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Montaigne.docx

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Contributor: gh0st
Category: Religion and Philosophy
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Montaigne (1533 – 1592) Ou le goût de la vérité : Sans doute le plus exemplaire des philosophes. Les essais = œuvre la + rigoureusement pensée. Il n’a pas de doctrine. Il se fonde sur le scepticisme. L’érudition en est une condition naturelle : il faut avoir lu tous les livres pour arriver à suspendre son jugement, après avoir fait le tour de toutes les opinions. Rien n’est définitif : tout jugement peut se reprendre à tout instant. Avant Descartes, Montaigne a mis en œuvre le doute systématique. Il a donné dans l’entreprise des Essais toute son envergure au pyrrhonisme antique. Peu de philosophes manifestent un pareil attachement à la vérité. Elle est ici façon de penser plutôt qu’objet de pensée. Ce que l’on peut appeler l’empirisme de Montaigne n’est pas un position doctrinale concernant le sensible, mais un art de vivre et de penser qui ne sépare pas l’âme et le corps, qui perçoit, avec une acuité sans égale, le caractère vivant de l’intelligence et de la vérité, c’est-à-dire leur présence. Pour lire Montaigne, on devra à chaque instant unir la vigilance à l’égard du concept, la précision à déterminer les idées, et le plaisir de réserver son propre jugement. Nul ne peut sortir de la représentation. En croyant parler de choses ou les connaître, c’est sans le savoir de nous que nous parlons. Ce subjectivisme est donc socratique : se connaître soi-même, c’est critiquer l’illusion d’objectivité. Lorsqu’il recense à peu près toutes les idées et tout le savoir de son temps, c’est bien lui que peint Montaigne, car il ne prétend pas examiner ces représentations hors de sa subjectivité. L’exercice de la subjectivité est l’exercice même du jugement. Les essais sont le contraire des confessions, car il s’agit d’intérioriser le monde en lui rendant sa dimension subjective, et non d’extérioriser ou d’objectiver le moi. Le doute de Montaigne se construit sur l’ironie, point de la subjectivité. La subjectivité : Tout le drame de Montaigne s’ordonne à l’impératif du dieu de Delphes « regardez dans vous, reconnaissez vous, tenez-vous à vous ». Le moi ne peut s’apparaître à lui même. A chercher le moi du côté de l’extériorité, on le perd. On ne trouvera là que la subjectivité dont parle Protagoras dans le Théétète de Platon : « vraiment Protagoras en contait de belles, faisant de l’homme la mesure de toutes choses, qui ne sut jamais seulement la sienne ». Le socratisme de Montaigne renvoie à un moi insaisissable, mais substantiel et profond. Il faut rappeler le nominalisme de Montaigne : les représentations universelles ne sont que des mots, seul existe et est substantiel l’individu. Que « chaque homme porte la forme entière de l‘humaine condition » : cela veut dire qu’il n’y a pas d’humanité en soi, séparée de chaque individu. Il faut « distinguer la peau de la chemise », et notre essence réelle ne peut être atteinte que contre le masque que nous présentons à autrui, contre la comédie que nous jouons dans la société et qui nous trompe nous-même. Pour se connaître soi-même, il faut d’abord se gouverner soi-même. Cette tâche s’accomplissant contre le temps et l’imagination. Le temps est la forme selon laquelle le moi s’apparaît à lui même, selon le « déjà plus » et le « pas encore ». Mais, forme même de notre représentation, le temps caractérise notre subjectivité comme radicalement impuissante à retenir l’être substantiel. Aucune connaissance ne peut découler de ce que nous livrent nos sens. Nos impressions sensibles ne sont représentatives que par illusion. « L’incertitude et la faiblesse de nos sens sont le plus grand fondement et preuve de notre ignorance ». L’imagination est donc, au cœur de l’homme une région qu’il est impuissant à gouverner. La pratique et les fins : La diversité des coutumes humaines, atteste, par la mise en évidence des contradictions, qu’on a affaire à des coutumes et non à de la nature La nature est irrémédiablement perdue, et avec elle toute règle sûre pour normer notre conduite. La coutume n’égare pas moins que l‘imagination. Toutefois, il ne faut pas souhaiter la réforme de coutumes, car désirer la justice, vouloir changer les mœurs, sont presque toujours l’alibi de passions et la cause de désordres encore pires. Ce scepticisme moral et historique conduit donc, dans la pratique, à un conservatisme fondé sur la compréhension lucide des règles qui tiennent les société. Il n’y a de rapport vrai à la politique que par la juste estimation de ce qu’elle vaut et par l’inflexible résolution de rester soi-même. Il faut être capable de croire à son rôle sans s’identifier à lui, ce qui est garder raison en se gardant soi-même. Réciproquement, il faut savoir rester soi-même en se soumettant au roi, s’incliner devant sa fonction, mais garder sa puissance de juger. Bref, si le roi doit savoir régner sans se croire supérieur, le sujet doit savoir obéir sans aimer. Le secret de la vraie politique est de savoir accepter l’ordre sans accepter de la justifier. La règle de toute politique est qu’il faut « se prêter à autrui et ne se donner qu’à soi-même ». L’amitié nous lie essentiellement à autrui parce que, à la différence des autres liens qui tissent la société, seul celui-ci échappe au besoin ou à l’intérêt. L’amitié accède à son essence en faisant coïncider deux moi : « parce que c’était lui ; parce que c’était moi ». Tout art de vivre est tenue de régler son rapport à la mort. La méditation de la mort qui n’est qu’un accoutumance permet d’expliquer qu’il n’y a rien de mal en la vie pour celui qui a bien compris que la privation de la vie n’est pas un mal. L’exercice de l’intelligence : Si l’on veut que les enfants deviennent des hommes capables de juger, plutôt que bardés de certitudes comme les sots, on enseignera à douter, à refuser. La vérité n’est pas dans l’objet mais dans le sujet. La seule vérité qui soit à la mesure de notre esprit est celle qui porte la marque du jugement, donc le doute et la contradiction. S’approprier la vérité, c’est savoir apprécier plutôt qu’affirmer. La préférence pour le doute, c’est la préférence de celui qui aime mieux cherche la vérité que la posséder.

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