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Les peintures funeraires Paestum

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Contributor: cloveb
Category: Visual Arts
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Les peintures funéraires du IVème s. à Paestum Introduction Les temples de Paestum sont reconnus depuis le XVIIIème s. alors que le Grand Tour aristocratique et bourgeois y préconise une étape. Néanmoins, c’est les fouilles de 1968 à 1972 par Mario NAPOLI qui révèlent un autres trésor antique de Paestum. La nécropole conserve des centaines de peintures. Celles-ci se divisent en trois périodes : le Vème s. av. J.-C. avec la tombe dite « du plongeur » ; la fin du IVème s. av. J.-C. avec des centaines de plaques conservées et le IIIème s. av. J.-C. qui ne nous intéresse pas ici. La tombe du plongeur est très importante car elle est la plus ancienne tombe au décor figuré grec, ici Grande Grèçe (Italie du sud). Mais les tombes du IVème av. J.-C., par leur nombre notamment, permettent de prendre la mesure de la production culturelle de la Campanie et plus généralement de l’Italie défaite de la tutelle coloniale hellénistique. Comment les influences sur Paestum se trouvent mises en reliefs par les peinture funéraire du IVème s. av. J.-C. ? Par son implication traditionnelle, les thématiques et les codes grecs se retrouvent malgré l’innovation italique sur le style et l’élaboration de nouvelles thématiques propre au travail des conquérants péninsulaires. BALDASSARRE I., PONTRANDOLFO A., ROUVERET A. [ET AL...], La peinture romaine de l'époque hellénistique à l'antiquité tardive, Actes sud, Motta, 2003. DENOYELLE M., La céramique grecque de Paestum, éditions Gourcuff-Gradenigo et Musée du Louvre , 2011. MOSCATI S., Les Italiques, l’art au temps des Etrusques, Paris (Arts et Cultures), L’Aventurine, 1995. Pontrandolfo Greco a., Rouveret a., Cipriani m., Les tombes peintes de Paestum, Pandemos, (cote : Z 937/968), 2004. Rouveret a., L'organisation spatiale des tombes de Paestum, Mélanges de l'Ecole française de Rome, 1975. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1975_num_87_2_1030 WARLAND D., « Que représente la fresque de la paroi Ouest de la tombe au plongeur de Poseidonia ? », Kernos, [En ligne], 12 | 1999. L’influence hellénistique Poseidonia est une colonie grecque fondée au sud-ouest italien autour de 600 av. notre ère. Les grecques établissent dans leurs cités un modèle rigoureux qui permet de tenir les colons à leur patrie. En -480, la tombe du plongeur illustre avec élégance que le territoire ne s’est pas caractérisé et reste essentiellement de culture hellénistique. Cependant au cours du IVème s. le peuple voisin des lucaniens se montre conquérant et chasse les pouvoirs grecs dans la région. La cité prend le nom de Paestum, elle abandonne la langue grecque pour le dialecte lucanien. L’art ne renonce pas à ses origines mais fait apparaitre des influences plus larges et identitaires. La production picturale ici retrouvée éclaire la société toute entière. La commande d’un nombre si important de programmes peints répond à une raison sociale. Ils le font de façon massive entre -340 à -310 avec environ 80 tombes décorées conservées dans cette nécropole située à 2 km au sud-est de la cité. En effet, ce type de peinture suit un procédé couteux. Les membres importants de la communauté de Paestum se devait de faire produire des peintures qui affirmaient leur puissance. Elles font appel à des matériaux chers notamment pour obtenir les couleurs. Le bleu à partir de Lapis-lazuli, le vert du Malachite sont importés du pourtour Méditerrannéen. Plus le programme est élaboré et les matériaux nombreux, plus la richesse est palpable au moment de la sépulture. Les liens avec la culture grecque restent valorisées dans cette société qui s’est vu conquise. La production d’un art funéraire se poursuit. L’inhumation est alors la règle, les nécropoles s’élaborent, les tombes doivent représenter l’habitat, le cadre de vie. Les plaques peintes sont parfois réalisées en ateliers avant de les placer dans les chambres funéraires. Ce type d’inhumation se retrouve à la même époque chez les Etrusques mais aussi en Macédoine, tous deux inspirés par les grecs. A travers les peintures funéraires, on a accès aux images de la vie quotidienne. Le rapport à la mort cherche à atténuer sa brutalité en intégrant des images rejouissantes, des repères du quotidien. « l’image funèbre est transformée en un tableau de genre, qui reflète la réalité quotidienne de la vie au champs. » précise Santino MOSCATI. Ceux qui peuvent faire appel à ses artisans-artistes veulent manifester une sérennité face à leur dernière demeure. Elle est alors un indice de leurs mentalités et de leur quotidien. On a comme à l’époque hellénistique des thèmes de fêtes, de banquets ou symposium (important car servent à s’intégrer dans la communité en apportant selon ses moyens la nourriture à partager), de concours si cher à l’idéal grec. Cet espoir de libations perpétuelles traduisent dans une vision optimiste de l’au-delà pas si éloigné de leur quotidien terrestre. On retrouve logiquement dans ces peintures les mythes de l’imaginaire commun déjà utilisé par les grecs de la tombe du Plongeur. La peinture funéraire permet de développer des thèmes présents sur la céramique notamment. Une plaque est particulièrement marquante, elle se développe sur deux registres : en bas une procession d’offrandes au défunt, au registre supérieur la barque de Charon. Charon est représentée comme une femme ailée qui, sur sa barque, prend la moitié gauche de cette narration. Elle semble aider une femme dessinée avec plus d’élégance, la défunte, à monter. Elle tend le bras droit sous une cape blanche sur sa robe sombre. Elle est suivie d’un personnage plus petit encore, aujourd’hui indistinct. Les codes de la peinture hellénistique sont en partie repris ici : les femmes sont en blancs malgré des touches de rouge plus vivant, la hiérarchie des personnage se fait à travers leurs tailles, l’action se déroule par la main droite comme pour les banquets où les personnages sont couchés sur le côté gauche. Le mythe du voyage vers l’au-delà revêt d’autres formes : la présence du cavalier est courante pour évoquer ce passage. Les codes utilisés dans la peinture grecque se retrouvent malgré une liberté assumée. Evolution et innovation de la peinture funéraire Lucanienne. Les peintures funéraires de Lucanie du IVè ET IIIè siècle nous montrent que cette civilisation était encore imprégnée de la culture Grecque. Cependant, on remarque qu'elle était aussi influencée par des traditions stylistiques de différentes régions, tel que l'imagerie Macédonienne ou Tyrrhénienne. Mais c'est au cours du IVè siècle qu'elle développe sa propre imagerie funéraire se détachant peu à peu du style Grecque. On trouve des similitudes avec les vases Grecs de la même période ou l'on note une volonté d'affirmer leur réussite politique et sociale en tant qu'élite indigène. Ces peintures sont alors une source ethnographique importante nous affirmant leur période de prospérité, de société bien structurée et hiérarchisée... On remarque alors que parmi ces innombrables tombes, seule celles des personnages importants de la ville sont peintes. Celles ci étaient peintes de manière rapide juste avant l'inhumation. Ils avaient donc peu d'espace pour le faire et cela se ressent dans la qualité des dessins, les détails sont alors accordés au niveau des visages ou des vêtements. Alors qu'au siècle précédent, pour la seule tombe existante, ( celle dite du plongeur) elle a été réalisée préalablement en atelier. On trouve plus de raffinement et d'élégance tandis que dans celle du IVè siècle, le mouvement et l'occupation de l'espace sont par contre mieux réalisés. La composition de la fresque fonctionne un peu comme pour un tableau et est séparé en trois parties. C'est à dire que l'on retrouve un cadre à chaque fois (motifs végétaux, bandes ou vaguelettes en partie supérieur ) fond blanc à la chaux en partie centrale et en partie inférieure une bande coloré qui rappelle l'habitat... En premier lieu nous verrons le thème des concours et des retours guerriers représentés sur ces fresques, ceux-ci appartiennent pour la plupart aux tombes des figures Lucanienne aristocratique masculines. Ici on assiste alors à la représentation idéalisée du guerrier, il est vêtu d'une armure et porte une lance, il s'avance de manière héroïque face au lion. C'est une manière pour le jeune homme ( il n'est pas barbu) de passer à l’âge adulte, témoigner de sa virilité et montrer sa domination face au monde sauvage de la nature... On retrouve donc la scène emblématique du retour guerrier, une des valeurs masculines annonçant également qu'il provient d'un rang élevé de leur société. Parfois la scène est accompagnée d'une figure féminine qui lui tend des vases destinés à la libation ou à purifier le guerrier. Par ces scènes, on note le désir d'affirmer leur puissance militaire. Scène de chars : représentation héroïque de la vie du défunt Aussi, les peintures de Paestum illustrent à merveille les différentes coutumes des jeux funéraires. Ceux-ci étaient donné lors de la mort d'une personne importante lors du banquet funèbre. Sont alors donné des combats de gladiateurs, des sacrifices d'animaux en l'honneur du défunt. Nous avons là l'affirmation de leurs rituels religieux en quelque sorte. Scène de pugilat funèbre accompagné d'un flutiste qui rythme le combat. (Tombe 53: Défunte et chars) L'univers Féminin est aussi représenté: Illustration de l'inhumation, de l'exposition du cadavre: prothesis. Dans ce rituel, vient d'abord la toilette funèbre. La défunte est enveloppée d'un linge blanc et sa tête est ornée d'un diadème. Autour, les femmes de la famille imitent des gestes emphatiques de la douleur. Cela est rythmé par la mélodie d'un flutiste. La mort est accompagnée d'offrande tel que des grenades, des flacons d'huiles parfumées etc... Ce rituel montre la place importante de la femme, son rôle de fécondité et de maintient du lignage de la famille. Grâce à ces peintures on peut voir que les femmes de l'aristocratie occupent une place importante mais toujours en complémentarité du rôle masculin; «  elles sont les gardiennes des biens domestiques et assurent la continuité de la lignée » comme le souligne Agnes Rouveret dans son ouvrage. Elles sont montrées dans leur vie quotidienne , la maitresse tissant la laine accompagnée de sa servante qui se tient debout devant elle Les jeux funèbres sont aussi représentés dans les tombes féminines. Les personnages sont plus grands que nature et sont représentés sur un socle rouge sur lequel ils s'appuient. . A partir du IVème siècle, de nouvelles idées apparaissent. Les premières scènes qui ont été réalisées représentent, une femme assise en train de filer. Elle incarne le rôle de la maîtresse de maison et gardienne des valeurs domestiques. Dans le dernier quart du siècle, les peintures cherchent à faire passer le défunt pour un héros dans le but d'assurer la même place dans sa vie future dans l'au-delà. Elles ne donnent plus l'impression d'être produites en série. Chaque peinture est différente. On utilise la couleur pour donner de la profondeur à la scène et les codes couleurs grecques n'y apparaissent plus car là les figures féminines ne sont plus blanches...Il y a des variances stylistiques. Conclusion: Les Lucaniens du IVè sont encore imprégné de la culture Hellénistique mais ils innovent au niveau des techniques, des variations de couleurs et des sujets de représentations. En effet même si le banquet funéraire est en quelque sorte toujours présent il est associé à d'autres activités tel que les jeux funéraires, la représentation idéalisée du défunt autant chez les personnages masculins que féminins. On remarque là que cette société « indigène » s'affirme à travers ces peintures comme une élite aristocratique au même titre que les étrusque auparavant et que les premiers Romains plus tard. Ces tombes auront été un apport ethnographique considérable pour comprendre cette société italique du IVè siècle avant J-C. Elles sont la preuve d'échanges et d'appropriation de coutumes dans le monde italique de cette période. On retient donc qu'ils affirment leur prospérité, leur puissance militaire et politique ainsi que l'ordonnance d'une société rythmé et organisé par des coutumes et une forte hiérarchisation familiale et politique.

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