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Histoire des institutions

Wake Forest University : WFU
Uploaded: 7 years ago
Contributor: lewis2734
Category: Anthropology
Type: Lecture Notes
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Histoire des institutions Introduction Pour tudier l histoire des institutions de l ancienne France l historien du droit tudie g n ralement ou utilise g n ralement un d coupage commode mais qui est arbitraire en trois p riodes La premi re - Il s agit de la p riode franque le haut moyen- ge autrement dit on se situe de la chute de l empire romain et on va jusqu l lection d Hugues Capet La deuxi me - Il s agit du moyen- ge proprement dit La fin de cette p riode est marqu e par la fin de la guerre de ans La troisi me - C est l poque moderne appel e aussi l Ancien R gime Le cours du premier semestre tait organis autours de deux axes le pouvoir et le droit C tait un cours envisag sur la longue p riode L objectif de ce premier cours tait d tablir le lien entre le pouvoir et le droit et de saisir le moment de leur rencontre A pr sent dans ce cours d histoire des institutions on va voquer les institutions conomiques et sociales Cela veut dire apr s l tude du pouvoir vient l tude de la soci t apr s l tude des gouvernants vient l tude des gouvern s Bien videmment entre le pouvoir le droit et les institutions conomiques et sociales il existe des interactions des compl mentarit s cela veut dire qu il faut faire des retours ce qui pr c de Les institutions du moyen- ge r sultent d une volution elles ont une histoire une volution qui se situe sur la longue p riode Quand est-ce que commence l histoire des institutions Elle commence avec la rencontre de deux mondes tr s diff rents la civilisation romaine d une part et les peuples dit barbares du Nord et de l Est de l Europe d autre part La confrontation de ces deux civilisations va pr parer le berceau des institutions du haut moyen- ge des institutions franques La rencontre de deux mondes diff rents Les deux cultures romaine et germanique entrent en contact au me si cle de notre re D un c t on a le mod le romain un mod le tr s labor brillant mais au me si cle c est un mod le d cadent affaibli Et face eux les Romains vont trouver des petits peuples du Nord et de l Est qui vont tre les vainqueurs du monde romain Ce sont des peuples qui avaient des structures rudimentaires n allaient pas conserver intact le mod le romain Et effectivement sur la longue dur e il allait se produire un mouvement d interp n tration des traditions de ces deux civilisations Et partir de l on allait voir appara tre de nouvelles institutions A Deux civilisations aux antipodes l une de l autre Economie et soci t du Bas Empire romain Pendant des si cles Rome a connu une conomie florissante une industrie un commerce une agriculture prosp re Et cette prosp rit romaine reposait sur l utilisation du travail d une multitude d esclaves Bien s r il y avait des hommes libres et parmi eux il y avait la cat gorie des citoyens romains qui constituaient l lite autrement dit des hommes qui avaient la pl nitude des droits une capacit juridique totale Et au sein de ce groupe r gnait une stricte galit dans une soci t in galitaire Donc apr s une p riode de vraie grandeur le Bas Empire romain du me si cle conna t une grave crise une crise la fois conomique et sociale l poque o les invasions germaniques se multiplient Quels sont les l ments de cette crise Une conomie en r gression cantonn e dans de grands domaines ruraux En effet la fin du me si cle l conomie romaine conna t de graves difficult s On est dans une p riode d ins curit l ins curit compromettant le transport des marchandises L autre l ment de r gression est le manque de main-d uvre parce qu il n y a presque plus d esclaves car les Romains ont arr t leurs conqu tes et donc il n y a plus de prisonniers de guerres Et ce manque de main-d uvre d sorganise la production traditionnelle Comme il n y a plus de conqu tes il n y a plus de peuples vaincus et les peuples vaincus payaient des tributs ils versaient des richesses l Empire Il n y a plus de guerre de conqu tes susceptible de rapporter des richesses Alors que faire pour trouver des ressources Les Romains les pouvoirs publics se tournent de plus en plus vers la fiscalit vers l imp t et l imp t devient de plus en plus pesant pour les populations pour les activit s conomiques Il y a d autres facteurs de r gression parce que les villes qui taient florissantes cessent d tre des centres de vie conomiques Elles ne sont plus que des lieux de protections les habitants se mettent construire des murailles autours des villes pour se prot ger des barbares L conomie change compl tement elle devient une conomie essentiellement rurale qui tend se concentrer de plus en plus dans de grands domaines Et d ailleurs ces grands domaines de plus en plus absorbent les petits poss dants qui sont la recherche de la s curit dans ce monde qui conna t des invasions Le plus dangereux de tous c est la solitude De toute fa on la fiscalit est d favorable aux petits poss dants ils sont surimpos s alors que les grands domaines sont sous-impos s parfois m me exon r s Le r sultat est qu on aboutit dans le monde rural un ph nom ne de concentration extr me des terres Les petits poss dants renoncent leur libert parce qu ils sont trop tax s ou cause de l ins curit qui r gne Comment ces domaines immenses sont travaill s Les grands propri taires r partissent la terre en petits lots et ces lots sont conc d s des tenanciers qui vont travailler pour le compte du ma tre Et donc le grand propri taire r gne sur une population d une fa on absolue et il r gne sur une population qui est constitu e d hommes libres appel s des colons mais galement une population form e pour partie d esclaves Le domaine agricole est tellement important qu la longue l in vitable se produit puisque le ma tre prot ge son domaine devient une unit politique de plus en plus incontr lable autrement dit une unit politique presque ind pendante du pouvoir central L opposition tranch e des cat gories sociales Lorsqu on tudie la structure d une soci t qu est-ce qui est important Ce qui est important est qu il n y ait pas une opposition trop tranch e des cat gories sociales Et pour qu il n y ait pas cette opposition il faut qu il y ait une classe moyenne tr s importante La classe moyenne Rome pendant longtemps a occup une grande place il y avait une bourgeoisie urbaine importante qui composait cette classe moyenne il y avait des propri taires et des petits propri taires en grand nombre Cette classe souffre de difficult et donc elle tend dispara tre De plus en plus au bas Empire on constate le clivage entre les privil gi s et les d favoris s Autrement dit la soci t du Bas Empire romain pr sente le sch ma de deux cat gories sociales s opposant une cat gorie dominante et une cat gorie domin e Et dans cette soci t il n y a plus de classe moyenne susceptible de jouer le r le de stabilisateur et donc tr s souvent il y a des troubles sociaux des mouvements de r volte entre riches et pauvres Economie et soci t chez les Germains Les Germains sont compos s d un grand nombre de peuples des peuples qui sont cantonn s entre le Rhin et le Danube des peuples qui se livrent de fr quentes actions guerri res entre eux Comment conna t-on leurs m urs Il n y a pas d crit chez eux mais on les conna t gr ce des crits assez tardifs de Jules C sar et de l historien latin Tacite Et quelques si cles apr s quand ces peuples auront envahi la Gaule ils feront r diger leurs lois et dans ces lois on a quelques connaissances de leurs m urs Sur le plan conomique et social cette civilisation tait tr s diff rente de l Empire romain Une conomie pr caire Chez ces peuples les tribus taient l origine nomades mais elles se sont tr s vite s dentaris es L conomie est principalement pastorale autrement dit ce sont des peuples d leveurs ce sont des pasteurs Ils ne cultivent pas beaucoup la terre parce que les r gions qu ils occupent ne sont pas propices au travail de la terre ces r gions sont principalement foresti res et mar cageuses qui ne sont pas propices la culture Mais ils parviennent produire de petites quantit s de c r ales et de bl en pratiquant la jach re on cultive une parcelle et on laisse une autre au repos et l ann e suivante on tourne et on laisse l autre terre au repos Et puis ils essayent de se procurer des terres sans avoir besoin de travailler autrement dit ils vont faire la guerre leurs voisins pour conqu rir des terres d j cultiv es Le travail des champs ne concernent jamais les hommes ce sont les femmes qui travaillent le sol et les quelques esclaves qu il y a et les vieillards Les hommes n ont pas le temps de travailler puisqu ils font la guerre L industrie et le commerce n existent gu re les activit s sont tr s r duites Il faut dire que les voies de communication sont inexistantes les guerriers se d placent sur de mauvaises pistes Concernant la propri t les Germains connaissaient la propri t collective qui portait sur les p turages sur la for t essentiel de l espace de la tribu Pour le reste chaque famille est propri taire de son habitation de ses meubles du b tail Concernant les terres cultiv es elles taient tir es au sort chaque ann e par les chefs de famille Mais peu peu et c est une volution in vitable on abandonne ce syst me du tirage au sort et peu peu les lots vont se fixer pour appartenir chaque famille Une organisation sociale rudimentaire On est face un mod le social extr mement diff rent celui des Romains Entre les Romains et les Germains il existe une distance sociale immense Chez les Germains il n y a pas d criture de villes de temples La vie culturelle et artistique est inexistante Il n y a pas non plus d institutions politiques labor es Comment vit-on Chaque famille vit dans une hutte et les tribus qui n ont pas de temple c l brent leur culte Les hommes vivent pour la guerre et pour le butin qu elle procure L autre activit essentielle est la chasse Dans ces soci t s le mariage existe il est toujours le r sultat d un pacte entre deux familles La famille du mari ach te la femme sa famille d origine C est une soci t o la structure familiale est tr s importante la base de la vie sociale Et chaque famille applique la vengeance priv e dans la mesure o il n y a pas de justice La soci t tribale est compos e d esclaves et d hommes libres mais beaucoup moins d esclaves que chez les Romains Les hommes libres sont tous les hommes en tat de porter les armes et on est en tat tr s jeune et qui par cons quent conduisent les affaires de la tribu Entre ces hommes libres il existe une stricte galit Ils se r unissent en assembl e pour d cider et on a l des exemples de d mocratie directe Les tribus ont un chef quelques fois un roi qui est choisi par les hommes libres un homme qui jouit d un grand prestige parce qu il est le plus fort parfois le plus intelligent et il est ob i d une fa on absolue tant qu il remporte des succ s En cas d chec il est remplac par un autre il est d pos et comme la chevelure est le principal attribut de virilit lorsque le chef tait d pos on lui coupait les cheveux Il n existe pas de stabilit politique Les guerriers ou les compagnons d armes nouent des relations personnelles avec le chef c est l institution du compagnonnage militaire Les guerriers gravitent autours du chef qui les nourrit qui les conduit la guerre et qui partage les prises de guerres les butins avec ses compagnons Et ce qui assure la solidit des liens entre le chef et ses hommes c est que ces hommes ont pr t serment leur chef et de le d fendre jusqu la mort B Le choc de deux civilisations Conqu te militaire et infiltration pacifique des Germains D s la fin du me si cle la civilisation romaine d cadente se heurte aux usages des peuples germaniques qui d j envahissent la Gaule romaine Ces peuples arrivent en Gaule par vagues successives Le nombre de barbares pr sents sur le sol de l Empire n a repr sent qu une petite population L Empire romain tait immense Les barbares sont arriv s certains taient anim s par l esprit de conqu tes d autres sont arriv s tout fait pacifiquement beaucoup Ils sont arriv s peut- tre parce qu ils avaient faim peut- tre parce qu ils taient pouss s vers le Sud par d autres nomades et peut- tre parce qu ils taient attir s par cette terre qu tait la Gaule Il est vident que pour le paysan de ces r gions rh nanes qui pratiquait une culture sur une petite terre difficilement d frich e la richesse de la Gaule des grands domaines c r aliers des vignobles gaulois faisait forte impression Mais comment le savaient-ils Quelques uns d entre eux avaient pu peut- tre entrevoir cette terre l occasion d un raide manqu en territoire romain Et puis surtout certains ont su que la Gaule tait une belle r gion parce qu un parent tait peut- tre venu Rome pour faire une carri re militaire et cela va se faire de plus en plus Ils taient tent s de s approprier cette civilisation gallo-romaine et ils ne voulaient pas la d truire Le probl me est comment avoir acc s cette richesse sans employer la force d autant plus qu ils taient des peuples de guerriers habitu s aux pillages des peuples dont la guerre tait une des occupations pr f r es Donc ces peuples sont arriv s par petits groupes sans plan r fl chie pour tirer profit de ces richesses et pour tirer profit sans vouloir d truire avec une h te d sordonn e Bien s r il y a eu des destructions qui taient in vitables et ce sont les villes qui furent les plus touch es En r sum il y a eu des pillages in vitables d hommes habitu s la guerre mais qui n impliquent pas pour autant la destruction de la civilisation romaine Les strat gies romaines Face ces peuples tr s divers Rome va d velopper des strat gies diff rentes Au d but c est simple Rome va essayer de les contenir militairement Et un jour on se rend compte que cela ne sert rien et Rome renonce l crasement militaire Elle va d velopper une autre strat gie elle va d velopper une politique de division en suscitant des conflits entre peuples Ce ne sera pas suffisant et Rome va d velopper un autre syst me Rome va composer avec les barbares c est- -dire que Rome va offrir aux barbares la possibilit de faire partis de l arm e romaine autrement dit les guerriers germaniques vont peu peu fournir des troupes auxiliaires qui vont aider l arm e romaine traditionnelle et ce sont les Burgondes et les Wisigoths qui vont tre essentiels On dit de ces deux peuples qu ils taient les f d r s des Romains c est- -dire que les chefs de ces peuples avaient conclus avec l empereur romain un trait d alliance en vertu duquel leurs peuples devaient fournir des contingents militaires moyennant le paiement d une solde Et cela va marcher tr s bien D ailleurs les plus hauts commandements militaires de l arm e romaine seront souvent confi s des chefs barbares Ces peuples arrivent en tr s grand nombre et il faut s occuper de leur survie il faut les nourrir et les h berger mais ils n arrivent pas tous seuls ils arrivent avec leur famille Alors on va leur appliqu un syst me on va leur appliquer en r alit les lois ordinaires existantes Rome de l arm e romaine en campagne Et ce syst me on l appelle l hospitalitas C est tout simplement le logement chez l habitant Le syst me de l hospitalitas tr s pratiqu par les Romains tait le suivant chaque propri taire est tenu d h berger chez lui un guerrier avec toute sa famille et par cons quent il doit lui abandonner le tiers de sa maison Concernant la nourriture elle n est pas la charge du propri taire parce qu au sein de l arm e romaine il existe un service d intendance Au me si cle on appelle ce service l anone Cette intendance ne fonctionne plus elle devient inefficace et les choses s enveniment entre les propri taires et ceux qu ils h bergent Les barbares les f d r s exigent des propri taires d sormais le partage des r coltes Ce partage des r coltes va souvent donner lieu des difficult s et la fin du me si cle l Empire romain s est effondr et ce sont les rois barbares qui gouvernent Ces rois modifient le syst me ils substituent au partage des r coltes le partage des propri t s Cela veut dire que les propri taires romains sont en partie expropri s au profit de ceux qu ils h bergeaient d une bonne partie de leurs terres Et puis parall lement cette situation Rome re oit et accepte une installation de colonie de Germains de groupes pacifiques qui vont peupler certains domaines et donc des hommes qui vont devenir avec ces installations de petits exploitants C La fusion romano-germanique Dans la soci t qui se constitue l h ritage romain est d terminant essentiellement par le biais du christianisme Car sous l Empire romain il y a peu peu un d veloppement de la foi chr tienne Ce d veloppement va contribuer lier les vainqueurs aux vaincus Depuis la fin du me si cle le christianisme est devenu la religion officielle de l empire romain Tr s vite l Eglise s organise En effet elle se dote d une hi rarchie Les chefs de l Eglise les v ques se rencontrent au cours de conciles Les peuples qui p n trent en Gaule sont tr s vite christianis s mais certains de ces peuples sont plut t tourn s vers l arianisme Cela veut dire qu ils sont chr tiens mais ils nient la divinit du Christ ils consid rent que seul le p re est Dieu Le Christ n est pas l gal de Dieu Ils ne reconnaissent pas la hi rarchie eccl siastique Ils sont quand m me dans l ensemble assez loin du catholicisme officiel Or ce qui va se produire est que l un des principaux chefs celui qui va tre le plus grand roi de la premi re des deux dynasties qui va tre son fondateur Clovis va se rallier au catholicisme Le ralliement est absolument d terminant Ce ralliement est de la part de Clovis un geste politique extr mement important Il se rallie au catholicisme avec plusieurs milliers de ses fid les Les Francs par cette adh sion au catholicisme ont pr serv l h ritage de la culture antique A partir de ce bapt me de Clovis les chefs barbares m nagent l Eglise On assiste ensuite au d veloppement de la papaut Cette glise catholique avec un chef unique sa t te va contribuer int grer le royaume franc une vaste communaut religieuse Il se trouve qu la m me poque la vie monastique le monachisme se d veloppe Cela veut dire que toute l Europe se couvre d une mosa que d tablissements religieux de monast res On assiste la premi re identit europ enne avec ces cr ations Peu peu se r alise l alliance entre les deux pouvoirs le pouvoir la c et le pouvoir spirituel Ind pendamment de ce premier aspect sur le plan conomique et social Rome apporte le grand domaine avec ses esclaves Sur le plan conomique et social les Germains apportent aussi quelque chose Ils apportent les hommes libres autours d un chef Ils apportent une soci t organis e en tribus Ils apportent aussi un sch ma C est- -dire qu entre le chef et ceux qui lui sont soumis il existe un lien personnel Ils apportent une agriculture qui m lange les aspects individuels et collectifs Ils apportent une civilisation o tout homme libre est un guerrier Ils vont communiquer leur tradition guerri re aux gallo-romains D sormais la fronti re sociale qui s parait les civils et les soldats dispara t Autrement dit cette soci t qui se forge peu peu est une soci t domin e tous les niveaux par la violence o le droit s efface souvent devant la force Cependant ces paysans barbares qui arrivent en Gaule s adaptent aux travaux s dentaires de la terre En m me temps ces hommes introduisent plus d levages Dans cette soci t il y a des lites Ces derniers sont les anciennes aristocraties gallo-romaines Il y a aussi des lites au sein de ces peuples des lites franques Tr s rapidement les lites gallo-romaines et franques fusionnent Qu est ce qui fait leur richesse Ce sont toujours de vastes domaines agricoles La richesse c est la terre A la t te de chacun d eux il y a un maitre qui commande une vaste maisonn e une vaste communaut qui abrite beaucoup de monde Maison maitre et son pouse concubines du maitres et enfants les parents plus ou moins lointain et les esclaves Cette maisonn e est int gr e dans des groupements plus vastes des groupements rassemblant une parent tendue Les chefs de ces grandes familles ont des pouvoirs tr s important ils sont responsables solidaires de leur parents On est dans des soci t s qui pratiquent de fortes solidarit s Les chefs de ces communaut s r gulent les conflits pratiquent la justice priv ils appliquent la vengeance priv e la faida germanique Il y a dans cette soci t une aristocratie qui domine la soci t qui transmet sa richesse en terres et en hommes ses enfants Il y a aussi une opposition au sein de l chelle sociale entre les libres et les non libres C est un clivage qui perdure Cependant au cours de la p riode partir du me si cle peu peu le nombre d esclaves diminue sans cesse Il faut aussi remarquer que la condition conomique des esclaves s am liore peu peu Cela veut dire qu l int rieur du grand domaine la situation conomique des esclaves devient peu pr s analogue semblable celle des hommes libres qui vivent sur le domaine et dont la condition se d grade Les statuts deviennent peu pr s semblables Finalement avec le temps les deux civilisations gallo-romaine et franque se m lent s imbriquent troitement pour faire un sch ma quelque peu arbitraire Les Francs peuplent le Sud de la Gaule peu nombreux adoptent les habitudes de vie des gallo-romains Alors que les Francs du Nord plus nombreux imposent leur identit De cette confrontation s culaire les deux civilisations sont sorties transform es au bout de quelques si cles dissoutes par l invasion pour n en faire plus qu une L amalgame de ces donn es annonce les institutions de l poque franque La soci t franque Cette soci t est la synth se de deux civilisations Elle pr sente deux aspects principaux C est une soci t terrienne Elle repose sur une formidable fragmentation du pouvoir Elle repose sur une multitude de chefferies c est- -dire qu il y a des quantit s de petits chefs A La ruralisation de l conomie L conomie a profond ment chang e du me au me si cle Au me si cle on retrouve les formes traditionnelles c est- -dire la grande propri t travaill e par des esclaves par les hommes libres On a au me si cle un artisanat urbain qui fournit une masse de produits fabriqu s on a quelques changes commerciaux longue distance Des changes acc s sur la m diterran e Au me si cle les villes et leurs activit s ont disparues Les monnaies et les capitaux n existent qu en tr s faibles quantit s Les changes commerciaux se sont rar fi s Il y a eu quand m me une p riode faste au d but du me si cle aux temps des souverains carolingiens Les empereurs carolingiens ont voulu relancer le commerce Mais cette renaissance du commerce est limit e Dans les ann es le pouvoir politique s effondre de nouveau l activit se rar fie d autant que de nouvelles invasions compromettent le trafic marchand Au me si cle l conomie a d sormais un caract re exclusivement rural et terrien La seule activit est l exploitation du sol qui est assur e par une population organis e sur la base du r gime domanial En effet l conomie ne d passe pas le cadre du domaine foncier Ce domaine est retrouv sur le m me mod le partout en Europe Il trouve sa place dans une conomie qui pr sente trois caract res fondamentaux Cette conomie est terrienne cela veut dire que la soci t de cette poque est presque exclusivement agricole et la terre est devenue la seule richesse la seule source de pouvoir et elle est la base de la hi rarchie sociale C est aussi une conomie ferm e autarcique car les changes n existent pratiquement plus On vit du domaine C est une conomie de subsistance Cela veut dire que l objectif est de parvenir satisfaire les besoins vitaux de la population du domaine C est une conomie qui ne recherche pas le profit le seul objectif est de permettre la population du domaine d arriver la nourrir Le grand domaine repr sente un ensemble conomique de grande taille plusieurs milliers d hectares Il pr sente une unit conomique coh rente Il pr sent toujours une organisation bipartite en deux partie Quelle est la structure du domaine Dans tout domaine il y a la part du ma tre ce que le ma tre se r serve pour vivre Dans sa r serve il y a des terres Ces terres du ma tre sont travaill es gratuitement par la population paysanne du domaine A l int rieur de cette r serve o vit le ma tre il existe toute une infrastructure n cessaire une existence ferm e autarcique A l int rieur de la r serve du ma tre on trouve tous les b timents agricoles tous les ateliers artisanaux des fours des moulins Dans ce domaine extr mement vaste il y a une deuxi me partie qui est divis e en petites exploitations ce sont les manses Sur chaque manse le ma tre installe une famille paysanne qui travaille la terre Les paysans ne sont pas propri taires ils sont des tenanciers ils re oivent la terre du ma tre Ils vont verser p riodiquement leur ma tre des redevances et ils vont rendre des services Ils vont aller travailler gratuitement sur les terres du ma tre Ils ne sont pas propri taires Quelle est la superficie de cette exploitation Elle est variable elle peut atteindre dix hectares En toute hypoth se c est une exploitation qui doit permettre une famille de subsister En contrepartie le tenancier doit des redevances en nature une part de r colte des poules des ufs des services comme les corv es Ce grand domaine pr sente une unit juridique et conomique A la t te de cette unit il y a un ma tre qui a des pouvoirs tr s tendus Ce ma tre est un gestionnaire responsable Sa responsabilit est celle de la survie de la communaut Au me si cle l organisation domaniale qui se veut rationnelle traduit des faiblesses Sur certains domaines des manses sont vides d occupants Dans d autres r gions certains manses sont surpeupl s si bien qu un moment donn certaines exploitations paysannes doivent tre fractionn es divis es A ce moment-l la survie des familles devient difficile Plus globalement l conomie domaniale est confront e des tats de manque car les rendements du sol sont faibles cette poque et la crainte est toujours la famine Globalement le grand domaine a su r pondre assez bien aux besoins des hommes dans ces temps obscurs Il leur a permis d chapper la solitude dangereuse En m me temps cela leur a permit de subsister dans un cadre s curisant D ailleurs certains grands propri taires vont acc der au pouvoir politique C est- -dire qu on va leur permettre d exercer des pr rogatives de puissance publique De quelle fa on Le roi ou l empereur se met distribuer octroyer des privil ges certains grands propri taires Des privil ges sous la forme d une charte dite d immunit Les grands propri taires qui re oivent ces chartes d immunit sont les grands propri taires qui sont les meilleurs alli s du pouvoir autrement dit les grands propri taires eccl siastiques En vertu de ces privil ges le domaine concern chappe au contr le de l administration royale Les rois et les empereurs ont tr s largement recours ce proc d car l administration locale leur chappe elle a tendance se rendre autonome L id e est de r duire le pouvoir de cette administration en distribuant des privil ges de grands propri taires Ces grands propri taires vont faire dans leur domaine ce qui faisait autrefois l administration C est- -dire que ces chefs conomiques vont administrer leur domaine ils vont y rendre la justice lever les imp ts lever le contingent militaire pour le compte du roi Ils sont des alli s directs Les rois vont r pandre tr s largement ce proc d On divise le pouvoir pour mieux r gner Les grands propri taires qui n ont pas de charte d immunit voudraient en avoir Ils fabriquent de fausses chartes Le roi confirme les faux ce qui fait que le syst me se r pand On a un ma tre du domaine qui cumule les pouvoirs conomique et politique Il appara t compte tenu de l immensit de ses pouvoirs comme le v ritable protecteur sur lequel les populations vont compter pour leur s curit Dans cette soci t du me au me si cle la seule valeur est la terre La primaut de la terre sou tend toute l organisation sociale B Une organisation sociale sous contr le des puissants Il existe dans la soci t de cette poque une aristocratie la que qui domine la soci t franque A cette poque il n existe pas encore de noblesse au sens juridique du terme La noblesse est la transmission d un tat social par le sang Il y a quand m me de grandes familles Elles sont grandes car elles d tiennent la richesse fonci re parce qu elles ont la force militaire parce qu elles exercent aussi des fonctions politiques administratives Ces familles peu peu se constituent en dynastie Il y a une tendance l enracinement Ces grandes familles fournissent aussi les chefs de l Eglise les dignitaires eccl siastiques Les chefs de l Eglise eux aussi ont un patrimoine foncier consid rable Ces chefs de l Eglise qui sortent des grandes familles sont les seuls gens instruit c est la raison pour laquelle ils s infiltrent dans l entourage royal Ils vont donner au roi de bons conseillers En outre ce sont eux qui jouent le r le social Autrement dit ils d veloppent les premi res uvres d assistance d ducation et de propagation de la foi La masse de la population est form e d individus au statut vari l origine D abord il y a des hommes libres On trouve des hommes libres qui ne vivent pas dans le grand domaine Autrement dit des hommes qui sont la t te de petites propri t s Ce sont les alleutiers ils poss dent un alleu A c t de ces propri taires libres la majorit concerne tous les hommes du grand domaine Il y a des esclaves des demi libres des libres Ce sch ma va connaitre des volutions En effet l poque carolingienne aux me et me si cles le nombre d alleutiers diminue En ce qui concerne les cat gories sociales du domaine elles ont tendance se confondre car les hommes qui vivent dans le domaine sont proches conomiquement et socialement Ils vivent tous de la m me fa on dans de mis rables constructions Dans l conomie domaniale on voit apparaitre une nouvelle cat gorie sociale unique qui englobe toutes les anciennes cat gories les servies ceux qui sont asservie au ma tre les serfs Ces hommes sont totalement subordonn s au ma tre ils sont vou s au travail p nible de la terre Leur descendants seront subordonn s au ma tre Il existe un petit clerg plac sous l autorit de hauts dignitaires eccl siastiques qui sont les v ques et les abb s Ce clerg est comme la masse de la population il est souvent d muni pauvre et il vit des offrandes des fideles Mais l poque franque l Eglise se fait reconna tre le droit de lever un imp t que l on appelait la d me la decima part la dixi me partie un imp t qui va porter sur les revenus sur les r coltes et qui doit aider les pr tres des paroisses subvenir leurs besoins La soci t franque pr sente des clivages sociaux mais elle conna t aussi de nouvelles formes d encadrement parce que le pouvoir royal ou imp rial d cline C est- -dire que dans cette soci t les hommes libres se soumettent l autorit de puissance locale et comme il n y a plus d Etat la soci t s organise en groupes humains des groupes territoriaux des groupes politiques des groupes qui tendent l autonomie Donc les relations d sormais entre les faibles et les puissants se con oivent comme fond es sur des liens personnels Cela veut dire que d sormais il s tablit une contractualisation du lien d autorit et donc le monde franc du haut moyen- ge conna t une large diffusion de la vassalit c est- -dire qu un homme qu on appellera vassal s engage assister celui qu on appellera seigneur Et bient t ce qui appara t en premi re ligne c est l obligation militaire du vassal sa principale obligation Et partir du moment o ce vassal a une obligation militaire forc ment comme il est un combattant son statut social va s lever parce qu il est un cavalier de l arm e Et par cons quent il va falloir subvenir l entretien de ces vassaux les seigneurs vont prendre l habitude de donner quelque chose leurs vassaux de leur conc der quelques richesses et la richesse de cette poque est la terre Cette terre pendant longtemps portera le nom de b n fice et deviendra le fief Peu peu un lien s tablit entre le fait d entrer en vassalit et la remise de ce b n fice Dans la soci t franque tout contribue la fragmentation du pouvoir un pouvoir qui de plus en plus s exerce la base Et donc cela veut dire que les grands l aristocratie deviennent ind pendants On a assist la pr pond rance de la terre et au d veloppement de la vassalit Le territoire franc un monde presque exclusivement rural conna t un d coupage en groupes conomiques en groupes politiques des groupes de plus en plus autonomes Cela veut dire que d sormais les individus se rattachent d autres autorit s que celle de l Etat l Etat est d faillant incapable d assurer la s curit Il y a dans cette soci t deux caract res qui peuvent se d gager un caract re plural et un caract re rural Ce sont l en d finitive les deux aspects de la soci t f odale Ensuite nous verrons que la p riode suivante celle qu on appelle le bas moyen- ge ne perd ces deux caract res Cependant le bas moyen- ge a connu d importantes mutations des mutations la fois conomiques et sociales Entre le me et le me si cles le monopole de la terre devient moins touffant moins net que dans la soci t ant rieure parce qu au me si cle on assiste des ph nom nes tr s importants on assiste la r ouverture des circuits d change et la renaissance des villes Et puis nous verrons que les temps modernes conna tront dans la continuit du moyen- ge des pouss es novatrices Seulement ces changements qui se produisent au me si cle ne sont pas des r volutions Et au me si cle les traditions institutionnelles du moyen- ge demeurent vivaces il existe un conservatisme de la soci t fran aise un conservatisme qui est porteur de risques croissants dans les derni res d cennies du me si cle Premi re partie Une soci t repli e sur elle-m me aux temps f odaux X me-XI me si cles Du milieu du me si cle jusqu la fin du me si cle la soci t m di vale pr sente des caract res dominants Le premier est la faiblesse du peuplement on est dans un monde tr s peu peupl parce que la p riode pr c dente a connu des maux des difficult s de toute sorte qui ont conduit un affaiblissement de la courbe d mographique On est dans un monde o les groupes humains sont peu nombreux sont clairsem s Le deuxi me est le caract re presque exclusivement domanial de l conomie Autrement dit la terre tout au long de cette p riode est devenue l unique facteur de production Elle est l assise de la fortune aristocratique Elle est le seul moyen de r tribution du fait de la pauvret mon taire il n y a pas d argent en circulation Le troisi me est la disparition du pouvoir central Cela veut dire que d sormais les attributions du pouvoir central sont r parties entre de nombreux titulaires entre les seigneurs qui ont usurp les pr rogatives de la puissance publique Le quatri me est le d veloppement de toute la soci t sur le fondement des rapports d homme homme c est- -dire de la vassalit Bilan des populations r gression conomique soci t anarchique du fait de la fragmentation du pouvoir du fait de l absence d organisation de cette soci t par rapport un pouvoir central Un bilan n gatif du l gue carolingien Or si on s en tenait ces seuls aspects on aurait une vision tr s partielle de cette soci t Il y a un autre volet d une part dans cette nouvelle soci t on a un cadre territorial qui est la seigneurie La seigneurie est une organisation compl te sur le plan politique administratif conomique et social C est un territoire autonome qui noue des relations avec les autres Un territoire qui s organise qui s ordonne D autre part le second aspect positif est que cette soci t qui appara t d sordonn e mais qui est ordonn e dans la soci t voit aussi une grande vari t de solidarit qui s exprime tous les niveaux des solidarit s qui r pondent bien la recherche de la protection Il y a toujours dans cette soci t du moyen- ge un appui du groupe un individu n existe que par rapport un groupe Et naturellement il n est pas seul et on verra que les liens de vassalit constituent une des principales manifestations de ces solidarit s qui existent dans la soci t m di vale Cela veut dire que l tude de la soci t f odale sera conduite sur deux plans Dans u n premier temps on parlera de l organisation conomique et sociale de la seigneurie Et dans un deuxi me temps on parlera des r seaux de solidarit de cette soci t Chapitre I L organisation conomique et sociale de la seigneurie A la fin du me si cle la seigneurie est donc le cadre de vie habituel le plus familier depuis que le pouvoir royal s est fait lointain et depuis que le territoire s est morcel Cette seigneurie est le lieu d exercice du pouvoir seulement elle pr sente d autres visages En r alit elle prolonge en le modelant profond ment le grand domaine carolingien Cette seigneurie appara t comme une forme d organisation de la production mais elle n est pas que cela A l int rieur de chaque seigneurie on va retrouver le sch ma de toute organisation sociale La seigneurie est la cellule de l organisation sociale Section I La seigneurie fonci re mode d organisation de la production Donc une conomie seigneuriale qui prolonge pour l essentiel l conomie domaniale Cependant nous verrons que d s le me si cle apparaissent les premier signes d une crise de ce r gime domaniale C est le d but d une grande expansion La survivance du r gime domanial Le sch ma est le m me partout en Europe Sur la seigneurie il n y a pratiquement pas de vie commerciale et il n y a quasiment pas de monnaie Il y a un commerce occasionnel qui sert aux seigneurs se procurer quelques objets de luxe provenant de l Orient Et on arrive trouver quelque chose que la seigneurie de produit pas le sel le fer Il va permettre aux populations de survivre en cas de famine des sacs de bl L poque pr c dente avait connu la r gression des villes A la fin du me si cle il reste quelques villes quelques cit s gallo-romaines mais elles sont tr s restreintes elles n ont que tr s peu d habitants Elles vivent repli es derri re de modestes murailles et n ont aucune activit conomique Elles n ont pas d existence autonome elles sont int gr es dans le syst me seigneurial La seigneurie dans son organisation agricole a conserve le dessin du grand domaine franc parce que les seigneurs sont souvent les successeurs des grands propri taires Il y a aussi des seigneurs dont la fortune est plus r cente qui n taient pas des grands propri taires mais ces seigneurs l ont cherch se constituer une seigneurie selon les mod les qu ils avaient sous les yeux Ces seigneuries sont d une grande diversit mais on retrouve quand m me un peu partout le m me sch ma le sch ma de l organisation domaniale en deux parties A La r serve ou le domaine retenu En effet le seigneur retient dans sa propri t directe une partie de la seigneurie la partie o l on va trouver le ch teau seigneurial avec toutes ses d pendances Autrement dit on va trouver autours du ch teau les ateliers le colombier des fours des pressoirs dans les r gions vignobles un jardin etc Seul le seigneur a les moyens pour tablir cette infrastructure Ces constructions il les met la disposition de la population du domaine moyennant le paiement d une taxe Pour garde cette taxe le seigneur d cide par un r glement d interdire ces constructions aux autres paysans et il leur impose l usage de ces tablissements tous les habitants qui vivent dans un certain rayon et ce en vertu de son droit de ban Ces monopoles conomiques ces usages du seigneur sont appel s des banalit s A l occasion de l utilisation de ces appareillages le seigneur fait pr lever une redevance en nature S il n y a pas d argent on va faire cuire du pain et un agent seigneurial va en pr lever une partie Des textes signalent l existence d autres banalit s dans cette soci t agricole Par exemple il y avait c t de l utilisation obligatoire de ces installations aussi l utilisation des animaux reproducteurs le taureau banal du seigneur le verra banal Et puis il y avait d autres applications du droit de ban qui prenaient la forme de monopoles commerciaux Le monopole le plus connu tait le droit de banvin le droit en vertu duquel le seigneur tait prioritaire pour vendre son vin Mais la r serve englobe autre chose elle englobe de bonnes terres travaill es et pour exploiter ces terres de la r serve le seigneur utilise des services Il a sur sa r serve des serviteurs des serfs qui vont travailler ces terres Seulement en agriculture il y a des p riodes de pointe o il y a beaucoup de travail et au cours desquelles il faut mobiliser d autres nergies la p riode hivernale au cours de laquelle il y a la coupe du bois le transporter il a la p riode des moissons l poque des vendanges l poque des labours A ce moment-l l essentielle de la force de travail sont apport e par les corv es qui sont assur es par les tenanciers paysans en dehors de la r serve seigneuriale Ces corv es sont extr mement nombreuses de nature vari e On trouve des corv es de labourage en automne et en hiver des corv es de moisson de transport du bois des corv es pour charger des marchandises de toute sorte Il ya aussi des corv es moins tendues on trouve des corv es d irrigation pour irriguer les pr s les champs Le seigneur est un chasseur alors il y a la corv e de nettoyage des chenils Il y a des corv es qui consistent veiller sur le patrimoine seigneurial tuer les oies filer la laine pour les femmes Sur la r serve on va trouver aussi un petit cours d eau une rivi re et donc les eaux sont capt es par le seigneur qui organise des tangs des p cheries Et sur le cours des ruisseaux il fait construire des moulins La r serve contient galement des for ts et des terres incultes des landes des taillis des mar es des bruy res qui sont des r serves de chasse Dans ces bois on fait conduire les troupeaux de porcs Les eaux les bois les p turages toutes ces zones de la r serve sont soumis un droit d usage au profit des habitants de la seigneurie Ce sont l des terres communes Ils peuvent conduire leurs troupeaux ramasser des fruits prendre du bois de chauffage de construction Et ces droits d usage sont fix s par la coutume quelques fois par des conventions pass es avec le seigneur Ces droits d usage sont n goci s avec le seigneur B Les manses ou le domaine conc d A c t de la r serve on retrouve cette seconde partie du domaine le domaine conc d fractionn en manse On retrouve tr s exactement le sch ma structurel du grand domaine et on va le retrouver jusqu au me si cle Et le domaine conc d aux exploitants repr sente la plus grande partie du territoire seigneurial Et donc chaque tenancier est install avec les siens sur une petite exploitation qui lui a t conc d e Donc sur cette petite exploitation il va avoir sa maison d habitation et il y aura autour tout ce qu il lui faut pour subsister des terres des pr s une parcelle de vignes Cela veut dire que chaque exploitant a la responsabilit de sa survie et de celle des siens il ne peut vivre que de sa production Bien videmment puisque le seigneur lui a conc d une terre il y a une contrepartie le tenancier doit des redevances fix es par la coutume et il doit des corv es sur la r serve Mais ce syst me l ne va pas demeurer intact parce que d s la fin du me si cle et le d but du me si cle de nombreux sympt mes annoncent de profondes transformations Les signes d un renouveau conomique Le r gime domanial contient en lui-m me son processus de d gradation Et alors qu il dispara t un processus de r novation du paysage se met en route le monde change A Le d clin du r gime domanial Comment se fait-il que ce r gime domanial ait disparu Ce d clin est le r sultat d une triple crise Le fractionnement du grand domaine L ancien grand domaine carolingien tel qu il existait autrefois s est souvent d membr entre plusieurs seigneurs De quelle fa on Il s est d membr du fait de la diffusion du fief autrement dit des bouts de domaine ont t conc d s en fief si bien qu l int rieur d un m me domaine on voit appara tre des seigneuries distinctes Il y a aussi le jeu des h ritages des successions et de ce fait il y a des domaines qui se retrouvent divis s Et par ce jeu des successions un m me seigneur va d tenir des morceaux de domaines diff rents Finalement bien souvent la fortune seigneuriale est faite de collections de d bris de domaine C est de moins en moins un grand domaine d un seul tenant Le fractionnement du manse Le manse dispara t peu peu par fractionnement sous l impulsion du d veloppement conomique et social En effet la terre produit davantage on fait des progr s agricoles Mais en m me temps le nombre d exploitants augmente en raison de la d mographie Si bien qu il arrive souvent que le manse qui tait une unit destin e une famille est surpeupl et de ce fait il faut le diviser Du manse on fait un demi-manse Et un jour on passe des quarts de manse dans certaines r gions Et donc on en arrive une disparition du manse et on voit appara tre des exploitations de petite dimension de dimension modeste qui prennent des noms divers suivant les r gions On donne ces nouvelles exploitations un terme g n rique on les appelle les tenures Ces tenures vont tre dot es de leur propre r gime juridique La crise de la r serve Au me si cle on d friche beaucoup plus qu avant puisqu il y a des progr s agricoles plus de terres cultiv es Alors la r serve se r duit peu peu Qu est-ce qu on fait On la d coupe en tenures et on les distribue des paysans Tout simplement parce que l am lioration des rendements permet au seigneur de subsister avec sa famille avec une moindre superficie de terre D ailleurs les nouvelles concessions de tenure prise sur la r serve portent sur les terres les plus loign es du ch teau il conserve celles qui sont le plus pr s les plus riches les plus r mun ratrices La part des terres conc d e augmente et la r serve diminue Et on se met d fricher une partie des landes de la for t pour distribuer des tenures On voit dispara tre peu peu sur la r serve les ateliers artisanaux parce qu on entre dans une p riode o la ville rena t L artisan quitte la r serve pour aller s installer en ville Et puis encore une manifestation de cette volution puisqu il y a moins de terres sur la r serve il y a moins besoin de corv es et le seigneur au lieu de supprimer ces corv es il les monnaie Les corv es sont remplac es par des redevances Et si le seigneur diminue sa r serve et distribue des tenures c est pour percevoir des redevances suppl mentaires A l origine le seigneur tait un entrepreneur du sol un gestionnaire du sol Au me si cle il est tout autre il tend devenir un rentier un homme qui cherche recevoir de plus en plus de redevances il l ve des taxes toujours plus nombreuses sur ses paysans pour acheter des objets de luxe Ce r gime domanial tel qu il existait l origine est en crise et va finir par dispara tre totalement du fait du changement conomique Au-del de cette crise du r gime domanial un autre ph nom ne se d veloppe en ce d but du me si cle on assiste un v ritable renouveau conomique B Les signes annonciateurs de l conomie du second mill naire Effectivement au d but du me si cle se multiplie les signes d un renouveau rural En marge de l ordre f odal on voit galement appara tre un mouvement d expansion conomique Le renouveau rural Cet essor de l conomie rurale conna t diverses manifestations et l expansion conomique dans le milieu rural va se prolonger jusqu au milieu du me si cle Ce qui est vraiment d terminant ce qui entraine un changement profond c est qu il y a une relance de la d mographie Pourquoi Parce que c est la fin des p riodes d invasion c est l poque o l Eglise d veloppe des efforts au service de la paix c est tout un faisceau de facteurs On peut dire aussi que la fin du me si cle le r gime f odal s est stabilis il cr un certain ordre on n est plus dans une soci t anarchique Il existe dans cette soci t une s curit plus grande les populations se sentent davantage en s curit et donc il se cr un climat favorable la natalit C est un ph nom ne qui concerne toute l Europe Dans ces conditions on a vu que l organisation domaniale commence ne plus correspondre l exc dant des naissances sur les d c s Cet accroissement d mographie est la cause motrice de la recherche de terres nouvelles autrement dit de d frichements Il y a l une n cessit absolue pour pourvoir la survivance d une population qui s est accrue Au d but du me si cle le mouvement est encore faible c est le d but d un mouvement qui conna t une ampleur assez limit e c est- -dire que pour d fricher on ne va pas loin on touche les terroirs qui sont proximit on agrandit ce que l on a autrement dit l id e est de gagner de plus en plus sur les taillis sur les landes de gagner des terrains cultivables Le processus s engage lentement parce qu on manque d outillage Cependant quelques progr s techniques jalonnent la p riode des progr s qui annoncent les gros progr s de l poque suivante Par exemple on am liore le collier des animaux de traie qui permet une traction animale d cupl e am lior e Le fait de ferrer les sabots des chevaux permet au cheval d avoir un appui suppl mentaire sur le sol et d cupler sa traction Cela para t anodin mais ce sont des am liorations extraordinaires Et la fin du me si cle on avait jusque l la petite araire l anc tre de la charrue qui ne pouvait pas attaquer le sol dans de bonnes conditions D sormais on a la v ritable charrue au me si cle avec un socle en fer et qui va permettre avec un couteau pour couper les blocs de terre d attaquer le sol d une fa on tout fait efficace Parmi ces hommes qui vont d fricher il y en a qui vont tre particuli rement efficaces qui sont des moines de l abbaye de C teaux les moines de l ordre de Saint-Bernard les cisterciens Ils ont t les initiateurs de l entreprise de d frichement Ces moines ont organis des domaines qui pr sentent toujours un mod le d organisation conomique tr s labor Comment faisaient-ils Ils s tablissaient dans des r gions incultes qui n avaient jamais t travaill es et installer ils se mettaient d fricher autours de grandes fermes Et leur territoire n tait pas divis en tenures ils pratiquaient l exploitation directe Autrement dit ils embauchaient des hommes des la cs qui taient r mun r s et qui travaillaient sous la direction d un moine et les hommes qu ils engageaient taient des hommes libres qui n taient pas soumis au paiement de redevances et aux corv es par cons quent C tait une organisation autre Ces hommes cr aient un village et quand le syst me fonctionnait bien quelques moines quittaient la communaut et partaient ailleurs pour cr er autre chose ailleurs C est ainsi qu ils ont cr des petits villages partout en Europe Les pr mices d un renouveau conomique en marge de l ordre f odal On ne parle plus de monde rural d agriculture Il se passe quelque chose dans un autre cadre Sur la seigneurie la vie commerciale est inexistante il y a peu d argent en circulation Autrement dit presque partout la vie agricole suffit Mais d s le me si cle apparaissent des p les commerciaux deux p les qui deviennent tr s vite assez actifs Au Sud on a l Italie byzantine Byzance l Est et Venise une cit italienne qui va devenir infiniment prosp re Ces deux cit s commercent avec les territoires les r gions islamistes C est le premier peuple commercial Il y en a un second Au Nord il y a les Normands qui sont pr sents dans la mer du Nord et dans la mer Baltique Ils font du commerce et ils orientent leur commerce vers l Angleterre et vers la Russie La liaison entre le Nord et le Sud est rare ce moment-l la fin du me si cle ce n est que de fa on accidentelle que se noue des rapports entre le Nord et le Sud Et la fin du me si cle en c est le d but des croisades la premi re croisade Cette premi re croisade ouvre la M diterran e c est- -dire que se cr un courant commerciale de longue dur e qui va durer deux si cles entre l Occident et la Syrie Mais ce n est pas tout parce que d s le me si cle une r gion d Europe devient active sur le plan industriel c est la Flandre la r gion drapi re avec ses villes comme Bruges Elle va devenir la grande industrielle d Europe En France les rives m diterran ennes deviennent assez actives et il y a bien s r le trajet de la Flandre au Nord vers Venise au Sud Et cette travers e va tre tr s favorable l Est de la France De m me que la vall e de la Seine devient une r gion relativement prosp re conomiquement Et on assiste au d veloppement d un commerce d exportation et donc automatiquement on voit appara tre progressivement une classe de marchands professionnels dont le r le va devenir de plus en plus important par la suite Fin du me si cle les affaires se d veloppent et on voit une apparition et un essor du cr dit Pendant longtemps c tait l Eglise qui tait pr teuse Maintenant on voit des marchands qui se font pr teurs des marchands juifs pour la plupart Dans le m me temps on assiste un renouveau urbain Pour quelle raison Les villes sont tr s utiles aux commer ants aux voyageurs parce que les villes sont des lieux de refuge et elles sont surtout des centres de vente et vont le devenir de plus en plus Et lorsque la ville est bien situ e elle se dote d entrep ts pour conserver des marchandises pendant un temps Ce renouveau urbain est li au renouveau commercial Mais il y a un autre ph nom ne qui se d veloppe en parall le puisqu il y a eu un renouveau urbain un renouveau commercial du m me coup la ville attire une population d artisans Puisqu il y a des marchands qui ach tent il vaut mieux que l artisan soit lui aussi en ville Autrement dit les artisans produisent les marchands ach tent Les marchands ont un r le extr mement important Ils transportent des marchandises ils vont permettre aux campagnes en difficult de vivre d avoir des provisions en cas de famine Seulement ils ont un autre r le dans ce monde o l information a du mal circuler les marchands v hiculent cette information ils v hiculent les id es et c est peut- tre le plus important parce que lorsqu ils sont en ville ils racontent tout ce qu ils ont appris au cours de leur voyage Si bien que les habitants des villes prennent conscience peu peu de leur divergence d int r ts avec ceux des seigneurs Ils n ont pas les m mes int r ts Section II L organisation sociale de la seigneurie Cette soci t du moyen- ge fait l objet d une repr sentation intellectuelle autrement dit il y a des hommes qui pensent cette soci t Ce sont les intellectuels de cette poque autrement dit ce sont principalement des gens d glise Le clivage sociale repose sur la mani re de vivre c est- -dire qu il repose sur les fonctions jug es essentielles dans la soci t Dans la soci t il y a trois fonctions essentielles La fonction religieuse La fonction militaire La fonction conomique Prier se battre travailler Chacune de ces fonctions de ces t ches va servir d assise un ordre distinct et l ordre regroupe tous ceux qui vivent de la m me fa on Ordre vient du latin ordo qui signifie fa on de vivre Le premier ordre que l on va placer en t te parce qu il est le plus lev en dignit est le clerg l ordre de ceux qui prient l ensemble des clercs Vient ensuite le second ordre l ordre de ceux qui combattent et que l on va appeler un jour l ordre des nobles Et troisi mement tr s au-dessous c est l ordre de ceux qui travaillent tous ceux qui dans cette soci t sont vou s aux t ches de la terre autrement dit ceux dont la vocation est d entretenir la soci t par le travail Donc trois missions trois ordres et ces trois missions sont troitement compl mentaires car chacune de ces missions est indispensable aux autres Les clercs A La soci t eccl siastique Le personnel La question dans cette soci t du moyen- ge qu est-ce qu un clerc Le clerc est celui qui b n ficie du statut cl rical et des gens dans cette soci t b n ficient de ce statut sans exercer pour autant de fonction religieuse Pour b n ficier de ce statut juridique et donc pour b n ficier d avantages appr ciables il fallait pr senter une caract ristique physique Le clerc est celui qui avait re u une tonsure Ces avantages taient tr s importants les clercs taient exempt s de charges militaires Ils taient dispens s du paiement de l imp t direct Ils avaient un droit sp cifique pour eux ils relevaient du droit canonique un droit fait de r gles modernes Et ils avaient un privil ge juridictionnel ils ne relevaient que du tribunal eccl siastique l officialit et c tait bien pour eux parce que la proc dure devant l officialit tait moins rude que celle des tribunaux la cs une proc dure plus savante Donc on consid rait que le simple tonsur appartenait la cl ricature La cl ricature comportait plusieurs degr s il y avait un parcours accomplir On disait que le clerc le d butant recevait les ordres mineurs Cela signifiait au d but de son parcours qu il n tait pas frapp de l incapacit qui frappait les vrais clercs on ne lui interdisait pas le c libat il pouvait se marier Il n y a qu une chose qui lui tait interdite c tait la bigamie cl ricale Il ne pouvait y avoir deux mariages cons cutifs il ne pouvait pas se remarier m me s il tait veuf Et il ne pouvait pas non plus en premier mariage pouser une veuve Ensuite le clerc condition qu il ne soit pas mari peut acc der aux ordres majeurs qui vont le conduire la pr trise au terme d un certain parcours L l engagement est d finitif et le c libat obligatoire Cette situation de clerc est tr s r pandue dans la soci t m di vale D ailleurs beaucoup de ces clercs ne d passent le stade des ordres mineurs et vivent comme des la cs Il y en a m me qui n ont que la tonsure et qui b n ficient du statut de clercs et qui ne sont pas dans les ordres mineurs Ces derniers sont les tudiants et leurs ma tres ont aussi la tonsure C est l universit du moyen- ge D ailleurs cela engendrera une synonymie durable entre clercs et lettr s intellectuels Les conditions de recrutement ne sont pas tr s s v res Il y a deux cat gories qui ne peuvent pas entrer dans la cl ricature Les serfs Les b tards les enfants naturels Bien s r un serf peut entrer dans la cl ricature mais il faut au pr alable que son seigneur l est affranchi pour qu il puisse devenir un homme libre Les clercs se r partissent en deux cat gories Il y a d abord ceux qui composent le clerg s culier qui est constitu de clercs qui vivent dans le si cle c est- -dire au milieu des fid les ceux qui font partis des ordres majeurs et qui sont les pr tres des paroisses Puis il y a une seconde branche le clerg dit r gulier C est celui qui est coup des la cs ceux qui vivent dans les tablissements religieux celui qui vit en dehors du monde qui vit selon une r gle de vie ce sont les communaut s religieuses Chacun de ces deux clerg s dispose de sa propre organisation L organisation Comment se pr sente-t-elle Les deux principales structures de l Eglise s culi re sont le dioc se et la paroisse Elle est d coup e en circonscriptions religieuses il y en a environ Le chef du dioc se est appel l v que un personnage qui poss de de tr s importantes pr rogatives Il est charg de l ordination des pr tres et c est lui qui a la responsabilit de la vie spirituelle dans son dioc se C est lui qui r dige arr te les principales prescriptions religieuses Au dessus du dioc se il y a une autre circonscription la province eccl siastique qui englobe plusieurs dioc ses et sa t te il y a un personnage que l on appelle le m tropolitain l archev que et il y en a une douzaine en France Puis le dioc se englobe des circonscriptions la plus importante tant la paroisse dirig e par un pr tre Dans chaque paroisse il y a une glise et l glise du moyen- ge joue un r le essentiel dans la vie de la paroisse dans la vie du village parce que c est un lieu de pri res mais ce n est pas que cela C est un lieu de r union C est souvent que dans l glise on discute des questions importantes Le pr tre de la paroisse a des attributions qui d passent le domaine religieux En effet il est en quelque sorte un communicant au cours de l office religieux il fait des annonces des proclamations officielles Puis il a d autres fonctions il visite les malades cette poque o il n y a pas de m decins il dispense des rudiments d instruction il apprend lire et crire des petits il r partit les aum nes entre les n cessiteux Seulement les paroisses souvent souffrent des intrusions seigneuriales parce que bien souvent les la cs s emparent des ressources paroissiales et principalement les seigneurs s emparent du produit de la d me qui normalement est r serv l Eglise et devrait servir l aum ne Et bien souvent le seigneur local intervient quelques fois dans un domaine o il ne devrait pas intervenir il intervient dans la d signation des cur s de village compris dans leurs terres La structure de base de l Eglise r guli re reste le monast re Le monast re abrite une communaut de moines dirig e par un personnage que l on appelle l abb Il peut s agir d une communaut de femmes que l on appelle moniale et qui est dirig e par une abbesse Au moyen- ge au me- me si cle il se produit un fait nouveau concernant les monast res concernant le clerg r gulier A l poque pr c dente les monast res taient des tablissements isol s D sormais c est diff rent chaque monast re appartient un ensemble f d r d tablissements religieux Cela veut dire qu au sein de l ensemble religieux tous les monast res pratiquent la m me discipline religieuse la m me r gle Cela veut dire que les monast res appartiennent d sormais des familles des ordres religieux Et la plus ancienne de ces familles religieuses est l ordre de Cluny une abbaye de Bourgogne fond e vers et vers l abbaye de Cluny L ordre des clunisiens rassemble pr s d un millier d tablissement et il devient une v ritable puissance par sa dimension par son patrimoine foncier puissance par sa centralisation rigoureuse et puis c est un ordre qui va conduire une action d terminante un moment donn pour r orienter l Eglise vers plus de puret morale parce que dans l Eglise du me si cle bien des abus s taient gliss s B Esquisse de bilan d une Eglise f odalis e Il y a quand on porte un jugement sur l Eglise du moyen- ge un double aspect un aspect positif et un aspect n gatif L action positive de l Eglise sur la soci t la que Cette action est connue et elle se d veloppe particuli rement dans le domaine social Au moyen- ge il y a une co ncidence entre le fait d appartenir l Eglise le fait d tre clerc et le fait d tre lettr Et donc cette influence dans le domaine social se manifeste par le fait que le clerg d tient le monopole de l instruction Puis l Eglise d veloppe aussi des uvres charitables d assistance elle distribue des aum nes quand elle a des ressources elle organise l assistance aux n cessiteux Mais elle s occupe aussi de la sant elle a cr les premiers h pitaux pour malades Puis il y a le r le qu elle a conduit en faveur de la paix voir cours C est l aspect positif Les perversions d un clerg f odalis Cela recouvre beaucoup de choses Les hommes d Eglise sont des chefs spirituels les plus grands d entre eux Mais en m me temps ils sont titulaires d importants pouvoirs temporaires ils sont des chefs la cs politiques Et tr s souvent m me s ils sont hommes d Eglise ils sont int gr s dans la pyramide f odale et ils ont leurs vassaux Ils sont eux-m mes vassaux de seigneurs sup rieurs Et bien souvent les grands f odaux disposent des charges eccl siastiques devenues vacantes au profit de leurs cadets Il y a une contamination de l Eglise par la f odalit Puis lorsqu un seigneur n a pas d enfant cadet qui une charge d v que pourrait tre attribu e il la vend au plus offrant Les charges d v que font l objet d un commerce Ce trafic des choses d Eglise des choses saintes a t appel e la simonie le trafic des charges eccl siastiques La situation est tout simplement scandaleuse Mais plus grave encore certaines glises de villages se transmettent de p re en fils autrement dit les cur s du moyen- ge sont fr quemment mari s m me si cela est interdit Le r sultat est que les hommes d Eglise vivent comme des la cs et la situation est son comble dans la premi re moiti du me si cle Alors la m me poque la situation est devenue confuse tous les niveaux La d signation du Pape de Rome est galement pass e aux mains des puissances la ques ce sont des la cs qui d signent le Pape Mais voil qu en au cours d une grande assembl e qui s est tenue Rome il est d cid qu l avenir le Pape sera d sign par le clerg de la vile de Rome et de ses environs et par les membres du clerg les plus repr sentatifs de Rome et de ses environs par les cardinaux Et bien entendu cette proc dure de d signation du Pape va traverser les si cles pour venir jusqu nous Cette proc dure va donc permettre le redressement de la papaut et partir de l le pape va agir pour redonner de la puret morale l Eglise dans son ensemble pour r g n rer la hi rarchie eccl siastique Le Pape qui va agir est Gr goire qui a exerc son pontificat entre et Il a fait une r forme c l bre que l on appelle la r forme gr gorienne qui est une r forme qui va permettre l Eglise de se d gager progressivement de l emprise de la f odalit Et d sormais les chefs de l Eglise seront d sign s pour l abb par la communaut eccl siastique et pour l v que par les pr tres du dioc se Et parall lement la papaut lutte contre la propri t des glises les la cs n ont pas tre propri taires des glises Et l Eglise peu peu se voit lib rer dans une certaine mesure de l emprise de la f odalit qui on interdit le trafic des choses saintes et le mariage des pr tres Les nobles Au me si cle on trouve effectivement dans les textes crits en latin un terme nobilis qui qualifie celui qui appartient au rang de l aristocratie et c est un terme qui voque un certain prestige personnel Mais ce moment-l il n existe pas de noblesse au sens o nous l entendons aujourd hui c est- -dire qu il n existe pas d ordre privil gi h r ditaire et plus tard le noble a un statut juridique bien d fini A cette poque au me si cle ce n est pas le cas il n y a pas de statut juridique du nobilis et la noblesse du me si cle ne s acquiert pas par h r dit Que repr sente cette aristocratie A Les crit res de la condition de noble La principale caract ristique nobiliaire dans cette soci t guerri re tient la vocation des armes On est une poque o le pouvoir est li au succ s des armes Donc on comprend l importance du facteur militaire dans la formation de cette premi re noblesse qui trouve l une origine franque Et ce qui a beaucoup d importance dans cette formation c est le combat cheval questre La cavalerie se d veloppe norm ment au temps des carolingiens Ce combat n cessite bien entendu l achat d un cheval et l acquisition de la lourde et co teuse panoplie Le combat questre va entrainer une discrimination sociale On va dire que ceux qui se battent cheval sont les plus riches ceux qui se battent terre sont les plus pauvres Ces cavaliers carolingiens comme ils taient des guerriers efficaces se voient parfois confier en outre des besognes politiques et donc ils vont d une fa on naturelle constituer une caste aristocratique Seulement dans la formation de cette noblesse il y a d autres crit res Le second repose sur les avantages de la fortune fonci re Les hommes qui appartiennent cette caste sont en g n ral propri taires de domaines importants la terre qui permet de vivre sans aucune astreinte au travail puisque le titulaire de ces biens fonciers doit son entretien aux charges et aux obligations qui p sent sur ses paysans qui vivent sur ses terres Mais le noble est aussi celui qui d tient un certain pouvoir des pr rogatives d autorit Souvent il est un seigneur territorial et sur sa terre il d tient des pr rogatives de puissance publique Tous ces personnages qui n ont pas tous la m me fonction sont nobles d une fa on naturelle parce qu ils exercent un pouvoir de commandement et parce qu ils d tiennent la richesse qu est la terre Seulement leur statut n est pas encore dessin il se pr cisera peu peu Le droit nobiliaire va se former peu peu Ces nobles apparaissent comme des hommes pleinement libres dans cette soci t du me si cle Comment la noblesse s acquiert-elle B L acquisition de la noblesse Il se produira une volution Jusqu au me si cle la noblesse n est pas une caste ferm e En effet c est une qualit qui peut se perdre lorsque dispara t tel ou tel signe n cessaire En revanche la noblesse peut s acqu rir s obtenir cela veut dire que la noblesse est mouvante Cela veut dire que l individu n est peut- tre pas noble la naissance mais il peut le devenir Mais pour obtenir le statut de noble il existe dans cette soci t deux voies qui ont pu permettre des roturiers d acc der la noblesse Quels sont ces moyens L entr e dans la chevalerie Le chevalier est un combattant cheval mais il est plus qu un cavalier parce qu il appartient du fait de son entr e dans la chevalerie une sorte de confr rie la fois militaire et religieuse La vie du chevalier ressemble une sorte de parcours initiatique et cette vie commence par un rite d intronisation un rite qui int gre le nouveau chevalier au sein de cette lite Il y a donc une c r monie d intronisation l adoubement qui signifie arm C tait une c r monie qui consistait v tir le futur chevalier des armes que requiert sa condition l p e avec laquelle il allait se battre le casque l peron pour lui permettre de monter cheval des symboles qui lui taient remis par un ancien chevalier La c r monie tait toujours entour e de f tes de tournois entre chevaliers au cours desquels le nouveau promu allait prouver ses aptitudes au combat et ses talents de cavalier Au me si cle le rituel s all ge il est simplifi mais ce rituel initial s ajoute un rituel d origine eccl siastique religieuse le candidat passe toute une nuit prier il assiste une messe son p e est b nie et le nouveau chevalier le lendemain matin pr te serment de prot ger la foi et les faibles la veuve et l orphelin A partir de cette intronisation le nouveau chevalier est plus qu un homme d armes on va dire qu il est devenu un type de militaire particulier c est- -dire un homme habit par un id al et un homme ob issant d sormais une tique une morale dans une soci t o l immoralit et la violence sont trop r pandues L apparition de cette caste de chevaliers ne s est pas faite par hasard Il faut voquer l influence de l Eglise L Eglise du moyen- ge ne cesse de d noncer les abus les violences de la soldatesse et donc ce que veut faire l Eglise par tous les moyens c est moraliser l usage de la force Et pour ce faire l Eglise a trois moyens Cr er des institutions de paix voir cours premier semestre Cr er une cat gorie de guerriers habit s par un id al ob issant une morale La croisade Peu peu se met en place un code chevaleresque transmis par les chansons de geste Le nouveau chevalier est choisi pour sa force et pour son courage La chevalerie qui la conf re C est n importe quel chevalier qui en a le pouvoir Alors qui peut devenir chevalier Un roturier un homme libre mais m me un serf peut devenir chevalier condition que l individu ait t remarqu par sa bravoure par sa force physique Mais tr s rapidement et forc ment le syst me volue parce qu on prend l habitude de pr parer le futur chevalier qui re oit une ducation chez un seigneur et ce sont essentiellement les fils de chevaliers qui vont recevoir prioritairement cette ducation Le syst me a tendance se fermer on va vers un certain n potisme qui est le proc d consistant favoriser les siens ses propres enfants au d triment des autres Le ph nom ne n est pas g n ral Jusqu au me si cle la noblesse reste assez ouverte autrement dit l l vation d un homme du peuple cet homme peut devenir chevalier L acquisition d un fief Autrement dit le fait d acqu rir une tenure noble Si un roturier acquiert un fief par la m me il change de situation sociale Et donc dans ce cas le roturier devient nouveau vassal et donc il a les m mes obligations qu un vassal il doit servir cheval il est agr ger automatiquement la cat gorie des nobles En dehors de ces aristocraties la population de la seigneurie est essentiellement paysanne Les paysans A l poque pr c dente dans l conomie domaniale aux termes d une volution toutes les cat gories sociales ont fusionn et elles ont donn naissance un statut inf rieur unique le servage Et donc aux me et me si cles la population des exploitations paysannes des manses est compos e presque exclusivement de serfs Les paysans libres existent cette poque en tout petit nombre en dehors du domaine et on les appelle les alleutiers Le mot serf d rive du mot latin servus celui qui est asservi Donc le serf du seigneur est attach la terre qu il travaille il ne peut pas la quitter on dit qu il est homme de corps Le serf est distinguer de l esclave dans la mesure o le serf malgr les lourdes incapacit s qui le frappent a une personnalit juridique C est- -dire que comme il est consid r comme un homme qu il a une personnalit juridique il peut se marier avoir une famille avoir un patrimoine Alors que l esclave n a pas de personnalit juridique il est consid r comme un bien meuble Mais on va quand m me dire que l esclave et le serf se rapprochent dans la mesure o le serf comme l esclave peut tre objet de droit et de ce fait il peut tre vendu donn l gu par testament A Les sources du servage La naissance Quand le p re et la m re de l enfant sont tous deux serfs l enfant est serf sa naissance Le probl me se pose lorsque l un des deux parents est de condition libre quelle r gle appliquer Dans tous les cas il faut se r f rer la coutume Certaines coutumes sont tr s dures en effet certaines coutumes alignent la condition de l enfant sur celle du parent le plus d favoris si l un des parents est serf l enfant est serf Il y a un adage en formariage le pire emporte le bon D autres coutumes donnent l enfant la condition de la m re mais c est assez rare cas en Champagne C est une exception car dans la plupart des coutumes c est la condition du p re qui l emporte Seulement on verra que la condition de serf peut s acqu rir apr s la naissance L acquisition de l tat de serf apr s la naissance Diverses circonstances font qu un individu peut devenir serf apr s sa naissance Il y a d abord pour le fait pour un homme libre d occuper pendant un certain temps une terre consid r e servile r agissait sur l tat du d tenteur les terres aussi avaient un statut il y avait des terres libres et des terres serviles autrement dit le d tenteur celui qui occupait une terre servile en fin de compte ne se distinguait plus des autres serfs Et surtout l asservissement r sulte parfois d un abandon volontaire de la libert Il y a deux cas principaux C est d abord le cas du d linquant incapable d acquitter la peine prononc e contre lui En paiement il livre sa personne son seigneur Il y a aussi celui qui est totalement d muni celui qui n a rien pour subsister Donc il renonce sa libert en change de quelques moyens de vie Ce sont des situations assez fr quentes Il y a une troisi me situation Dans cette soci t m di vale pour gagner le paradis il faut donner quelque chose l Eglise Prenons le cas du pauvre chr tien qui n a rien pour gratifier l Eglise il se donne en servitude un tablissement eccl siastique Apr s la naissance le servage s acquiert Donc la condition de serf est soit h r ditaire soit acquise Mais quelques soient les modes d acquisition peu importe tous les serfs ont le m me statut pr caire B Le statut du serf Sur le serf p se de nombreuses obligations Parmi ces obligations il doit payer la d me l Eglise Le ma tre de la terre per oit des redevances qui sont le loyer du manse des redevances en nature une partie de la r colte Puis il y a les corv es et les services La fiscalit existe elle s exprime sous forme de taxes indirectes les banalit s les p ages Elle s exprime aussi par un imp t direct qui est la taille qui p se sur chaque famille La situation de serf se traduit surtout par trois aspects Le paiement d une redevance personnelle fixe et annuelle le chevage Le chevage est une petite taxe que paie chaque serf d s lors qu il a atteint l ge adulte Pour le seigneur b n ficiaire ce n est pas un v ritable revenu parce que la taxe est petite mais cette taxe a une signification juridique on dit qu elle a une nature recognitive Cela veut dire que celui qui paie cette taxe se reconna t sujet serf du seigneur aveu de reconnaissance Le formariage Le serf peut se marier Effectivement le mariage d un serf avec une serve d pendants du m me seigneur l int rieur d une m me seigneurie peuvent se marier ils sont totalement libres Cela veut dire que ce mariage n est soumis aucune autorisation du seigneur et est pleinement valable Il est d autant plus valable que l Eglise qui est pleinement comp tente pour le mariage l Eglise en mati re de mariage ne fait aucune distinction entre les hommes libres et les serfs Deux autres situations peuvent pos es probl me Un serf veut pouser une personne qui n a pas sa condition Un serf veut pouser une femme libre Dans ce cas-l on dit qu il y a formariage puisque cela veut dire qu on va se marier en dehors de sa condition Un serf et une serve veulent se marier Seulement ils n appartiennent pas la m me seigneurie Dans ce cas-l il y a encore formariage puisqu on va se marier en dehors de sa seigneurie Dans les deux cas on dit qu il y a mariage externe Cela pr sente un danger pour le seigneur parce qu un formarier peut tr s bien chapper la ma trise de son seigneur par exemple si une serve va pouser le serf d une autre seigneurie elle va s en aller et aller vivre avec son mari donc le seigneur perd une serve C est un danger pour le seigneur d autant plus que c est une perte de revenus Plus grave encore le seigneur peut perdre les enfants issus de l union C est la raison pour laquelle un candidat au formariage a besoin d une autorisation pr alable de son seigneur Le seigneur peut refuser mais s il l accorde en g n ral il va exiger une contrepartie Si le serf ou la serve n a pas demand d autorisation l Eglise reconna t malgr tout la validit du mariage Cela veut dire que le mariage m me sans autorisation du seigneur ne peut pas tre frapp de nullit Seulement dans cette hypoth se-l le seigneur va s y retrouver il va infliger une amende ses serfs il va peut- tre les s parer c est son droit Il peut les laisser vivre ensemble mais il va partager les enfants avec le seigneur voisin c est aussi une possibilit La mainmorte Le serf a donc la personnalit juridique et par cons quent il peut avoir un patrimoine il peut acqu rir des biens Bien s r sur ces biens il n a que des pr rogatives r duites En tout cas il jouit de son patrimoine toute sa vie Qu advient-il de se patrimoine lorsqu il meurt Lorsqu il meurt il ne peut pas le transmettre sa famille et c est pour cela que l on dit qu il est un homme de mainmorte Le symbolisme du moyen- ge donne une grande place la main il fait de la main un moyen de transmission Cela veut dire que du point de vue successoral le serf a la main paralys e la mainmorte Cela veut dire qu un serf ne peut pas faire de testament et son d c s ses biens doivent revenir son seigneur C est l le syst me le plus r pandu Cependant dans les provinces du Nord assez t t la mainmorte va dispara tre et elle va tre remplac e par un autre proc d appel le droit au meilleur catel Ce droit vient limiter la succession du seigneur sur les biens du serf le seigneur ne reprend pas tout il reprend le meuble de son choix g n ralement il prend une t te de b tail D ailleurs catel a donn cheptel le troupeau Il y a d autres incapacit s pour le serf Par exemple c est l impossibilit pour le serf d apporter son t moignage en justice De la m me fa on il ne peut pas entrer dans le clerg ou alors il peut devenir clerc en ayant t pr alablement affranchi Conclusion Les individus dans cette soci t du moyen- ge sont r partis en ordres Cette r partition ne traduit pas tous les aspects de la r alit sociale On va voir pr sent qu il existe des liens collectifs qui animent cette soci t parce que dans la soci t m di vale l individu n est pas grand-chose il ne peut pas exister Et pour exister il faut absolument l appui du groupe parce que c est le groupe dans cette soci t d ins curit de mis re qui va permettre de subsister d tre prot g Et donc dans la soci t de cette p riode la recherche la qu te de protection appara t g n rale et elle joue tous les niveaux de la soci t Cela veut dire qu il existe des manifestations de solidarit et ces manifestations solidaires qui parcourent la soci t sont tr s vari es Chapitre Les r seaux de solidarit de la soci t L armature sociale dans la soci t du me au me si cle est double Il y a d abord une armature form e de divers chelons et qui constitue une hi rarchie On va voquer les relations f odo-vassaliques Et puis il existe une seconde armature form e de groupes extr mement vari s et l int rieur de ces groupes il existe de puissants liens communautaires la famille le village etc Section I Les relations f odo-vassaliques Ganshof Il a crit un livre Qu est-ce que la f odalit Le plus important dans ce livre c est la d finition qu il nous donne La f odalit pris dans un sens stricte signifie un ensemble d institutions cr ant et r gissant des obligations d ob issance et de service surtout militaires de la part d un homme libre vassal envers un homme libre seigneur et des obligations de protection et d entretien surtout par la concession d un fief de la part du seigneur envers son vassal Le lien f odo-vassalique est double Il y a d abord un premier lien qui est un lien personnel un lien entre deux individus le lien vassalique deux hommes qui se sont engag s l un envers l autre ind pendamment de toute id e de fief de r mun ration Et puis il y a un second lien le lien r el du latin res la chose et ce lien r el est n de la concession du fief Ces liens entre deux hommes sont des liens juridiques des liens de nature contractuelle et des liens qui traduisent bien le d veloppement des client les militaires dans cette soci t qui traduisent le souci des seigneurs de s assurer d efficaces unit s de combat avoir autours d eux des groupes d hommes pour aller au combat Et pour les r unir le mieux est de passer par ce contrat afin de renforcer sa client le Le contrat f odo-vassalique correspond au sch ma intellectuel de cette poque Par cons quent un des trais majeurs de la relation f odo-vassalique est qu elle n associe que des chefs que des hommes dont la vocation est de combattre des hommes qui repr sentent une lite sociale autrement dit on essaie en quelque sorte de combler le vide r sultant de l effacement du pouvoir central Pour cela on passe des accords bilat raux des contrats et chacun de ces accords il y en a une multitude la soci t va tre organis e dessus rattache un homme un homme un vassal son seigneur Pour que le syst me fonctionne bien il a fallu du temps autrement dit les d buts du syst me f odal ont t faits d improvisations Il y a eu une p riode d empirisme o le syst me n est pas bien en place une p riode qui a dur peu pr s un si cle autours de l an Et peu peu se met en place un ordre f odal un ordre dot d un droit coh rant Les me et me si cles forment la premi re poque f odale Qu est-ce qui caract rise cette premi re poque f odale C est une p riode au cours de laquelle le syst me f odal est marqu par des r gles morales Dans cette premi re p riode ce qui importe ce qui compte c est finalement la confiance r ciproque qui existe entre les deux contractants entre deux hommes la foi r ciproque Autrement dit c est une p riode au cours de laquelle ce sont les liens personnels qui dominent Ce n est pas la r mun ration qui compte Sans doute d s le d but du me si cle l entr e en vassalit s accompagne assez syst matiquement de la concession d un fief par le seigneur au vassal Mais il faut apporter la pr cision suivante dans cette premi re p riode les vassaux servent leur seigneur sans exiger une r mun ration quel qu elle soit ils se sont engag s sans demander une contrepartie mat rielle ils se sont engag envers leur seigneur par l hommage Dans cette premi re p riode se noue donc entre ces deux hommes des liens de confiance d amiti des liens qui impliquent un engagement sans limite de fa on totale Cette p riode certains historiens l appellent la f odalit de la foi la d nomme On s engage parce qu on se conna t par pure amiti Le contrat f odo-vassalique appara t donc comme un accord d assistance mutuelle entre deux chefs entre deux membres de l aristocratie militaire Et sa conclusion passe par des solennit s obligatoires Et bien videmment lorsque ces rites ont pass le contrat est n et naturellement l accord qui a t pass est g n rateur d obligations Les formes du contrat f odo-vassalique Jadis dans l Antiquit dans l Empire romain l crit jouait un r le d terminant dans l laboration des conventions des accords Dans les premiers temps m di vaux le droit est tr s appauvri et il prend rarement une forme crite Cela veut dire que le droit dans la soci t de ce moyen- ge a perdu de sa rationalit de sa rigueur initiale Mais ce que le droit a perdu il le r cup re en formalisme Autrement dit on a pris l habitude d utiliser des rites des paroles des symboles il s agit de frapper la m moire par ses rites dans une soci t o les hommes sont principalement des guerriers et donc qui ne sont pas des intellectuels des hommes qui n ont pas le sens de l abstraction Les formes du contrat f odo-vassalique destin unir un vassal un seigneur tendent l tablissement de deux cat gories de lien Il faut d abord tablir les liens personnels autrement dit deux hommes qui vont cr er la vassalit Et puis il y a ensuite les liens r els c est- -dire qu la suite de l accord il va y avoir la remise d un bien mat riel A La cr ation des liens personnels Concr tement comment se d roule ce c r monial Il est tr s particulier On l appelle le c r monial de l hommage et de la foi qui est destin cr er ces liens personnels unissant le seigneur son vassal Autrement dit il y a deux aspects l hommage et la foi Dans deux temps distincts L hommage On dit que le vassal va pr ter l hommage A quoi cela correspond C est le don de soi le don que consent le vassal Autrement dit l hommage est une soumission compl te du moins fort et qui est symbolis e par la remise des mains Le vassal donne ses mains autrement dit le vassal se met genoux devant son seigneur et il a les mains jointes Il les place dans celles du seigneur et le seigneur reste debout Cette soumission par le geste est compl t e par l change de paroles rituelles qui sont peu pr s toujours les m mes Le vassal s exprime simplement je deviens ton homme Et le seigneur lui r pond je te re ois et te prend comme mon homme Le seigneur rel ve le vassal et il l embrasse sur la bouche exception pour les femmes qui deviennent vassaux Cela symbolise l union d finitive Ce rite se d roule non pas dans l intimit mais en pr sence d une foule nombreuse et il y a en premi re ligne l aristocratie militaire puis l Eglise Le serment de fid lit ou prestation de foi Ce serment est pr t sur la Bible aspect religieux parfois sur les vangiles ou sur les reliques de saint autrement dit c est un rituel qui a un caract re chr tien Cela veut dire que le vassal qui ne respecterait pas le contenu du serment serait consid r comme parjure et il serait passible de peines eccl siastiques mis hors de l Eglise frapp d excommunication Ce sont des rituels invariables et obligatoires deux l ments ins parables de l entr e en vassalit et on d signe souvent ce rituel par foi et hommage B La cr ation des liens r els L hommage et la foi sont suivis de la remise d un bien mat riel on va dire qu ils sont suivis de l investiture du fief C est une mise en possession symbolique du fief qui peut tre tendu autrement dit lorsqu elle aura eu lieu le vassal pourra prendre possession du fief Le seigneur remettait son vassal un objet un l ment repr sentant le fief il pouvait lui donner une lance un tendard il pouvait aller sur le fief avec son vassal et il lui mettait une motte de terre dans la main Si le fief n tait pas trop loign le seigneur proc dait ce qu on appelait la montr e du fief on montait en haut de la tour du ch teau et le seigneur montrait le fief son vassal et quelques fois le seigneur montrait cheval les limites du fief en le faisant visiter son vassal Le contrat f odo-vassalique est nou d s qu on est pass par ce rituel A partir de l les deux hommes vont devoir remplir des obligations Les obligations f odo-vassaliques Les obligations du vassal cette poque sont plus lourdes que celles du seigneur A Les obligations du vassal Comment conna t-on les obligations du vassal Ces obligations sont consign es dans un texte c l bre un texte auquel on donne souvent valeur de r f rence C est un texte qui date de l ann e Avant ce texte le duc d Aquitaine rencontrait des difficult s parce que comme son territoire tait tr s tendu il ne parvenait pas obtenir de certains de ses vassaux les prestations qu ils lui devaient Ne sachant que faire que d terminer les obligations d un vassal il crit un ami Fulbert v que du dioc se de Charte pour lui demander conseil Fulbert lui r pond et la r ponse de Fulbert est extr mement claire on peut dire que pour l poque c est un v ritable mod le de clart une v ritable consultation juridique Il lui dit que les obligations d un vassal sont de deux ordres Les obligations n gatives Cela veut dire que le vassal a pr t un serment de fid lit et comme il a pr t serment cela implique qu il ne doit rien faire qui puisse porter atteinte son seigneur sa famille aux biens et aux droits de son seigneur l honneur du seigneur Autrement dit et c est une obligation tr s importante le vassal s engage dans tous les cas se placer dans une attitude de non agression Mais Fulbert lui dit qu il y a aussi des obligations positives Les obligations positives Il y en a deux L aide vassalique ou auxilium C est- -dire aider son seigneur C est principalement une aide militaire le vassal va apporter son aide militaire son seigneur ce qu on appelle le service d ost Ce devoir d assistance militaire dans cette soci t guerri re est fondamental et bien videment ce service s exerce de fa on illimit e Cette assistance dans des cas exceptionnels le seigneur peut requ rir une aide financi re de son vassal qui est elle aussi sans limite Le devoir de conseil ou consilium C est la deuxi me obligation du vassal c est le service de conseil que doit le vassal son seigneur Le vassal doit se rendre la cour du seigneur chaque fois qu il est convoqu Il va conseiller le seigneur dans le gouvernement de sa seigneurie donner des conseils dans tous les domaines en mati re politique conomique etc Le devoir de conseil rev t une autre forme c est aussi le service de justice c est- -dire qu en premier lieu le vassal doit se soumettre toutes les poursuites dirig es contre lui il doit se soumettre au jugement de son seigneur et de ses pairs Il doit accepter de compara tre devant la cour des vassaux du seigneur En second lieu le vassal est oblig de si ger comme juge pour juger quand c est n cessaire les vassaux du seigneur Il doit faire parti de la cour f odale Cette assembl e de vassaux aussi une fonction d apparat parce que dans certains circonstances festives les seigneurs s entourent de leur suite vassalique notamment pour proc der aux actes solennels Par exemple l occasion de l adoubement d un chevalier l occasion de la r ception d un nouveau vassal d un chef d un seigneur sup rieur Fulbert de Charte dans cette petite lettre dit au duc d Aquitaine que si le vassal a des obligations le seigneur a lui aussi des obligations remplir B Les obligations du seigneur Le seigneur a deux cat gories d obligations tout comme son vassal Les obligations n gatives Puisque le seigneur a re u la foi de son vassal il est lui aussi engager ne rien faire qui puisse porter atteinte son vassal Autrement dit c est que seigneur et vassal se trouvent plac s dans une situation r ciproque de non agression et c est comme cela dans chaque contrat Et par cons quent les deux contractants sont appel s participer par leur comportement au maintien de la paix au maintien de l quilibre social un quilibre que la royaut ne peut plus assurer Les obligations positives du seigneur Le seigneur lui aussi a deux obligations La protection M me si le vassal est un chef il est relativement faible il a besoin dans certaines circonstances de la protection militaire de son seigneur Mais il lui doit aussi la protection judiciaire Cela veut dire que le seigneur sup rieur en toute circonstance offre sa propre justice devant le conseil Mais si le vassal est en proc s devant une autre juridiction son seigneur l assiste L entretien L entretien doit permettre au vassal de rendre les services qu il doit et notamment de rendre le service militaire Dans un premier temps jusqu au d but du me si cle le vassal a pu vivre aupr s de son seigneur il a pu partager sa table Mais c est une situation qui ne va pas durer En effet d s le d but du me si cle le seigneur prend l habitude de conc der un fief son vassal c est- -dire que le fief va devenir le mode de r tribution courante Le vassal va vivre ailleurs Le mot fief appara t dans le courant du me si cle c est- -dire qu il se substitue peu peu au vocabulaire qui existait avant il remplace le mot b n fice D finition du fief le fief est une concession charge de services nobles faite par le seigneur son vassal Concr tement au cours de cette p riode que repr sente le fief Quel est son contenu On va dire que la plupart du temps il est constitu de dotations fonci res c est un territoire avec un ch teau des villages etc il faut quand m me nuancer parce que les terres qui composent ce fief cette tenure noble n ont pas tous la m me origine On va dire que le plus souvent ces terres appartiennent au seigneur autrement dit le seigneur se contente de pr lever des terres de son patrimoine il conc de un bout de son patrimoine son vassal On appelle ce fief un fief de concession Mais il n en est pas toujours ainsi Les fiefs peuvent avoir une seconde origine Il arrive que les seigneurs ne peuvent plus puiser dans leur patrimoine ils ont d j trop conc der alors il va falloir proc der autrement Alors les terres conc d es ont parfois une autre origine En p riode d ins curit certains propri taires recherchent une protection et donc ils cherchent devenir vassaux De quelle fa on Ils vont essayer de se faire accepter par un seigneur et ils vont se faire accepter moyennant le proc d suivant ils vont aller voir le seigneur et lui dire qu ils ont un grand alleu qu ils vont lui donner et le seigneur va prendre la propri t qui lui ait apport De ce fait le seigneur les accepte comme vassaux et on passe par le c r monial et il r troc de la propri t obtenu en fief son vassal Ce fief n est pas un fief de concession il n a pas pour origine le patrimoine du seigneur on l appelle fief de reprise ce fief a pour origine la terre du vassal Le fief quel qu il soit est une cat gorie de tenure mais une tenure noble Le contrat de fief op re toujours un d membrement des droits poss d s par le conc dant le seigneur Cela veut dire que le vassal a l usage et la jouissance Cela veut dire qu il peut faire exploiter ses terres par des paysans cela veut dire qu il poss de des droits conomiques et politiques sur ce fief Mais l poque o nous nous situons le vassal n a pas le droit de disposer du fief c est- -dire qu il ne peut pas le vendre ou de le donner il n en est pas propri taire Cela signifie que le seigneur sup rieur conserve un droit sur ce fief et ce fief aux me et me si cles le seigneur le r cup re la mort de son vassal Et lorsque le vassal meurt le seigneur reprend le fief et il peut le conc der l h ritier du vassal mais avec le m me rituel par lequel tait pass son p re Puis le seigneur peut tr s bien d cider de choisir un nouveau vassal Et si c est le seigneur qui meurt son h ritier ne touche pas au contrat de fief il laisse le fief entre les mains du vassal mais comme le seigneur a chang une nouvelle c r monie est n cessaire Mais Fulbert va plus loin dans sa lettre si les deux parties au contrat ne respectent pas leurs obligations il y a des sanctions Les sanctions des obligations des parties Dans la r alit politique il n est pas rare que les parties au contrat ne respectent pas leurs engagements Dans les premiers temps f odaux que se passait-il On recourrait la guerre c tait le mode normal de r solution des conflits Mais peu peu l tat de droit va l emporter et peu peu on va pr ciser les sanctions juridiques en cas de manquement aux obligations Et d j en dans sa lettre Fulbert pr cise ces sanctions juridiques Il voque une premi re sanction il en pr voie deux il voque d abord A Le cas de la rupture de foi Autrement dit le cas o le vassal manque ses obligations personnelles il ne s est pas montr fid le il a mal assur son service militaire par exemple D s lors le seigneur a la facult de briser la foi Cela veut dire que brisant la foi il ne consid re plus comme tenu par le contrat qui le lie au vassal Et si le seigneur ne respecte pas ses devoirs vis- -vis du vassal le vassal a la facult de d savouer son seigneur mais dans cette hypoth se le vassal a int r t faire appel la justice du seigneur de son seigneur d un seigneur sup rieur pour viter que son seigneur ne l entra ne dans une guerre priv e de laquelle il sortirait sans doute perdant B La confiscation du fief Une sanction de nature r elle Si le vassal n a pas respect une de ses obligations personnelles le seigneur a la facult d appliquer cette sanction tr s lourde reprendre le fief son vassal la commise Cette sanction est tr s grave aux me et me si cles parce qu elle entra ne de lourdes cons quences Le vassal vient de perdre son fief et donc il n a plus rien la famille du vassal conna t un d classement social et les enfants du vassal se voient fermer l acc s l aristocratie militaire Les groupes vassaliques constituent le plus bel exemple de solidarit m di vale Ces solidarit s vassaliques sont organis es par le droit et elles sont plus au moins th oriques mais elles existent Elles sont renforc es par les habitudes de vie de cette poque par les habitudes fraternelles des quipes de chevaliers des habitudes nou es au cours des combats Mais la vie collective n est pas que cela cette poque elle conna t d autres expressions il existe des relations de communaut vari es Section II Les liens communautaires On peut parler des groupes qui ont une importance dans la soci t m di vale Dans un premier temps on parlera du groupe naturel la famille le groupe l int rieur duquel l individu trouve protection Mais il existe une grande vari t de groupes artificiels des groupes qui sont b tis sur des finalit s pratiques des groupes dont les membres vont poursuivre le m me objectif Les liens du sang la famille Au moyen- ge la famille constitue pour l individu le premier refuge le premier des appuis dans une soci t qui conna t la difficult la pr carit Effectivement cette p riode conna t une relative ins curit et donc l ins curit favorise la coh sion familiale La structure familiale au moyen- ge est beaucoup plus complexe que la famille moderne Tout simplement parce que la famille moderne qu on appelle la famille nucl aire mais la famille au moyen- ge regroupe beaucoup plus de monde que le simple m nage En r alit la notion de famille au moyen- ge recouvre une double r alit A La cellule minimum de la famille la mesnie Cette famille r duite par cons quent comprend principalement le m nage et les enfants La femme est bien int gr e dans cette famille et le mariage est indissoluble dans cette soci t le divorce n existe pas Pour mettre fin au mariage il faut la mort La femme est soumise la puissance maritale et on dit qu elle doit ob issance et r v rence son mari et m me si elle ne se conduit pas ainsi le mari a droit de correction sur elle Sur le plan patrimonial la femme ne peut pas passer de contrat sans l accord de son mari Cependant la femme n est pas frapp e d une incapacit de principe on va dire que sa capacit juridique existe mais cette capacit juridique est masqu e par l autorit du mari Cela veut dire qu partir du moment o le mari ne peut plus assumer son r le directeur mari d c d malade emprisonn frapp de bannissement incapable parti en croisade pendant plusieurs ann es dans toutes ces circonstances-l la femme retrouve sa capacit juridique elle peut passer des contrats Concernant les enfants il y a l une autre manifestation du r le jou par l Eglise seuls les enfants l gitimes sont dans la famille autrement dit seuls sont reconnus les enfants issus d un couple mari Les b tards sont exclus ils n ont aucun droit Concernant l adoption elle a quasiment disparu parce que l Eglise rejette cette pratique Les enfants l gitimes sont soumis la puissance paternelle Mais le groupe familial peut tre beaucoup plus large que cela B La famille largie le lignage Le lignage repr sente un groupe humain souvent tr s important autrement dit il regroupe tous ceux qui descendent d un auteur commun Il repr sente la famille double paternelle et maternelle et son tendu est tr s vaste D ailleurs autre manifestation de l Eglise le mariage est interdit entre parents jusqu au me degr Si on parle du lignage c est qu il a un r le il a des attributions Ils sont multiples Le lignage est d abord un organisme de d fense qui traduit bien cet esprit de solidarit entre les membres de la famille Les guerres priv es entre seigneurs sont avant tout lignag re Donc il existe dans la soci t du moyen- ge un ph nom ne de solidarit familiale qui peut g n rer de v ritables combats Ce qui contribue jeter le trouble dans cette soci t On rencontre les lignag s dans d autres circonstances et souvent l occasion du mariage ou du m nage C est le lignage qui va prononcer la sanction contre la femme adult re C est aussi le lignage qui assure la protection des incapables c est- -dire qu il forme des assembl es de parents qui sont les anc tres de nos conseils de famille et donc le lignage va peut- tre prendre des dispositions concernant un enfant mineur ou un majeur incapable Le lignage a aussi des droits patrimoniaux des droits sur les biens Cela veut dire que dans la soci t m di vale les biens sont la propri t collective de la famille bien plus que ceux de l individu Autrement dit le possesseur d une terre s il veut faire une op ration ne pourra ali ner sa terre qu avec le consentement du lignage de la parent Et si l un des membres du groupe est absent ou s il est mineur au moment de l op ration sa ratification ult rieure est promise par le parent le plus proche autrement dit le parent le plus proche se fait le garant Et on retrouve cette situation dans toutes les cat gories sociales Les liens d int r t les solidarit s rurales et citadines En effet au sein de cette soci t les relations sociales sont diverses Les solidarit s sont principalement rurales Cependant avec le d but d expansion du me si cle les solidarit s se d veloppent aussi en milieu

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