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Le mythe de Psyche.docx

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Contributor: DetroitRed
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Le mythe de Psyché C’est dans Les Métamorphoses ou L’Ane d’Or d’Apulée que nous pouvons retrouver le thème de Psyché. C’est un récit qui se divise en onze livres et qui conte les aventures d’un jeune homme au IIème siècle. Le thème de Psyché prend une place importante dans le récit. Il s’agit d’un conte de la mythologie gréco-romaine qui relate une histoire d’amour entre une humaine et une divinité : le dieu de l’amour, Eros (Cupidon) et la jeune princesse Psyché. Ce mythe inspirera des artistes durant des siècles. Augustin Pajou (1730 – 1809) est l’élève de Jean-Baptiste Lemoyne. Il fût reçu à L’Académie royale de peinture et de sculpture où il gagne le premier prix en 1748. Ce prix lui permet de partir étudier à Rome. Il est dans les années 1780 considéré comme le doyen des sculpteurs. Il dominait ses confrères sous Louis XVI suite à la mort de Guillaume Coustou II et Jean-Baptiste Lemoyne mais aussi par l’effacement progressif de Pigalle. On lui donne ainsi le titre de « premier sculpteur du roi » bien que ce titre ne soit pas officiel. On lui demande beaucoup de conseils et de commandes. Parmi diverses commandes, les Bâtiments du roi lui demandent une statue destinée à faire pendant à L’amour de Bourchadon. C’est pour l’artiste une opportunité qui pourrait lui permettre d’établir sa gloire en tant que successeur de Bouchardon. Il choisit alors le thème de Psyché. Cette statue lui permet également de prendre l’avantage sur Houdon, seul artiste qui se dressait devant lui et qui est spécialiste des portraits et des statues de bronze. Pajou doit confirmer son talent dans la statuaire en marbre. Psyché répond à la Diane Chasseresse de Hudon qui est complètement nouvelle de par sa nudité qui fait la synthèse de la nudité triomphante de l’Antiquité avec un visage serein et idéalisé, une composition tournoyante, une belle nature d’après modèle vivant, et une multiplicité des points de vue comme au XVIème. Le thème de Psyché semble donc coïncider parfaitement avec la commande royale et la volonté de Pajou. Il s’exprime ainsi de la sorte dans une lettre du 10 Février 1738 au Comte d’Angivillier : «  Je croit avoir enfin trouvé ce qui conveint pour faire la statue qui doit servir de pendent à l’Amour de Bouchardon dont vous m’avez ordonné de m’occuper ; j’ai fait une esquisse qui représente Psichée dans l’abattement et la douleur d’avoir perdüe l’amour par son indiscrétion. A ses pieds sont tombé le poignard et la lampe, instruments de sa disgrace, et qui serviront à la faire reconnoïtre. Cette esquisse me plait et je croit que l’attitude que je lui ai donné me présentera un bon développement dans la nature. La taite sera suceptible d’exprétion. » Nous essayerons ici de voir en quoi la sculpture de Psyché abandonnée est le parfait mélange entre la recherche d’un idéal et la représentation de la nature, principaux thèmes de ce XVIIIème siècle. Un idéal antique Le néoclassicisme fait son apparition à la seconde moitié du XVIIIème siècle. Il tentera de réadapter les valeurs morales, philosophiques, intellectuelles de l'Antiquité avec les valeurs de la monarchie et de la révolution moderne. Ces valeurs seront retranscrites dans l'architecture, la peinture ou la sculpture à travers un goût privilégié pour les héros antiques qui font preuve de courage et de morale. Le mythe de Psyché Le thème de Psyché est une parfaite représentation de cette Antiquité qui se veut moralisatrice. En effet, Psyché et ses deux sœurs sont de jeunes princesses. Psyché est d’une extrême beauté. C’est pour cela que des hommes de son royaume l’adorent comme une déesse et lui vouent un véritable culte. Tandis que ses deux sœurs ont trouvé un époux, Psyché elle reste seule mais jouit d’une beauté sans pareil. La déesse Aphrodite jalouse de la beauté de Psyché, va demander à son fils Eros de la faire tomber amoureuse de l’être le plus monstrueux de la terre. Mais Eros lui-même tombe sous le charme de la princesse. Le père de Psyché, désespéré que sa fille n’ait toujours pas trouvée d’époux se rend auprès d’un oracle qui lui annonce que son enfant dit être déposée sur rocher où son futur époux viendra la trouvée. Le Zéphyr vient alors chercher la jeune fille pour la déposer dans une magnifique vallée. Elle découvre dans cette vallée une demeure divine qui sera sienne mais qui aussi celle de son époux : Eros. Cependant Psyché ignore l’identité de son mari et ce dernier veut qu’elle reste secrète. Our cela, il ne lui rend visite qu’à la tombée de la nuit et la quitte avant le lever du jour. Il manque malgré tout quelque chose pour le bonheur complet de Psyché. Elle voudrait découvrir qui est son aimant mari et pouvoir voir ses sœurs pour leur dire qu’elle va bien. Après plusieurs refus Cupidon accepte que les sœurs de la princesse lui rendent visite. Le Zéphyr amènera donc les deux autres princesses dans la nouvelle demeure de leur sœur. Les deux autres princesses à la vue de la vie que mène leur sœur sont très jalouses. Elles commencent donc à persuader Psyché que son mari n’est autre chose qu’un monstre et qu’il a pour but de la dévorer. Apeurée, Psyché décide pendant la nuit de se munir d’une lampe à huile afin d’éclairer et ainsi découvrir le visage de son époux. Elle découvre alors le plus bel homme qui soit. Mais une goutte d’huile chaude tombe sur le corps du dieu et le réveille. Furieux de la désobéissance de sa femme il s’enfuit. Remplis de chagrin, Psyché se jette dans une rivière. Mais la rivière est clémente et dépose la princesse sur une berge où se trouve le dieu Pan qui lui conseille de reconquérir l’amour son époux. Lors e sa recherche elle passe par le palais d’Aphrodite. Cette dernière lui donne quatre tâches qu’elle réussit. Cependant, lors de la quatrième épreuve Psyché désobéit et ouvre un flacon que lui avait donné Perséphone et plonge dans un profond sommeil. Son époux entre-temps emprisonné chez sa mère a réussi à s’échapper et toujours épris de Psyché va la retrouver et la réveiller. Par la suite le couple se présentera devant Zeus et le l’Olympe. Psyché sera acceptée et rendue immortelle. Le couple donnera naissance à la Volupté. La représentation de l’abandon Le thème de Psyché au XVIIIème siècle n’est pas seulement reprit par Pajou. Il ne faut pas oublier que cette sculpture devait servir de pendant à L’Amour qui se fait, avec les armes de Mars, un arc de la massue d’Hercule de Bouchardon. Ainsi que serait Psyché sans son Amour. Même si les deux productions devaient être liées elles restent après production trop différentes et ne peuvent ainsi former une seule entité. De par leur thème commun elles se font cependant échos. Pajou choisit donc pour son œuvre de représenter une Psyché nue, seule, désolée après le départ de l’Amour. Il nous la montre sur un lit décoré de couronne de myrtes et de roses avec au milieu un papillon qui symbolise l’âme. Au bas de la sculpture on retrouve ses instruments jetés à terre qui sont le poignard pour tuer le présumé monstre et la lampe. La nudité de Psyché rend le personnage vulnérable. Nous ressentons un personnage plein d’humanité, d’émotions, de larmes. Psyché ici vient d’être abandonnée par son époux. Cette figure nue reste cependant pudique. Sa posture indique un personnage tourmenté, blessé. On remarque qu’elle tient son ventre comme pour chercher du réconfort ou bien pour essayer de retenir les derniers souvenirs de son époux ou encore pour nous montrer sa douleur qui est tellement forte qu’elle devient physique. La position de sa tête, orientée vers le ciel nous laisse penser qu’elle implore le pardon à son époux. Elle est accoudée sur son lit, trop faible à cause de la douleur qui l’accable. Un souci de réalité La proximité entre la sculpture et le spectateur rend plus réel la douleur de la jeune princesse. En effet sa douleur, sa peine, est directement montrée au spectateur qui se sent intimidé par la nudité et la douleur de cette femme. Le traitement du nu Monsieur Pajou a en effet choisit de représenter une Psyché totalement nue. La représentation du nu dans l’art trouve ses origines au Vème siècle avant JC chez les grecs. Il sera beaucoup développé durant la Grèce Antique mais sera par la suite abandonné pour refaire son apparition à partir du XVème siècle. L’artiste a ainsi représenté ici une nudité antique avec une vérité anatomique. Ainsi dans la volonté de créer un idéal de beauté mais également de ressemblance l’artiste prendra du temps pour réaliser son œuvre car dans un souci de perfection il fera poser plusieurs femmes et affirmera la chose suivante : « J’ai donc résolu de n’épargner ni le temps ni l’argent pour faire arriver cette figure au point de perfection dont je suis capable ». La recherche de la perfection de Pajou est importante. On peut trouver les raisons de ce traitement du nu dans les Discours sur la Sculpture de Coypel. Il s’exprime de la manière suivante : « Les sculpteurs Grecs, toujours appliquez à l’étude ; et animez par la noble émulation de rendre l’art plus parfait que la nature, choisissoient dans les plus beaux corps les parties qui leur parroissoient les plus parfaites ; et se servoient avec tant d’art et de savoir de cette heureuse diversité, que par un juste accord des membres les uns avec les autres, ils en formoient un tout si plein d’harmonie et si parfait, que l’on est généralement convenu que leurs Statuës étoient plus parfaites en beauté que les plus beaux hommes, et que quelques-unes ont mérité d’être appellées la règle de la beauté ». Comment dans cette Psyché abandonnée ne pas retrouver la volonté d’un idéal de beauté antique et d’une représentation exacte de la nature. La réception de l’œuvre L’œuvre de Pajou est présentée pour la première fois au Salon de 1785. Il s’agit alors d’une production en plâtre. Pour plusieurs personnes cette sculpture est un scandale. En effet la nudité complète de Psyché choque notamment le curé Saint-Germain-L’auxerrois qui demandera à l’archevêque de Paris de faire retirer l’œuvre de l’exposition. Le retrait de l’œuvre eut lieu cinq jours après l’ouverture de l’exposition. Cependant les critiques ne se portent pas seulement portées sur le caractère dénudé de la sculpture mais sur des détails, qui n’échappent pas aux critiques malgré le retrait précipité de l’œuvre. Ainsi on retrouve par exemple dans L’année Littéraire ou Suite des lettres sur quelques écrits de ce temps d’Elie-Catherine Fréron une critique sur le « caractère non antique » de la tête de Psyché bien que l’œuvre puisse être modifiée par la suite puisqu’il ne s’agit ici que d’un plâtre. On retrouve aussi des critiques sur le corps qui est représenté qui pour certains est trop âgé comme Deloynes le démontre par exemple dans Le Journal de Paris. Suite au retrait de l’œuvre du Salon de 1785, Augustin Pajou va exposer l’œuvre dans son propre atelier. Cette exposition sera un véritable succès malgré l’incident survenu. En effet comme l’explique des Correspondances secrètes de 1785 : «  Tout Paris a couru et court chez M. Pajou pour voir la statue pour ainsi dire sous le manteau. En outre le pauvre curé a été accablé d’épigrammes affichés à la porte de son presbytère ». Ainsi le retrait de l’œuvre a suscité la curiosité des spectateurs qui prennent très peu en compte les critiques. Le chef-d’œuvre de Pajou obtient enfin la reconnaissance qui lui ait dû. Le public ne comprend pas le retrait de l’œuvre car la pudeur de Psyché recouvre totalement sa nudité. Le nu intégral de la sculpture qui avait choqué et fait retirer l’œuvre ne donne qu’au public le sentiment que l’artiste est arrivé au sommet de son art avec la reproduction parfaite d’un corps. Influence de l’œuvre Etant donnée le statut important de monsieur Pajou en ce XVIIIème siècle on peut deviner que cette œuvre aura des répercussions dans l’histoire de l’art. D’autres Psychés Déjà au siècle classique, le mythe de Psyché connaît un regain de popularité avec entre autre Jean de La Fontaine et l’édition parisienne de ses Amours de Psyché et Cupidon. D’autres productions entre la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle nous montrent la popularité du mythe de Psyché. Nous pouvons peut être en déduire que suite à la propagation de ce goût de l’Antique et l’ouvrage de Jean de La Fontaine ce mythe gréco-romain a inspiré bon nombre d’artistes sculpteurs. Ainsi on peut retrouver une Psyché ranimée par le baiser de l’Amour d’Antonio Canova (1793), une Psyché de Clodion (1798), d’Albert Bertel Thorvaldsen (1806) ou même d’Henri Joseph Ruxthiel (1813). Ces représentations de la jeune fille, bien que différentes, se réunissent toutes en un point précis tout comme celle d’Augustin Pajou. Le point commun de ces œuvres est celui de la nudité. Qu’elle soit intégrale ou non cette nudité fait référence non seulement à l’œuvre de Pajou qui est une des premières mais aussi à la nudité de la statuaire antique. Cette nudité en plus de faire référence à l’art antique fait aussi référence au mythe lui-même. Le nu féminin au XVIIIème siècle La nudité d’une statue ou d’un tout autre personnage est un moyen d’effacer tous les éléments environnants pour directement laisser place aux sentiments. Le but ici n’est pas que le spectateur se focalise seulement sur la technique du sculpteur pour représenter quelque chose à l’identique, à la perfection d’après modèle mais plutôt qu’il se rende compte du talent de l’artiste à évoquer des sentiments. Ainsi nous retrouvons par exemple cette expression des sentiments dans L’Hiver ou La Frileuse de Jean-Antoine Houdon (1783) où l’artiste nous présente une jeune femme dénudée portant seulement un châle sur ses épaules, tentant de se réchauffer contre la froideur de l’hiver. Elle est ici représentée renfermée sur elle-même essayant en vain de lutter contre ce terrible froid qui a brisé par sa force un vase qui se trouve à ses pieds. Le thème de l’Antique et de la nudité peuvent également être retrouvés dans Amalthée et la chèvre de Jupiter de Pierre Julien (1787), contemporain d’Augustin Pajou. Nous pouvons penser que l’artiste s’est inspiré de la sculpture de Psyché pour réaliser la sienne car on y retrouve de nombreuses similitudes. On y retrouve Amalthée qui était chargée d’allaiter Jupiter lorsqu’il était enfant, avec une chèvre qui était sa représentation initiale. Elle cache timidement son sein grâce à un drap et ne semble pas préoccupée par sa tâche. Ainsi Augustin Pajou comme d’autres artistes de ce XVIIIème siècle sont à la recherche d’un idéal de beauté tout en prônant une représentation de la nature. La nudité semble être pour eux le meilleur moyen de montrer cela grâce tout d’abord à cet art du nu qui fait référence à l’Antique mais aussi grâce à la technique et la beauté que cet art suscite pour une représentation qui soit la plus proche du réel.

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