Top Posters
Since Sunday
5
a
5
k
5
c
5
B
5
l
5
C
4
s
4
a
4
t
4
i
4
r
4
A free membership is required to access uploaded content. Login or Register.

Histoire du cinema

Uploaded: 6 years ago
Contributor: Guest
Category: Other
Type: Lecture Notes
Rating: N/A
Helpful
Unhelpful
Filename:   Histoire du cinema.docx (73.01 kB)
Page Count: 11
Credit Cost: 1
Views: 65
Last Download: N/A
Transcript
Histoire du cinéma Ce cours couvre la période classique du cinéma, issue d’une conception Hollywoodienne, qui s’étend du début du parlant jusqu’à la fin des années 1950. Historiquement se succèdent : - Les années 1930 avec la France, l’Italie et les Etats-Unis. - La seconde guerre mondiale et ses conséquences sur le cinéma. - L’après-guerre avec, en France, la mise en place des structures cinématographiques actuelles (CNC) et aux USA la naissance d’une nouvelle structuration. Années 1930 : L’adoption difficile du cinéma parlant en France La France réticente au cinéma parlant Le cinéma parlant naît aux Etats-Unis en 1927 avec Le chanteur de Jazz. La parlant arrivera en France avec beaucoup de retard car les professionnels français y étaient réticents, même si on savait que son arrivée serait inévitable. En effet le muet était à l’époque très lucratif et on ne voyait aucune raison de faire de nouveaux investissements. A la fin des années 1920, suite au succès du parlant aux USA, on commence à s’interroger en France, tout en craignant toujours l’endettement. Mais au-delà de l’aspect économique, la réticence vient du fait que le muet était alors arrivé à son paroxysme, une quasi-perfection artistique. Un autre frein à l’arrivée du parlant est la multiplicité des brevets d’appareils à son, qui firent que les investisseurs préféraient attendre de savoir lequel était le plus efficace avant de se lancer. Enfin la langue inquiète et beaucoup de corps de métiers savent qu’ils seront propulsés au chômage (musiciens). C’est finalement la pression du public qui accélèrera l’adoption du parlant et en 1929, quelques producteurs se lancent dans le parlant et on voit apparaître les premiers films : Le collier de la reine (G. Ravel) ; Les trois masques (Hugon). Les contraintes de tournage du parlant en font des œuvres médiocres, c’est une vraie régression du langage cinématographique. Ces contraintes sont : ?L’insonorisation : la caméra est bruyante, il fallait l’enfermer dans un caisson, la rendant immobile. On revenait au cinéma d’immobilité. ?Pas de post-production : tous les sons sont enregistrés lors de la prise de vue. ?Problèmes logistiques : les micros sont très volumineux et imprécis, obligeant les acteurs à rester figés. En conséquence le cinéma s’engouffre à nouveau dans le théâtre filmé. Influence des mutations du parlant sur les professionnels Les acteurs du muet, tous élevés à l’école du mime ou du cirque se voient mis au chômage et remplacés par des acteurs de théâtre, la faute à un manque de potentiel vocal. Le problème est le même pour les acteurs muets étrangers, mis à l’écart à cause de la langue ou l’accent (Ex : Ivan Mosjoukine, célèbre à l’époque du muet et oublié du jour au lendemain). Pour exploiter les films à l’étranger se posait aussi le problème de l’impossibilité de doublage. On a alors eu recours aux « versions multiples » qui sont des mises en place d’équipes simultanées (réalisateur français + acteurs ; réalisateur allemand + acteurs allemands ; etc) qui travaillent les mêmes scènes à la suite sur un même décor. Cela va multiplier les échanges internationaux, en particulier dans les pôles de productions de versions multiples de Berlin et Paris (Joinville). Allo Berlin, ici Paris (Julien DUVIVER – 1931), film basé sur la relation entre deux employés de téléphone à Paris et Berlin, est ainsi tourné dans les 2 langues. 1929 : Le cinéma au cœur de la crise économique Autre élément décisif dans l’avènement du parlant : la crise économique des USA en 1929. Elle touchera la France et son cinéma en 1932, alors que le doublage était enfin au point et faisait renaître la concurrence. De plus, le passage au parlant a beaucoup endetté les investisseurs. C’est pourquoi, dans un souci de rentabilité, le cinéma va se focaliser sur des sujets jugés « rentables », ce qui explique la pauvreté des thèmes abordés à l’époque. En 1933 les faillites s’accumulent (même pour Pathé et Gaumont). Gaumont et Pathé dans la tourmente Pour faire le passage au parlant, la Gaumont s’associe en 1930 et devient la « Gaumont-FrancoFilms-Aubert » (+ Continsouza, spécialiste de la machinerie de précision, dont le nom n’a pas été rajouté), Aubert étant une société de distribution et FrancoFilms une société de production du parlant. Toute cette association nourrit l’idée d’unir tous les secteurs pour se protéger des déboires financiers. Ce holding, qui espérait profiter de l’essor fulgurant du parlant va finalement déposer le bilan en 1934. Le groupe est racheté en 1938 et devient la Gaumont qui existe encore aujourd’hui. Pathé connaît la même évolution : elle est rachetée en 1929 par Bernard NATAN pour la redynamiser. Mais Natan est mêlé à l’époque a beaucoup de scandales. La société est enfin mise en liquidation, puis rachetée. ? Dans l’ensemble, la production nationale est en déclin. En 1935, épicentre des difficultés, 50% des professionnels du cinéma sont au chômage. Les premiers grands réalisateurs du parlant Magré la crise, un élément positif subsiste : le public est toujours au rendez-vous car le cinéma est alors un des rares loisirs accessibles. La production à l’époque tourne autour du théâtre, des cultures coloniales… les scénarii sont médiocres et la mise en scène plate. On distingue malgré tout certains réalisateurs intéressants Sacha Guitry Homme de théâtre, il a longtemps fustigé le 7ème art. En 1915 il utilise quand même une première fois le cinéma pour un film de propagande dans lequel il filme les plus grands intellectuels en action pour montrer la grandeur de la France : Ceux de chez nous. Ceci dit, il considère toujours que le cinéma n’est qu’un support d’enregistrement, sans langage. Etonnamment, en 1935, Guitry va diriger 2 films en quelques semaines, ayant fini par réaliser que le cinéma lui permettrait de se faire connaître outre Paris. En 1935 il tourne Pasteur qui n’est qu’un enregistrement diffusable une de ses pièces. Puis à partir de 1936, il tourne quelques films qui montrent qu’il existe un véritable langage cinématographique. Le roman d’un tricheur signe ainsi la fin du théâtre filmé. Tout le film est commenté par une voix off et les acteurs ne se parlent pas. ?Visionnage de l’ouverture de Pasteur: La mise en scène est d’une extrême fluidité et démontre ici un vrai sens de l’image. De plus la voix off n’alourdit pas la narration mais 3810000857250023907757747000 l’allège. Guitry brise les carcans du théâtre filmé et gagne une notoriété jusqu’à devenir un des plus grands réalisateurs de l’époque, d’autant plus connu qu’il réalise beaucoup de comédies. ?Visionnage de Mon père avait raison. Guitry fera aussi des reconstitutions historiques : Les perles de la couronne (1937) & Remontons les champs-élysés (1938). Dans les années 1930 il est considéré comme un avant-gardiste. Marcel Pagnol (1895-1974) Fils d’instituteur, il écrit des pièces de théâtre interprétées par des troupes locales. En 1922 il est nommé à Paris et se rend compte qu’il a du succès à la capitale. Au début des années 1930 il est inventé à visiter les studios de Joinville en tant que jury littéraire. Il apprend beaucoup sur ces plateaux et rencontre Alexandre KORDA, qui jouera dans Marius (1931). Le film est un succès, joué par des comédiens dans la continuité du théâtre. Pagnol veut créer des œuvres dont il est le maître absolu, c'est à dire qu’il contrôle toute la chaîne de production. Il construit son studio et sera son propre producteur, totalement indépendant. Tous ses films rencontrent le succès auprès des critiques et du public. Le premier film est « Le gendre de M. Poirier ». En 1934 il tourne Jofroi en plein air. Ce mélodrame marque la volonté régionaliste provençale. L’intrigue est celle d’un homme qui vend sa propriété, maos l’acheter veut y couper les arbres. L’homme en question est âgé et menace de se suicider. Après cette expérience il va alterner tournage en intérieur / extérieur pour connaître des grandes réussites : Angèle (1934) : Regain (1937). Pagnol y a un regard passéiste, traditionnel qui a un aspect ethnographique et une portée documentaire sur la morale méditerranéenne patriarcale. Dans Angèle Fernandel apparaît dans un rôle à portée dramatique. Pagnol utilise beaucoup la lumière du sud. Jofroi rejoint le courant naturaliste. Angèle est l’histoire d’une fille qui tombe amoureuse et suis son amour jusqu’à Paris. Là bas elle se rend compte que son homme est un proxénète. Elle a un bébé, Saturnin vient la voir pour qu’elle s’en retourne en Provence. Le fait de raconter des histoires des gens modestes est tout à fait original. Avec son approche réaliste / régionaliste / décoration naturelle, Pagnol a su percevoir le potentiel du langage cinématographique. Le réalisme poétique - 1935 Le corpus de films de cette période est réduit mais il est marquant dans ses répercussions esthétiques sur toute l’histoire du cinéma. Le mouvement trouve ses origines dans : - André Antoine (époque muette), Einstein, l’impressionnisme, la perspective naturaliste, le courant documentaire - Au début du parlant Jean VIGO est considéré comme un précurseur du courant poétique. Jean VIGO C’est le fils d’un journaliste anarchiste qui vit depuis tout petit dans l’anonymat. Il a la tuberculose puis quitte Paris pour Nice. Son premier court-métrage documentaire s’intitule à propos de Nice (1930), c’est une œuvre satyrique qui s’en prend aux retraités qui prennent leurs vacances sur la côte. Ce sont des films à petits budgets sur lesquels il travaille en collaboration avec Boris KAUFMANN et Germaine PULLAC qui l’aide pour le financement. ?Zéro de conduite (1933) est censuré et ne sortira en salle qu’en 1945. VIGO s’y attaque au monde des pensionnats en montrant la pression exercée sur leurs pensionnaires. L’intrigue est celle de 3 collégiens qui organisent une révolte contre l’autorité du pensionnat. A l’époque on y voit une remise en cause totale du milieu éducatif. Ce film a choqué car il oppose à l’idée d’enfant innocent celle d’un enfant au sentiment de révolte et de violence (c’est un peu autobiographique). Dans ce film il démontre ses capacités cinématographiques (trucages). L’ancrage est réaliste mais il le dépasse avec des effets qui donnent une touche poétique. La mise en scène poétique est donc au service de l’intrigue réaliste. ? Visionnage d’un extrait de zéro de conduite. Le discours de VIGO est à la fois subversif et onirique avec les ralentis qui transportent le discours dans une portée de l’exaltation des pulsions intérieures. L’Atalante est un long métrage considéré comme un véritable chef-d’œuvre, servi par des acteurs connus (Michel SIMON ; Aita PARLO ; Jean PASTE). L’intrigue est une celle d’un marinier qui épouse une paysanne. Ils embarquent dans une péniche : l’Atalante. La femme s’adapte mal à cette vie et rêve de Paris. Elle fuit puis est rattrapée et reconduite à son vie de marinière. Le film joue sur les symboles et la vie quotidienne. Ce film emprunte au domaine de l’étrange et de l’onirique pour exprimer des émotions intérieures. D’une manière générale, Jean VIGO tourne le dos à la veine littéraire classique. Jean VIGO avait beau être peu reconnu en son temps, un prix à son nom récompense aujourd’hui le cinéma d’auteur indépendant : le prix Jean VIGO. Contexte politique : A la fin des années le front populaire est élu (1936) et amène une influence sur les mentalités. C’est un mouvement à la fois politique et social, soutenu par les artistes et la masse (l’expression d’une société). Julien DUVIVIER On tourne durant cette période La Belle Equipe (1936). Julien DUVIVIER était un auteur de théâtre qui avait beaucoup travaillé avec André ANTOINE. DUVIVIER est un auteur complet qui écrit lui-même ses scénarii et qui se montre très sensible à l’air du temps (il s’essaiera au romantisme). Les acteurs célèbres de l’époque y paraissent : Jean GABIN ; Charles VANEL ; Raymond AIMOS ou Vivianne ROMANCE. L’intrigue est celle de 5 chômeurs qui gagnent le gros lot à une loterie et vont décider d’acheter un établissement ensemble. On voit ici comment s’illustrent les idées de solidarité et de profit collectifs alors véhiculées par le front populaire. Mais l’association est détruite et la fin est dramatique : deux des hommes s’affrontent pour une femme et un d’eux meurt. Les producteurs avaient exigé une autre fin (heureuse) mais cette demande était en contradiction avec l’esprit du temps. ? Déjà à l’époque le sentiment de déception perçu dans les films est propice à l’émergence du réalisme poétique. La fin heureuse s’articule autour du triomphe de l’amitié, notion chère à l’idéologie du front populaire, alors que la fin voulu par DUVIVIER fait triompher l’individualisme, ainsi que l’idée d’évasion dans le lieu géographique, l’abolition des barrières et du capitalisme… Ce film se veut un vrai reflet de l’esprit de l’époque. Puis viennent l’échec politique du front populaire et la pression d’une menace de guerre. Dès lors le cinéma sombre dans la noirceur et va offrir une vision pessimiste de la condition humaine : c’est le réalisme dépressif. 1937/1939 : C’est la période du réalisme poétique, un style uniquement français. Les caractéristiques su style sont : - La mort du héros - Une vision pessimiste, dans le scénario et la mise en scène - Une fin dramatique. - La notion de poids du destin Dans ce style on trouve Pépé le moko de DUVIVIER (1937). Pépé Moko est un chef de gang, recherché par la police en algérie. Le film est basé sur la relation entre ce truand et un policier. Il s’agit d’une réflexion sur la relation entre l’homme, l’honneur, le respect mutuel et la relation amoureuse. Tapis dans sa planque, Pépé sera trahit par femme puis arrêté et se suicide. Pépé est joué par Jean GABIN et la femme par Michelle BAUN. ? La notion de poids du destin est une autre caractéristique du réalisme poétique : on ne peut pas échapper à son destin car nous y sommes enfermés. Ainsi la grille symbolise cet enfermement et la mer l’évasion et la liberté. Les dialogues de Henri JEANSON sont très travaillés et pittoresques. Là encore la fin du film traite de l’échec. Le réalisme poétique représente une partie de la production française de l’époque, à côté des comédies et des recompositions historiques. Autres grand auteur : Marcel CARNé (1909-1996) Il suit des cours de photo et devient assistant de FEYDER qui le formera. En 1929 il se lance dans l’Eldorado du Dimanche puis connaît une période de latence. Il rencontre ensuite Jacques Prévert et crée Jenny en 1936. C’est le film qui va lancer sa carrière. Ainsi le style de Corné sera influencé par PREVERT. En 1936 il réalise Drôle de drame, une comédie marquée par des dialogues de Prévert. C’est un film burlesque qui rencontre peu de succès mais qui est aujourd’hui reconnu comme un chef d’œuvre (Cf. la réplique « Bizarre vous avez dit bizarre »). Le style de Carné est rigoureux, avec une grammaire classique et c’est à travers les atmosphères qu’il affirme son univers. En 1938 il réalise Quai des Brumes : un film dans la mouvance du réalisme poétique, avec pour héros jean Gabin. L’intrigue est celle d’un déserteur qui arrive au Havre en espérant s’y cacher avant de partir à l’étranger. Il tombe amoureux d’une femme et désire partir avec elle. Lui déserteur, elle ayant subit des sévices sexuels, ils cherchent tous deux une échappatoire. Mais là encore le héros est tué à la fin. On retrouve ici l’idée de fatalité et l’univers romantique (avec les gros plans sur les pavés). Hôtel du Nord (1935). Dans les années 1930 il y a travail sur les sonorités et les phrases chocs. L’actrice principale du film est une femme (Annabelle), autour de laquelle le film a été construit. On trouve aussi ARLETTY et Louis JOUVET en duo de jeunes premiers. Ce film est un mélodrame à tension parodique : on s’inscrit dans le mouvement « désespéré » mais on s’en moque aussi un peu. ? Visionnage de 2 scènes : dialogue entre Annabelle et son homme ; dialogue entre Jouvet et Arletty. Ici s’illustre le regard noir sur la vie, mais pris au second degré. Un film peut être vu comme la synthèse du réalisme poétique : Le jour se lève (1939) – d’Alexandre TRAUNER, avec Jean Gabin, Arletty et Jules Berry. Du point de vue technique, le film est complètement maîtrisé : c’est l’œuvre la plus caractéristique du mouvement. Le décor est celui de la banlieue parisienne et transpire l’univers réaliste. On ne recherche pas ici à reproduire un éclairage réaliste mais au contraire on utilise la lumière pour servir les personnages. Le scénario de Jacques VIOT est très classique, mais on note quand même l’utilisation de Flash-Back. Au niveau des dialogues, on est là aussi dans l’artifice, comme pour les décors et les lumières. Les acteurs sont des gens de théâtre qui jouent comme s’ils étaient sur les planches : ils utilisent leur voix pour incarner leur rôle. C’est un jeu artificiel. ? Ce film « réaliste » n’est donc pas une reproduction du réel. Au contraire, le terme de réalisme poétique signifie qu’au travers un certain nombre de codes on a un cinéma fabriqué qui retrouve le sentiment de l’époque. Mieux qu’une capture directe de la réalité comme les documentaires, ces films se veulent le reflet des sentiments de l’époque. ?Visionnage de la scène de l’arrivée de la police dans l’immeuble. Tout est fait ici pour exprimer la fatalité et l’enfermement du personnage de Gabin dans sa chambre et dans sa réflexion. Jean RENOIR (1894-1979). Il réalise La fille de l’eau & Nana ; qui est le moment fort de sa carrière, marquant la grande sensibilité de ses personnages. Il s’essaie ensuite à de nombreux genres, du vaudeville à la comédie. Avec le passage au parlant, il va véritablement construire un univers. Boudu sauvé des eaux (1932) est une comédie qui montre le grand talent de Renoir pour la construction des personnages. En 1934 il produit Toni et marque sa volonté de retranscrire la réalité avec les préceptes du néoréalisme : des décors naturels, des acteurs non-professionnels. C’est un des premiers films qui se dégage de l’héritage théâtral. Jean Renoir fait aussi des films politiques : Le crime de M. Lange annonce les évènements de 1936 et du front populaire. C’est un film dans l’esprit du temps qui montre la volonté de dépasser le capitalisme pour tenter autre chose. Le film tourne autour de Pierre LEFEVRE et Jules BERRY et raconte l’utopie anarchisante de cette époque. 1936 Jean Renoir : film de propagande pour les communistes : La vie est à nous Il s’écartera de cette ligne militante pour aller vers la recherche artistique. Une partie de campagne : adaptation de Maupassant, on y retrouve l’inspiration de son père, peintre, avec l’enchaînement des situations par le rôle de la musique. C’est un hommage à son père, et à l’impressionnisme. L’histoire : une famille passe un dimanche à la campagne, puis 2 jeunes filles sont invitées. Il y a une sensibilité dans la recherche sensuelle des images comme un poème, les sensations y sont similaires, avec un travail sur le motif et le ressenti. 1937 : La grande illusion est un film militaire sur la première guerre mondiale. 1938 : La Marseillaise parle de la guerre dans un mouvement de réflexion collective, et croyance en la nation, appel au pacifisme. Dans ces 2 films on retrouve son engagement politique par la parabole et non plus dans la propagande. Persistance d’un certain espoir idéologique. Les acteurs sont GABIN, Pierre FRESNAY, ENCH VON SROHEM. 1938 : La bête humaine de Zola, s’inscrit dans le réalisme poétique, avec le destin négatif qui rend prisonnier les personnages. C’est un pas vers la désillusion. 1939 : La règle du jeu , a une atmosphère lourde, qui traduis cet état d’angoisse du peuple qui sent arriver la menace de guerre. L’histoire commence comme une comédie et bascule peu à peu vers le drame, c’est un jeu sur les genres. Une avancée inexorable vers le drame. C’est la quintessence de l’univers de Renoir. En parallèle il a une réflexion sur les classes sociales. Il en donne une représentation critique, des bourgeois de son époque qu’il décrit comme un vaste théâtre avec un déterminisme très fort. Les domestiques sont aussi tournés en ridicule, dans une comédie au ton grave. La légèreté des personnages accentue ce « gouffre » entre réalité et futilité des préoccupations mondaines des classes privilégiées. Exemple de la scène de chasse où on voit une véritable mascarade, un monde factice sans assise, une vie reposée sur de simples représentations. C’est le film qui annonce la fin d’un monde de paix, on avance vers un basculement. A l’époque il est incompris, il faudra attendre l’après guerre pour qu’il soit apprécié. Le cinéma américain des années 1930 Dans les années 1930, produire un film ne rapport pas d’argent ; mais l’exploiter oui ! Tout le système Hollywoodien sera basé sur cette constatation. Ainsi un studio américain est un tout : un réseau de production + de distribution + d’exploitation. Le planning de production et la nature des œuvres sont faits en fonction des besoins des salles. Tout est basé sur une logique d’approvisionnement. Il fallait alors avoir un réseau de salles dans tous le pays pour pouvoir asseoir son marché. On fait alors la distinction entre les MAJORS (sociétés qui possèdent un réseau de salles) et les MINORS (sociétés qui n’en ont pas). A l’époque 5 majors ramassent 75% de toutes les recettes avec seulement 25% du parc d’exploitation national. Les sociétés qui possèdent de gros circuits de salles comme la Paramount vont beaucoup souffrir de la crise économique des années 1930, mais se referont pendant les années 1940. On crée alors des catégories commerciales conçues par les producteurs pour cibler les goûts du public. A cause de ces « horizons d’attentes » on voit se créer de nombreux codes assignés à certains genres. Le personnel aussi va se spécialiser et se cantonner dans certains genres. Cette idée de « genres » a marqué la production américaine de l’époque et a fat naître des sous-genres pour mieux caractériser la typologie. Par exemple dans la comédie on pouvait trouver du burlesque, du loufoque, de la comédie de mœurs, de la comédie romantique, etc. Il y a une autre distinction qui se fait : elle est économique et distingue Série A et Série B. Cette démarcation classe les films en série B dès lors qu’ils sont au dessous d’un certain budget. Les séries B étaient d’avantage destinées au marché national américain, alors que les séries A étaient vouées à l’exportation. Remarque : à l’époque une séance de cinéma = un film de série A + un film de série B. Compagnies américaines : majors & minors 5 Majors ? MGM ? Paramount ? Warner ? Fox ? RICO Les 3 Minors principales : ? Universal ? Columbia ? United ? On parle d’oligopole pour définir le marché cinématographique de l’époque. Ces studios cherchaient à contrôler les laboratoires, les éditions musicales, la production de pièces à Broadway puis la télévision. MGM C’est la Major la plus puissante à l’époque. Elle naît à la fin des années 1920 (Metro / Goldwin / Mayer) et sera dirigée par Luis MAYER jusqu’aux années 1950. Logo : lion qui rugit. On y produit des films « intemporels », pour lesquels 60 écrivains travaillaient à l’écriture des sujets. A la MGM, la réalisation passe au second plan, derrière les stars qui étaient leur fer de lance. Le style MGM se base sur des sources littéraires prestigieuses ; utilise beaucoup de stars et d’excellents techniciens. ?Visionnage de « Un jour aux courses » (1937- Sam WOOD). Le film est tourné autour des Marx Brothers et de leur comique de théâtre. On distingue facilement « l’enrobage » typique de la mgm à laquelle s’ajoute une esthétique du café-concert. C’est un mélange entre les comédies et les grands spectacles, qui répond aux horizons d’attente du public de l’époque. WARNER Issue d’une fusion entre la Warner Brother et la First National, durant le passage au parlant, dans le but de doter la Warner du réseau de salles de la First National. La Warner a absorbé la Vitagraph, qui détenait à l’époque le brevet du vitaphone, pilier de la technologie audio du parlant. La Warner se lance donc dans le parlant avec un gros avantage sur ses concurrents. Ses films sont au rythme de la société américaine. Elle se positionne ainsi comme la major ayant le plus d’inventivité et se place sur le terrain des causes progressistes. Le parti pris de la Warner est de faire des sujets « manchettes », c'est à dire d’imaginer des scénarii à partir des d’articles de presse et d’inventer ensuite une histoire d’anticipation. Jack Warner, patron, s’est entouré de producteurs exécutifs parmi lesquels Darryl Zanuck qui à l’origine de l’inclinaison artistique de la compagnie. Hal Wallis lui succède de 1933 jusqu’à l’après-guerre. Il y a une perception de l’acteur différente à la Warner que dans les autres productions de l’époque. PARAMOUNT Elle possède un énorme réseau de salles, ce qui fut une faiblesse lors de la crise économique. Pour y faire face, la Paramount a du s’adapter (artistiquement, etc) pour répondre aux demandes de son temps. Elle sera la première s’engager dans la télévision, mais aussi la pionnière en matière de salles modernes et confortables. A la Paramount le réalisateur a un certain prestige que les autres n’ont pas. On mise sur la créativité et la notoriété des réalisateurs comme Cecil B. DE MILLE, Ernst LUBITSCH. Paramount signifie supérieur (d’où le logo d’une haute montagne). On y produit essentiellement des films de divertissement, mais avec une idée de sophistication (dans la reconstitution des décors et des personnages). TWENTITH CENTURY FOX Plus moderne que ses concurrents. Le logo représente un gratte-ciel et des projecteurs accompagnés d’une musique triomphante. La 20th se démarque par sa volonté d’innover et s’illustre dans le développement des premiers écrans larges. À la 20th on prime sur le scénario en cherchant à s’entourer de grands noms de la littérature, mais on n’y travaille pas avec les européens. RKO La Rko montre un grand intérêt pour le film sonore et le domaine de l’audio au cinéma. Elle rachète la RCA pour se doter d’un réseau de salles et continuera à se soucier de la maîtrise du son. Elle s’attache à des productions de sujets littéraires, servis par des stars de renom (Katherine HEPBURN, Fred ASTAIRE) et des décors splendides. Les minors : UNIVERSAL A l’origine Universal est un vieux studio Hollywoodien. Au sommet de sa gloire dans les années 1920, elle connaît une baisse de régime pendant les années 1930 et 1940 à cause d’un manque de salles. Mais la compagnie connaît un regain pendant les années 1950 quand les majors ont commencé à céder des salles. Les films sont orientés vers le fantaisiste ou le fantastique. COLUMBIA UNITED ARTISTS : Sans réseau de salles, la United Artists constitue d’avantage une structure d’accueil de productions indépendantes et qui possède et offre un vrai circuit de distribution étendu à tous les Etats-Unis. > Il existe aussi des maisons indépendantes. Elles n’ont ni réseau de distribution, ni studio de production. Pour survivre, les meilleures d’entre elles fonctionnent par contrat avec des gros studios, pour obtenir des prêts de star le temps de tourner un film. Ce sera le cas des maisons de Samuel GOLDWIN, David O’SELZNICK ou Charlie CHAPLIN. En dehors de ces cas particuliers la production indépendante avait très peu de place sur le marché américain. Le code HAYS La sensualité et l’érotisme ont soulevé la censure dès les débuts du cinéma. Puis des groupements moraux se sont insurgés de la prétendue immoralité de ces spectacles qui dénigraient la religion, le mariage, etc. Le gouvernement a du prendre des mesures pour institutionnaliser cette censure et protéger ainsi les enfants. Ainsi, dans les Etats-Unis des années 1920, un mouvement d’autorégulation voit le jour, mené par les producteurs qui est à l’origine du code Hays. Ce code voit le jour dans un contexte qui désigne Hollywood comme lieu de décadence, suite à plusieurs scandales. Ex : Fatty, acteur célèbre, est accusé d’assassinat en 1920. En 1922 le réalisateur W. Taylor est assassiné, puis c’est la mort par overdose d’un acteur célèbre. Un comité est donc créé, dirigé par William Hays, très connu pour ses tendances conservatrices et son impartialité. Il se donne la mission de changer les mœurs d’hollywood et de redorer l’image du cinéma. En 1927 il fait donc signer un code de bonne conduite, le fameux « Don’t and be careful ». Nature de la production américaine à travers leurs réalisateurs. Malgré les contraintes des studios, plusieurs auteurs ont su mettre en place leur propre style. Les autres réalisateurs sont surtout des techniciens, qui n’affirment pas leur statut d’auteur, du fait des contraintes hollywoodiennes. C’est ainsi qu’on voit naître de très bon « produits cinématographiques », mais très classiques à cause de ces contraintes. Exemples : Autant en emporte le vent (1939) de Victor FLEMING, avec Vivien LEIGH, Clark GABLE. Le film concentre les principes esthétiques ainsi que les réponses typiques aux attentes des spectateurs de l’époque. Le film est tourné en Technicolor. ?John FORD (1895-1973) fait carrière dans le cinéma de 1917 à 1966 en se démarquant de ces contraintes classiques. Sa force réside dans la simplicité de son style. Il s’est toujours méfié du trop voyant, avec le souci permanent d’être compris par le spectateur. Sa narration est elle aussi épurée pour ne garder que l’essentielle. Les décors sont personnalisés par le genre dont traite le film (western ; films sociaux …). John FORD dit : « je suis un paysan qui fait des films de paysans ». En effet, une thématique récurrente dans le cinéma de Ford est sa volonté de soutenir les minorités. Ainsi dans La chevauchée fantastique (1939, avec John WAYNE et John CARRADINE), il ne se contente pas de faire un simple western mais se concentre sur l’évolution des personnages d’un point de vue humain, dans leur relation au monde et aux autres. Dans « Les raisins de la colère » (1940) il aborde des thématiques plus actuelles, à travers un discours contestataire pour montrer que la dignité des pauvres gens est plus forte que l’oppression. Le thème de l’errance est cher à FORD et illustre son appartenance au courant réaliste. Pour lui, l’héroïsme est dans le quotidien. Il parvient à faire de ses personnages de vrais héros du quotidien, souvent accompagnés de forts personnages secondaires. ? Howard HAWKS (1896-1977) La carrière d’HAWKS débute en 1925 quand la Fox lui achète un scénario avec pour obligation de lui donner la direction du tournage. HAWKS comprend alors qu’il faut avoir le contrôle du scénario pour maîtriser la mise en scène : c’est la notion d’auteur complet. Il signe ainsi Scarface en 1932, mais aussi des comédies comme Les hommes préfèrent les blondes ou L’impossible M. Bébé (1938). Dans ce dernier film il s’essaye au cinéma burlesque qui mêle les cascades du muet aux dialogues du parlant. Les gags s’enchaînent dans une parfaite maîtrise du scénario. ? Léo Mc. CAREY (1894-1969) CAREY a été l’assistant de Tod BROWNING. Il réalise son premier film en 1921, la comédie Society Secrets. En 1932 il réalise Le roi de l’arène avec la Paramount, puis la soupe au canard et Cette sacrée vérité (1937), qui est une histoire d’un grand classicisme (un jeune couple qui divorce suite à un quiproquo). ? Ernst LUBITSCH (1892-1947) LUBITSCH crée un cadre comique où la parole trouve toute son efficacité Tout fonctionne chez lui de manière allusive et métaphorique Mais au lieu de tomber dans le moralisme, il parvient quand même à produire des films de divertissement, comme Ninotchka (1939) ou To be or not to be (1942). ? Frank CAPRA (1897-1991) D’origine italienne, CAPRA lance sa carrière dans le septième art grâce à son embauche chez Columbia. Son premier grand succès est La blonde Platine (1931). Puis il réalise Grande dame d’un jour (1933) ; New York Miami (1934). Il crée ainsi son style personnel.

Related Downloads
Explore
Post your homework questions and get free online help from our incredible volunteers
  1338 People Browsing
Your Opinion

Previous poll results: Where do you get your textbooks?