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Mestier.docx

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Contributor: DetroitRed
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Mestier Mot d'origine populaire du Xè siècle. Sans doute formé à partir du croisement de deux formes du latin tardif : ministerium et mysterium, ces deux termes se rapportant au service religieux. Ministerium dérivé de minister désigne les '' service '', '' office '', '' fonction '' en particulier '' service divin ''. Mysterium signifie '' secret, célébration rituelle en l'honneur d'une divinité '' : Dans Chroniques des ducs de Normandie de Benoît de Saint-Maure rédigé en 1160, au vers 22 925 on trouve « Ci par tot en chascon mostier / A celebré Deum mestier ; […] » ] Mestier ayant certes des origines tirées du contexte religieux, tombe dans le domaine laïc et professionnel avec une signification qui est à la base de toutes les autres, l'idée de '' service ''. Dès le Xè siècle, le sens de '' corps de métier '' ou '' catégorie professionnelle '' domine les autres sens de mestier, comme le montre le Livre des mestiers, rédigé en 1268, par Étienne Boileau, grand recueil sur les règles des métiers parisiens de l'époque. Le terme est aussi utilisé pour désigner les ustensiles, vaisselle etc. qui aident à l'exercice d'une profession. Il peut prendre une connotation péjorative à la fin du XIIè siècle avec l'expression femme de métier '' prostituée ''. Les bas mestier désignaient '' des jeu d'amour '', idée que l'on retrouve en argot de français moderne. Effectivement, l'expression petit métier désigne une '' prostituée ''. « Colas avait décidé d'aller becter au restau avec l'un de ses petits métiers » (Housin, 2). Le mestier peut aussi être l'instrument de supplice, ce qui donnera l'expression en moyen français de mettre sur le mestier, soit '' mettre à la question / mettre à la torture ''. En ancien français on trouve aussi le sens de '' profit ''. Avoir mestier à quelqu'un, '' lui être utile, lui rendre service ''. Puis Avoir mestier pour quelque chose, '' y avoir rapport ''. Enfin, de l'idée de '' service '' du Xè siècle, naît celle d'' utilité '', de '' besoin '' puis de '' nécessité ''. Ces sens resteront d'actualité jusqu'au XVIIè siècle. Estre mestier, être nécessaire. « Il n'en avoit nul mestier » / « il n'en avait pas besoin. » (Miracle de Saint Louis, fin XIIIè siècle) « Ja lis corners ne vus aveit mestier » / « Sonner du cor maintenant ne servira plus à rien. » (La Chanson de Roland, v. 1742) « Par tens avra mestier d'aiue li seneschaus » / « Le sénéchal aura bientôt besoin d'aide » (Le Roman de la rose ou Guillaume de Dole, v. 4842 ) « Issi funt li nun dreiturier : quant hum aparcit lur mestier, les altres vuelent enculper e lur mesfet sur el turner » / « Voilà comment agissent les hommes injustes : quand ils ressentent le besoin, ils rejettent leurs propres fautes sur les autres. » (Les Fables de Marie de France, fable 90, v. 12) En moyen français, on trouve les expressions : Si mestier est, '' si besoin est ''. Il est bien mestier que, '' il faut bien que ''. Avoir mestier, '' avoir besoin ''. Mestier a encore le sens d'utilité. Il prend aussi celui de '' charge, occupation, activité '' : « Des trois mestiers d'armes tenus, Joustes, tournois, et la guerre n'oublie » [Eustache DESCHAMPS, Oeuvres (1346-1407)]. On dit aussi s'employer a mestier, pour '' travailler comme artisan ou ouvrier ''. Les gens de mestier sont les '' artisans '' et les '' ouvriers '' jusqu'aux, respectivement, XVè et XVIè siècle. PARADIGME SÉMANTIQUE Il existe en ancien français plusieurs autres constructions syntaxiques impersonnelles pour exprimer l'obligation, le besoin, la nécessité grâce aux verbes ou locutions suivantes : estre besoing '' avoir besoin '' – chaloir '' importer, avoir de l'intérêt, falloir '' – convenir/covenir/couvenir '' faire quelque chose selon son désir '' – falloir '' faire défaut, manquer '' – estovoir '' il faut, il est besoin de ''. PARADIGME MORPHOLOGIQUE Les deux formes ministre / menestrel sont issus du même paradigme latin : menestrel, adjectif lui même formé sur ministerium ('' service, office, fonction '') dont mestier est sémantiquement et morphologiquement proche. Les deux mots ne sont pas toujours distincts en ancien français et peuvent prendre tous les deux le sens de '' serviteur, agent '' signifiant de façon globale toute personne exerçant une activité sous la dépendance et profitable à une autre personne. L'écriture de mestier est différente en français moderne, même si la disparition du S n'est pas considérée comme une véritable variante. En effet, le S en fin de syllabes disparaît suite à des changements d'ordre phonétique, et se transforme en accent aigu : métier. À partir du XVIIè siècle, métier est sorti des expressions d'utilité, il ne concerne plus que le champ professionnel et dans une moindre mesure des instruments ou outils de travail précis, comme un '' métier à tisser '' par exemple. Cependant, l'idée de '' nécessité '' est toujours sous-jacente avec l'idée de '' service '' liée à celle de métier. On trouve en argot l'expression avoir du métier '' être habile ''. BIBLIOGRAPHIE • DICTIONNAIRES : GREIMAS, Algridas Julien. Dictionnaire de l'ancien français. Paris : LAROUSSE, 1992, collection : Trésor du français (Paris). GREIMAS, Algridas Julien et KEANE Teresa Mary. Dictionnaire du moyen français. Paris : LAROUSSE, 1997, collection : Trésor du français (Paris). COLIN, Jean Paul et MEVEL, Jean Pierre et LECLERE, Christian. Dictionnaire de l'argot français et de ses origines. Paris : LAROUSSE, 1997, collection Trésor du français (Paris). BRUANT, Aristide et BERCY de, Léon. L'argot au XXè siècle. Paris : Édition classiques GARNIER, 2009. • LEXIQUE & RECUEIL DE VOCABULAIRE ANDRIEUX-REIX, Nelly. Ancien français, Fiches de vocabulaire. Paris : Presse Universitaire de France, 1987, collection Études Littéraires. BERTRAND, Olivier et MENEGALDO, Silvère. Vocabulaire d'ancien français, Fiches à l'usage des concours. Paris, Armand Colin, 2006, collection U . Linguistique. GODEFROY, Frédéric et BONNARD, J. et SALMON, Am. Lexique de l'ancien français. Paris : Honoré CHAMPION, 1994. • OEUVRE Benoît de Saint-Maure, Chroniques des ducs de Normandie (p.256) : http://books.google.fr/books?id=22wDAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge summary_r&cad=0#v = onepage&q&f=false (le 21 Octobre 2013

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