lui confère une valeur, voir une inaliénabilité, une invendabilité. La séparation entre visible et invisible fait office de pont : un découpage de Matisse parait facile (« mais je pourrais en faire autant ! ») > non ! il y a autre chose, une valeur intrinsèque : c’est ce pont. Le sacrifice est donc la sacralisation, la mise à part, l’extraction, la production d’un objet de la sphère des activités utilitaires pour êtres destinées aux réalités invisibles. Certains objets, animaux ou récoltes mis à part dans des enclos, les trésors catholiques ou alors les galeries de musée et les collections témoignent du fait que la collection est un phénomène lié au sacrifice. Le temple Lat : templum ; tem : coupe ; Grec : temno : couper, temenos : Enceinte sacrée, espace de terre séparée des terres environnantes, dédiée à la divinité, consacrée à son culte. La religion des romains était l’expression de leurs craintes (la nuit, les éclairs, l’orage….). L’homme appela ces forces les « numinas » > chaque aspect de la réalité avait sa numina, ce qui amena un grand nombre de forces mystérieuses régissant chaque moment de la vie. Cette charge de valeurs est ce qui fait l’oeuvre d'art à l’époque, en termes religieux. C’est ce qui démarque aujourd’hui un monochrome d’un artiste d’un monochrome de tout un chacun. Pour les romains, chaque individu avait un « Genius » : divinité qui donne la nature humaine, la procréation et développe toutes autres choses. Dès sa naissance chaque homme a un génie personnel qui le suit et en détermine son destin. Un homme heureux avait donc un bon génie > naissance de l’adjectif génial. L’extase. Pendant le moyen âge, les hommes eurent 2 types de relation avec les divinités. - les relations rationnelles - les relations mystiques : expérience de perte et d’accomplissement de soi. 2 états mystiques : celui qui naît du vide (le zen), celui de la surexcitation et l’intensité (orgasme).  L’extase était une étape fondamentale pour l’être humain. A l’époque baroque, cet état mystique a donné naissance à de nombreuses mises en scène. Des romains jusqu’en 1492 environ, on est dans le domaine du mystère. C’est dans l’oeuvre d'art que l’alchimie du désir et de l’absence va se mettre en place (ex : un vase est une forme qui va accueillir quelque chose qui va combler une absence). Un monde enchanté : l’extase Un monde macabre : la crainte …. Entre les 2 c’est l’ataraxie : « c’est le détachement qui fait joui ou souffrir »…. « Ne s’attacher à rien pour ne souffrir ni du manque ni de la possession ». > On va avoir 2 tendances : l’art classique : le monde représenté comme s’il était éternel, cf les statues grecques qui représentent l’homme tel qu’il devrait être sans perturbations. L’art baroque : (17ème) le monde tel qu’il est. Moyen Age Pendant 1000 ans environ avant 1492 : on ne connaît autre continent, l’image du monde est différente, centrée sur la méditerranée. On va essayer de compartimenter l’histoire, en s’appuyant sur des évènements qui ont provoqué des changements. (rq : Elie FAURE ; « l’art antique » - à télécharger gratuitement). Dates. Moyen âge = chute de l’empire romain (476) jusqu’en 1492 …. Environ 1000 ans d’un art qui se développe dans toute l’europe avec 2 époques : 950 à 1200 : réintroduction de la voûte en pierre : c’est l’art Roman. Basé sur l’éternel recommencement, on est sur une rythmique sans fin qui amène la notion d’infini (répétition des voûtes multiples) et une autre notion importante qui s’inscrit dans l’infini : le silence. On retrouve le symbole de l’infini dans de nombreuses œuvres. Puis viendront la courbe et la contre courbe : c’est l’apparition du baroque, on esquisse le symbole de l’infini, on n’a plus un seul foyer mais toute une notion de nuances grandissantes (le « clair-obscur » en peinture) c’est le début du retour vers un art plus réaliste, de plus en plus en rapport avec le corps. Photos vues : bâtiments religieux de Berzé (reproduction de Cluny) la ville ; Massac ; Vezelay (dernier vestige de l’art clunysien) ; Chapeuse : cette édifice donne l’impression d’être taillé dans un seul et même bloc : cet art roman ne relève pas d’une ascendance glorieuse, mais plutôt d’une transcendance vers le bas. Théorie de la renaissance : il y a dans la matière une œuvre cachée, qui n’attend que l’artiste pour être mis à jour, pour faire émerger ce qui est caché : c’est un geste religieux, l’artiste devient prophète. Le gothique. Au contraire du roman (architecture d’humilité), l’architecture de la représentation de l’image. On est dans une vision communautaire, pas du tout individualiste, où l’on cherche à faire toujours plus grand que son voisin. A l’époque l’église est le seul lieu public, de création dont la fonction est socio-pédago-culturelle. Ainsi la cathédrale gothique est elle la représentation de la Jérusalem céleste. Lumière. C’est la recherche de la lumière qui va amener à la légèreté des structures gothique > l’architecture gothique est l’incarnation de la théologie de la lumière telle qu’élaborée par les pères de l’église. Rappels de philosophie : Une question se pose pour l’homme jusqu’à la renaissance : comment décrire le monde réel ? On a élaboré une philosophie qui donne 2 images du monde. - Tout objet peut être rangé comme « effet » ou « cause » > la notion de causalité voit le jour et devient innée en occident. - Puis « matière » et « forme » : c’est la forme qui va qualifier la matière, chaque matière a une forme. Mais certaines formes n’en ont pas (ex : de la sirène qui n’existe pas) on arrive à la distinction entre - l’« être »  et « existant » > fonction subversive : on peut s’affranchir des règles. L’art doit-il représenter le monde tel qu’il est ou tel qu’il devrait être si le mal n’existait pas ? (mal : imperfections, maladie, mort…) Est on dans l’idéalisme ou le réalisme ? On ne peut pas séparer art de religion jusqu’à la renaissance et l’espace de l’extase ou de la crainte. A partir de la fin du moyen âge : une nouvelle représentation du monde, c’est la renaissance. On redécouvre les civilisations de l’antiquité, les arts grecs et romains. On passe du cosmos au chaos. A cette époque, le public veut savoir comment les évènements figurés se sont produits. L’artiste doit alors représenter le sacré sur une scène imaginaire, comme vue par un témoin oculaire… cette expérience a amené à la perspective : l’image n’existe que par des conventions. A partir de la fin du 19ème, on n’a plus la prétention de l’artiste de donner une vision globale Avant la renaissance : quelques peintres se démarquent des « artisans » (ou techniciens) Exemples ? « Lamentations sur le christ mort » (1304), Giotto, fresque : on distingue clairement 2 mondes : le terrestre et le céleste, reliés par un arbre, rappel du jardin du paradis terrestre. Peinture sur bois, vierge assis set son petit. La vierge est assise sur un trône, sur un traversin rouge, symbole (à l’époque) de la royauté. On remarque la perspective inversée au niveau des marches vers le trône, qui réfère aux icônes byzantines. ? Irruption, télescopage « Le massacre des innocents », le christ n’aurait pas pu assister vu son âge, or il fait irruption sur cette image. ? Le retour à l’antique se distingue par points forts : la perspective et le retour des dieux païens. ? Interprétation ? avec le dessin de la divine proportion, De Vinci annonce que dieu n’est plus au centre du monde, c’est l’homme qui l’est. ? Les sibylles apparaissent dans beaucoup d’images de la renaissance. ? La lumière de la raison : « l’école d’Athènes » (1510). Rque : c’est un Grèce imaginaire qui est représentée car la Grèce n’a pas connu la voûte, et les plafonds alvéolés sont romains. On met ici en scène Platon et Aristote, on les imagine > on est dans la démarche de chercher à comprendre. Dans les tableaux de Raphaël, on est à la limite du maniérisme, les artistes cherchent à montrer qu’ils maîtrisent la technique en mettant les sujets dans des positions compliqués pour dessiner corps et drapés. On redécouvre la pensée antique. Les explications religieuses qui suivent les explications magiques fonctionnent, jusqu’au moment où naît le refus « non, dieu n’existe pas » > on considère alors une approche rationnelle des choses (eau, terre, feu, …) amenée par les occidentaux et on cherche à se libérer de la religion pour amener une pensée rationnelle divisée en 2 courants : - les Platoniciens (idéalistes) : tout ce que je vois est marqué et limité par la génération et la corruption. La réalité n’est pas l’objet, mais l’idée de l’objet, le concept. - Aristote (réaliste) dit : les concepts ne sont que des produits de l’intelligence humaine par abstraction. On arrive à une distinction fondamentale entre ce qui est et ce qui existe. Ce phénomène d’abstraction amène à 2 visions du monde, une renaissance double ! La renaissance naît dans 2 foyers : Florence (platoniste > art classique) et Padou (aristoténiste > art baroque) Le classique désigne le monde s’il ne subissait pas le vieillissement Le baroque représente le monde tel quel On arrive donc à 2 conceptions de la vie : l’art classique avec une vision appolinienne, et un art avec une vision dyonnisienne. Appolon = cycle de la lumière, recommencement éternel. (l’élipse) Dyonnisos = dieu qui bondit constamment, cycle périodique de l’ombre et de la lumière (élipse à foyers) Il y a une question de représentation du monde ? idée de l’intelligible, ce qui peut être compris par. Il suffit de dire que l’on ne sait pas pour que notre vision du monde s’effondre. Les périodes médiévales et Renaissance sont basées sur une certaine conception de l’homme et de l’univers. L’homme = 3 puissances : - mémoire (quotidien) = ce qui est su - intelligence (vérité) = applique la source théorique - volonté (moment du passage à l’acte) Le concept (l’idée) est défini par son extension ou sa compréhension. Extension = ensemble des objets auxquels il se rapporte. Compréhension = nombre de formes qui le composent Homme = animal rationnel vivant. Comment se fabrique le concept ? Théorie Platonicienne : Monde intelligible, le monde dans lequel se reflète le monde des idées : Pensée idéaliste. Théorie Aristotélicienne : « Il y a une théorie » Ex : face à une vache, l’homme va avoir une impression, il a une image de cette vache. Avec son intelligence, il va transformer sa vision qu’il va attribuer à cet animal ? ABSTRACTION. Cela signifie que le concept naît de l’esprit humain par abstraction. La langue va devoir être suffisamment générale. Il n’y a pas d’universel abstrait (paradoxalement ça n’existe pas). Ce qui va représenter le monde ne va pas suffire, c’est la représentation des choses et des objets qui fait le monde. On peut se poser la question « qu’est ce que c’est ? » sans que cela existe. Ex : les sirènes qui sont représentées même si on n’en a jamais vu. L’art est une représentation du monde, l’artiste représente le monde tel qu’il le sait. 15ème siècle. Le savoir quitte les monastères pour aller dans un monde laïc, puis les arts ont été retrouvés à travers le monde arabe (Egypte notamment). La pensée artistique va diviser l’occident en 2 sur la question de la réalité : ? Représenter le réel tel qu’il devrait être (Platon) : classicisme ? Représenter le réel tel qu’il est (Aristote) : baroque C’est l’unicité de l’instant qui va frapper les hommes. Le présent est à la fois le plus réel, quand on écarte passé et futur on obtient une vision baroque. Plus on voudrait qu’une chose dure, plus elle disparaît vite : c’est l’idée de durée. Mais pourquoi vouloir inventer des choses qui durent dans le temps ? On sort directement de l’art gratuit pour entrer dans une démarche de civilisation. Avant la renaissance on établie un autre mode de fonctionnement qui est de l’ordre du savoir symbolique, religieux et mythique. Mais un mythe est il plus important qu’une réalité ? Les mythes sont ils réels ? Oui, c’est vrai, mais pas réel ! Aucune preuve n’est donnée. Le monde raconte le même mythe, ce qui conditionne la représentation de la chose mythique. Ex : à Nice, toutes les architectures ont été construites par des étrangers ; hors aujourd’hui les niçois se les sont appropriées, le mythe s’est construit à contre coup. Toutes les productions d’images et d’architecture sont d’origine intellectuelle. Microcosme = petit cosmos. Tous les phénomènes qui se passent doivent être vus de façon logique, il faut aborder un tableau comme un texte : - que raconte-t-il ? - comment le raconte-t-il ? - pourquoi raconte-t-il ça ? On a tous le besoin de dire quelque chose mais il est difficile de le raconter. ANALYSE D’ŒUVRE. La vocation de st mathieu. Se trouve à Troyes, tableau sombre. La lumière n’entre pas par l’ouverture présente ; y a-t-il une autre entrée ? Les personnages ne regardent pas dans la même direction. Deux personnes payent leur impôt et un christ leur fait signe de s’approcher. Ce tableau sombre raconte le martyre de la mise à mort de Mathieu par les romains. L’homme mis à mort est assisté par un ange qui lui tend une palme : c’est la témoignage qu’il est condamné en fonction de sa religion. L’église rentre dans une période de contre référence, le baroque est le triomphe de l’artifice, fabriqué par l’homme ce qui est le comble de l’humanité. L’artiste par son œuvre d’art se rapproche alors du Dieu parce qu’il crée à partir de presque rien. Le nouveau testament est la reprise de l’ancien. Pour les religieux l’évangile va accomplir l’ancien, on est dans une nouvelle naissance, créations, naissance symbolique et mort symbolique. Architecture. Le baptistaire (A l’époque on baptisait par immersion) va devenir un univers à lui tout seul, un microcosme à façade carré. L’homme s’est approprié cette espace. Jusqu’à la renaissance, on ne pouvait pas confondre l’église et le palais de justice, une vision à la fois chrétienne et de modèle antique. La coupole : toit tout simple qui pose le problème de faire tenir un élément carré. Il faut faire « tenir », or la représentation cubique et l’ovale (ronde) ont une fonction politique et biblique : naissance de l’idée d’un peuple. Beaucoup de copies de l’architecture antique ont vu le jour. MichelAnge dit que le capitole est le centre du monde (danger entre le monde de dessus et de dessous). La Rome de Michelange est le cœur de la Rome antique avec ses 2 univers : Classique (carrés, colonnes) Fou (triangles, plans en étoile). Bernin (symbole du baroque) n’apportera rien de nouveau dans la composition de l’espace, il se contente de reprendre Michelange. IV) L’art comme technique. Depuis l’antiquité, une question se pose : l’artiste est il un technicien qui imite la vérité ou y a-t-il une démarche d’inspiration et d’esprit ? Le tribalisme. Un état nation c’est une histoire (temps) + un territoire (frontière) + des lois (appliquées sur un territoire) + une culture (Werner Jager : « poursuite d’un idéal commun », la culture propose des valeurs qui vont se transformer en normes) + une identité (qui est l’étranger ? la part de nous que nous ne mettons pas en valeur). L’art peut nous apprendre à regarder la vie de manière différente, il y a des moules dans lesquels naissent des façons de représenter le monde ; un de ces moules est l’histoire de l’art, qui est un concept purement occidental. Cette manière de voir est une autre façon d’appréhender la culture, ce substrat qui nous façonne et dans lequel nous baignons. Mais comment passe-t-on d’un système (un moule) à un autre ? Par transgression du précédent. Il est un moment où un système arrive à saturation : c’est le moment où le système culturel perd son évidence, quand un ensemble social n’a plus confiance en lui-même, le mythe à la base de la modernité est saturé. Vision rationaliste : le monde tel qu’il devrait être. Vision sensualiste : le monde tel qu’il est vu par nos sens. Pendant 15 siècles en occident, il y a eu une vision explicative du monde par 3 théories : ? Religieuse ? Politique ? Scientiste Mais ces 3 grands systèmes d’explication explosent au 20ème siècle, par exemple les théologies positives ont été explosées par la Shoah. Ce système de 3 théories arrive à saturation, on ne sait plus quels sont les grands idéaux > aujourd’hui dans les démocraties occidentales on est à 60% d’abstention, ce qui témoigne d’une certaine lassitude. Au niveau scientiste, la saturation vient des nouveaux problèmes d’ordre éthique (clonage, cellules souche…). On arrive à la saturation de l’état nation, qui fonctionne sur le contrat. Cette succession de mythes et de systèmes explicatifs fait qu’à chaque nouveau cycle arrivent des valeurs modernes : la modernité n’est pas autre chose que ce qui se fait aujourd’hui. Chaque époque a été moderne en son temps. Mais comment s’exprime la modernité ? Ce qui est moderne est ce qui est un progrès par rapport au passé. On va essayer de comprendre la modernité selon qu’elle a mis l’accent sur la passé, le présent ou l’avenir (ex : les bâtiments historiques du 20ème déjà classés monuments historiques) De cette notion de temps naît la notion de projet, constitutif de la tribu et de l’ensemble social dans son entier. En plus du projet s’ajoute la rationalité (une chose ne vaut que si elle est utile) et de maîtrise (logique de domination sur soi et sur le monde) ? C’est la clé de la compréhension de la période classique : je suis ma propre loi. ?Tout cela donne l’individualisme qui fait exploser le modèle de société et amène à la naissance du tribalisme. Groupe de personnes qui créent leur code au-delà des frontières. Ce sont des tribus unies par des signes de reconnaissance (qui ne sont pas simplement liés par des signes géographiques). Ces tribus se retrouvent dans un langage commun, une image d’eux même. La modernité Lors du renouveau de la modernité, on ne fait pas référence au passé immédiat. Ex : lors de la renaissance, ce n’est pas l’antiquité qui était « ringarde », mais le gothique (passé immédiat). Ma modernité fait donc rappel aux jours d’avant, mais pas à la veille (c’est le cas de la mode). ? Babélisation de la pensée : « l’autonomisation » de l’individu ne fonctionne plus. Notion de transgression : devant le vide, on récrée une norme. Ex : le mariage, ringard dans les 70’s, est redevenu à la mode pour les gais. Aujourd’hui la transmission se fait par contamination, non plus par apprentissage : c’est le marketing viral ! El rôle de l’artiste est de projeter l’avenir. Siècle de Louis XIV > début de ce qui va aboutir au 19ème à l’art moderne. L’histoire de l’art est une exception occidentale car c’est une vision née en Europe. Entre la Renaissance et le 17ème : changement des mentalités par rapport à l’art : les parties religieuses et symboliques disparaissent, c’est le début de l’époque classique. « Classique » Oeuvres qui permettent de comprendre le monde qui nous entoure. Rq : C’est au 19ème que les romantiques donnent le nom de « classique » à l’art du 16ème et & 17ème. 17ème siècle : on commence à définir ce qui est beau et ce qui ne l’est pas. « Classicisme » : sincérité et politesse > école de la maîtrise de soi bâtie sur une recherche de l’harmonie > respect d’une série de codes et règles contractuelles. Chaque chose doit occuper la place qui lui est due. Anciens & Modernes. La querelle des anciens et des modernes : divisions des théoriciens classiques à propos de l’antiquité. Prémisses d’un contrat social. Elaboration de codes qui symbolisent des choses > représentation d’un ordre social. Genèse du Classicisme. Le Classicisme naît à Rome au 16ème siècle. Les Papes Jules II et Leon X veulent donner à Rome un statut de capitale « impériale » > c’est le début de la politique des grands travaux, on convoque tous les plus grands artistes, politique de fouilles et de rénovation. Mais « l’âge d’or » est de courte durée > Luther s’oppose aux Papes et à Rome en 1520 et pillage de Rome par les Français en 1527. Cela redonne une place importante à Florence. Architecture. La forme des éléments ne s’oppose jamais à l’harmonie du reste du monument > équilibre. Peinture. Adoucissement de la perspective aérienne et du clair obscur. ? Clair Obscur = technique qui exprime les formes par opposition de l’ombre et de la lumière, d’où une certaine épaisseur dans le dessin. ? Perspective aérienne = les contours s’estompent dans le lointain, les contours perdent de leur intensité. Anatomie. Jusqu’au 16ème siècle la dissection des corps est interdite. Naissance de l’esthétique. Avant « art » = science – technique. Dans la période dite « modern art » on a l’ensemble des activités humaines consacrées à la production et reproduction du beau. Des images et toutes sortes de représentations qui vont exprimer la beauté : celle de la nature et des personnes et celle de la réalité. La fonction esthétique apparaît : on veut du beau. Il y a donc une discipline qui prend le nom d’Esthétique et qui tente de définir le beau, c'est-à-dire l’œuvre d’art. Cette discipline atteint son plein développement au siècle des lumières et dans les révolutions phénoménologiques de Kant et Hegel. L’Esthétique Aujourd’hui le terme est associé à la beauté. Or la notion de beauté telle qu’on la conçoit est très récente. Le mot « esthétique » apparaît au 18ème : c’est une science de l’art, qui va plus loin que la représentation, encourageant une réflexion sur le beau et la valeur des représentations artistiques. La représentation consiste à prendre la réalité et la représenter. Ex : quand on prend une photo d’un évènement, même si on la en mémoire, c’est pour le re-présenter. Quand on applique ça à l’art, on se rend compte que la notion de beauté est absente. A partir du 17ème, on commence à voir les œuvres d’art n fonction de leur beauté > on commence à séparer le « beau » du « vrai ». Il faut attendre le 18ème pour qu’un objet puisse être sans que l’on pose la question « à quoi sert-il ? Est-il utile ? ». On remarque que cette notion n’a pas complètement disparu : aujourd’hui un film qui ne sert pas les bonnes mœurs peut il être beau ? (cf orange mécanique) la réponse est oui. Mais cette pensée a vécu jusqu’au 18ème : on montrait ce qui était montrable. Cette pensée de « beaux » (films) qui ne sont pas « bons » (Seven, Orange mécanique) est très récente, elle est née au 18ème : - Dire que Seven est un beau film ne veut pas dire qu’on approuve la pensée de l’œuvre - Trouver que le nuage de poussière des twin towers est beau ne veut pas dire qu’on approuve le terrorisme. On peut faire des choses belles avec des choses laides. ?Kant estime qu’une œuvre d’art doit fournir un objet sensible, qu’il soit lui-même beau ou laid, peu importe. Au final, la beauté artistique est la plus belle représentation d’une chose et non la représentation d’une belle chose ! ?Hegel dit que le but de l’art est de rendre accessible à l’intuition l’esprit universel. Il s’agit de prendre conscience du développement de l’idée universelle et de lui donner une réalité en la retranscrivant sous forme d’œuvre d’art. La contemplation de l’œuvre, et donc de l’incarnation de l’esprit absolu, s’offre ainsi à l’intuition sensible de l’homme. Ex aujourd’hui : des belles photos pour un sujet horrible > pousse à la réaction morale, on cherche à faire passer un message, on ne cherche pas l’esthétique (cf les campagne pour le sida). ?Proche de Hegel sur certains points, le romantisme ne voit plus la représentation de la beauté seulment comme une empreinte : ce courant fonde ce qui deviendra une interprétation subjective de l’art, interprétation confrontée à toutes les strates de la société. ? Pour Nietzsche « l’art doit avant tout embellir la vie, donc nous rendre nous même tolérables » Théâtre. IL revient à la mode après une éclipse. La tragédie est un théâtre qui suit la règle des 3 unités : Même jour / même endroit / même personnages … pour une seule action. Le but visé est de concentrer le spectateur sur l’intrigue. La comédie : « corriger les mœurs en riant » (Molière), on tourne les vices en ridicule. Ce sont des actions contemporaines, servies pas un langage parlé, et la fin est heureuse. En plus, les dramaturges comptent sur les catharsis ; quand on voit de la violence sur scène, on expulse notre propre violence et on se calme. Montrer la violence permettrait donc d’empêcher la violence > le théâtre cherche à servir de régulateur social L’homme baroque et l’éloignement douloureux de Dieu L’homme baroque a le sentiment de chercher Dieu sans cesse, sans jamais le trouver : Dieu est à la fois présent et inaccessible ; il se donne et se refuse sans cesse, comme le montrent ces vers de Claude Hopil : Ayant cherché partout, dès la naissance d’Aurore Jusqu’aux rayons couchants, celui que j’ayme tant Je l’ay trouvé partout et le cherche encore Car ne le voyant pas, mon esprit n’est content… Le baroque est le lieu du désir inavoué et l’homme baroque vit dans l’attente de cette extase, même si elle est aveuglante et insupportable, même si Dieu doit se retirer un instant. ?Ce qui est important c’est l’expérience de l’aliénation, on se désinhibe. Le but de l’art est alors d’amener quelqu’un à devenir un autre ; l’art baroque pousse le spectateur à se déplacer. Parenthèse : Le Corbusier – Couvent de la Tourette. Le Corbusier inverse la modernité : sur un terrain en pente, il n’a pas creusé de fondations. En haut du bâtiment les chambres, au milieu les salles de classe, en bas la cuisine > on est dans la fonctionnalité absolue ! On est dans une toute autre conception de l’esthétique : c’est beau parce que c’est fonctionnel. Sur une baie vitrée, Le Corbusier a « dessiné » un quadrillage à l’aide d’une structure métallique > il parvient ainsi à fixer l’attention du « spectateur » sur des points du paysage auxquels on n’aurait pas prêté attention d’habitude. De éléments du réel sont ainsi élevés en œuvre d’art, tout simplement grâce à la posture de l’utilisateur. La modernité apporte un brouillage, on en peut plus déterminer les contextes culturels, on ne fait plus attention qu’à l’objet, l’œuvre d’art. Récapitulatif La notion de beau n’est qu’une résultante. On va d’abord « rechercher » le beau. Le 19ème est le début de l’explosion de la modernité. L’art préhistorique amène à ce constat > En considérant les productions de cet art comme des « œuvres », il a plus de succès que les autres œuvres. Exemple de sujet. ?L’histoire de l’art en occident peut se lire comme une succession de périodes. Vous essaierez de montrer les critères de passage d’une période à une autre. Périodes Moyen Age > Renaissance > Maniérisme > Baroque > Modernisme. Développement Histoire de l’art en Occident > traduire le sujet qui devient « Classer/ranger des renseignements/objets/phénomènes chronologiquement ». L’art : - recouvre une technique et une inspiration. - est rangé par ordre chronologique : classification des évènements, objets, phénomènes de manière chronologique. - esprit créateur, technique (transmet), inspiration (génie). Il y a Double sens du terme art dans le monde occidental. Introduction Définir les mots : Occident = péninsule européenne (ne concerne pas le Magreb). Est-ce que l’occident peut se définir comme tout ce qui est chrétien ? Non car l’Espagne étai musulmane, la Sicile était musulmane et juive. Il faut bien délimiter dans le devoir ce dont on va parler et ce dont ion ne va pas parler. L’individu autonome est lié par le contrat social (référence à l’antiquité, indépendance, laïcité) par un progrès technique, voulant donner leur vision de l’art. C’est différent du Moyen Âge où la notion d’individu n’existe pas, c’est la communauté qui prime. - rapport au temps, comment peut on se projeter dans le futur ? C’est le début de l’ émancipation. - l’analyse technique. Qu’est ce que l’histoire de l’art ? C’est être capable d’analyser un sujet et de le dupliquer. Le corps est représenté de manière réaliste, le corps divin n’est plus un objet social. On passe d’une période religieuse à une période de laïcité. Conclusion. Reprendre le début. Rapport idéal > rapport réaliste. Critères qui ne peuvent pas être utilisés pour évaluer un contexte culturel ou une société. La société traditionnelle (présent) est différente de la société moderne (futur), et c’est là le rapport au temps. Néoclassicisme et romantisme 1750 – 1850 Particularité : première fois qu’on se trouve dans la modernité. Jusqu’à cette époque on a une unité culturelle qui s’exprime quand même différemment suivant les lieux mais dans un même esprit. Avec le néoclassicisme et le romantisme on arrive à un monde au pluriel. D’abord : l’influence des lumières (18ème) amène une pensée nouvelle du rapport des individus et de la société, des individus entre eux, et un désir d’un retour à l’ordre et à la raison après les débordements du baroque tardif Le retour à la nature d’une part, la redécouverte de l’antiquité de l’autre vont façonner le goût du siècle : l’idée d’une nature naturellement bonne corrompue par la société (Cf Rousseau). Le progrès technologique va permettre de nombreuses expéditions. A leur retour les voyageurs racontent et enjolivent ce qu’ils ont vu : un paradis originel (une nature non corrompue) ?C’est la naissance du bon sauvage. Puis il y a un retour à la raison, à la pensée rationnelle. ? Retour à la nature avec les expéditions ? Retour à la raison avec les philosophes ? Redécouvert de l’antique avec la découverte d’Herculanum, de manière scientifique, et de Pompéi. On a alors une nouvelle vision de l’antiquité, c’est la naissance de l’archéologie. Nature et culture Nouveau rapport de sentiments : scène intimiste, simple. La nature au 18ème siècle est une notion complexe qui se construit autour du rejet des plaisirs artificiels de la période baroque, de la découverte « scientifique » des terres lointaines (le bon sauvage) et de la remise en cause d’un certain ordre du monde. C’est une notion complexe qui s’oppose à la culture, qui existe sans l’homme. Cependant la nature n’existe pas, les paysages sont façonnés par l’homme. L’artifice du baroque c’est les trompe l’oeil, l’espèce de passage constant entre la réalité et la construction de l’homme. Remise en cause philosophique : Montesquieu : démocratie ? La culture idéale. La culture est classique : celle de la renaissance renforcée pas une approche scientifique ? Goût des ruines (pierres ébréchées, végétation) ? Découverte de l’art égyptien ? Nouvelle approche de l’antiquité Les vestiges du passé apparaissent comme des ruines, traces qu’il va falloir surpasser mais prendre comme aussi comme modèle On redécouvre l’art graphique en même temps que celui e la renaissance > on les considère réellement comme des objets d’art. On résout le dialogue nature/culture à l’opposition simpliste ; néoclassicisme / romantisme. C’est une période où on écrit des textes qui expliquent les méthodes qu’on avait avant > ce sont les ers textes d’étude (Winckelmann, ChateauBriand, John Carter) Il n’y a plus de modèle dominant car on a un panorama de l’art important : on fait des « mélanges » de tous les styles. mise en avant des sentiments naturels, ce qu’on ne faisait pas jusqu’au 17ème. Mise en avant du sens de la patrie au lieu de la mise en avant du pouvoir ou de la religion. Scène intimiste : linges non rangés, cuisine avec placards ouverts …. Dans l’accordée de village de J.B. Greuze > bonne critique de Diderot : « émotion douce » « composition … très belle » … Diderot fait dire au tableau tout ce qu’il ne dit pas. Il plaque ses idées sur le tableau et place le développement des sentiments personnels après l’esthétique. Le tableau n’est plus la démonstration d’une doctrine. Maintenant une œuvre est belle et chacun y voit ce qu’il veut. Au fond, peu importe ce que raconte l’objet tant qu’il est bien peint, bien formé > on peut interpréter de nombreuse scènes différemment ? C’est l’apparition du subjectivisme. ? Le Néoclassicisme : Il se caractérise par un double mouvement : d’un côté le retour à l’antique qui va se baser désormais sur des données scientifiques (archéologie, 1748 : Pompéi & Herculanum). L’objet d’art antique va être regardé comme un objet neutre où la beauté qu’il transmet n’est plus transparente mais immanente. Le beau est le résultat d’un discours juste. Une belle représentation d’une chose : beauté transcendante. Quand la beauté est immanente, elle est dans l’objet lui-même, dans l’œuvre. ? Le Esprit des lumières : Evolution vers un mode de reproduction plus laïc. Pensée qui s’affirme à partir d’une raison humaine. Chacun a la religion qu’il désire tant que cela n’influe pas sur la vie de la société : contrat social entre individus autonomes : je bâtie ma propre loi. Au niveau de la société : tout le monde est égaux… début de la société égalitaire (> révolution française > démocratie). Cela amène au subjectivisme, chacun aime l’art qu’il veut. Il n’y a pas de forme d’art supérieur ou inférieur, il n’y a que des hommes libres. Société basée sur la raison et non sur le mystère de la religion. Dès qu’il y a subjectivisme, ce que je ressens est important. On accorde beaucoup plus d’importance à la sensibilité, ce qui va amener au romantisme. ? La redécouverte de l’idée de nature : Véhiculée par les voyages explorateurs. Ils parlent d’espaces infinis, d’immenses étendues vierges, des peuples différents. Les gens considérés comme sauvages sont sous le regard des lumières des hommes à l’état de nature non encore corrompue par la société (bon sauvage). On veut retrouver cette notion d’hommes naturellement bon. Utopie qui va conduire à la révolution. Construction d’une espèce de société idéale respectant les valeurs des lumières (promouvoir des valeurs antiques). Mise en place d’un monde moderne, possibilité d’avoir d’autres visions du monde. Remise en cause des dogmes religieux > on va découvrir, dans les pays anglo-saxons, des croyances celtiques > romantisme dans leur représentation. On trouve de la beauté dans ce qui est chaotique. On commence aussi à représenter l’irrationnel, les songes (côté obscur de l’inconscient, du domaine de l’angoissant, du cauchemar, à la différence du rêve qui est « beau »). Juxtaposition de 2 mondes : le conscient et l’inconscient. De plus, on constate un nouveau rapport à la lumière. « Chasse au lion » Delacroix – début 1844e. > On voit ici l’annonciation de l’impressionnisme. On cherche à fixer l’instant. On est à la même époque que la photo (image d’un mouvement), or on est là dans la représentation d’un mouvement. Eglise gothique : technique parfaite, qui se rapproche de l’archéologie en quelques sortes. C’est une période plus complexe que les autres. Notes synthétiques Socio-anthropologie des rapports arts & société Afin de découper l'histoire en périodes cohérentes, les historiens ont tenté de s'appuyer sur des événements majeurs illustrant ou provoquant une modification profonde de la politique et de la société. Mais il est rare qu'il y ait un consensus sur telle ou telle date pour définir une limite de période. C'est le cas en ce qui concerne les limites du Moyen Âge, particulièrement son commencement. Les plus communément admises vont de la chute de l'Empire romain d'Occident en 476, jusqu'à 1492, date de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb et de la chute de Grenade (fin de la Reconquista). Il est courant de reconnaître deux grands courants de style, le Roman et le Gothique. Ces deux styles, leurs recoupements et leurs applications dans les arts décoratifs ou dans des réalisations très particulières comme l'enluminure, l'émail ou la sculpture sont trop complexes pour pouvoir être abordés longuement ; en revanche et pour des raisons intellectuelles l'architecture convoque tous les arts sur le même chantier, de plus les bâtiments conservés sont suffisamment nombreux pour permettre une vue d'ensemble. L'architecture romane est un type de construction qui s'est développé en Europe au cours du Moyen Âge (v. 950 ~ XIIe siècle). On peut la caractériser par la réintroduction de la technique romaine antique de la voûte en pierre, généralement en plein cintre. Les colonnes qui supportent les arcs sont typiquement cylindriques et surmontées de chapiteaux souvent sculptés avec des représentations d'animaux ou de plantes ou encore de symboles plus ou moins géométriques. On peut donc définir l'architecture romane sur des critères plus subjectifs, plus ou moins bien étayés par ce que nous croyons savoir des interprétations religieuses de ces époques. On pourrait donc dire, même si cette présentation s'applique mal au caractère ascensionnel des grandes églises auvergnates, que l'architecture romane, notamment dans les édifices de petite taille, procure au visiteur le sentiment d'une certaine massivité qui évoque plus l'ombre, la pénombre ou cette « lumière profonde » dont parle Yves Bonnefoy que les envolées lumineuses des verrières gothiques. Elle ne relèverait pas d’une ascendance pour une finalité glorieuse, mais plutôt d’une « transcendance vers le bas », d’une forme cryptique et initiatique par une ambiance de mystère originel. On situe le début du gothique vers les années 1130-1150 en Île-de-France, région des alentours de Paris. Originaire de France, ce nouveau style est intitulé art français ou francigenum opus. C'est d'ailleurs dans ce domaine royal des Capétiens que le style trouve son expression la plus fréquente et la plus classique. Bien que les éléments techniques qui le caractérisent existent depuis de nombreuses années, c'est généralement l'édification de l'Abbatiale de Saint Denis, la première construction à se démarquer franchement du style roman, qui est considérée comme son acte de naissance. En 1122, l'abbé Suger décide d'achever la construction de la principale église de son évêché en s'inspirant du nouveau style entraperçu dans la cathédrale Saint Etienne, à Sens. En 1140 il réalise l'implantation d'un nouveau massif occidental, s'inspirant des modèles normands de l'âge roman comme l'abbatiale Saint-Étienne de Caen. En 1144, la consécration du chœur de la basilique marque l'avènement d'une nouvelle architecture. Reprenant le principe du déambulatoire à chapelles rayonnantes, il innove en prenant le parti de juxtaposer les chapelles autrefois isolées en les séparant par un simple contrefort. Chacune des chapelles comporte de vastes baies jumelles munies de vitraux filtrant la lumière. Les nouvelles idées sont rapidement exploitées à Senlis, Noyon puis Paris et Laon pour toucher toute l'Ile de France. Elle se répand ensuite progressivement en Europe occidentale, avec des variantes locales propres à chaque contrée (Angleterre, Espagne, Italie, pays germaniques, Scandinavie, ...) et évolue dans le temps, du gothique dit « primitif » (XIIe siècle) au gothique « flamboyant » (XVIe siècle). Mais à la fin de la Renaissance, cette nomination changea. Le mot « gothique » fut utilisé en premier par les Italiens pour désigner l'art de la fin de Renaissance qui imitait l'art français du Moyen Âge. C'est Giorgio Vasari qui, en 1550, sera le premier à employer cette appellation. Ce terme avait une connotation péjorative, car les Humanistes de la Renaissance souhaitaient un retour au classicisme, c'est-à-dire aux formes dépouillées et pures de l'Antiquité. Ils étaient donc effarés par ces constructions qui ne respectaient pas les canons de l'Antiquité, période qui, pour eux, était un modèle de perfection. Les artistes de la Renaissance choisirent donc le mot gothique pour signifier que cet art était digne des « barbares ». Or les Goths étaient une ancienne peuplade germanique du Nord, des barbares, dont les armées avaient notamment envahi l'Italie et pillé Rome en 410. Le mépris pour cet art fut tel qu'il fut projeté de détruire la cathédrale Notre-Dame de Paris pour la remplacer par une nouvelle. Ce projet ne put cependant se concrétiser lorsque éclata la Révolution. La vente ou l'abandon des biens de l'Église que celle-ci provoqua entraîna cependant la disparition de nombreux chef d'œuvres de l'architecture gothique, dont notamment l'abbaye de Cluny. Lorsque au XIXe siècle naquit le mouvement romantique, l'intérêt pour l'ensemble du Moyen Âge, y compris l'architecture gothique se développa, et ce mot perdit cette connotation négative. Il désigne aujourd'hui un mouvement artistique qui s'est étendu, plus ou moins selon les régions géographiques, de la moitié du XIIe siècle jusqu'au début du XVIe siècle. À la fin du XIXe siècle, s'inspirant des travaux de recherche de Viollet le duc, de nombreux édifices, notamment religieux, imitent le style médiéval. Les innovations techniques permettant aux constructions de s'affranchir de certaines contraintes qui dictaient leur forme, une nouvelle architecture réinterprète son patrimoine historique, et après le néo-classique, le néo gothique (ou gothique troubadour) fait son apparition, particulièrement en Angleterre suivie par les États-Unis d'Amérique. Le monument le plus célèbre s'inspirant de l'héritage gothique tout en s'en démarquant très nettement est probablement la Sagrada Familia à Barcelone (Espagne). Philosophie L'Europe des XIIe  et XIIIe siècles est hantée, d'une part, par le rêve de l'unité et de l'ordre et d'autre part, par l'idée de la raison et de la volonté divine. Le XIIIe siècle, notamment ou le développement des universités entraîne la diffusion d'une pensée nouvelle basée sur la philosophie aristotélicienne redécouverte par le biais des philosophes arabes d'Espagne. Une symbolique forte Arc en ogive, symbole du gothique Si le Roman est une architecture de l'humilité dont les bâtiments ont généralement pour principale fonction d’abriter une communauté monastique souvent repliée sur elle-même et encline à la contemplation, le gothique s'illustre au contraire dans des lieux publics et assume également une fonction de représentation. La cathédrale gothique, construction la plus emblématique du style, est une image de la Jérusalem céleste. C'est autant une invitation à l'élévation spirituelle qu'une manifestation du pouvoir et de la grandeur de Dieu et de l'Église. L'architecture gothique est l'incarnation de la théologie de la lumière telle qu'élaborée par les pères de l'Église (en particulier saint Augustin) qui voit dans la lumière l'expression du divin. La cathédrale est donc avant tout un édifice de lumière où le but ne doit être confondu avec le moyen. C'est en effet la recherche de la lumière qui exige la légèreté des structures gothiques et non un accident découlant de l'évolution des techniques. La cathédrale est également une représentation de la cité de Dieu, domaine sacré, accueillant la communauté des croyants. Elle est une image du royaume de Dieu non seulement dans sa symbolique mais dans sa construction même qui met en œuvre une géométrie complexe, idéale, divine. Le plan gothique répond aux règles de la scolastique, l'édifice se divise ainsi en sections et sub-divisions uniformes. 866140762000 LA RENAISSANCE ITALIENNE : FLORENCE 1420/1580 GENESE DU CLASSICISME 1480/1520 LE MANIERISME 1520/1580 VENISE LA FRANCE ET LES FLANDRES LE TRIOMPHE DU BAROQUE 1580/1780 8661407556500 LA RENAISSANCE ITALIENNE : FLORENCE 1420/1580 Le quinzième siècle est un moment de recomposition politique, ou dans des villes renouvelées l’essor des échanges tant intellectuels qu’économiques impose le pouvoir de classes nouvelles bourgeoises et financières. Tous les arts vont bénéficier de cette émulation. L’humanisme Sur un arrière-plan intellectuel préparé par l’essor universitaire du treizième siècle l’arrivée d’une élite grecque chassée de Constantinople par les Turcs (1453) fait connaître en Italie la culture grecque antique. Le but est d’harmoniser la pensée platonicienne et le christianisme. L’univers, crée par Dieu, est harmonie, forme, mesure. La spiritualité, dans ce sens, ne peut être dissociée de l’apparence la beauté extérieure étant le signe évident de la valeur intellectuelle et de la vérité. Le « style nouveau » correspond à un changement radical du regard et s’exprime par une nouvelle manière de représenter le monde. Objet, lumière, espace deviennent différents dans leurs représentation grâce à la mise au point de la perspective. Désir de naturalisme et volonté d’idéalisme vont se conjuguer dans un retour à l’antique qui n’est pas un archéologisme mais une libre interprétation dans un contexte de dédain des périodes précédentes (« gothique »). ARCHITECTURE Le vocabulaire est celui de l’Antiquité. On appelle ordre architectural un ensemble composé d’un soubassement (appelé aussi stylobate) soutenant des supports : colonnes ou pilastres,  surmontés d’un entablement. Les ordres sont: dorique, ionique, corinthien (auxquels il faudrait en toute rigueur ajouter le toscan et le composite) et dans les édifices à plusieurs étages sont superposés : 1) dorique, 2° ionique, 3) corinthien. Ces ordres sont composés avec des arcs en plein cintre, forme qu’ignore la Grèce mais appréciée dans la Rome antique. Et particulièrement : Alberti, Brunelleschi, Michelozzo. SCULPTURE C’est dans cette technique que l’imitation de l’antique s’exerce le plus. Les thèmes sont le nu viril, le buste et la statue équestre ; au début du seizième s’y ajoutent le nu féminin et le costume « à l’antique ». La même période voit apparaître la sculpture profane. Et particulièrement : Della Robbia, Donatello, Ghiberti, Verrochio. PEINTURE L’imitation de l’Antiquité joue ici peu de rôle car on ne connaît pratiquement pas la peinture antique avant la fin du quinzième siècle, mais bas-reliefs, sculptures et monuments influencent les peintres. Deux grandes directions voient le jour : l’une tend à la plasticité par l’usage du clair-obscur qui tend vers un effet sculptural, l’autre s’affirme dans des contours linéaires précis et raffinés. PERSPECTIVE Idée qui consiste à concevoir le tableau comme un plan situé entre l’espace à représenter et le spectateur. Lorsque la construction est conforme à la théorie toutes les parallèles dans l’espace convergent dans le tableau en un point appelé point de fuite. Les techniques La fresque (pigments dilués à l’eau sans liant appliqués directement sur un enduit frais à la chaux, laquelle en cristallisant (carbonatation) emprisonne les pigments dans son réseau cristallin rendant la peinture aussi solide que son support. La fresque est la technique la plus utilisée pour la peinture monumentale; les grands murs sont organisés en registres superposés et indépendants ou chaque scène est organisée en espace perspectif cohérent. La tempera est une technique ou le pigment est lié à l’œuf, qui sèche vite quand on l’applique et qui nécessite un support de panneaux de bois préparés par l’application de plusieurs couches de colle et d’une sorte de plâtre. Cette technique est abandonnée au seizième siècle. La peinture à l’huile est constituée par un mélange de pigments et d’huile posé sur un support préalablement enduit d’une préparation analogue à celle de la tempera. Cette technique bien que connue au moyen age est peu utilisée car on lui reproche son lent séchage. Van Eyck en adjoignant au mélange des oxydes et des résines parvient à accélérer le processus. Cette technique qui permet de rendre extraordinairement ombres et lumières sera adoptée à la fin du quinzième siècle. Et particulièrement :Andrea del Castagno, fra Angelico, Botticelli, Mantegna, Masaccio, Piero della Francesca, Uccello. GENESE DU CLASSICISME 1480/1520 L’importance de Rome Au début du seizième les papes Jules II et Léon X veulent donner à la « ville éternelle » un statut de capitale « impériale » renouant ainsi avec les gloires de l’ « URBS’ , LA VILLE, l’ancienne Rome. Une politique de grands travaux est initiée où sont convoqués les plus grands artistes pour accompagner une politique de bâtisseurs, de collectionneurs, d’archéologues. Les principes initiés à Florence vont s’épanouir dans un classicisme extraordinaire. Cet essor va être favorisé par une politique de fouilles et de restaurations qui va permettre de découvrir la peinture antique, ignorée jusqu’alors, ainsi que de retrouver des modèles de sculpture et de dégager d’importants éléments architecturaux. Cet « age d’or » est de courte durée, l’excommunication de Luther en 1520 et le pillage de Rome par les troupes françaises en 1527 vont marquer une pause pendant que la restauration du duché de toscane en 1537 va redonner une place importante à Florence. L’ARCHITECTURE La simplicité florentine de Brunelleschi (chapelle des Pazzi) ou d’Alberti va être supplantée par des plastiques nouvelles. La colonne remplace le pilastre, les corniches et les entablements prennent une nouvelle importance (palais Farnèse)   cependant la plasticité des éléments ne nuit jamais à l’harmonie de l’ensemble. Et particulièrement :Bramante, Sangallo, Sansovino. LA SCULPTURE Le mouvement, la tension introduits par Michel-Ange font que le « classicisme » du retour à l’antique va être rapidement dépassé. Il est un exemple de « manière » tenue par l’émotion et la conception globales du sujet. LA PEINTURE Cette période se caractérise par un adoucissement de la perspective, l’introduction de la perspective aérienne et la généralisation de la technique du clair obscur. Le clair obscur Technique qui exprime les formes par opposition d’ombres et de lumières ou s’atténuent les contours. La généralisation de la peinture à l’huile favorise cette tendance ; La perspective aérienne Certains peintres veulent rendre les contours qui s’estompent dans les lointains qui bleuissent ou les couleurs perdent de leur intensité. Sensibles à « l’épaisseur » de l’atmosphère, ils cherchent à la traduire dans leurs tableaux ; c’est ce que l’on appelle la perspective aérienne. (à ne pas confondre avec les « vue d’oiseau ») La peinture monumentale Les grands travaux initiés à Rome vont donner à la peinture monumentale une importance sans précédent, des panneaux de vastes dimensions se libèrent des divisions en registres pour structurer les scènes par des architectures en trompe l’œil ouvrant vers d’autres architectures servant de cadre aux scènes représentées. L’unité de l’ensemble est assuré par la technique de la fresque et du trompe l’œil. Les moulures en stucs, dorures et marbres ne sont pas encore apparus. Et particulièrement : Bellini, Corrège, Giorgione, Titien, Raphaël, Signorelli. Anatomie Officiellement la dissection des cadavres est interdite jusqu’au seizième siècle. Elle est de fait pratiquée plus ou moins clandestinement depuis le treizième, c’est L. de Vinci qui va, le premier, publier des observations sur la morphologie et le fonctionnement des corps. En fait l’anatomie va contribuer avec le dessin d’après modèle et l’observation de la statuaire antique à l’élaboration de canons codifiant les théories des proportions (recherche de l’harmonie du tout et des parties) afin d’atteindre le naturalisme recherché dans la représentation des corps. MANIERISME 1520/1600 Les crises Le sac de Rome en 1527, la montée en puissance des Habsbourg (couronnement de Charles-Quint en 1530) ,   les guerres d’Italie (paix de Cateau-Cambrésis,1559) se conjuguent à la crise religieuse de la réforme qui pousse à l’antagonisme les contrées du sud (catholique) et du nord (protestant) de l’Europe. L’Eglise réagit en mettant en place un programme de contre offensive : la contre-réforme. C’est le concile de Trente qui en définit moyens et objectifs : affirmer la prépondérance du catholicisme en insistant sur les aspects contestés par la réforme et surtout apparition de la « devotio moderna » qui en insistant sur les sens prend le contre-pied de l’attitude philosophique précédente. La sensibilité exacerbée devient le vecteur de la grâce, l’excès cesse d’être conçu comme vulgaire. L’art devient un moyen de persuasion par l’extase. Le maniérisme n’est pas l’expression d’une décadence ni une simple période de transition, il est une autre représentation du monde ou l’image est prise comme un moyen d’interrogation des modes de représentation. Nostalgie d’une unité historiquement détruite l’expérience maniériste, insolite, fantasque, grotesque, résoudra ses contradictions dans le triomphalisme conquérant de l’époque baroque. Les composantes stylistiques du maniérisme : -Mise en avant de la « maniera » technique au service d’un « style » -Complexification de la symbolique par stratification. -Multiplication des éléments et plans -Érotisme esthétisant -Recherche du mouvement et mise en valeur de celui-ci par l’élongation des corps, la modification de leurs proportions et le goût pour la torsion et la déformation -Contrastes chromatiques (tons crus, acides) En somme « un réalisme de détail à l’intérieur d’un irréalisme foncier de l’ensemble. » L’architecture Le parcours se substitue à l’approche frontale, la notion de paysage (inventée par Pétrarque) -transition entre nature naturelle et nature artificielle- devient dominante. Les formes classiques sont détournées avec virtuosité, recherchant l’unique et assimilant virtuosité à vertu. Raffinement des décors, préciosité des matériaux, surabondance des reliefs transforment palais et jardins en un immense répertoire de citations hyperculturelles et souvent obscures. Les sens emportés par le plaisir doivent provoquer la stimulation de l’esprit. Et particulièrement : Ammanati, Vasari, Vignola. La sculpture La même notion de parcours c’est-à-dire de mouvement est essentielle pour comprendre la sculpture maniériste. L’obsession d’une œuvre « belle sous toutes ses faces » va en utilisant le mouvement, la torsion, obliger le spectateur à se déplacer, à déplacer son regard, à admettre qu’il y ait sur l’œuvre et donc sur le monde une multiplicité de point de vue équivalents. Nous sommes loin d’un monde centré, commence à s’installer un véritable dialogue entre l’œuvre et le spectateur ou s’établit une relation d’un instant unique qui « prend » toute la place en rendant le spectateur « autre ». Et particulièrement : Cellini, Giambologna. La peinture Le mouvement reste dans cette technique le maître mot. Chaque tableau est une multiplication de « scènes » aux échelles différentes qui perturbent l’unité spatiale; cet effet est augmenté par un cadrage qui « coupe » les personnages entraînant ainsi le spectateur à se mettre en mouvement par l’imagination, à sortir du tableau qui devient non plus un récit mais l’instant d’un récit. Composition non frontale ou des « spectateurs » peints s’interposent au premier plan, jeux de miroirs, et de regards, torsion et raccourcis, comme si le sujet de l’œuvre était d’abord l’étrange et fascinant pouvoir de représentation de la peinture. Cette attitude esthétisante est servie par une technique « maniera » hors pair en référence à Michel-Ange dans le traitement des corps et aux maîtres flamands pour la préciosité et la précision du dessin linéaire pourrait être une des explications de la rapide diffusion du maniérisme en Europe. Pour ce qui concerne la peinture monumentale la clarté de la composition raphaélesque est oubliée. Toutes les techniques sont mises à contribution pour superposer les niveaux de réalité. Le tournant se fait avec le programme de décoration pensé par les Carrache pour le palais Farnèse : outrances et spéculations esthétiques sont oubliées ; ils décident d’un retour à l’harmonie entre le programme et le style, réintroduisant organisation rationnelle, proportions des corps de type naturaliste, unité de composition. Cette oeuvre marque à Rome l’arrêt du maniérisme et l’avènement d’un nouveau mouvement qui en est l’accomplissement : le Baroque. Et particulièrement : Carrache, Jules Romain (Giulio Romano), Pontormo, le Parmesan, Bronzino, Arcimboldo. L’EXCEPTION VENITIENNE Venise tient une place à part en Italie les contacts qu’elle entretient avec l’orient et la configuration particulière du site urbain (lagune) poussent à rechercher d’autres solutions et particulièrement dans le domaine du rendu de la lumière et de la couleur. Quelques noms : En archi : Palladio, Serlio. En peinture : Tintoret, Véronèse, Bassano LA FRANCE ET LES FLANDRES En France et dans les Flandres, l’évolution est différente. Les Flamands exercent un métier subtil et précis dans lequel ils réalisent simultanément l’infiniment petit et l’infiniment grand, peu sensibles au néoplatonisme, ils développent un espace aérien et optique qui revendiquera le gothique comme une expression nationale ; leur réalisme reste essentiellement médiéval, il n’y a pas de beauté idéale et chaque élément s’apprécie pour lui-même, le sens devant être cherché dans la juxtaposition symbolique des détails. Et particulièrement : Hans Memling, Roger Van der Weiden, Enguerrand Quarton, Jean Fouquet, Van Eyck. Un élément nouveau intervient directement sur la diffusion en Europe des idées nouvelles, outre les voyages, les techniques de la gravure et de l’estampe vont amplement diffuser le style italien. Il faut aussi être attentif à un certain décalage, l’Europe ne découvre vraiment la leçon italienne qu’au seizième siècle, période à laquelle l’Italie est déjà maniériste, d’où confusion et particulièrement en France ou une sorte d’inversion se produit avec un maniérisme triomphant à Fontainebleau et sous le règne de François premier qui évoluera vers un classicisme à la française dans la deuxième moitié du siècle. L’architecture religieuse reste jusqu’à la deuxième partie du seizième soumise à la tradition gothique, c’est dans l’architecture civile et particulièrement dans les châteaux royaux que se fait le passage du gothique au renaissant puis au classique, Blois, Azay le Rideau, Chambord, et enfin le Louvre de Pierre Lescot et Jean Goujon. LE TRIOMPHE DU BAROQUE 1580/1780 Toutes les encyclopédies et toutes les histoires de l’art donnent comme définition initiale du mot baroque l’adjectif barroco/barrueco désignant une perle irrégulière. Cela donne à penser que la beauté du baroque est bizarre et cette idée à longtemps dominé, surtout en France ou le terme est couvent synonyme de mauvais goût. Je resterai pour ma part dans l’idée d’approfondir le regard sur la perle irrégulière, celle ci pour être appréciée sous toutes ses faces demande un mouvement contrairement à la perle sphérique dont la « face cachée » se doit d’être scrupuleusement identique à celle que l’on admire. Il y a donc une succession d’instants, de « plans fixes » ou cette perle est unique, et chaque vision est différente de l’autre. Le spectateur se retrouve avec un objet-la perle- à chaque instant, à chaque mouvement, différent. Cette superposition, cette découverte dans un même objet de l’infini des possibles qu’il recèle, cette capacité enfin à penser l’éternité comme dilatation de l’instant et non comme un infini me semble, mieux que d’autres approches, plus apte à nous faire appréhender l’esprit du baroque. Eugenio d’Ors, même si sa théorie d’une « permanence baroque » ne fait pas l’unanimité me semble dans la vérité lorsqu’il considère comme procédant du baroque tout acte unique sous-tendu par deux intentions contradictoires. Comme la perle irrégulière réunit dans un objet unique de multiples aspects complémentaires et opposés l’art baroque entend réunir tous les arts et créer ainsi l’unité tant recherchée. La figure de l’ellipse me semble indissociable de l’esprit baroque ; contrairement au cercle l’ellipse n’a pas un centre mais deux foyers. Outre que cette vision est juste dans la cosmologie de Kepler qui succède à la vision copernicienne du monde, elle est aussi juste politiquement et religieusement ; la fracture de la réforme a brisé l’unité de l’empire, l’émergence des états nations multiplie les rois et le pape affirme la vérité de la révélation catholique par un « reprise en main » du monde. Dorénavant la société se met en place autour de deux pôles, Dieu et le Roi. S’instaure ainsi une « dynamique de relation » qui va irriguer la société entière et donc le domaine de la création artistique. Une particularité doit être signalée, c’est le développement généralisé en Europe de grandes opérations d’urbanisme, Versailles, Paris, mais aussi Turin et Rome, Londres, Amsterdam et Stockholm sont remodelées en fonction de symboliques précises avec leurs parcours leurs espaces publics, leurs infrastructures ordonnées à ce qu’il faut bien reconnaître comme une scénographie orchestrée par les cours. LE TRIOMPHE DU BAROQUE 1580/1690 Après les remises en question des crises religieuses et politiques le contre-réforme fut une période d’austérité que l’on pourrait qualifier de style noble et sévère. La période qui nous occupe rompant à la fois avec cette brève tendance , mais aussi avec le maniérisme reprend les formes de l’Antiquité en oubliant leurs significations idéales pour n’en retenir que leur symbolique pour affirmer les Gloires du siècle. Ce passage se fait en cinq points : -le passage du linéaire au pictural, c’est-à-dire la dévalorisation croissante de la ligne en tant que conductrice du regard. -Le passage de la présentation par plans à une présentation en profondeur -Le passage de la forme fermée à la forme ouverte -Le passage de la pluralité à l’unité -La superposition des champs symboliques, (Antiquité, ancien testament, nouveau testament, actualité, dans un même objet). C’est un art rhétorique qui applique aux beaux-arts les figures du langage, ellipse, antithèses, métaphores, oxymores, hyperbole trouvent à cette époque leur traduction plastique. Le passage soit se faire entre les mondes célestes et terrestres de manière collective (églises) mais aussi individuelle (tableaux, groupes sculptés, mises en scènes de processions qui doivent permettre au spectateur par la technique ignacienne de la composition de lieu de s’imaginer sensiblement présent dans la scène représentée. (technique ignacienne : techniques de vie spirituelle pensées par Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites et rassemblées dans un ouvrage appelé Exercices spirituels.). C’est aussi ce que certains auteurs comme Germain Bazin expliquent : ce sont dans « des pays déchus comme l’Espagne, complexes comme l’Autriche ou exigus territorialement comme les états allemands et italiens que les princes vont rêver à la puissance et à son dépassement en créant ce que les psychiatres appellent un monde de substitution, un monde de chimères » ; Et particulièrement En peinture : Baciccia, Pierre de Cortone, Andrea Pozzo En architecture : Bernin, Borromini, Maderna, Della Porta, Guarini, Puget, Longhena. UN DOMAINE PARTICULIER :LA PEINTURE La volonté explicite de développer un « art total » ou du moins une intégration de tous les arts fait que le concept baroque s’applique surtout à des programmes destinés à magnifier la puissance divine ou celle du souverain. Cela posé, la liberté intrinsèque au système va permettre à des expressions plus personnelles de voir le jour spécialement dans le genre de la peinture de chevalet qui est moins soumis que la peinture monumentale au programme. Des peintres vont donc appartenir de manière multiple au genre baroque au point de s’en éloigner apparemment. Une unité substantielle Le style italien domine l’Europe quant à la représentation perspective de l’espace et le naturalisme dans la représentation des corps humains. La technique de l’huile s’impose même en peinture murale ou la fresque est quasiment abandonnée. Cette unité matérielle, unifiant les langages va permettre à d’autres questions de devenir dominantes dans le champ du rôle de la peinture et de l’imitation c’est-à-dire du rapport au réel. Si tout le monde partage l’avis de Félibien lorsqu’il écrit que : « la véritable idée de la peinture n’est autre que l’imitation du vrai », la question reste ouverte de la définition picturale de ce vrai. Veritas est adéquatio rei et intellectu la définition antique définissant la vérité comme une proposition adéquate entre l’objet et le concept n’est pas remise en cause sauf quant à la priorité accordée aux termes de cette proposition. Le premier analogué est-il le concept ou l’objet ? En d’autres termes faut-il représenter le monde tel qu’il est ou tel qu’il devrait être s’il était exempt de toute corruption ou imperfection. Dans le premier cas l’art requiert imagination et savoir historique, dans le second attention au réel et savoir technique. Partant de ces prémisses, on pourrait penser à une division géographique nord/sud ou le nord (flamand) serait réaliste alors que le sud (italien) historiciste,, la France accueillant les deux tendances, ce n’est pas complètement faux même si le mouvement réaliste anti-classique a comme initiateur Caravage (italien) et le genre historique Rembrandt (un flamand). C’est à cette époque que se développe la peinture dite de mœurs ou de genre représentant des scènes de la vie courante sans signification historique ou mythologique. Celle-ci est appréciée par une clientèle bourgeoise, la clientèle « noble » préférant le grand style de la peinture historico mythologique. En France Poussin impose un genre : le paysage classique c’est-à-dire un paysage servant de cadre à une scène historique ou mythologique où se mêlent observation de la nature et compositions imaginaires (ruines, architectures). L'ART EN TANT QUE TECHNIQUE, L'ART EN TANT QU'"INSPIRATION"/TRANSMISSION OU INITIATION. Anthropocentrisme, théocentrisme, des questions centrales dans le passage du moyen age à la renaissance mais qui commencent à être dépassées, un nouveau concept apparaît celui de moderne, la modernité en quelque sorte qui se trouve chargée de toutes les vertus. Nous allons essayer de voir en quoi consiste ce concept et s’il est possible de dégager des processus utilisables et réplicables. Les critères de la modernité   Mise en perspective socio-anthropologique : les importants changements de valeurs qui son en train de s'opérer dans nos sociétés en cette fin de siècle nous obligent à prendre du recul et à chercher un outil méthodique pour tenter de comprendre. En utilisant pour cela une métaphore, celle de tribalisme, phénomène qui serait de nos jours résurgent. Éléments anthropo-sociologiques de base Quelques données, banales, de la modernité. Il y a tout d'abord la notion d'épistéme. A travers cette notion Michel Foucault indique que finalement nous sommes plus pensés que nous pensons, et plus agis que nous agissons. les formes de représentation et d'organisation sociale ont un double aspect : -quelque chose qui va façonner les représentations sociales, -le fait que ces représentations sociales ont elles-mêmes une série de conséquences sur l'organisation sociale, bien que cela ne soit pas forcément pensé, conscientisé ou verbalisé en tant que tel. On pourrait utiliser la notion de modèle, de norme, de règles, pour montrer comment existe une matrice à partir de laquelle croissent, dans le domaine scientifique, les manières de se représenter le monde. La notion de bassin sémantique proposée par Gilbert Durand s'inspirant de l'inconscient collectif de Jung, est également une notion intéressante à considérer. Gilbert Durand utilise l'image du bassin sémantique pour indiquer comment de petites choses vont donner les choses plus importantes. Le ruissellement finit par donner le fleuve en bas de la vallée, fleuve que l'on va nommer, que l'on va canaliser, qui va finalement se perdre dans le delta, puis se jeter dans la mer, jusqu'à ce qu'un nouveau cycle recommence. Cela pourrait aussi s’appeler une ambiance sociale, recouvrant la notion d'esprit du temps, dont Hegel au XIXème siècle a montré l'importance,ce quelque chose est à vrai dire « mystérieux », dans le sens le plus simple de ce terme (mysterion, sacramentum, signum), c'est-à-dire ce qui fait lien, qui unit les gens entre eux. C'est ici une autre manière de désigner la culture, ce substrat, ce « background » dans lequel chacun baigne sans y faire attention. En même temps cette notion d'épistémè n'est pas une donnée particulière aux temps modernes. On peut l'appliquer à bien d'autres périodes, selon une évolution cyclique qui doit être prise en compte pour bien apprécier la pertinence de ce propos. Mais alors la question se pose, du passage d'une épistémè à une autre. Le passage, l'achèvement d'une épistémè et le commencement d'une autre, est une question difficile, qu'on ne peut penser qu'avec beaucoup de prudence. On peut retenir une proposition faite par Sorokin, sociologue américain de la culture. Cet auteur utilise la notion de saturation. Il montre par là, comment, à un moment donné, un ensemble culturel perd de son évidence. C'est précisément lorsque cette évidence se perd qu'on va entrer progressivement dans un autre type d'épistémè ce que l'on nomme communément la crise. cette crise n'est seulement économique, qu'elle n'est pas non plus politique, qu'elle n'est pas davantage simplement culturelle. il vaut mieux parler ici d'une perte d'évidence. Cela signifie alors qu'à un moment donné, un ensemble social, ou mieux civilisationnel n'a plus conscience de ce qu'il est. Il ne sait plus quels sont les grands mythes qui l'animent. Il n'a plus confiance en ce qu'il est. on peut penser que le mythe qui avait été à la base de a modernité s'est saturé. Le mythe de la modernité Il existe empiriquement deux types d'ensembles sociaux : -des ensembles sociaux plutôt de type rationaliste, -des ensembles sociaux plutôt de type sensualiste. Nietzsche avait, déjà, souligné le balancement entre Apollon et Dionysos ; Eugenio d’Ors le dit autrement en affirmant que « le chaos, toujours, monte la garde dans la cave de la demeure du cosmos ». Autrement dit, une société plus sensualiste remplace peu à peu la société rationaliste qui fut la société moderne ce qui va caractériser la modernité, s'organise autour de quelques grands mots-clés. Quels pourraient être, maintenant, les mots-clés de la modernité ? une conception du temps finalisé. En effet, lorsqu'on veut saisir en profondeur un ensemble social, il faut savoir sur quel élément de la triade temporelle, cet ensemble social met l'accent : sur le passé, sur le présent sur l'avenir La société moderne fonctionne, en référence à l'avenir, avec, comme conséquence, le mythe du progrès, expression majeure de ce temps finalisé. On peut que le constater, à partir du XVIlème-XVIllème siècle, et plus encore au XIXème siècle, le présent n’est pensé qu’en fonction de ce qui est à venir. Aujourd'hui ne vaut qu'en fonction de demain ; nous sommes ici dans une conception projective : le projet est constitutif de l'individu. De la même manière, il est constitutif de l'ensemble social en son entier. Le fait qu'on ne va penser le monde qu'en fonction du futur est une manière d'accentuer la raison. La rationalité La rationalité est une des caractéristiques de l'animal humain, mais à certains moments de son histoire, cette rationalité prend chez l'homme, une orientation spécifique. Je me réfère ici aux philosophes de l'Ecole de Francfort qui ont bien montré, comment, au XIXème siècle, la rationalité devenait rationalisme, c’est une raison qui s'oriente en fonction d'un but. Selon cette perspective, « n'a de sens, que ce qui a du sens » ; du même coup devient insensé, ce qui n'a pas du sens. Elle permet de souligner qu'on ne va retenir ici, au sein de cette grande capacité humaine qu'est la raison, qu'un type même de cette raison celle qui ne donne sens qu'en fonction du futur. Cela a été traduit par l'expression « rationalité instrumentale », ce qui exprime bien cette conception de la modernité qui veut que toute chose ne vaut que dans la mesure où elle sert, où elle repose sur l'utilité. On peut ici se référer à Heidegger lorsqu'il parle de « l'ustensilité ». La maîtrise C'est-à-dire une maitrise, au sens d’être le maitre, de maitriser. Une sorte de forme logique de domination, sur soi et sur le monde. Tout dans l'éducation, dans la socialisation, nous enseigne que c'est le fait qu'il convient de se maîtriser et c’est aussi le fait qu’il convient de maitriser. C'est la conception économique de la modernité : économie de soi, économie du monde Corneille dans Cinna, précisément à une époque qui est le début même de la modernité. « Cinna », en effet, dit : « Je suis maître de moi, comme de l'Univers, je le suis, je veux l'être Le pivot de ce schéma c'est l'individu ou l'individualisme. L'individualisme C’est le mot que nous pourrions employer s’il nous fallait donner l'expression théorique de la modernité. Il s'inscrit dans son cadre général. Le principium individuationis est le point essentiel à partir duquel se pense la modernité mais c'est un phénomène ponctuel, il n'a pas toujours existé ; il n'existera pas forcément toujours. On peut dire que ce principium individuationis est saturé dans les faits, alors qu'il n'est pas dans nos têtes, tout au moins dans les têtes de l'intelligentsia, c'est-à-dire de ceux qui sont dans le pouvoir de faire et dire quelque chose. Quand Descartes pose son cogito ergo sum, il indique bien, par rapport à ce qu'était la pensée collective du Moyen-âge, qu'il n'y a de pensée qu'individuelle. D'ailleurs la formule latine dans son entier est plus intéressante : « cogito ergo sum in arcem meum », « je pense donc je suis, dans la forteresse de mon esprit ». Cette formule montre bien « l'enclosure » spécifique qui est celle de la constitution de l'individu au début de la modernité. La Réforme, un peu dans le même temps que le cartésianisme, introduit également quelque chose de l'ordre de l'individualisme, car avec elle la relation à la déité n'est plus affaire collective. Luther et Calvin introduisent la notion d'un libre arbitre, l'expression d'un rapport individuel qu'un « je » va établir avec l'altérité absolue. Jean-Jacques Rousseau fera la même chose. C'est bien à partir d'un individu rationnel que peut se penser un contrat social, comme cela apparaîtra avec la révolution française et le code napoléonien. le maître mot c'est bien l'autonomie, l'individu autonome. Rappelons l'étymologie du terme « autonomos » : je suis ma propre loi. C'est là que se situe le pivot de la modernité, dans cette conception de l'individu qui se donne sa loi à lui-même, et qui ensuite peut s'associer avec d'autres individus autonomes pour faire l'histoire. C'est à partir de là que se construit le contrat social, et la citoyenneté, Le tribalisme On assiste a une hétérogénéisation de ce modèle 1 - Il n'y a pas de théorisation de ce qui est en train de se passer mais une constatation de la saturation, de la fatigue, de la porosité de l'État-nation. 2 - Il en est de même des grandes institutions qui se sont constituées essentiellement au XIXème siècle : la famille, l'institution médicale, l'institution universitaire, voire l'institution ecclésiastique (l'église catholique n'a trouvé l'achèvement de sa figure qu'au concile de Vatican 1er en 1871, concile qui a concrétisé en somme la « romanisation » de l'Eglise un tissu social qui demeure entier, mais qui est en train de se miter de toute part. Ce « mitage » génère des tribus. 3 - Un autre élément réside dans une saturation comparable des certitudes idéologiques d'autrefois. La pensée a été animée par de grandes idées, « ces grands récits de référence » (pour reprendre une expression de Jean-François Lyotard que pouvaient être le marxisme, le freudisme à certains égards, le Positivisme). Ces grandes idées se saturent à leur tour, elles n'existent plus qu'à l'état de rémanences, et non comme références par rapport auxquelles on devrait se situer. On est aujourd'hui confronté à une sorte de patchwork, de bric-à-brac idéologique, à des idéologies portatives, multiples et diverses, à une forme de « babélisation de la pensée ». Il semble que l'individu doive laisser la place à autre chose. Le terme reste à trouver. Peut être celui de « personne », au sens étymologique du terme (persona). Cela signifie que l'on est confronté à des « masques », et que nous avons moins une identité que des identifications. L'acquisition de l'identité était jusqu'à aujourd'hui le sommet de l'éducation, l'apogée de la socialisation. Mais, nous assistons maintenant à un passage de l'identité aux identifications multiples. C'est ce passage là qui me paraît fonder la naissance, peut-être vaut-il mieux dire la renaissance, de formes tribales d'existence. En fait, maintenant prévalent des « affinités électives » qui ne sont plus le fait de quelques uns, mais qui sont le fait d'un assez grand nombre et qui nous constituent en tribus au sein de nos institutions ; toutes les institutions se fragmentent en entités microscopiques. On pourrait parler d'hétéronomie, désignant par là le fait que je ne suis plus ma propre loi. Ma loi c'est l'autre. Je n'existe que dans et par l'esprit de l'autre, que dans et par le regard de l'autre. Le « devenir mode du monde » est à cet égard intéressant : mode vestimentaire, mode langagière, mode corporelle, mode sexuelle. Il y a, quelque chose qui s'établit dans notre société, ne reposant plus sur la volonté, mais reposant sur la contamination, la mode c'est du viral : cela donne lieu à des épidémies Une autre manière d'être, une autre forme de socialité. Cette autre manière d'être va réinvestir des éléments que l'analyse sociale avait laissés de côté : l'émotionnel et l'affectuel. une ambiance spécifique reposant sur les processus de contamination, sur le fait que toute une série de « transes » macroscopiques parfois, microscopiques souvent, constituent le terreau de la vie sociale. En ce sens, l'homo politicus ou l'homo economicus, va de plus en plus laisser la place, pour le meilleur et pour le pire, à un homo estheticus. Ce dernier va se constituer sur les émotions partagées. C'est dans les capacités à mettre en jeu l'émotionnel, l'affectuel, qu'il va nous falloir désormais penser cet homo estheticus, base de ce que j'appelle le tribalisme. Naissance de l'esthétique Contrairement aux emplois précédents du terme (art signifiait plus ou moins science ou technique) la période dite moderne emploie ce mot dans un sens bien particulier que l’on pourrait définir comme l'ensemble des activités humaines consacrées à la production du beau. C’est-à-dire non seulement des images mais toutes sortes de représentations qui vont exprimer la beauté, non seulement celle de la nature et des personnes mais aussi celle de la réalité. Comme si il y avait dans toutes choses une participation à une beauté transcendante qu’il appartient à l’artiste de mettre en valeur. C’est en effet à partir du milieu du XVIIIe siècle (« Esthétique » d’Alexandre Baumgarten, 1750) que se dessine une science autonome de l'art, qui va plus loin que le foisonnement de la représentation, encourageant une réflexion sur le beau et sur la valeur des représentations artistiques. Cette discipline qui va prendre le nom d’esthétique va, plus ou moins tenter de définir le beau, c’est-à-dire l’œuvre d’art. Cette discipline va atteindre son plein développement au siècle des lumières et dans les révolutions phénoménologiques de Kant puis de Hegel. -- Kant estime qu'une œuvre d'art doit fournir un objet sensible, qu'il soit lui-même beau ou laid importe peu au final : « la beauté artistique est la belle représentation d'une chose et non la représentation d'une belle chose ». Cette représentation est selon lui le résultat du libre jeu de nos facultés cognitives. -- Hegel, quant à lui, estime que le but de l'art est de rendre accessible à l'intuition « l'esprit universel ». Il s'agit de prendre conscience du développement de l'idée universelle et de lui donner une réalité en la retranscrivant sous forme d'œuvre d'art. La contemplation de l'œuvre, et donc de l'incarnation de l'esprit absolu, s'offre ainsi à l'intuition sensible de l'homme. Proche de Hegel sur certains points, le romantisme ne voit plus la représentation de la beauté seulement comme une empreinte ; ce courant fonde ce qui deviendra une interprétation subjective de l’art, interprétation confrontée à toutes les strates de la société. Pour Friedrich Nietzsche, « l'art doit avant tout embellir la vie, donc nous rendre nous-mêmes tolérables aux autres et agréables si possible ». Car, si l'œuvre doit exprimer de la beauté, est-elle pour autant belle à tous les regards ? Ces limitations, associées à la vue esthétique de l'autre, imposent une forme de civilité qui peut nous modérer dans notre expression artistique.»

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