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Marzio Elias Dyanimique occident-2.docx

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Contributor: pentapenguin
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TD de Sociologie historique de l'Etat LA DYNAMIQUE DE L'OCCIDENT Norbert Elias Plan détaillé INTRODUCTION I/ LA GENESE DE L'ETAT A/ Le mécanisme de monopole B/ La notion de division des tâches sociales II/ LE PROCESSUS DE CIVILISATION A/ La pacification interne des relations sociales B/ De la contrainte extérieure à l'auto-contrainte III/ CRITIQUE ET ACTUALITE DE L'ŒUVRE A/ Analyses contemporaines B/ Actualité de l'oeuvre dans les relations internationales CONCLUSION Introduction: Norbert Elias est né le 22 juin 1897, à Breslau, ville à l'époque Allemande, aujourd'hui polonaise. Fils unique de parents appartenant à la bourgeoisie juive. Après des études secondaires, il est engagé et combat pendant la Première Guerre Mondiale où il est blessé. A son retour en 1918, il entame des études de médecine qu’il abandonne au profit de la philosophie, puis de la sociologie. Il intègrera tour à tour les universités de Breslau, Heidelberg et Fribourg. Au cours de ses études à Heidelberg, il fréquentera les cercles wébériens, dont celui de Marianne Weber, la veuve du sociologue décédé en 1920. En 1933, son statut de juif le contraint à fuir l’Allemagne nazie : il s’exile en France avant de gagner l’Angleterre. C’est là qu’il entreprend une carrière de sociologue. Peu reconnu, il vit de façon précaire à Londres. Sa thèse de sociologie, Sur la société de cour, rédigée en 1933 mais jamais soutenue, est une réflexion sur les interactions sociales dans le cadre de la cour de Louis XIV à Versailles. On y découvre déjà la notion d’interdépendance, qui est centrale dans la sociologie d’Elias, mais aussi celle de configuration, qui est une formation spatiotemporelle concrète composée d’individus reliés entre eux par des relations d’interdépendance. En 1954, Norbert Elias parvient à obtenir un poste de « lecturer » à l’université de Leicester, au sein du département de sociologie. Deux ans plus tard, il est nommé professeur, et parvient peu à peu à s’intégrer à la société anglaise. Il prendra finalement sa retraite en 1964, au retour d’un séjour au Ghana, bénéficiant d’une reconnaissance en demi-teinte de la part de ses collègues universitaires. Il ne possède pas en effet de bibliographie conséquente, et la plupart de ses ouvrages, dont Sur le processus de civilisation, ne seront traduits qu’en 1978 ou plus tard. Norbert Elias mourra le 1er août 1990 à Amsterdam, à l’âge de 93 ans. La sociologie de Norbert Elias cherche à dépasser l’opposition traditionnelle entre holisme et individualisme méthodologique. En effet, les individus interdépendants forment selon lui la société, qui n’est donc ni un ensemble indépendant des individus qui la composent, ni le simple agrégat des actions de ces derniers. Elias nomme « configurations » les formes spécifiques d’interdépendance entre les individus, la taille de ces configurations pouvant aller de la relation entre les deux membres d’un couple à celle entre deux Etats. En réalité, l’interdépendance ne réside pas tant dans la personnalité des individus que dans leurs positions sociales : ce sont elles qui déterminent le titulaire du pouvoir, c'est-à-dire celui qui domine la relation d’interdépendance. Dans La dynamique de l’Occident, Norbert Elias se propose d’analyser la sociogenèse de l’Etat occidental au travers des dynamiques qui l’ont engendré, et de dresser une théorie de la civilisation. Sa théorie est que la naissance de l’Etat résulte de la loi du monopole, et de la différenciation accrue des fonctions sociales, qui augmente l’interdépendance entre les individus. Nous analyserons ces deux processus, avant de nous intéresser à la théorie de la civilisation d’Elias, qui correspond au passage de la contrainte extérieure à l’autocontrainte. I/ La genèse de l’Etat Norbert Elias essaye d’expliquer la formation progressive de l’Etat, prenant comme exemple le cas de l’Etat français. Pour l'illustrer il développe deux concepts que nous allons étudier à savoir : le mécanisme de monopole et la notion de division des taches sociales. A/ Le mécanisme de monopole Selon Elias, le passage de la féodalité à la création d’un Etat se fait par la monopolisation du pouvoir sur un territoire. Pour cela il énonce la loi du monopole, qui consiste en un processus de centralisation du pouvoir dans les mains d’une seule entité. Cela se traduit par le monopole de la violence physique dans les mains du dominant, mais aussi par celui de la collecte et de l'utilisation des impôts, qui sont indispensables à l’établissement d’un monopole fixe. Cette situation, qui est celle de la monarchie absolue, donna naissance peu à peu la naissance à l'Etat. Mais cette monopolisation est progressive, le mécanisme du monopole se fait par plusieurs étapes avant d'être effectif. La première est celle de l’établissement d’une domination fixe dans un territoire restreint, qui passe par la maîtrise des forces centrifuges. Norbert Elias montre comment, durant le Moyen Age, les seigneurs ont imposé leur suprématie dans leurs territoires. Puis ces unités de domination entrent en concurrence : cette lutte perpétuelle est le concept de concurrence libre. L’objectif des seigneurs est d’étendre le territoire sur lequel ils possèdent le monopole. L’auteur illustre ce processus par l'exemple français, décrivant les luttes entre seigneurs, le vainqueur absorbant le territoire du vaincu. Ces conquêtes correspondent à un besoin immédiat : il s’agit de conquérir pour ne pas être conquis. En effet, ce processus de monopolisation est inévitable : celui qui ne cherche pas à étendre son monopole perdra nécessairement sa domination au profit d’un rival plus puissant que lui. Cette incessante rivalité aboutit au fil des siècles à une diminution progressive du nombre d’unités de domination. Peu à peu, de grandes maisons émergent en intégrant les territoires de ceux qu’elles ont vaincus, et la concurrence libre se rétrécit. La lutte pour l’hégémonie tend ainsi à aboutir à un duel entre deux rivaux. Puis un d’entre eux parvient à prendre le dessus et impose sa domination sur l’ensemble du territoire. C’est le cas de la maison Capétienne en France, qui parvient au XIVème à assurer son hégémonie sur la quasi-totalité de l’ancien royaume franc d’occident. Le royaume capétien prend ainsi peu à peu forme. Mais la lutte contre les forces centrifuges ne s’arrête pas là : les territoires légués aux proches du Roi, vont être des éléments de désintégration de ce monopole. En effet, les possesseurs de ces territoires vont se rebeller conte la puissance centrale, incarnée par le Roi. C’est une nouvelle rivalité qui commence : la concurrence fermée, entre les descendants plus ou moins proches du Roi. Malgré leur statut de vassaux des Capétiens, les Plantagenêt vont illustrer ce phénomène durant la Guerre de 100 ans. Leur concurrence va remettre en cause le maintien d’une autorité centrale, avant que la maison Capétienne ne parvienne à imposer le monopole royal. La rivalité entre les puissances ne peut donc prendre fin qu’avec la domination monopolistique d’une d’entre elles. Mais dès qu’un monopole est assuré, il entre en concurrence avec un autre à une plus large échelle. C’est ainsi que dès le XVIème, les Capétiens, à peine assurés de leur hégémonie sur le territoire français, vont entrer en concurrence avec la dynastie allemande des Habsbourg pour la domination européenne. Norbert Elias précise que ce mécanisme du monopole n’est pas conscient. Il ne s’agit pas d’un plan concerté à l’avance, ni d’une volonté précise de la part des seigneurs : l’apparition d’un monopole résulte uniquement de la « lutte entre les intérêts opposés, ou plus exactement, ambivalents ». La monopolisation est donc un effet émergent du comportement des seigneurs rivaux, leur lutte ne pouvant s’achever que par l’affirmation de l’hégémonie d’une puissance. La loi du monopole est donc essentielle dans la naissance de l’Etat occidental. Mais elle n’en constitue pas l’intégralité, car le monopole capétien du XVIème siècle n’est pas encore un Etat mais plutôt une propriété privée du territoire. Norbert Elias montre alors comment s’est opéré le passage d’un monopole privé à un Etat public par la division des tâches sociales. B/ La notion de division des tâches sociales A partir du XVème siècle, l’économie des pays d’Europe de l’Ouest a été marquée par le développement du commerce, et donc des villes. De nouvelles couches sociales ont alors émergé : c’est ainsi que la bourgeoisie est progressivement apparue. Ce développement a engendré une situation de concurrence avec la noblesse. Cette rivalité entre les deux classes les plus puissantes montre l’interdépendance fonctionnelle qui devient dès lors la base de l’ordre social. La division croissante des tâches implique que chacun a besoin des autres, et la présence d’un monopole fait peu à peu converger les intérêts de tous vers un intérêt commun à maintenir l’ordre social. Pour Elias il s’agit d’un « réseau d’interdépendances » entre les différents acteurs sociaux. La position du roi dépend en grande partie de cette interdépendance entre les classes bourgeoise et aristocrate. Le sociologue montre comment la puissance de l’absolutisme repose sur la gestion de l’interdépendance entre les deux groupes rivaux. Pour conserver sa puissance, le roi a besoin d’une certaine cohésion sociale : pour cela, il doit maintenir les forces centrifuges, les tensions sur son territoire. En effet, Norbert Elias explique que « l’heure d’un pouvoir central fort approche […] quand les centres de gravités se répartissent si également entre [les groupes fonctionnels] qu’il ne peut y avoir ni compromis, ni combats, ni victoire décisive ». Si une classe sociale parvient à prendre l’avantage de façon trop importante, le pouvoir central s’en trouvera remis en cause. Mais au contraire, si les deux groupes entretiennent de bons rapports et parviennent à se liguer, la position du roi sera tout aussi instable. Ainsi, l’objectif du roi sera de maintenir la coopération sociale entre les groupes tout en assurant un minimum de tensions entre eux, comme l’illustre à merveille l’exemple de Louis XIV et de Mazarin. C’est ainsi que le « mécanisme absolutiste » prend forme. La monarchie absolue naît de cette interdépendance sociale entre les groupes fonctionnels. Le pouvoir est alors centralisé au sein d’un organe de coordination qu’est la cour royale. Elle est le symbole du monopole royal : les nobles sont contraints d’aller y chercher du pouvoir et de l’influence, alors que les bourgeois en acquièrent sans cesse davantage par le développement du commerce et de l’industrie. Le régime absolutiste renforce encore son pouvoir par la généralisation de l’impôt. Les aides occasionnelles demandées au seigneur deviennent des contributions régulières et institutionnalisées, qui renforcent le pouvoir et l’importance du roi. Elias explique que « l’organe central de la société accède à une stabilité et à une force inconnues jusque là ». Cela permet au roi d’asseoir sa puissance et de rendre dépendants ses serviteurs. La gestion des finances permet aussi au roi de mieux gérer la rivalité entre la noblesse et la bourgeoisie, aidant financièrement la première qui voyait les marchands prospérer alors qu’elle même tombait dans la déchéance. Ainsi, le monopole fiscal associé à celui de la force et de la violence a définitivement assis la position royale. Ce monopole s’est alors peu à peu socialisé, notamment par le biais de la Révolution de 1789. En supprimant la noblesse et ses privilèges, elle a permis de mieux répartir une égalité de charges entre les individus. Le monopole est alors peu à peu devenu public, donnant naissance à l’Etat Français. Norbert Elias nous montre donc comment petit à petit, un Etat est né du monopole absolutiste, dû à l’accentuation des interdépendances fonctionnelles entre groupes sociaux, même ceux rivaux. Ce passage d’une concurrence violente entre les puissances à un Etat pacifié et régulé par des lois, a nécessité un grand changement du comportement des hommes. C’est ce que Norbert Elias appelle le « processus de civilisation ». II/ Le processus de civilisation : Norbert Elias montre combien la création d’un monopole étatique va de pair avec une modification profonde des habitudes des individus. Cette pacification des relations sociales, des rapports de forces, et de la domination se manifeste en passant d’une contrainte extérieure vers une autocontrainte. A/ La pacification interne des relations sociales Le monopole de la violence nécessite la disparition des rapports entre les acteurs et les groupes sociaux. Les contraintes que constituait autrefois la force militaire de l’adversaire n’existent plus. Pourtant, les mécanismes de domination restent aussi forts qu’auparavant à cause du passage vers l’autocontrainte. Petit à petit, les individus eux-mêmes vont s’imposer des contraintes limitant leur comportement. Ce qui entraine un refoulement des pulsions de la part de chacun. Il faut ajouter à cela une autre explication : l’interdépendance sociale entre les individus rend impossible leur lutte. La coopération entre les individus, si elle n’apparaît pas immédiatement comme moralement supérieure, s’imposera comme nécessaire pour leur survie. Les individus tout comme les groupes sociaux étant interdépendants entre eux, leurs antagonismes et l’ambivalence de leurs intérêts ne peuvent plus mener à la destruction de l’adversaire. Les comportements civilisés apparaissent alors, tenant compte des causes et des conséquences des actes à entreprendre. La vision des individus s’élargit : ils réfléchissent maintenant à leurs actes en considérant l’avenir. On assiste donc à une modération des comportements sous l’effet des autocontraintes. Le comportement civilisé est en effet celui qui est parfaitement adapté aux fonctions sociales de l’individu. Ce phénomène est illustré par une pacification interne à la société qui fait de la noblesse d’épée une noblesse de cour, avec des codes sociaux et un comportement civilisé. La cour, réseau d’interrelations humaines, manifeste le changement de registre des mécanismes de domination et d’acquisition du pouvoir. Ces mécanismes se pacifient, le fait de courtiser remplaçant celui de conquérir de nouveaux territoires. On perçoit ici la justesse de la pensée de Norbert Elias, du fait qu’il traduit le glissement de la lutte guerrière entre vers la rivalité entre les courtisans pour obtenir les faveurs du roi. Le comportement des courtisans est alors plus contrôlé et plus réfléchi : c’est le développement de la civilisation. Les acteurs sociaux, et surtout les courtisans, ont besoin de comportements civilisés pour réussir socialement. Cette « rationalité de cour » est une étape de la rationalisation, qui conduira au XVIIème siècle au des Lumières. B/ De la contrainte extérieure à l'auto-contrainte L’habitus psychique de l’homme s’en trouve profondément modifié : Alors que la peur extérieure tend à disparaître avec la pacification et la régulation des comportements, la peur intérieure s’accroît. La peur de voir sa situation sociale se dégrader implique une prudence très importante, qui elle même fait naître un Surmoi chargé de réguler les pulsions personnelles aussi bien que les relations avec les autres. Le comportement devient alors encore plus civilisé : la sensibilité plus grande à l’égard de l’usage de l’épée, des tabous, de la pudeur physique montre l’avancée du processus de civilisation. Cette régulation et cette réserve sociales sont inculquées à l’enfant qui est « conditionné dès sa naissance ». La crainte immédiate de l’autre disparaît, mais les craintes indirectes, intériorisées, en prennent la place. « Toutes les peurs, toutes les angoisses sont inculquées à l’homme par d’autres hommes, directement ou indirectement ». Les comportements civilisés se répandent peu à peu dans les sociétés par un mécanisme partant du bas : les couches inférieures assimilent d’abord les comportements de ceux qui les dominent, puis le groupe dominé s’émancipe en prenant conscience de soi et en accroissant sa puissance sociale. Les clases supérieures répondent alors par un isolement et une différenciation plus marqués. L’exemple français illustre bien ce phénomène, avec dans un premier temps l’imitation des aristocrates par les bourgeois, puis avec l’affirmation de nouveaux principes comme la « fierté bourgeoise » et la remise en cause des privilèges de la noblesse. Les comportements tendent ainsi à s’amalgamer peu à peu, chaque classe dominante influençant celles qu’elle domine. Ainsi, le processus de civilisation est directement conséquence de la monopolisation de la violence et de la fiscalité par l’Etat. La création d’un Etat fixe et coordinateur pacifie le champ social et ouvre la voie à des comportements rationalisés. La civilisation passe ensuite par la diffusion de ces comportements dans l’ensemble de la société. III/ Critique et actualité de l’œuvre : La dynamique de l’Occident est, de l’avis de tous, une œuvre majeure dans la compréhension de la sociogenèse de l’Etat, mais aussi de l’évolution des comportements vers la civilisation. A/ Analyses contemporaines Pour commencer il convient d’abord de souligner l’immense tâche à laquelle s’est attelé Elias dans son ouvrage. Son projet d’étude du processus de la civilisation dans son ensemble est très vaste, et l’analyse globale qu’il en tire est pertinence. Il parvient à intégrer dans un système des éléments remontant à plus de dix siècles, mettant en lumière leur influence aujourd'hui. Son étude englobe plusieurs domaines : histoire, psychologie, sociologie … Mais il parvient à rester juste dans son approche et à ne pas tomber dans une analyse trop. Cela lui permet aussi de dresser une théorie de l’Etat assez hétéroclite, mêlant une approche psychologique et une approche socio historique, et qui permet de comprendre réellement le processus de civilisation. Son analyse de l’inculcation des peurs et des angoisses à l’enfant est éclairante. Il en est de même pour les passages traitant de la naissance des codes moraux, qui parviennent à mettre en lumière les implications des codes de conduite du Moyen-Age et de la Renaissance sur nos modes de vie contemporains. Exemple avec, la symbolique de l’usage du couteau à table, ou le sens de la pudeur, sont des éléments qui nous semblent naturels, mais que Norbert Elias parvient à expliquer au cours de sa réflexion. Cela permet aussi à son analyse de rester concrète, et de ne pas sombrer dans une succession de théories ou de réflexions coupées de la réalité. B/ Actualité de l'oeuvre dans les relations internationales La théorie du monopole d’Elias semble être aujourd'hui plus que jamais d’actualité. Il n’y a qu’à s’intéresser aux relations internationales depuis le début du XXème siècle pour s’en apercevoir. Les guerres mondiales, analysées sous cet angle, font alors figure de concurrence libre entre Etats ou coalition pour l’hégémonie mondiale. Puis, après la Deuxième Guerre Mondiale qui a mis hors jeu les puissances européennes, la Guerre Froide illustre la situation de lutte entre les deux principales puissances. On peut la comparer à la rivalité entre Capétiens et Habsbourg que décrit Norbert Elias. La situation actuelle de quasi-monopole des Etats-Unis montre bien que toute lutte ne peut prendre fin qu’avec la victoire d’un candidat au monopole sur un autre. Au niveau européen, on s’aperçoit que la construction européenne a confirmé sinon dépassé la pensée d’Elias. Les Guerres Mondiales, phases de concurrence libre entre les puissances, n’ont pas réellement mené à l’hégémonie d’une unité de domination. Elles semblent plutôt s’être conclues par une certaine égalité et une coopération entre belligérants. Même si on peut percevoir la victoire des Alliés sur les puissances totalitaires. En ce sens, on pourrait dire qu’a eu lieu en Europe une concurrence entre deux modes de gouvernement, entre deux idéologies, et que la victoire du libéralisme démocratique a progressivement englobé les anciens Etats adverses. L’adhésion des ex-démocraties populaires à l’Union Européenne illustre directement ce phénomène. CONCLUSION Ainsi, même si on peut lui reprocher une sorte de cassure dans la transition entre les deux parties de son ouvrage, Norbert Elias nous donne une explication claire du processus de civilisation. De la contrainte sociale à l’autocontrainte, de la lutte physique à la rivalité socioéconomique, il joint l’analyse des modifications de l’habitus psychique à celle des structures sociales pour illustrer cette marche vers la civilisation.

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