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Musique Classique.docx

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Contributor: Zak
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INTRODUCTION A LA MUSIQUE CLASSIQUE Musicologie Le XVIIIème siècle est le siècle des Lumières. Emmanuel Kant : Qu’est-ce que les lumières? « Aie le courage de te servir de ton propre entendement, telle est la devise des lumières » Les lumières, métaphore du savoir, de la connaissance. Grande foi en la raison, en la capacité de l’esprit à s’éveiller. Avant le XVIIIème, Obscurantisme lié à la religion et donc à la superstition. Au XVIIIème cependant la religion est encore très présente jusqu’à la fin du XIXème. Période des lumières : 1720 -1780 en Allemagne, décalé d’une 20aine d’années en France. Les allemands n’opposent pas raison, religion et philosophie. Le siècle des lumières est un mouvement de pensée fomenté en allemagne par des pasteurs. 1789: Révolution Française 1689 : Révolution Anglaise 1751: Sortie de l’Encyclopédie. C’est au café Prokov qu’on lieu les conversations et où circulent les idées. En 1750 a lieu une première rupture 1780 : seconde rupture avec la mort des philosophes. Qu’est-ce que le classique? Dans les peintures de Lorrain : mélange d’antique et du XVIIIème. (voir à 30min 40 sur enregistrement) Recherche de la perfection dans les formes, la géométrie, équilibre et imitation de l’antiquité. Versailles: mélange d’une architecture classique avec des éléments du baroque. Les termes tels que « baroque », « classique », ont généralement été donnés à ces courants un siècle plus tard. A l’époque de Mozart, on dénomine le courant de « nouvelle sensibilité ». « Classique » est employé pour l’antiquité. Un texte qui rentrait dans l’éducation était « un classique ». Portraits: Bach: Perruque, servilité, il est au « service de », il porte l’ordre social, dominante de noir et de blanc dans la peinture et il « pose ». Beethoven : il n’est au service de personne, indépendant. Echarpe rouge : amour, révolution. Il est fasciné par Bonaparte et les idées de la révolution Française (liberté, égalité, fraternité) puis il sera déçu par Bonaparte. Sur le tableau, Beethoven est en action. Entre les deux : classique avec le portrait de Mozart: traits fins, il ne regarde pas, visage enfantin. Les couleurs sont plus accentuées. Passage entre le Baroque (monarchie absolue) et révolution de Beethoven. Écoute comparative : Art de la fugue (Bach) : construction rationnelle, sérieuse, mathématique, très claire contrepoint 7ème Syphonie (Beethoven) : Expression de sentiment, moins de contraste, joue sur le dramatisme. passage à l’ère romantique. La flûte enchantée (Mozart): Mozart incarne parfaitement l’homme des lumières. Il va incarner cet idéal cosmopolite. L’éducation de Mozart ne se fait pas dans une école unique, mais en Italie, France, Angleterre…. Idéaux de Mozart: Le travail : le don n’est rien sans travail, c’est avec le travail qu’on se bonifie. fraternité spiritualité progrès La flûte enchantée incarne ces valeurs, quête de la lumière. Chez Mozart, la grande valeur, c’est l’amour. (Ecoute de l’ouverture de la flûte enchantée) Départ sur un accord majeur joué 3 fois à des octaves différente. S’il le fait 3 fois, il va faire 3 fois d’autre choses car il le fait de façon rationnelle, c’est à dire quelque chose qu’on peut comprendre. Première partie beaucoup plus grave comparée à la seconde partie beaucoup plus légère. Beaucoup de dramatisme : impression de quelque chose qui avance : ce qui renvoie à la notion de progrès. Ce qui est rationnel et classique dans le style classique, c’est tout ce qui est divisible par deux. La musique est basée sur le 4. 4 mesures, 4 fois 4 mesures… Système extrêmement précis et très rationnel. Le rationnel c’est la raison, la raison les lumières. L’opéra de la flûte enchantée est un opéra initiatique, où on avance, on cherche quelque chose. Cours du 06/10/14 Le Cosmopolistisme : Manière de penser, manière de vivre en cosmopolite, c’est à dire en citoyen du monde (Montesquieu) ?Parmis les cosmopolites, on a Voltaire, Benjamin Franklin… Le sentiment d’être du monde est récent et s’est affirmé au XVIIIème. !!! tous les compositeurs du XVIIIème ne sont pas cosmopolites (Haydn et Beethoven ne voyageront pratiquement pas)!!!. Beethoven, en raison de sa surdité était sédentaire, solitaire. 1803 : Héroïque, 3ème symphonie de Beethoven, marque l’arrivée du romantisme. Les premiers Beethoven sont plus dans le classicisme. Les Echanges : Le monde à cette époque fonctionne avec de grands empires qui se partagent la planète. La France, l’Espagne, le Royaume-Uni et les Provinces-Unies. Les échanges vont avoir un impact direct sur la musique. République des Lettres : République virtuelle qui réunit les citoyens du monde. Les Républicains des Lettres correspondent de façowqn épistolaire entre eux. Ils vont avoir le sentiment d’appartenir à un même idéal. Lettres de Montesquieu : correspondance imaginaire, montre le goût de l’exotisme et de la description des cultures lointaines (ce n’est pas encore de l’éthnologie). Ces échanges sont dus à trois facteurs : 1.1 Outil de diffusion efficace : l’imprimerie. Deuxième révolution implicite du XVIIIème siècle. L’édition musicale commence. Le foisonnement de la vie parisienne permet l’émergence d’éditeurs musicaux comme Chevardière, Huberty… La concurrence étrangère est encore faible. A partir de 1750, la renommée des musiciens Haydn et Mozart font la renommée des éditeurs autrichiens comme ARTARIA. 1.2 Un vaste réseau d’échange : les salons, les cafés, les clubs Louis XIV avait imposé la cour comme seul lieu d’échange politico artistiques. Cela disparaîtra et laisse place aux salons. Le salon est l’endroit où il faut être pour établir des relations, trouver des mécènes, avoir des discussions fécondes. Les cafés : Ex le café de la régence ou le Le club : plus intime et secret que le café. société plus choisie, plus triée, comme le club de l’Entresol à Paris, Place Vendôme. L’évolution sera le salon littéraire et mondain qui va se transformer en salon plus ouvert aux discussions engagées. Le salon est animé et modéré par une femme. ex: chez Mme de Lambert, le mardi ce sont les artistes, le mercredi les gens du monde. La Franc-maçonnerie est née officiellement e 1717, même si elle existait bien avant. Son rôle est difficile à établir mais certain compte tenu du nombre d’artistes et philosophes qui sont maçons. La devis liberté - égalité - fraternité est maçonnique. Elle propose un compagnonnage spéculatif demandant aux initiés de circuler d’une langue à l’autre. 1.3 une langue commune : le français. Langue et style dominant en Europe. Paris est la Mecque du cosmopolistisme vécu comme style de vie et style à la mode. Vers 1790, ce style va être remplacé par le concept de Patriotisme. Émergence des écoles nationales qui va déboucher sur le nationalisme. II) Les Influences 2.1 les artistes s’ouvrent aux influences étrangères. Le modèle socio-politique est le modèle anglais : tolérance, liberté (Voltaire, Montesquieu), Physique de Newton, Shakespeare, clubs, thé, parc à l’anglaise, plutôt que jardin à la française. Beethoven est en admiration de vant Bonaparte et Shakespeare. L’influence de Mozart sur Beethoven première période, classique, par des emprunts de formules toutes faites deuxième période, romantique, Bt s’inspire du concerto Mozartien. En Allemagne, l’artiste le plus influent est Goethe. Domination écrasante de la musique italienne, en particulier de l’opéra italien sur les styles européens. le fameux voyage en Italie. Mozart et Burney sont navrés du niveau musical en France. Gluck va chercher à plaire, à écrire ce qui est à la mode. Mozart va chercher des commandes poussées et la reconnaissance. IL va toujours être à la recherche de l’argent et la gloire. Son exigence professionnelle est énorme. il n’acceptera aucun compromis. Mozart va avoir des maîtres, les meilleurs : Johann Schobert à Paris (1764) qu’il découvre à Paris. Ses sonates influencent profondément Mozart. Il va aussi être influencé par Jean Chrétien Bach. Il va le rencontrer à Londres. Mozart n’a eu que très peu d’amis et mourra avec énormément d’ennemis. Il a une Education autodidacte Européenne. Ecoute d’une Sonate de Schobert (sonates Op.14) En arrivant à Paris, Mozart va prendre pour modèle une pièce de JJ Rousseau, « le devin du village » il va s’en inspirer pour écrire l’opéra « Bastien et Bastienne ». Rousseau : lettre sur la musique française. citation III) Les Voyages Du voyage en général. Culture de la mobilité, qui prend forme dans les récits de voyages, les descriptions. ce sont souvent des voyages imaginaires. la narration des voyages réels va inspirer des récits imaginaires. 3.1 L’orientalisme. On est pratiquement jamais aller en orient. seuls les commerçants s’y rendent. L’orient est représenté de façon fantaisiste et représente un grand fantasme. Au début du XXème siècle, l’africanisme va compenser l’orientalisme dans certains arts (peinture, arts plastiques.)… En musique savante, l’Afrique est peu inspirante. L’orient est donc un grand fantasme. Il faut savoir que notre musique vient de la musique Juive, de la Grèce, donc proche de l’Orient. L’ornementation médiévale et renaissante est redevable à la musique Juive, Arabe et aux arts persans. Venise était une carrefour de rapports commerciaux. Le XVIII va continuer d’être fasciné par le levant. traduction de 150 ouvrages turcs. 1797 : parution de la bibliothèque orientale. Rameau écrit en 1735 les Indes Galantes. Cabinets de curiosité où l’on entrepose le fruit des voyages lointains. a ) La turquerie. La turquerie est à la mode. Ex : la marche turc de Mozart. L’enlèvement au Sérail (1782) Mozart s’inspire pour cet opéra des « Pèlerins de la Mecque » de Gluck. ???? trouvait qu’il y avait trop de notes dans cet opéra. ce nombre de notes vient de la musique orientale. derrière l’aspect superficiel de la turquerie et de l’orientalisme cet opéra contient l’esprit des lumières, il véhicule des idées maçonniques, des valeurs comme la république des belles âmes. Ecoute de la Marche Turque : « Les lettres persanes de Montesquieu » « Un pacha faisant peindre sa maîtresse » « Une sultane buvant du café » b) La chinoiserie scènes chinoises chez les peintres musique pentatonique 3.2) Poétiques du voyage Le Voyage littéraire Candide de Voltaire (1759) Paul et Virginie (1787) de Bernardin de Saint Pierre b) La chronique de voyage Jean de Léry : première description ethnographique. Bougainville, explorateur français. Congrégation importante: congrégation des génies qui parcourent le monde. Les Jésuites veulent imposer la loi religieuse. extinction des cultures amérindiennes. Les jésuites ont eu une action évangélisatrice. 3.3 La marine Joseph Verney, 1714 - 1789. Peintre. il représente l’appel de terres lointaines. 3.4 Formation et initiation a) Le Grand Tour Le grand tour était le rituel réservé aux aristocrates qui consistait à faire un tour d’Europe et en particulier aller en Italie où se trouvaient des chef d’oeuvres de l’art musical et de l’art pictural. Goethe va faire son grand tour. Permet de mettre une culture au contact d’une autre. « Voyage Musical dans l’Europe des lumières » Charles Burney. Il s’était donné pour mission d’écrire une histoire de la musique. Il a donc fait un voyage à la rencontre de tous les grands musiciens et artistes de l’époque. ce livre a valeur de témoignage. b) Etudes de cas Les voyages de Christoph Willibald Ritter von Gluck il part sur les routes allemandes dès ses 16 ans car son père ne veut pas entendre parler de musique. Il est Chevalier et apprend en cachette la guimbarde. 1730 : traverse l’Allemagne 1731 : il devient étudiant à Prague à la faculté de philosophie 1735-36 : Etudes musicales à Vienne aidé financièrement par la famille Lobkovitz ? 1736-1745: Voyage en italie où iil apprend le métier de compositeur d’opéra pendant 9 ans 1746: L’autre lumière : Londres où il rencontre Haendel. 1746-1752: tournée d’Europe, pendant ce temps il écrit opéra sur opéra 1752 - 1774 : retour à vienne où il écrit les pèlerins de la Mecque 1774-1779: Paris, La réforme, la querelle (voi 71’) 1779-1787: fin de vie à vienne Les voyages de WA Mozart Wolfgang et sa soeur accompagnés par leurs parents vont sillonner sans relâche l’Europe. lire une bio de Mozart et les différents voyages de mozart. Gros plan sur le voyage à Paris. premier séjour à 8 ans : découverte du jeune prodige, publication de ses premières sonates. Les Mozart sont dégoutés de Paris et rentrent. deuxième séjour à 10 ans : son père vient de mourir, il rencontre Schoberk Troisième séjour; 22 ans 1778, il refuse un poste d’organiste à versaille, sa mère meurt du typhus. il obtient un congé de son patron, l’archevêque Collorello. Ses oeuvres sont jouées au concert spirituel. IV - De la Raison La raison est le fil d’ariane du XVIIIème. Elle a deux visages. Bibliographie : Kintzler Catherine, Jean Philippe Rameau. Splendeur et naufrage de l’esthétique du plaisir à l’âge classique Rosen Charles, Le Style classique Haydn, Mozart, Beethoven Ernest Cassirer : la philosophie des lumières. 1- La raison, un concept divinisé La philosophie est l’emploi de la raison. Siècle des lumières, lumière de la raison. La révolution institue le culte de la raison en lieu et place du Dieu des croyants, des chrétiens, du dieu des gens qui placent le fait de croire, la révélation, avant le fait de déduire, la raison. Il y a une fête de la raison. Une partie de la France voudrait changer d’imaginaire. La raison est représentée par une femme drapée. Le culte de la raison est né à Lyon. Certaines églises sont transformées en temple de la raison. 2- Le cartésianisme Descates, XVIIème siècle. Se reposer sur la certitude des mathématiques. Réaliser une science universelle car le monde n’obéït qu’à quelques lois Pour les trouver, il faut adopter la bonne méthode (discours de la méthode Critique : doute radical, prévention contre soi et les autres Analyse : décomposer, scruter à la loupe Synthèse : recomposer, relier dénombrer: faire des revues exhaustives « conduire par ordre mes pensées en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés … composés » Rameau va appliquer à la musique la méthode de Descartes. Rameau, grand compositeur et théoricien. Descartes représente la révolte contre l’obscurantisme, contre la superstition. Le monde est vu comme une mécanique. L’opéra, miroir de la nature. Rameau Lorsque l’on va à l’opéra, on est fasciné par la prouesse technique, la machinerie, pour les décors. Dans les salons, les femmes savantes ne se laissent courtiser que par des galants capables de les entretenir de mécanique et de géométrie. Ecoute : Zais, Pastorale Héroïque, rameau. commence par une percussion. Rythme, victoire de la raison. Rameau va être à la poursuite d’un principe naturel. Rameau en quête d’un principe naturel Pour rameau, l’accord parfait est dans la nature. Les harmoniques d’un son, le corps sonore. A partir des harmoniques, il va déduire tout le système d’harmonie. 3- Rationalisme vs Sensualisme Le sensualisme : pour comprendre le monde, il faut s’appuyer sur le sensible. on ne peut pas imaginer quoi que ce soit si on ne l’a pas senti auparavant. Courant de pensée mettant les sens, les sensations Rationalisme : position intellectuelle mettant la raison, l’abstraction au centre de toutes les préoccupations. Boileau, Art Poétique “Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire…. Ayez pour la cadence une oreille sévère”. 4- L’art du jardin Toute la nature est un jardin. Le jardin à l’anglaise joue autour d’une sauvagerie. c’est celui que va préférer Jean Jacques Rousseau. Pour les Français, tout doit être taillé clairement. 5- Structure de la phrase classique Comparaison : JS Bach Aria suite °3 Mozart Sonate II (‘50) La parole est à cette époque totalement calibrée. 6- Idéal et Utopie (architecture) Rousseau attaque ce rationalisme et quête de l’idéal et de l’utopie va passer par des réalisations assez impressionnantes. C’est dans l’harmonie, dans la proportion que se trouve le bonheur. La lumière va montrer une faille dans la rationalité car elle apporte des états d’âme. Claude Nicolas Ledoux va inventer la cité idéale. géométrique et révolutionnaire. Arc et senans. La cité était prévue circulaire. on y trouve à la fois des colones antiques (la raison) et (1’09) 7- Recul de la raison Il y a des failles à cette déesse raison, qui sont des attaques qui vont aboutir au XIXème. Les thèses romantiques s’affirment et s’opposent à la raison. C’est l’aire révolutionnaire. Le génie est dans l’invention. tout un système de valeur se met en place. Ecoute Ouverture Coriolan de Beethoven. Héroisme, idéalisme, chaos, suspens. Oeuvr romantique. Ecoute Sonate le Printemps : très classique, très symétrique. 1) La musique de la période classique : questions de terminologie.    1.1) Définition/Approche critique de la terminologie    (BARTOLI/NOIRAY)         Définition/Localisation :         La musique de la période dite ‘Classique’ regroupe les œuvres composées après 1750 dont la dénomination la plus connue est celle de ‘Classicisme Viennois’. Elle est généralement délimitée entre 1750 et 1830.    - 3 compositeurs phares morts tous les 3 à Vienne :    Joseph Haydn (1732-1809) qui symbolise la transition entre le baroque et le classique ; Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) et Ludwig van Beethoven (1770-1829) qui symbolise la transition entre le classique et le romantisme, produiront la majeure partie de leurs œuvres à Vienne.    Cette période est souvent caractérisée de musique simple, prévisible, rationnelle, etc., de musique populaire en somme.    (Ecoute : Sonate n°5 K. 283 en sol M/Mozart/1774, 1er mouvement Allegro ; œuvre composée dans sa jeunesse, cantabile, chantante, mélodique, assez répétitif mais sans pouvoir le repérer clairement. Il y a cependant des contrastes avec des moments d’arrêt, de pause).         1750 = mort de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) et    1827 = mort de Ludwig van Beethoven (1770-1827)    A l’époque de sa mort, J-S Bach n’était pas forcément connu ni apprécié, en revanche son fils, Carl Philippe Emmanuel Bach était, quant à lui, plutôt connu.         La période dite ‘Classique’ est une période intermédiaire entre le BAROQUE (1600-1750) et le ROMANTISME(1830-1900).    C’est une période ‘restreinte’ liée à un contexte bien particulier :    - Diffusion et développement de la musique instrumentale.    Il y a des genres qui viennent du baroque et qui subissent donc une évolution comme la sonate pour piano seul, la symphonie, le concerto. Il y a aussi des genres nouveaux qui apparaissent comme le quatuor à cordes et les musiques de chambre. Ces deux derniers n’existaient pas avant 1760.    Le quatuor à cordes est composé de quatre parties égales pour chaque instrument, ce qui signifie que chacun d’eux peut conduire la mélodie. L’instrumentation est la suivante : 2 violons, un alto et un violoncelle. C’est le genre Classique par excellence car il ne contient pas de basse continue (ou continuo). Beethoven va libérer le violoncelle en lui permettant de conduire la pièce.    - Construction de la notion de « Classicisme Viennois » et de l’idéologie du « génie ».     On a tendance à oublier les contemporains des viennes comme Pleyel, Clementi, Paisiello, Grétry, Méhul, Gluck(en somme, le ‘reste’ des non classiques).    Le musicologue et sociologue allemand Adorno pose la question : « Qu’est-ce qu’on fait du reste des non classiques ? »    En somme, au XIXe, on se choisit des idoles.         Approche critique de la terminologie :         Le terme de « musique Classique », utilisé pour désigner la tranche d’histoire de la musique (1750-1830) qui suit le Baroque et précède le Romantisme, est très discuté.         a) Expression ambiguë sur le plan stylistique :    C’est une période de continuité de superpositions stylistiques et non simplement de rupture.    => Texte de Bartoli p.9-17 <=    b) Expression ambiguë sur le plan chronologique et historique :    Quelques repères/XVIIe                      Le terme de ‘Classicisme’ est surtout employé en littérature, peinture ou en architecture (Beaux-arts).    Pour l’histoire de l’art, il correspond au mouvement littéraire et artistique de la deuxième moitié du XVIIe en France (culminant autour des années 1660-1680/Règne de Louis XIV [1638-1715]). Musicalement, cette période correspondrait au Baroque.    Le Classicisme littéraire peut être représenté par Boileau, Molière, Madame de La Fayette, etc.    Du côté de la peinture, ce serait plus par Raphaël (1483-1520, à Rome). Elle tend vers un idéal de perfection et de beauté. Ils veulent symboliser le triomphe de la raison sur le désordre des passions, mais également séduire les sens. Ils possèdent des règles strictes et précises en matière de représentations de la nature.    - Nicolas Poussin (1594-1665) « La fuite en Egypte ». Les lignes sont droites, le tableau est très organisé.    - Orangerie du château de Versailles, XVIIe = art classique.    - Jean Antoine Watteau, 1717. On remarque le flou, les lignes moins précises : l’organisation est moins lisible. L’art classique français est terminé.         En histoire de l’art, on emploie le terme de néoclassicisme pour désigner un second retour aux modèles antiques fondés en partie sur l’imitation des œuvres de XVIIe (1750-1830).    Sous l’influence de Johann Joachim Winckelmann (1717-1768), un archéologue, antiquaire, historien de l’art allemand, en 1755, une réflexion sur l’imitation des œuvres grecques dans la peinture et la sculpture est amorcée :     « Noble simplicité et calme grandeur ».         - Jacques-Louis David (1748-1825), 1785 « Le serment des Horaces ».    En musique, dans la seconde partie du XVIIIe, on revient au classique très structuré. On parle alors de période dite   « Classique ».         c) Une expression « caricaturée »    C’est un jugement de valeurs hérités du regard que les Romantiques porteront sur le XVIIIe siècle. Le classique sera le ‘repoussoir’ des Romantiques.    - Musique simple, prévisible, austère, rigide… (Qui ne s’écarte pas de la tradition, des usages établis, qui ne surprend pas, qui fait autorité…).     - Le terme de musique classique possède toujours un sens commun très fort : il représente pour le public l’intégralité de la musique occidentale savante sans distinction d’époques et de styles.    Ecoute : Musique universelle : Mozart l’Egyptien (2001), arrangeur : Ahmed Al Maghreby. Ils ont transposé les grands œuvres de Mozart dans un orientalisme, pas toujours de bon goût. Il y a eu deux tentatives.    Effectivement, elle est conventionnelle, met en avant la question de la forme, etc., et elle devient donc le modèle quasi-universel.          SYNTHESE :    Le terme de « classique » est donc employé faute de mieux (par défaut).    Ce qui fonde cette période est d’une part le fait qu’elle soit une période de transition (superpositions stylistiques) et d’autre part qu’elle stabilise les genres et les formes de l’époque baroque. Il y a une période de 1720 à 1770, où il va y avoir des choses nouvelles, anciennes, revisitées… C’est donc la transition jusqu’au Romantisme, qui se fera par une stabilisation.    Genres : sonate pour piano, symphonie, quatuor à cordes, concerto pour piano, opéra.    Formes : forme-sonate.    Distinction GENRE/ FORME ?    Forme : manière dont elle est construite, structurée : la structuration.    Genre : c’est la destination, la formation instrumentale.    La sonate est employée pour parler du genre mais aussi de la forme.    En tant que genre, c’est une pièce pour effectif réduit qui met au premier plan l’interprète. En tant que forme, la sonate est une structure.         Document : sonate n°5 K 283 en Sol Majeur, de Mozart.    Sonate composée en 1774. Mozart arrive à Vienne en 1781. Cette sonate fait partie d’un groupe de sonates. Il composa 18 sonates pour piano. La diminution du nombre de compositions montre l’implication du compositeur.    Forme sonate : exposition, développement, réexposition.         Parcours structurel – 1er mouvement « Allegro ».    - Exposition : Thème 1, SOLMJ, pont modulant, Thème 2 REMJ, phrases transitoires et cadentielles.    - Développement : Nouveau thème, transition, retour vers la stabilité tonale de la réexposition. Modulation, ici développement court.    - Réexposition : Thème 1 légèrement varié SOLMJ, pont modulant, Thème 2 SOLMJ, phrases transitoires et cadentielles.         Quelle est la fonction d’un thème ? C’est un repère qui revient régulièrement et qui sculpte la perception.    Qu’est-ce qu’un pont modulant ? C’est ce qui amène une autre zone, une nouvelle zone tonale qui est en général le V degré.          La forme-sonate : modèle du style dit « classique ». C’est la forme (structure) la plus répandue. L’expression de « forme-sonate » n’apparaît que vers 1840, elle a été théorisée par Carl Czerny (1791-1857).    L’allegro de forme-sonate (1er et dernier mouvement) / modèle d’école         Exposition                       ://:       Développement                                                           Réexposition                ://:    Th1, Pont Mod., Th2        ://:       en général sur le thème 1                                         Th1, Pont Mod., Th2    ://:    I        ->          V                         Modulations (tons voisins, cycle des quintes).                       I        ->             I         Forme binaire à trois phrases :    C’est Beethoven qui renoncera progressivement à la double barre de reprise pour penser la continuité de cette structure. Jamais Beethoven ne contredira ce plan.    A partir de la sonate pour piano n°23 op 57 « Appassionata » / 1804-1806    Vidéo de Boucourechliev (1925-1997). Il a fait parti des gens qui ont créé la conception de l’œuvre ouverte. C’est l’idée que l’on n’écrit plus la partition avec des signes conventionnels mais des signes cabalistiques qui laissent plus de place à l’imagination de l’interprète.         Style de la période « dite » classique : Equilibre entre raison et sentiment, forme et contenu.         Pour Charles Rosen : « Le style classique est une dialectique entre la forme et le drame », tiré de « Le Style Classique ».     Dialectique : l’idée que de deux idées contraires on va créer une nouvelle idée. Rosen veut dire que l’unité vient de l’équilibre mais aussi de l’opposition entre la forme et le drame. On est pris par un processus qui est une tension et qui va vers une résolution.                Ecoute : Sonate pour piano n°59, Hob. XVI/49 (1789-1790) de Joseph Haydn (1732-1809). Elle fait partie des 5 dernières sonates de Haydn, elle est en Mi b Majeur. Pendant des années, Haydn a été un serviteur. En 90/92, le prince meurt, Haydn est libre mais attaché à la famille. En 92, il part à Londres. On voit dans ces pièces qu’il est plus libre, romantique (?). Ier mouvement Allegro.    Ici, il n’y a qu’un seul thème : monothématique, contrairement à Mozart et Beethoven qui sont bithématiques. La pensée de Haydn est très contrapuntique. La forme de référence de Haydn est la fugue. La fugue repose sur un thème appelé un sujet. Haydn a une pensée plus baroque, plus ancienne, mais dans un esprit moderne. Il est rapproché à cette écriture horizontale. La monothématique est une forme très aboutie, elle est beaucoup plus ample et prépare Beethoven. Ici, on a la genèse de la 5e symphonie de Beethoven, sa symphonie la plus célèbre. Le drame se situe dans les silences. Ces silences sont des éléments préromantiques. Ils permettent de créer une tension, donnent un sentiment d’attente. Dans cette forme, on retrouve donc le jeu de forme/drame.         1.2) Evolution de la terminologie.         Au cours de la seconde moitié du XVIIIe, le terme est associé à l’idée usuelle qu’un auteur classique est celui qui fait autorité.     L’évolution vers un sens spécifiquement musical commence avec l’association systématique des noms de Mozart,Haydn et Beethoven.         - 1792. Le comte Waldstein écrit à Beethoven « Par un travail absolu, recevez l’esprit de Mozart et de Haydn ».    Ce conseil est donné par le protecteur de Beethoven à Bonn en 1792, juste avant qu’il ne parte s’installer à Vienne, un an après la mort de Mozart. On commence à créer une tradition, une filiation entre les compositeurs.         - 1798. Franz Xaver Niemetschek (1766-1849, Vienne) : critique et pédagogue tchèque.    Après la mort de Mozart, il se chargea de l’éducation de son second fils. Il rédige la première monographie indépendante (et dédiée à Haydn) sur Mozart en 1798. C’est donc le premier biographe de Mozart, 1798.    Il « parle » de « la beauté classique de ses œuvres ».    Une biographie : écrire la vie de quelqu’un. Quand on réécrit le passé, on peut faire ce que l’on veut : présenter la personne positivement ou négativement.    Une hagiographie : quand on écrit la vie de quelqu’un mais qu’on ne retient que les meilleurs aspects de sa vie, on transforme la réalité.    Une monographie : c’est un livre, qui n’est pas forcément une biographie.         - 1802. Apparaît sous la plume de Charles Burney ((1726-1814), compositeur, musicologue et organiste anglais qui avait fréquenté Haydn à Londres) la notion d’école viennoise représentée pour lui par les noms de « Haydn, Mozart et Vanhal ». Vanhal est un compositeur tchèque intéressant mais qui n’a pas été retenu.         - En 1810. E.T.A. Hoffmann ((1776-1822), écrivain romantique allemand qui compose un opéra Ondine) considérera Haydn et Mozart comme des musiciens romantiques et verra en eux les prototypes des créateurs modernes.    Par ex : Lecture de passage de Journal du peintre Delacroix (1798-1863) qui pratiquait le violon en amateur.    Construction du mythe mozartien : perfection de ses œuvres, universalité. (Delacroix avait en horreur la musique de Beethoven).         1827/1830 :         - 1827. C’est après la mort de Beethoven (1770-1827) que le terme commence à être employé systématiquement en musique par référence notamment à la perfection en matière de composition, à la haute valeur humaine et à l’idéal esthétique qui caractérise l’œuvre de Mozart (1756-1791).         - 1830. Berlioz qualifiera la musique de Gluck, Mozart, Beethoven et Weber pour définir la nouvelle esthétique du « genre instrumental expressif ».         Ecoute : Quatuor à cordes n°3 (mais le premier composé) opus 18 (dans l’orbite Mozartienne, composé entre 1798 et 1800) en Ré Majeur, par Beethoven, composé en 1798. Ier mouvement, Allegro. Beethoven arrive à Vienne en 1792. Pendant 6 ans, il a composé des sonates, des symphonies, mais retarde au maximum le moment de se confronter au genre qu’est le quatuor à cordes, qui ne repose que sur une culture contrapuntique. C’est un genre assez difficile pour les compositeurs. C’est donc un quatuor qui est dans l’optique Mozartienne, côté mélodique, italien, structuré, et ce drame, ces silences, que l’on retrouve chez Haydn.    Le rythme se libère : les syncopes qui viennent de la réappropriation d’un air populaire, le contraste, les nuances entre les masses. Ici, la phrase de Rosen prend tout son sens.         Au XXe, on oublie Haydn, et on écartèle le pauvre Beethoven : pour certains il est classique, pour d’autres il est romantique. On va prendre une convention et on va dire que jusqu’en 1803/1805, il est classique, puis qu’il devient romantique.         « Un style de groupe ».    Haydn (1732-1809), Mozart (1756-1791), Beethoven (1770-1827)    Mozart                                                                Haydn                                                             Beethoven         1784/85 : rencontre attestée de Haydn et Mozart à Vienne.    1783/85 : Mozart dédie 6 quatuors à cordes à Haydn (K. 387, 421, 428, 458, 464, 465 « Les dissonances »).    1785 : adhésion de Haydn à une loge maçonnique à l’imitation de Mozart.    1787 : rencontre furtive entre Mozart-Beethoven à Vienne. On parle de rencontre furtive car on ne sait pas exactement quand ni où ni à quelle occasion ils se sont rencontrés, mais on sait qu’ils se sont croisés.    1790 : Dernière rencontre entre Haydn et Mozart à Vienne, où l’on donne des représentations des Noces de Figaroet Cosi Fan Tutte.    1792/94 : Haydn donne des leçons à Beethoven. Quand Haydn repart pour Londres en 1794, il met Beethoven dans les mains du théoricien et contrapuntiste Albrechtsberger, l’un des plus grands de l’époque.       2) Un territoire européen : cartographie politique.     La Querelle des Bouffons marque le règne de Louis XV, grande querelle de l’opéra, style Français contre style Italien.    Marie-Thérèse d’Autriche, Joseph II et Leopold II sont appelés les ‘despotes éclairés’.       Une Europe une et multiple.    Les lumières constituent la principale contribution de l’Europe à l’Histoire des civilisations mais elles n’auraient pu voir le jour sans l’existence de l’espace européen, à la fois un et multiple.       « Il n’y a plus aujourd’hui de français, d’allemands, d’espagnols, d’anglais même quoiqu’on en dise : il n’y a que des européens ». J-J Rousseau, 1771, Considérations sur le gouvernement de Pologne et sur sa réformation projetée.       « L’Europe est le plus morcelé des continents » disait David Hume (philosophe, économiste, historien écossais, 1711-1776), c’est en cela que réside sa nouvelle unité et c’est pour cela qu’elle a pu engendrer les Lumières.         Carte n°1 : l’Europe vers 1740.    Notion d’Etat-Nation.     Carte n°2 :    En Allemagne, un vrai compositeur est un compositeur d’église.    Ecoute : Suite n°2 pour orchestre BWV 1067 en si mineur, 1721, Cöthen / J-S Bach.    La suite est une forme musicale, une succession de danses instrumentales codées ou libres / Même tonalité, basé sur le contraste. Ici : Ouverture/Rondeau/Sarabande/Bourrée I/Bourrée II/ Polonaise-Double/Menuet/Badinerie.          OUVERTURE :    Forme ternaire (lent – vif – lent) et de rythme binaire 4/4. Influence française, italienne et germanique.    A : Grave, rythme pointé, homophonie, verticalité, ornementation.    B : Allegro, style fugué, solo de flûte, ritournelle (« refrain-couplet »), style concertant. Quelque chose de l’esprit du concerto : soliste contre tutti. Aspect jubilatoire instrumental du concerto. C’est un clin d’œil à l’Italie.    A : Grave.    Avec cette ouverture, il fait une référence à la France. Dans cette forme, il va insérer des techniques baroques, d’où les trois influences retrouvées.         2.1) Un équilibre européen précaire : 1715-1740.         Ecoute : « Te Deum d’Utrecht » HWV 278, 1713    Haendel est installé à Londres de manière définitive depuis un an. Hymne chrétien, titre abrégé de l’expression latine ‘Te Deum Laudamus’ (Dieu, nous te louons). Alternance de chœurs et de parties solistes.    11 mouvements / succession de chœurs et de solistes : 4 voix, 5 voix, 7 voix.     Chœur introductif Adagio/Allegro         2.2) Le despotisme éclairé.         Mouvement politique qui s’étend de 1740 à 1790 et qui établit le pouvoir souverain sur les bases de la raison et dudroit naturel pour le bonheur des sujets. Il appartient à des princes éduqués de conduire leur peuple vers le progrès.     La notion de contrat entre le Prince et ses sujets voit le jour.    - Denis Diderot (1713-1784), « Autorité politique », volume 1 de l’Encyclopédie.    L’Etat doit être réformé en profondeur et reste très centralisé. Lien avec l’absolutisme, régime transitoire mais néanmoins ambiguë.     Les principaux despotes éclairés :    - Frédéric II de Prusse (1712-1786), lien avec Carl Philippe Emmanuel Bach. Ce compositeur, fils de Bach, a inventé le style ‘sensible’. Des styles de transition, ce ne sont plus du Baroque mais pas encore du Classique. Ces gens essayent de trouver une unité en mélangeant l’ancien et le moderne.    - Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780)    - Joseph II d’Autriche (1741-1790), lien avec Mozart.    - Catherine II (1729-1796)    Là, on a un art de commande.    Ecoute : Carl Philippe Emmanuel Bach (1714-1788), Sonate Wurtenbergeoise n°5 en Mib Majeur, 1743.     On a la sensation qu’on ne sait pas où on va, on voit que c’est une forme qui est hybride. Rien n’est complètement abouti, comparé à Haydn, Mozart.     Ecoute : du second mouvement adagio. Un côté plus élégiaque. L’écriture est plus ancienne, mais la respiration élargit la phrase.          III) De nouveaux horizons culturels.    3.1) Le triomphe des Lumières.         Marquis de Condorcet (1743-1794) est un philosophe, un mathématicien et politologue français.    L’esquisse d’un tableau des progrès de l’esprit humain (1795) : Raison – Tolérance – Humanité. Il veut préciser les missions du philosophe. La visée des Lumières était une visée d’universalité. Les missions : répandre la vérité, poursuivre les préjugés et détruire les erreurs populaires.          Le mot Lumières définit métaphoriquement le mouvement culturel et philosophique qui a dominé en Europe et particulièrement en France au XVIIIe.    En anglais, sous le nom d’Enlightenment. Il va un peu plus préromantique.    En allemand, sous le nom d’Aufklärung. Mouvement plus intellectuel, il théorise plus.    En italien, sous le nom d’Illuminismo. Très précoce mais moins intellectuel, beaucoup plus dans une satyre du quotidien.         Dans la plupart des langues européennes, une même métaphore est utilisée pour désigner la culture au XVIIIe : la lumière (symbole franc-maçon de l’opposition entre les Lumières et les Ténèbres, symbole de l’initiation vers la connaissance).    L’esthétique de l’imitation : l’idée, c’est que l’art est là pour imiter la nature, et la fin du XVIIIe est l’apogée de ce mouvement là. Mozart est imprégné de cette opposition Lumières/Ténèbres des franc-maçon. Mozart joue avec ça dans toutes ces pièces : Majeur/mineur.    La Flûte enchantée (1791)    Composée l’année de sa mort, c’est presque un conte pour enfants. Il fonctionne avec plein d’opposition binaire.    Un couple de jeunes amoureux, Tamino et Pamina. C’est l’initiation à la vie de Tamino. On peut le lire à plein de niveau : un conte mais aussi une leçon de vie.    Mozart métaphorise musicalement ce jeu entre ombre et lumière et le prend à contre-pied : symbolique des voix de deux des personnages principaux de l’opéra.     Ecoute : Sarastro : Basse profonde, représente la Sagesse.    Reine de la nuit : Soprano colorature, représente le Mal & les préjugés.          L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers.    Encyclopédie française, éditée de 1751-1772, sous la direction de Diderot et D’Alembert (17 volumes de texte et 11 de planches, environ 160 auteurs).    A l’origine, l’Encyclopédie ne devait être que la traduction en français de la Cyclopœdia d’Ephraïm Chambers(1728).    L’influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands évènements de la fin du XVIIIe :    - la déclaration des droits de l’homme des Etats-Unis d’Amérique, 1776.    - l’apparition de la tolérance religieuse (1781, Joseph II, despote éclairé).    - la destruction de l’ancienne société d’ordre par la Révolution Française, 1789.    - l’abolition du servage (1861).         La question des Lumières était mise, par exemple, au programme de la Société Berlinoise des Lumières donnant lieu à des discussions et de la revue de J.E. Biester, qui comptait parmi ses membres Mendelssohn, Humboldt, s’en fit l’écho (Berlinische Monatsschniff).     Moses Mendelssohn (1729-1786) écrit en 1784, dans « Que signifie éclairer ? »    « Les lumières semblent en revanche se rapporter davantage au théorique à une connaissance rationnelle (partie objective) et à un savoir-faire (partie subjective) permettant une réflexion raisonnable sur les choses de la vie humaine en fonction de leur importance et de leur influence sur la destination de l’homme ».    Emmanuel Kant (1724-1804), décembre 1784, dans « Qu’est-ce que les lumières ? »    Les lumières, c’est la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même responsable.          Les Lumières sont une époque d’aboutissement, de récapitulation, de synthèse – et non d’innovation radicale.    René Descartes (1596 à La Haye en Touraine et mort à Stockholm, le 11 février 1650) est un mathématicien, physicien et philosophe français.    1637 – Discours de la méthode ; en opposition avec la scolastique.    John Locke (Wrington, Somerset, 29 août 1632 – Oates, Essex, 28 octobre 1704) est un philosophe anglais, l’un des premiers er des plus importants penseurs de l’Enlightenment.     1690 – Essai sur l’entendement humain. Représentant de l’empirisme, du pragmatisme : toute connaissance vient de l’expérience.    Les Lumières, c’est aussi un métissage de pleins d’autres influences philosophiques.    Les lumières ne sont pas uniquement une période de mutation mais reposent aussi sur les périodes passées.     Cette période va en fait tenter d’allier la raison et l’expression des sentiments. Conscience de soi très importante, notamment chez Descartes.         L’influence de l’Angleterre sur les lumières françaises et allemandes du XVIIIe est indéniable.         « L’enlèvement au sérail » K.384 (Die Entführung aus dem Serail) est un singspiel en trois actes de Wolfgang Amadeus Mozart, sur un livret en allemand de Johann Gottlieb Stephanie (1741-1800 Vienne) d’après la pièce de Christoph Friederich Bretzner (1780). Il fut créé au  Burgtheater de Vienne le 16 Juillet 1782. C’est l’opéra de Mozart le plus populaire jusqu’à ce qu’il meurt.     Le singspiel est une commande de Joseph II. Il veut qu’il crée un petit opéra populaire de langue Allemande. C’est un opéra politique. Les formes de la culture ont un poids politique important. Elles transmettent des valeurs. L’art a été l’objet de censure et d’idéologie.     Le singspiel émane du drame littéraire, on entend donc des dialogues parlés.    Cet opéra avait 2 grands admirateurs : Goethe et Weber.    C’est un opéra en 3 actes et 22 numéros.         Ici, Mozart parle de la tolérance, de la bienveillance du despote. Ce Pacha symbolise Joseph II.          Ecoute de l’ouverture + Aria de Belmonte :    Ce n’est pas un poème symphonique, ni un morceau symphonique clos sur lui-même, ni une évocation d’une atmosphère orientale ou exotique. Berlioz n’avait que mépris pour cette ouverture.         Ouverture en 3 sections :         - Turquerie (Mib Maj.), Presto :    L’ouverture comporte certains passages (passages brusques du majeur au mineur, thèmes cours et sautillants, flûte piccolo, grosse caisse, cymbales et triangle), mais il s’agit d’une turquerie de convention.    - Partie médiane : andante :    En ut mineur nous fait entendre la première aria que chantera Belmonte dès le lever du rideau.    - Turquerie :    Libération.    C’est une forme d’aria avec reprise.     Blondine a peut-être dans son rôle deux des airs (n°8 & n°12) les plus ravissants de l’opéra, ils évitent pourtant avec soin tout ce qui, dans le livret aurait pu inspirer un véritable caractère. Il y a un emploi très conventionnel de soubrette.    Simplicité technique hormis quelques notes de colorature dans son premier air n°8 (Ecoute).         Paroles de l’air n°8 : Refrain (berceur) / Couplets (traits piquants, fins, voix monte en flèche jusqu’au mi : cime de la voix) / Refrain.    Ensuite, Osmin & Blondine : dialogue parlé.    « Le pacha par-ci, le pacha par-là ! Les femmes ne sont pas des marchandises qu’on offre ! Je suis anglaise, née pour la liberté, et je défie quiconque veut me contraindre ».    « Les jeunes filles ne sont pas des marchandises à vendre ! Je suis une anglaise, née pour la liberté en dépit de quiconque voudrait me contraindre ».    « Je suis une Anglaise née pour la liberté… un cœur né ainsi dans la liberté ne se laisse jamais traiter en esclave et, quand bien même il a perdu sa liberté, il ne conserve encore l’orgueil et se rit de l’univers ».    On n’est plus sur les reprises. Le refrain reste très conventionnel mais les couplets sont plus riches, plus virtuoses, avec un ambitus beaucoup plus grand !         Typologie des voix chez Mozart :    Le soprano héroïque : Constanze, Reine de la nuit.    Second soprano (second rôle, dans l’ombre de l’héroïne) : Suzanne.    Soprano désincarné : Pamina.    Ténor amoureux : Ferrando & Tamino, Pédrillo.    Les valets (baryton le plus souvent mais acquièrent une profondeur) : Leporello, Figaro.    Les descendants du capitan/basse bouffe : Osmin, Almaviva, Don Giovanni.    Les basses nobles : Sarastro, Commandeur.         3.2) Les transformations et mutations des sensibilités et l’évolution des goûts.    Sous l’impulsion des cours européennes, comme d’une clientèle de particuliers enrichis pas la prospérité économique, le marché de l’art, les dépenses de consommation connaissent au XVIIIe un net essor qui stimule à son tour la circulation des modes et des échanges culturels à l’échelle européenne.    - Croissance démographique, l’enrichissement de certaines catégories sociales et l’essor de l’urbanisation ont très largement contribué au progrès de la vie matérielle et à l’essor des consommations.    - Réhabilitation.    François Boucher, La marchande de modes, 1746 ; La Toilette, 1742.    Vidéo : Barry Lyndon (1975), Stanley Kubrick.   Introduction à la musique de la période dite classique   "Que signifie éclairer?" (M. Mendelssohn, 1784) Le mot Lumières définit métaphoriquement le mouvement culturel et philosophique qui a dominé, en Europe et particulièrement en France, au XVIIIe siècle auquel il a donné, par extension, son nom de siècle des Lumières. La diffusion des Lumières a connu quelques décalages : Précocité de l'Angleterre : idée venue du développement précoce du libéralisme et de l'empirisme (fondement empirique de la connaissance). Développement universitaire : dans les états germaniques (villes universitaires). Les pays de l'Europe centrale et orientale (Russie, Pologne et Saint-Empire) ont été, après coup, des terres d'exportation des lumières. L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers est une encyclopédie française, éditée de 1751 à 1772 sous la direction de Diderot et D’Alembert (17 volumes de texte et 11 de planches, environ 160 auteurs). À l’origine, l’Encyclopédie ne devait être que la traduction en français de la Cyclopædia d’Ephraïm Chambers (1728). Les Encyclopédistes sont un groupe intellectuel : ayant favorisé l’avancement de la science et de la pensée laïque en soutenant la tolérance, la rationalité et la largeur d’esprit caractéristiques des Lumières. L’influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands évènements de la fin du XVIIIe siècle : — la déclaration des droits de l'homme des Etats-Unis d'Amérique, 1776 — la destruction de l'ancienne société d'ordres par la Révolution française 1789 — l'apparition de la tolérance religieuse (1781, Joseph II, despote éclairé). — l'abolition du servage (1861 / en Russie grâce aux réformes du "Tsar libérateur" / Alexandre II (1818-1881 assassiné). René Descartes, (1596-1650). est un mathématicien, physicien et philosophe français. 1637 Discours de la méthode. John Locke (1632-1704) était un philosophe anglais, l'un des premiers et des plus importants penseurs de l'Enlightenment (les Lumières anglaises). 1690, Essai sur l'entendement humain Mise en perspective musicale "L'Enlèvement au sérail" K.384 (L'Enlèvement au sérail) est un singspiel en trois actes de Wolfgang Amadeus Mozart, sur un livret en allemand de Johann Gottlieb Stephanie (1741-1800 Vienne) d'après la pièce de Christoph Friederich Bretzner. Il fut créé au Burgtheater de Vienne le 16 juillet 1782. Singspiel : opéra allemand avec chants et dialogues parlés. Projet de Joseph II (1741-1790), souverain moderne et réformiste. L'argument Belmonte (ténor) arrive dans un Orient indéterminé pour sauver sa fiancée Constance (soprano), enlevée par des pirates et détenue à la cour du Bassa (Pacha) Selim (rôle parlé) qui en a fait sa favorite mais la courtise en vain. Le valet de Belmonte, Pedrillo (ténor) et la suivante de Constance, Blondine (soprano), sont également prisonniers. Le sérail est gardé par le féroce Osmin (basse bouffe), épris de Blondine, comme Selim l'est de Constance. Pédrillo va aider son maître et préparer un enlèvement facilité par l'enivrement d'Osmin. Mais le plan échoue et Sélim, découvrant que Belmonte est le fils de son pire ennemi décide de lui rendre Constance et de libérer tout le monde, donnant ainsi une leçon de magnanimité inattendue. "L'Enlèvement au sérail" est une "turquerie". Au 17ème et au 18ème siècles le Proche-Orient attire pour son exotisme mais aussi parce qu'il permet une critique déguisée de la société et des institutions occidentales. Ecoute Ouverture/Air de Brlmonde et Air n°12, Blondine ntroduction à la musique de la période dite classique    Frontispice (gravure placée avant le titre) de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert : On y voit la Vérité rayonnante de lumière : à la droite la raison et la philosophie qui lui arrachent son voile. Peint par Charles Nicolas Cochin (1715-1790), peintre et dessinateur français et gravé par Benôit-Louis Prévost en 1772. Chronologie des opéras de Mozart: 1768 Vienne La Finta Semplice Opéra-bouffe 1768 Vienne Bastien & Bastienne Opérette 1770 Milan Mitridate Re di Ponto Opéra seria 1771 Milan Ascanio in Alba Sérénade théâtrale 1772 Salzbourg Il Sogno di Scipione Sérénade dramatique 1772 Milan Lucio Silla Opéra-seria 1773 Salzbourg Thamos (1ère rédac) Drame Héroïque 1775 Munich La finta giardiniera Opéra-bouffe 1775 Salzbourg Il Re pastore Festa teatrale 1778 Mannheim Semiramis Mélodrame 1779 Salzbourg Thamos Drame Héroïque 1779 Salzbourg Zaïde ou Le Sérail Singspiel (inachevé) 1781 Munich Idoménée, Re di Creta Opera seria 1782 Vienne L’Enlèvement au sérail Singspiel 1786 Vienne Les Noces de Figaro Opéra-bouffe 1787 Prague Don Giovanni Opéra-bouffe 1790 Vienne Cosi fan tutte Opéra-bouffe 1791 Prague La Clemenza di Tito Opéra-seria 1791 Vienne La Flûte Enchantée Singspiel Typologie des voix chez Mozart : Le soprano héroïque Constanze, Reine de la Nuit Second soprano (second rôle, dans l'ombre de l'héroïne) Suzanne Soprano désincarné Pamina Ténor amoureux Ferrando, Tamino Les valets (Barytons le plus souvent/profondeur psychologique) Leporello, Pédrillo, Figaro Les descendants du capitan/basse bouffe Osmin, Almaviva, Don Giovanni Les basses nobles Zarastro, Commandeur Un territoire européen : cartographie politique   POINTS DE REPERES Louis XIV (1638-1715), règne de 1643 à sa mort. Louis XV (1710-1774), règne de 1715-1774, régence jusqu’en 1723. Louis XVI (1754-1793), règne de 1774 à 1791, puis Roi des français de 1791-1792. Marie-Thérèse d’Autriche (1717-1780), règne de 1745-1780. Joseph II (1741-1790,) règne de 1780 à 1790. Leopold II (1740-1792), règne de 1790-1792. —Documents : Carte de l’Europe vers 1740 / L’Empire allemand vers 1770 / L’Europe après le Traité de Vienne en 1815. —Le Saint-empire romain germanique Fondé par le Traité de Verdun (843) transmet à l'un des fils de Louis Le Pieux, Louis le Germanique, les territoires de l'Est. Au début du XVIIIe, l’Allemagne était politiquement divisée en raison du déclin de l'autorité du chef (empereur de la maison des Habsbourg) du SAINT-EMPIRE ROMAIN GERMANIQUE. Cet organisme séculaire avec à sa tête un empereur élu était en pleine décadence. L'empereur était élu par un groupe de 9 électeurs : 3 religieux (archevêques de Trêves, Mayence, Cologne) et 6 laïcs (roi de Bohême, souverains de Saxe, Brandebourg, Palatinat, Bavière et Hanovre). *L’Allemagne, Partie essentielle du Saint-Empire, compte encore 343 divisions territoriales dont 30 états, des principautés, des villes libres impériales, des domaines de chevaliers d’Empire vassaux immédiats de l’Empereur. La rive gauche du Rhin à elle seule compte 117 états minuscules qui subissent fortement l’influence française. *La monarchie autrichienne : énorme Vienne : capitale de la monarchie mais aussi de l’empire (Habsbourg). *Royaume de Prusse : état militaire, (dans l’Allemagne), maison des Hohenzollern. Cependant les ressources industrielles annonçaient déjà l'avance qu'allait prendre l'Allemagne en Europe au siècle suivant. Sur cette toile de fond, deux états, la Monarchie Autrichienne et le Royaume de Prusse allaient s'affronter. 1er Reich (1648-1806) : les empereurs appartiennent à la dynastie des Habsbourg, 2.1 Un équilibre européen précaire : 1715-1740. La Guerre de Succession d'Espagne a opposé de 1701 à 1714 la France et l'Espagne à une coalition européenne. L'enjeu en était le trône d'Espagne et, à travers lui, la domination en Europe. C’est aussi la dernière grande guerre de Louis XIV. —Le 1er novembre 1700 Charles II, roi d'Espagne, meurt sans successeur. Les deux principales familles régnantes d'Europe, celle de France (Bourbons) et celle d'Autriche (Habsbourgs), et toutes deux très apparentées à Charles II, revendiquent alors le trône. —Coalition 1702-1712, La Grande alliance de La Haye : L'Angleterre (qui a été rejointe par l'Écosse en 1707 pour devenir la Grande-Bretagne) et les Provinces-Unies, craignant la nouvelle puissance de la France alliée à l'Espagne, forment en 1702 la Grande Alliance de La Haye, sous l'égide de l'Empereur Léopold Ier, avec le concours du Brandebourg, de l'Autriche, du Piémont et du Portugal. —Les traités d'Utrecht sont deux traités de paix signés en 1713 qui mirent fin à la guerre de Succession d'Espagne. Le premier fut signé à Utrecht le 11 avril entre la France et la Grande-Bretagne, Le second fut signé à Utrecht le 13 juillet entre l'Espagne et la Grande-Bretagne. Audition : Georg Friedrich Haendel (1685-1757) a composé le Te Deum d’Utrecht à cette occasion 2 —Le traité de Rastadt, le 6 mars 1714, met fin à la guerre de succession d'Espagne. Il est signé entre la France et l'Autriche. Conséquences : —Les traités aboutissent à la reconnaissance de deux nouvelles monarchies en Europe : la Prusse et le royaume de Piémont-Sicile qui peuvent jouer un rôle intermédiaire entre les puissances. —Elle marque aussi la fin de la prépondérance française au profit de la puissance maritime montante : l’Angleterre. —L’idée d’une paix perpétuelle se dessine donc en 1715 visant à établir un équilibre solide. A l’idée de monarchie universelle se substitue celle, plus pragmatique, d’Etats plus homogènes et délimités par des frontières qui doivent être fixés par des traités internationaux. Importance de la diplomatie. Emmanuel Kant : Vers la paix perpétuelle, publié en 1795. Toutefois cette notion d’équilibre est constamment remise en cause par des guerres de succession. Les souverains envisagent encore les Etats comme des possessions patrimoniales qu’il est possible d’agrandir ou d’échanger. —Empire Ottoman, déclare la guerre en 1715 à la république de Venise. —1717 : triple alliance entre France, le Royaume-Uni et les Provinces-Unies —1719 : quadruple alliance avec l’Espagne. —La Guerre de succession de la Pologne 2.2—Le despotisme éclairé en Europe : 1740-1790. Pour saisir, le 2.3 (crises européennes), il faut prendre acte d’un régime politique bien particulier, le Despotisme éclairé, adaptation des monarchies au mouvement des Lumières et en rapport avec les enjeux artistiques et culturels de l’époque. Ce mouvement politique qui s’étend de 1740 à 1790, avec de légers décalages selon les états, établit le pouvoir souverain sur les bases de la raison et du droit naturel pour le bonheur des sujets. Il appartient à des princes éduqués et éclairés de conduire leur peuple vers le progrès. Au-delà des proclamations et des intentions philosophiques, les liens avec l’absolutisme apparaissent étroits. Afin de se doter d’instruments de gouvernement efficaces, les despotes éclairés développent la centralisation et la bureaucratie au mépris des corps intermédiaires. C’est bien souvent le modèle français de la monarchie absolue qui est repris dans les réformes Dans toute l’Europe la Prusse, l’Autriche, la Russie apparaissent comme trois champs d’expérience privilégiés du despotisme éclairés (également dans les états scandinaves et les pays méditerranéens). La Prusse de Frédéric II (1712-1786). Formé dès son plus jeune âge à la littérature et à la musique, il écrit en 1737 Considérations sur l’Europe et en 1739 L’Anti-Machiavel. Voltaire ne tarit pas d’éloges à son sujet. Idéal du despotisme éclairé et modèle pour l’Europe dans la seconde partie du XVIIIe siècle. La personnalité de Frédérique II contribue énormément à la diffusion de cette image. Souverain formé aux idées des Lumières, correspondant avec D’Alembert, entretenant une amitié orageuse avec Voltaire, s’entourant d’écrivains et de savants dans son château du Sans-Soucis, il incarne la figure du prince éclairé et mécène du XVIIIe siècle. CPE Bach (1714-1788) sera à son service de 1738 à 1768. —En matière religieuse, Frédérique II fait oeuvre de tolérance et d’ouverture en autorisant la pratique des tous les cultes et en accordant l’égalité civile aux membres de toutes les confessions. L’église luthérienne reste Eglise d’état, le souverain n’en est plus le chef, mais il exerce un contrôle étroit sur ses cadres. Audition : CPE BACH (1714-1788) / Sonate Wurtnbergeoise n°5 en MibMj, adagio en Mib mineur CD 154—Bob van Asperen—1743 L’Autriche de Joseph II (1741-1790) Grand admirateur de Frédéric II, Joseph II accentue les réformes de Marie-Thérèse d’Autiche. 1781 : Edit de tolérance, tolérance religieuse (cf. La Flûte enchantée de W.-A. Mozart). 3 La Russie de Catherine II (1729-1796), règne à la mort de son mari Pierre Le Grand, en 1762, 34 ans de règne. S’entourera des conseils de Denis Diderot (1713-1784). 2.3—Crises et conflits européens : 1740-1789. A partir de 1740, l’équilibre européen est rompu et les crises diplomatiques engendrent des conflits généralisés. a) La Guerre de Succession d'Autriche (1740-1748) La guerre de Succession d'Autriche est un conflit européen né de la Pragmatique Sanction, par laquelle l'empereur Charles VI du Saint-Empire lègue à sa fille Marie-Thérèse d'Autriche les États héréditaires de la Maison des Habsbourg. Cependant cette succession donne l’occasion à de nouvelles puissances ou à des états secondaires de revendiquer des territoires. La Bavière et la Pologne revendiquent leur droit sur la couronne. De leur côté, les rois de Sardaigne et d’Espagne revendiquent des territoires italiens sous la tutelle de l’Empire. Toutefois la menace vient surtout de la Prusse qui constitue la puissance montante en Allemagne du Nord, désireuse de fédérer les princes protestants. La Paix d’Aix-la-Chapelle (1748) En 1748, les différents belligérants aspirent à nouveau à la paix. Le trône impérial reste dans la maison des Habsbourg. Le grand vainqueur est la Prusse, et la pragmatique sanction, origine de la guerre est reconnue. Mais la rivalité entre la Prusse et l’Autriche est toujours présente. Les différents maritimes et coloniaux entre la France et l’Angleterre sont apparus au grand jour et n’ont pas trouvé de solution. b) La Guerre de Sept Ans (1756-1763) La guerre de Sept ans est le second conflit majeur qui marque le XVIIIe siècle mais les enjeux se sont déplacés. Les questions coloniales et maritimes d’une part, et la question des agrandissements territoriaux d’autre part, passent au premier plan, évinçant les questions dynastiques. A l’issue de la paix d’Aix-la-chapelle, l’Europe se partage en deux systèmes d’alliance opposées qui reflètent le traditionnel affrontement entre les Maisons des Bourbons et des Habsbourg : France / Prusse — Angleterre / Autriche Renversement des alliances dès 1755 : rapprochement France et Autriche qui s’enrichit du soutien de la Russie. France / Autriche/ Russie — Angleterre / Prusse Elle marque, en revanche, un triomphe pour l’Angleterre qui a montré sa puissance maritime et a agrandi son empire colonial (un des facteurs de l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique). Elle a montré la puissance militaire de la Prusse qui devient l’ennemi principal de la Maison des Habsbourg. 2.4—Un nouvel ordre européen : (1789-1815). a) Le temps des révolutions (1789-1799) Les dernières décennies du XVIIIe siècle se caractérisent par la récurrence dans plusieurs états européens et sur le continent américain de troubles et de révolutions. La révolution américaine qui connaît un retentissement immense dans toute l’Europe, par voie de presse comme par l’intermédiaire de ceux qui ont combattu aux côtés des insurgés a déjà contribué à politiser les esprits. Il est impossible de comprendre la Révolution française et sa portée en dehors de ce contexte plus général. L’historiographie récente s’est efforcée d’interroger l’influence des révolutions française et américaine sur les expériences politiques et démocratiques tentées dans plusieurs états européens à la charnière du XVIIIe siècle et du XIXe siècle. Cette relecture de l’ère des révolutions a permis de relativiser les notions de modèle américain ou d’exception française pour privilégier une interaction des expériences révolutionnaires. 1763-1775 : La naissance des Etats-Unis d’Amérique. La révolte des 13 colonies 1775-1783 : Guerre d’indépendance contre l’Angleterre / Proclamation de l’indépendance des treize colonies d’Amérique du Nord. 1789 : Premier président des Etats-Unis Georges Washington. Mouvements révolutionnaires en Allemagne (volonté de rattachement à la France et non plus à l’empire des Habsbourg) : 1792, Mayence, principauté ecclésiastique. La révolution genevoise (1781-1792) : révolte de la bourgeoisie de Genève pour abolir les corvées et promouvoir une ouverture démocratique. La révolution batave (1783-1795) : chute de l’ancien régime dans le nord des Pays-Bas. La grande rébellion en Irlande (1798) Les révolutions d’Italie (1794-1799) 4 b) Le grand empire (1799-1815) En guerre depuis le 20 avril 1792, la France révolutionnaire doit affronter une première coalition européenne après l’abolition de la royauté et l’exécution de Louis XVI. Le Directoire mène ensuite une guerre expansionniste conduisant à des annexions et à la création de « républiques soeurs » en Hollande, en Suisse, et en Italie. De la Grande Nation, Napoléon fait un vaste empire européen sous la domination française. —Campagne d’Egypte : vise à affaiblir l’Angleterre pour lui couper la route vers Les Indes —Conquête de l’Europe : coalition contre la France (Angleterre, Autriche, Prusse, Empire russe, Portugal, royaume de Naples, l’Empire Ottoman, le Pape). —1802 : paix précaire. —Montée des résistances (dès 1810) et revers militaires (Campagne de Russie, 1812), Campagne d’Allemagne (1813). c) Le Congrès de Vienne (1814-1815) La France a non seulement perdu les territoires conquis depuis 1792 et la plupart de ses colonies mais il a été convenu de décider du sort des territoires récupérés lors d’un congrès européen. Le congrès de Vienne réuni de septembre 1814 à juin 1815, rassemble tous les pays coalisés qui se partagent les bénéfices obtenus des victoires contre la France. Toute en imposant un nouvel ordre européen et en fixant les frontières pour un siècle, le congrès de Vienne a largement bafoué les aspirations nationales qui s’étaient éveillées pendant l’occupation napoléonienne : —Pologne sacrifiée partagée entre la Russie, La Prusse et l’Autriche. Seule la ville libre de Cracovie devient une cité-république indépendante. —Les belges sont soumis à la domination du roi de Hollande. —Les norvégiens aux suédois. —L’Italie est divisée en 9 états sous domination autrichienne. —L’Allemagne compte 39 états soit sous domination prussienne, soit sous domination autrichienne. Le Traité de la Sainte-Alliance (1815) signé entre la Russie, l’Autriche et la Prusse prolonge l’oeuvre du Congrès de Vienne pour garantir la Paix en Europe en engageant les grandes puissances à rester solidaires en matière de politique étrangère et en prévoyant la tenue régulière de sommets. Après l’Angleterre en 1815, la France rejoint la Sainte-Alliance en 1818. Sous l’impulsion de Metternich et de son affirmation à un « droit d’intervention » si la situation intérieure d’un Etat menace la paix de ses voisins, les alliés s’accordent pour combattre dans toute l’Europe les principes révolutionnaires et les aspirations nationales (Espagne, Italie, Pologne, etc…). es principaux genres et formes de la période classique (compléments de cours).   GENRE Plusieurs caractéristiques participent à la définition d'un genre: Sa destination (quatuor à cordes, symphonie), le texte (oratorio sacré ou profane), la fonction (prélude, danse, sérénade), le lieu d'exécution (sonate d'église et sonate de chambre) FORME: Les formes musicales sont des modèles abstraits de l'oeuvre musicale et correspondent à sa structure. A) LES PRINCIPAUX GENRES L'époque classique aspire à une musique internationale, langue universelle de l'humanité: d'où la primauté accordée peu à peu à la musique instrumentale. Si la musique religieuse est toujours très représentée, si l'opéra continue à rencontrer un succès considérable, la période classique voit naître plusieurs genres instrumentaux importants : sonate pour clavier, symphonie, quatuors à cordes (voir également le concerto et les diverses formes de musique de chambre). LA SONATE POUR CLAVIER L'expansion de la sonate pour clavier est due en partie à l'expression d'un nouvel esprit. On recherche l'expression dans la ligne mélodique et l'accompagnement devient secondaire. Rejet de la polyphonie baroque à laquelle succède tu type d'écriture dans lequel domine la voix supérieure. L'harmonie devient également plus simple (disparition progressive de la basse continue effective vers 1770-1780). Nouveau style : rendre intelligible la musique, simplicité, clarté… Ce nouveau style s'accompagne d'un changement d'instrument : adoption du pianoforte (généralisé vers 1800). Avec lui, un nouveau mode d'expression qui permet davantage de contraste. Sonate classique Pour un ou 2 instruments, 3 ou 4 mouvements. 1er Mt: rapide et dramatique parfois précédé d'une introduction lente. Forme-sonate. 2e Mt:: lent et lyrique, forme sonate, forme ternaire ou binaire, thème et variations. 3e Mt:: menuet avec trio ou scherzo avec trio. Absent lorsque l'oeuvre ne comprend que 3 Mts. 4e Mt:: Finale rapide, forme sonate, rondo ou rondo-sonate. LA SYMPHONIE Dans sa forme classique, la symphonie est une oeuvre orchestrale en 3 ou 4 mouvements qu'adopte une structure analogue à celle de la sonate (cf. ci-dessus). L'ouverture napolitaine d'opéra (sinfonia), en perdant dans la première moitié du XVIIIe siècle sa fonction d'ouverture, forme l'origine essentielle de la symphonie. Dès 1730, principaux centres: Italie du Nord: Sammartini (1700-1775). École de Mannheim: Joseph Stamitz (1717-1757). École de Vienne: Monn (1717-1750) et Wagenseil (1715-1757). Paris: Gossec (1734-1829). cf. pour plus d'info, Guide Illustré, p. 415.. Orchestre classique: en général une 30aine de musiciens: quatuor à cordes + contrebasse, 2 hautbois et ou 2 flûtes, 2 cors, 1 ou 2 bassons. (élargissement avec Beethoven). LE QUATUOR A CORDES La musique de chambre est une musique de solistes qui se distingue, à l'époque classique, de la musique de concerts publiques qui fait appel à l'orchestre et quelques fois aux choeurs. La musique de chambre est une musique intimiste qui fait appel aux connaisseurs et à un petit cercle d'initiés. Énormément de variantes : trio avec clavier, quatuor avec clavier, trio à cordes, quintettes à cordes (Boccherini). Le genre le plus célèbre de cette musique de chambre étant le quatuor à cordes. Le quatuor (issu de la sonate en trio) tel qu'il se développe à partir de 1760 est un ouvrage à quatre parties réelles sans basse continue pour quatre instruments à cordes solistes de la même famille traitant ces instruments avec la même dignité adoptant le principe du travail thématique et la forme-sonate. * — Dans ce sens, le quatuor à cordes est le genre classique par excellence parce qu'il n'arrive à maturité que vers 1780 et qu'il se distingue complètement de toute utilisation de la basse continue. * — Timbre : favorise l'expérimentation . On parle pour le quatuor à cordes de laboratoire. Les quatre instruments, à la fois individualisés (leur timbre, leur registre...) et complémentaires, forment une pâte instrumentale monochrome génératrice d'unité comme d'oppositions et de conflits : 2 "Alors que le piano — comme d'ailleurs l'orchestre — offrent une pâte sonore riche et bouillonnante dans laquelle on peut tailler des figures et des formes, on se trouve face aux quatuors dans la nudité : celle du son, de quatre lignes pures et frêles, et celle... de soi-même" (Boucourechliev, 1988, p. 64). * — Contrepoint : Mais l'intégration du contrepoint comme facteur de spatialisation de la matière musicale demeure indiscutablement une des spécificités temporelles des quatuors qui appelle non la simple superposition de lignes mais celle, plus rugueuse, d'identités différentes voire divergentes. B) LES PRINCIPALES FORMES CLASSIQUES FORMES BINAIRES Elles peuvent paraître plus proches des diverses formes sonates et elles sont considérées comme leur ancêtre immédiat. la forme binaire est effectivement le schéma de base du mouvement de danse individuelle de la suite baroque. Au début du XVIIIe siècle, on distingue 3 modèle binaires fondamentaux qui finiront par s'interpénétrer. Forme à "trois" phrases ou forme menuet soit  A ://:BA A I degré , Cadence sur le I ou Ve B Ve degré, Cadence sur le V, le VIe mineur ou tonalité voisine A I degré Forme à "deux phrases" AB ://: AB AB ://: BA I-V ://:V-I   Forme aria (ou forme mouvement lent ou ouverture) C'est un schéma binaire à deux phrases dont aucune ne fait l'objet de reprise. Les deux phrases sont parallèles sur le plan thématique et différentes sur le plan harmonique mais le schéma harmonique n'est pas le même que celui de la forme binaire simple. La 1ère phrase comporte une demi-cadence sur le Ve degré ; la seconde débute à nouveau sur le 1er degré et s'achève sur le Ie degré. C'est la forme presque invariable des parties extrêmes de l'aria d'opéra da capo jusqu'aux oeuvres de la maturité de Mozart. C'est la principale forme d'ouverture d'opéra, ou celle des mouvements lents. FORMES TERNAIRES ABA : similitude structurelle de la 1ère et de la 3ème partie (quelque fois ornementation). La 3ème partie doit donc s'achever à la tonique. Les sections externes sont presque toujours plus longues que la section médiane (ou TRIO). Ces deux sections constituent le cadre de la structure. Alors que la section médiane joue un rôle subsidiaire: souvent plus expressive que les autres sections, elle contraste avec elles, changement de mode, réduction de la puissance ou de la stabilité. Orchestre réduit à une basse continue par ex. Elle peut se formaliser de la façon suivante :  Exposition / Contraste / Réexposition Aria da capo, Menuet avec trio (progressivement subiront l'influence de la forme sonate au cours du XVIIIe siècle particulièrement dans les quatuors et les trio avec piano de Haydn). Le rondo est une extension de la forme ternaire. Rondo sonate: mixte entre les deux. Résumé des principales formes Forme menuet A B A ou A1 (trois phrases) I ------- V V---------------------------------I (ou tonalité voisine) Forme binaire simple A-----B A------B B------A I-------V V--------I Forme mouvement Lent A1 A2 I--------V I---------I 3   2,3 — LA FORME_SONATE Le véhicule du style nouveau fut une facture appelée sonate. Par cette affirmation, Charles Rosen (Formes Sonate) généralise la portée esthétique de cette forme et en arrive même à "parler" de STYLE SONATE. L'expression de forme sonate n'apparaît que vers 1840 mais le principe de forme que l'expression désigne est lui bien antérieur ; il est indissolublement lié au style classique. La forme sonate repose sur deux principes analogues liés dialectiquement : le drame et la symétrie. A ce sujet lire Le Style Classique de Rosen mais également Formes Sonate du même auteur. Par la force de la convention et l'habitude auditive, nous n'avons retenu que la forme de l'allegro de forme sonate premier mouvement mais Rosen se bat également contre diverses idées reçues : il existe d'autres formes sonates et la forme sonate ne s'est pas imposée toute faite mais qu'elle résulte d'une constitution progressive. Cf. les sonates pour clavecin de Scarlatti et celle de C.P.E. Bach. A ce sujet lire La Musique classique. Époque de Mozart et de Beethoven, Giorgio Pestelli, chapitre 3. La FORME SONATE : représente le symbole de l'esthétique classique. Elle est effectivement la forme la plus répandue à l'époque classique (deuxième moitié) et romantique. Elle a occulté tous les autres types de genres et de formes : aria, concerto, fugue … — Fonction sociale importante : concerts publics de musique instrumentale et développement de l'édition musicale (musique instrumentale imprimée). — Esthétique de clarté, de simplicité, forme clairement définie que tout le monde peut suivre. Procédés d'intensification et de dramatisation (remplace livret, opéra)… — Musique écrite : à l'opposé de l'esthétique précédente de l'ornement… (cela a été important pour la pédagogie, perte de la spontanéité). — Terminologie : de façon bien plus intéressante c'est un terme ambigu. Ce terme désigne à la fois un genre, un style, une texture et une forme. Genre : composition instrumentale pour un instrument ou un petit ensemble d'instruments (2 ou 3) Style : guide toute l'esthétique classique, simplification, clarté, drame … Texture : alternance tension/détente (attente, dénouement comme le drame du début du XVIIIe siècle), prévisibilité, temporalité orientée. Forme : Comme toutes les classifications formelles, le terme de forme-sonate est né beaucoup plus tard que l'objet qu'il entend désigné : au XIXe siècle avec les recherches de musicologues allemands (Czerny et Marx vers 1840). A l'origine, le terme "sonate" signifiant "joué" par opposition à "chanter". Il n'acquit que peu à peu une définition spécifique. En tout état de cause, la sonate n'est pas une forme définie comme le menuet, l'aria da capo ou l'ouverture à la française. Comme la fugue, c'est une manière d'écrire, un sens des proportions et de la direction, une facture plutôt qu'un schéma. La structure de la forme sonate fut définie par Czerny (également Henrich-Christian KOCH, Adolf Bernart Marx) en 3 parties : Exposition, Développement et Réexposition. Chaque section est définie et étudiée par la présence d'une cohérence mélodique (présence de 2 thèmes contrastés). Le développement, zone modulatoire, est également étudié par rapport au critère thématique : c'est souvent le lieu de développement du 1er thème. Critique du modèle d'école Le point faible de cette définition n'est pas seulement le côté plat mais c'est également son côté recette. Elle nous fait imaginer que la création consiste en une mise en ordre d'un schéma préformé : un schéma qui est, en fait, une habitude de pratique et une langue musicale. Elle admet bien l'hérésie de nombreuses sonates mais l'attribue à des licences prises par les compositeurs impliquant par là que les sonates ont à se conformer à une quelconque orthodoxie. De ce fait les sonates écrites pendant le XVIIIe siècle, qui ne répondent pas à ce plan, sont écartées. D'ailleurs il est bon de remarquer que seules les sonates de Beethoven y sont plus proches, celles de Mozart comportent souvent bien plus qu'un seul thème, et celles de Haydn bouleversent souvent les habitudes thématiques. Elle imagine la forme (et la musique) comme une construction abstraite et non comme un processus dynamique, un déroulement dans le temps. Remaniement D'où progressivement une autre définition de la forme sonate (musicologie anglo-saxonne, Rosen) admettant la priorité de la structure harmonique sur la structure mélodique de la pièce. D'où un raisonnement par geste modulatoire : quitter la tonique (tension, dramatisation) et retourner à la tonique (avec plus ou moins d'attente). OPPOSITION (exposition) / INTENSIFICATION (développement) / RÉSOLUTION (réexposition)

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