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HISTOIRE DU SYSTEME EDUCATIF FRANÇAIS 1960 A 2000
L’aube des années 60. L’apogée des maîtres d’école.
Système hérité des lois républicaines (idées dans les annés 1880. Pendant 80 ans, le système éducatif n’a pas vraiment changé. Même programme, même pédagogie. Aboutissement d’une lutte historique entre Eglise cathoolique et laïcité.
1880 : victoire des laïques : enseignement laïque d’Etat.
Avant, l’Eglise détenait le monopole de l’enseignement.
1789 : changement de système social (Rev).
1815 : Eglise veut reprendre le monopole. Va essayer de rétablir l’ancien système scolaire, pression pour que textes de loi soient votés en sa faveur.
1833 : loi GUIZOT :ministre de l’instruction publique. On met une obligation scolaire. Toute commune de plus de 500 habitants doit ouvrir et entretenir une école primaire, le maître d’école est payé par les familles. Ce sont les prêtres qui assurent la plupart des cours : bénévolat.
Pour éviter le monopole, 2ème obligation, ouvrir par le département une école normale, pour la formation des maîtres, mais peu d’applications, c’est progressif.
1850 : loi FALLOUX : principe de liberté, l’église à la liberté d’ouvrir des écoles. 2 systèmes scolaires : catholique et public. Un particulier peut ouvrir une école (certificat d’aptitude, savoir lire écrire compter).
On doit enseigner la religion à l’école, c’est le curé qui contrôle l’instit pour voir si l’enseignement est fait. Création des IEN.
L’église veut rétablir une pensée politique : société d’obéissance / société liberté. Obéissance à un ordre révélé par Dieu : soumission.
Opposition philosophique et économique : aller vers un régime de plus grande liberté, rôle de la bourgeoisie, système éducatif trop contraignant, système philosophique du 19ème : enseignement laïque. Main d’œuvre mieux formée : formation technique.
Loi Guizot : commune de plus de 3000 habitants doit ouvrir des écoles primaires supérieures.
19ème (2ème partie)
frein à l’instruction des classes populaires, classes dirigeantes jugeaient cette instruction dangereuse. En élevant leur niveau de connaissances, moins de révoltes, atout de la pacification des classes dangereuses.
Mieux formé les instits, plus introductions d’autres notions (histoire, géographie, musique, connaissances pour mesurer les champs).
L’enseignement se développe en France. On apprendà lire puis à écrire, enfin à compter. « laïcité profitable pour l’instruction du pauvres ».
1860/1870 : extension de la gratuité de l’école, demande faite par les préfets.
Défaite militaire de 1870, chute du second empire : arrivée des Républicains.
1870/1880 : républicain au pouvoir :laïcité.
1880 : 3ème République
mesures significcatives en direction de l’école :
1881-1882 : Loi FERRY :
la gratuité } obligaation aux communes d’assurer la gratuité, fournir locaux, cahier L’obligation} comme gratuite obligation entre 6 et 12 ans, l’obligation a évolué 14 ans entre les deux guerres, aujourd’hui 16 ans.
Laïque} pas d’enseigne religieuse.
1885 : autres lois GOBLET deux élements/
laïcisation des personnels : mettre des instits formés par les écoles normales (pas suffisament d’instits (les hussards noirs de la république) 20 ans pour évacuer les religieux, les congrégations.
Laïcisation des programmes : manuel scolaire.
1901/1905 : deux lois
1901 : lois sur les associations : pour être reconnu elle doit se déclarer à la préfecture (président, secrétaire, trésorier) . Non, pour les congrégations : interdire les congrégations notamment celles des frères de la doctrine chrétienne, fermeture des écoles chrétiennes récupérées par les laïques
1905 : loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Entretien des lieux de culte. On ne reconnaît plus les cultes, pas de subvention, pas de l’école. Finance l’enseignement public pas le privé. C’est différent aujourd’hui.
Même enseignement qu’avant lire, écrire, en même temps , compter.
Méthode syllabique, copie d’écriture.
Notion d’histoire géographique : conscience qu’il appartient à une unité nationale. Pas de langue régionales interdites, rudiment de sciences, enseignement avec manuel.Gym : notion d’alignement, d’ordre, visée militaire : enseignement orienté.
Enseignement des filles, sans utilité, concept de l’époque, mais elles y vont pour ne pas aller à l’Eglise ( ? !)
Règle stricte pédagogique : IO, IEN vérifie le programme mais aussi une pédagogie officielle : système règlementaire pour l’enfant et le prof.
Enfant soumis à des punitions, l’enfant est mauvais, veillé à ce qu’il soit bon, contrainte. Le prof doit être sévère : règle stricte. Ecole monument austère, droit, carré, pas de décor, blouse grise.Type de structure pédagogique ne change pas de 1870 à 1960 :
COURS PREPARATOIRE : 5/6 ANS
COURS ELEMENTAIRE pendant 2 ans
COURS MOYEN pendant 2 ans
COURS SUPERIEUR : 12 ans
Années 30 : 14 ans.
Cours moyen sélection pour cours supérieur.
Les – bons : classe de fin d’études jusqu’à 14 ans pour le certificat d’étude, seuls les meilleurs s’y présentent, concours administratif, concours école normale vers le cours supérieurs.
Travail chez un artisan + école le soir pour préparer le CAP.
Le prof : 8H30 /16H30 : journée de classe
16H30/18H00 : étude surveillée quasi obligatoire
Après 18HOO : cours du sooir.
1960-2000 LE TEMPS DES BOULEVERSEMENTS.
EXPLOSION SCOLAIRE
Explosion démographique : problème avec le système mis en place. Fin de l’exode rural, urbanisation, industrialisation, ouverture vers l’Europe.
Contrainte économique : loi de libre concurrence. La population productive doit être formée. Il faut un enseignement de masse plus conséquent.
1950 : 2 millions d’enfants (CP/CM2) accueillies à l’école
1965 : 4 millions
2001 : 4 millions
collège lycée : 750 000 enfant de la 6ème à la Terminale en 1950
2 millions et demi en 1960.
Explosion :
Causes démographiques même chose dans les années 70.
Allongement de la scolarité : tous les enfants entrent au collège dans les années 50 (jusqu’en 3ème). Création d’un enseignement professionnel. Lycée Professionnel ou centre d’apprentissage pour que les enfants puissent aller vers une formation technique (CAP-BEP), après niveau Bac Pro, aujourd’hui niveau BTS.
Fin de la non-mixité : primaire, collège, lycée. amélioration chez les filles : capacité égale ou supérieure jusqu’à la 3ème.
Demande d’école : prolonge l’école sans réel désir d’une fin diplomante, sans effet formateur réel.
Ecole primaire : année 60 : instit niveau BAC, après DEUG, aujourd’hui LICENCE, d’où termes de PE, même niveau exigé que les professeurs de lycée por le CAPES.
Dossier scolaire : profil scolaire de l’enfant : filère, orientation.
Filière 1 : étude longue
Filière 2 : étude courte
Filière 3 : métier manuel
Filière du collège des années 60, le collège est donc divisé en trois parties.
Document : les réformes des années 60 : les 3 degrés.
De 1959 à 1977 : selon la filière pas le même parcours, pas les mêmes profs qui enseignent.
Ex filière 1 : prof agrégés.
Après 1977, il n’y a plus de divisions, tous vers le brevet des collèges, l’orientation se fait après la 3ème.
L’INSPIRATION PEDAGOGIQUE.
Beaucoup trop de contrainte dans le système éducatif de l’époque.
Source d’inspiration : Rousseau « l’Emile », conseil pédagogique.
tenir compte de la personnalité de l’enfant (psychologie cognitive, psychologie des apprentissages) rudiment de psycho sont nécessaire à l’instit, l’enseignement individuel est posé comme principe.
Enseignement doit reposer sur l’expérience scientifique, pas sur des vérité révélées, dogmatiques. Tâtonnement de l’individu amène à la connaissance. Pédagogie expérimentale : enfant chercheur . l’erreur de l’enfant est positive.
Tenir compte du milieu d’origine de l’enfant. l’enseignement doit aller vers l’extérieur, sortir de l’école, observer la nature.
Méfiance à l’égard de toute instituion à l’époque c’est l’église, cherche son intérêt en éduquant le peuple, contradictoire avec l’intérêt de l’individu mais aussi l’Etat : tenté d’utiliser l’école à son profit, garder un esprit critique face à l’institution et l’intérêt qu’elle peut avoir de l’enseignement : position à défendre.
Ouverture sur le milieu physique mais aussi social et culturel (Wallon, Motessori :aménagement de l’école maternelle, espace/action).
Importance de la psychologie Binnet/Sinon : test de potentialité intellectuelle et psychologique des enfants.
Piaget : étape de l’apprentissage psychologie cognitive.
Méfiance de l’institution : FREINET (pédagogie alternative : enfant actif).
Influence des sociologues Baudelot Establet
Bourdieu Passeron
Reproduction de la société sans perspective d’évolution.
Gabriel Cohn Bendit : prof, lycée alternatif, principe pédagogique différent, sans programme, l’élève détermine ce qu’il veut étudier, comment, élève souvent rejeté du système scolaire.
Programme : division du temps scolaire.
1/3 lire, écrire, compter
1/3 matière d’éveil (sciences, technique)
1/3 plein air
modifications des références pédagogiques : composition, répartition des matières, les parents ne comprennent plus le nouveau système scolaire, il n’y a plus de référence pour les familles.
Problème :
Pratique pédagogique : méthode nouvelle, les enseignants n’y sont pas préparés.
Ex : année 60 méthode globale, l’enfant du CP support d’apprentissage différents.
Ex : introduction en math non plus de calcul mais math moderne, théorie des ensembles.
Ecole transformée tentant d’appliquer nouvelle méthode, enseignant non convaincus, qui la maîtrise mal, qui ont du mal à l’appliquer.
Plan Langevin Wallon : commission pour plan de réforme présentée.
Réflexe des familles : elles se tournent vers des établissements qui ne pratiquent pas ces méthodes : le privé, renouveau fin des années 60.
1959 : Loi DEBRET contrat d’association, possibilité d’association avec l’Etat, vérification des enseignements et des programmes (IEN), pour le privé, fonds de l’Etat, paiement des enseignants, bourse pour les enfants. Le privé est à égalité ave le public. Programme : plus de liberté par rapport au public.
Les méthodes nouvelles effraie les « parties moyennes » qui mettent dans l’école primaire tous les espoirs d’élévation. L’école est un instrument d’élévation, comme ils doutent, ils mettent les enfants dans le privé.
Concurrence entre public et privé. Aujourd’hui 20% dans le privé, clergé catholique mais les enseignants sont laïques, collège lycée 30 à 35 % (Aix). En fonction de la composition sociale, il ya une attrait pour le privé.
Renouveau du privé : dans l’enseignement public un problème nouveau apparaît dans les années 70 et se cristallise dans les années 80.
le soupçon : niveau des élèves baisse
idée : on apprend plus rien à l’école comme les enseignements ont changé.
1988 : « le niveau monte », ouvrage annuel sur l’état de l’école.
90% entre 2 et 22 ans sont scolarisés. Globalement, le jeune français en sait plus que celui d’il y a 40ans : plus d’infos, de médias…
Années 80 : chercheur retrouvent une dictée de 1870, avec les copies des élèves. Même dictée aux élèves (dans une classe avec à peu près la même configuration que celle de 1870), les résultats obtenus sont nettement meilleurs, les fautes sont que sur les termes techniques, sur les règles de grammaire, d’accord, il y a moins de fautes.
Echantillon plus large au collège : épreuve du certificat d’études. Les résultats sont plus mauvais donc ne sont pas publiés.
Inquiétude révélée notamment par les évaluations des 6ème : grosses difficultés.
10% ont de grandes difficultés de lecture : déchiffrage
30 à 35% mauvais lecteur : déchiffrage sans accès au sens.
Calcul : l’addition est acquises, moins évident pour la soustraction, multiplication et division ne sont pas su tout acquises.
6ème : les enfants n’ayant pas les pré-requis tels qu’on les envisage. COLLEGE UNIQUE remis en question : différenciation de la pédagogie, matières communes (sport, dessin) avec différenciation pour les matières principales.
Années 60 : instit avec moins d’enfants dans les classes, il s’en sortait mieux.
Aujourd’hui, il y a plus d’enfants, de matériel, mais les résultats sont moins bons. Remise en question des méthodes modernes notamment pour mes classes populaires. Méthodes traditionnelles mieux encadrées.
démocratie à l’école
gratuité pour tous. Mais au lycée, achat de livres, même si pris en charge par des associations de parents d’élèves. PACA : lycée livre gratuit.
Pas de démocratisation : dans les classes préparatoires aux grandes écoles, les classes supérieures représentent 95% des effectifs.
BTS : pas les mêmes classes.
BAC Pro, BAC S, les populations ne sont pas les mêmes.
D’un autre côté démocratisation, accès au Bac =
Le système éducatif ne corrige pas les inégalités de chances d’accès au savoir : ségrégation sociale voire éthnique.
Tout le monde peut aller vers le haut mais ce n’est pas le cas. Mise en place de processus de correction, là où il y en le plus besoin pour les zones sociologiquement en difficultés (Banlieues, zone rurale).
ZEP : un enfant sur cinq est scolarisé en ZEP à l’école primaire. Politique de gouvernement : mise en place par la gauche en 81, relancée en 88, et 95. Droite mise en sommeil. Gauche : idée de donner plus à ceux qui ont moins, renforcée l’intervention pédagogique (meilleurs enseignants, plus d’adaptation, moins d’élèves : ça ne marche pas : souvent ce sont de jeunes enseignants qui y sont nommés mais trop inexpérimentés. Noyaux durs d’échec scolaire : repérés très tôt. 1/7 sans diplôme même si repéré très tôt : pas d’aide
Formation des maîtres
Avant séparation entre primaire, collège et lycéé
1989 : création des IUFM : formation des enseignants unifiée, deux années de formation pour tous.
Articulation non pertinente : 1ère année préparation au concours, 2ème année : adaptation. Groupe de pression corporatif, pédagogique : Blocage.
Plan de formation : politique plus générale liées au ministère, modifiée le système de formation
1997 : mission de l’enseignant : Instruire, contribuer à l’éducation, contribuer à l’insertion sociale et professionnelle.
Problème : libéralisation des systèmes, système de plus en plus libéral, l’école s’y confronte. Ce n’est pas un sanctuaire, ce n’est pas un milieu protégé. Difficultés extérieures : violence, vandalisme, incivilité, assez marginales.
Libération de la société : l’enfant y va sans « être obligé d’y rester », pas de contraintes pour l’acquisition.
Allocations de rentrée : signe d’appartenance à une société organisée : achat d’articles pour l’identification au groupe.
Libéralisation des savoirs : le fossé risque de se creuser selon le milieu d’où viennent les enfants (pré-requis nécessaires).
Nostalgique du retour au passé : car structure de la société est différente, les réponses pédagogiques a apporté sont nouvelles : innovations pas de modèle passé.
Histoire de l'éducation
1826: ouverture des premières salles d'asile
1833: loi GUIZOT sur l'instruction primaire: obligation d'ouvrir une école de garçons dans toute commune de plus de 500 habitants
1850: les communes de plus de 800 habitants sont tenus d'ouvrir une école pour filles
1867: loi DURUY: création d'une école pour fille dans chaque commune de plus de 500 habitants
1881: gratuité de l'enseignement; organisation des écoles maternelles (le terme de salle d'asile est supprimé) qui devient une école non obligatoire mais gratuite et laïque.
1882: école obligatoire jusque 13 ans et laïque
1886: loi GOBLET sur la laïcisation des personnels
1905: loi de séparation entre l'église et l'état
1936: loi Jean ZAI porte la scolarité obligatoire jusque 14 ans
1947: plan LANGEVIN WALLON qui préconise un enseignement gratuit et commun jusque 15 ans (autrefois division entre primaire supérieur et secondaire pour les plus forts)
1959: loi BERTHOIN qui prolonge la scolarité obligatoire jusque 16 ans
1963: réforme FOUCHET: création des CES
1969: mixité s'impose
1972: mercredi remplace jeudi
1975: réforme HABY sur le collège unique
1981: création des ZEP
1985: 80% d'une classe d'âge au niveau du bac; nouveaux programmes de l'école primaire
1989: loi d'orientation sur l'éducation; convention des droits de l'enfant
1990: mise en place des cycles
1995: nouveaux programmes
2002: nouveaux programmes
2005: nouvelle loi d'orientation pour l'avenir de l'école
« Les collections de l’histoire : Mille ans d’école de Charlemagne à Claude Allègre »
CHRONOLOGIE :
789
L'Admonitio generalis, grand texte législatif du règne de Charlemagne, comporte plusieurs dispositions consacrées à l'enseignement, rappelant notamment le devoir d'établir des écoles.
VERS 1205-1210
Fondation de l'université de Paris, suivie de celle de Montpellier (1220), célèbre pour sa faculté de
médecine, et de celle de Toulouse (1229).
1257
Robert de Sorbon crée un collège à Paris. Celui de Navarre est fondé en 1305 sur la montagne Sainte-Geneviève.
1530
Naissance du Collège royal fondé par François I", futur Collège de France.
1556
Les jésuites ouvrent à Billom, en Auvergne, leur premier collège en France.
1683
Jean-Baptiste de La Salle crée l'institut des frères des écoles chrétiennes.
1686
Fondation de l'école pour jeunes filles de Saint-Cyr qui sera fermée en 1793.
1698
0rdonnance prescrivant la mise en place d'une école par paroisse, reprise en 1724, mais sans effet réel.
L’école est considérée comme relevant de l'Église.
1762
Jean-Jacques Rousseau publie Émile ou De l'éducation. Il y récuse l'école comme lieu obligé
d'apprentissage.
1764
Expulsion des jésuites du royaume.
Leurs établissements sont placés sous la tutelle de bureaux d'administration.
1766
3 mai : création de l'agrégation qui subsiste jusqu'à la Révolution.
1791
3 septembre : la Constitution pose le principe d'une instruction publique, gratuite et commune à tous les
citoyens.
1792
20 et 21 avril : Condorcet présente à l'Assemblée son rapport sur l'instruction publique en faveur d'un
enseignement gratuit, laïque et non obligatoire.
1794
22 octobre : création de l'École polytechnique.
30 octobre : création d'une école normale à Paris (future École normale supérieure).
1802
1er mai : création des lycées.
1806
10 mai : loi fondant l’« Université impériale » dotée du monopole de l'enseignement.
1808
17 mars : mise en place du baccalauréat, sanction des études secondaires. Rétablissement de l'agrégation
sous forme de promotion administrative, puis comme concours en 1821.
1810
Création de la première École normale à Strasbourg.
1830
19 novembre : création de l'agrégation d'histoire.
1833
28 juin : la loi Guizot institue la liberté de l'enseignement primaire et oblige les communes à avoir au moins
une école primaire, et les départements une école normale primaire.
1836
23 juin : loi Pelet incitant les communes à avoir une école primaire pour les filles.
1837
22 décembre : création des « salles d'asile » destinées aux enfants de deux à six ans.
1850
15 mars : loi Falloux fondant la liberté de l'enseignement secondaire et autorisant les établissements privés
à recevoir des fonds publics à hauteur de 10 % de leurs dépenses annuelles.
1867
10 avril : Loi Duruy organisant l'enseignement primaire féminin, encourageant la création de cours pour
adultes et ouvrant la voie à la gratuité de l'enseignement.
1877
Publication du « Tour de la France par deux enfants » par G. Bruno.
1879
4 février : Jules Ferry reçoit le portefeuille de l'Instruction publique dans le nouveau gouvernement
républicain.
9 août : loi Paul Bert sur les écoles normales de garçons et de filles ; obligation est faite aux départements d'avoir l'une et l'autre dans un délai de quatre ans.
1880
27 février : loi prévoyant la laïcisation et la professionnalisation du Conseil supérieur de l'Instruction publique et des Conseils académiques.
13 juillet : création de l'École normale supérieure de jeunes filles de Fontenay.
11 décembre : naissance des « écoles manuelles publiques », c'est-à-dire des centres d'apprentissage.
21 décembre : loi Camille Sée instaurant les collèges et lycées de jeunes filles.
1881
16 juin : loi instituant la gratuité de l'enseignement primaire public.
26 juillet : création de l'École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres.
2 août : l'école maternelle remplace les salles d'asile.
1882
28 mars : loi instituant l'obligation (jusqu’à treize ans pour les enfants des deux sexes) et la laïcité de
l'enseignement primaire. Elle prévoit une « instruction morale et civique », la suppression du catéchisme, la laïcisation du contenu des manuels. De plus, l'organisation du certificat d'études concernant l'enseignement primaire est rendue obligatoire dans chaque département.
30 décembre : fondation de l'École normale supérieure de garçons de Saint-Cloud.
1886
30 octobre : loi Goblet, définissant l'organisation générale de l'enseignement primaire. Elle met en place la laïcisation des personnels des écoles publiques.
1901
Constitution d'une Fédération nationale des amicales d'enseignants, malgré l'interdiction syndicale qui
frappe les fonctionnaires.
1904
7 juillet : loi interdisant tout enseignement aux congrégations.
1919
25 juillet : loi Astier créant des « cours professionnels » pour les quatorze-dix-huit ans, et les écoles
d'enseignement technique. Septembre : naissance du SNI, Syndicat national des instituteurs, au sein de la CGT.
1923
Parution du premier des sept volumes du cours Malet-Isaac à l'usage de l'enseignement secondaire. Leur
publication s'étendra jusqu'en 1930.
1924
25 septembre : le droit syndical est reconnu aux fonctionnaires, et donc aux enseignants.
1930
16 avril : la gratuité est étendue à la classe de sixième puis progressivement à tout le secondaire.
1934
17 mai : création de la MAAIF (Mutuelle assurance automobile des instituteurs de France).
1935
Octobre : Célestin Freinet ouvre une école à Vence.
1936
9 août : le ministre de l'Éducation nationale Jean Zay rend la scolarité obligatoire jusqu'à l'âge de quatorze ans.
1941
Loi du 6 janvier, décrets des 22 février et 2 novembre pris par Vichy favorables à l'enseignement catholique; les municipalités sont autorisées à subventionner les écoles fibres qui reçoivent également 400 millions de francs et, par ailleurs, les élèves peuvent recevoir des bourses.
1944
Septembre : les deux principaux syndicats d'enseignants du secondaire fusionnent au sein du SNES
(Syndicat national des enseignants du secondaire).
1946
Mars : le SNES et le SNI intègrent une structure de coordination, la FEN (Fédération de l'Éducation
nationale).
1947
19 juin : la commission Langevin-Wallon, créée le 8 novembre 1944, remet son rapport qui préconise
notamment un enseignement commun à tous jusqu'à quinze ans et relance ainsi le thème de l'école unique.
1950
1er avril : création du CAPES.
1951
21 et 28 septembre : lois Marie et Barangé favorables à l'enseignement privé. Elles permettent aux élèves d'écoles privées de bénéficier d'une bourse d'État et octroient une allocation trimestrielle au père de tout enfant fréquentant l'école primaire, publique ou privée.
1956
6 janvier : ordonnance dite « réforme Berthoin », portant prolongation à seize ans de la scolarité obligatoire.
Transformation des cours complémentaires en collèges d'enseignement général (CEG), des centres
d'apprentissage en collèges d'enseignement technique, des collèges techniques et écoles nationales
professionnelles en lycées techniques.
31 décembre : loi Debré instaurant un système de contrats entre l'État et les écoles privées.
1962-1963
Des écoles de garçons ou de filles sont transformées en écoles mixtes à plusieurs classes.
1963
3 août : décret du ministre Christian Fouchet créant les CES (collèges d'enseignement secondaire) qui
remplacent le premier cycle des lycées.
1964
« Les Héritiers » de Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron remet en cause l'idée que l'école permettrait de réduire les inégalités sociales.
1965
10 juin : réforme du second cycle du second degré; les classes terminales de philosophie, sciences
expérimentales et mathématiques élémentaires sont remplacées par les sections A, B, C, D ; création du baccalauréat de technicien.
1968
Mouvement de Mai ; grèves et émeutes dans les universités et les lycées.
9 octobre : programme de sixième sans latin.
8 novembre : réforme des conseils d'administration des établissements du second degré ; désormais, les parents y siègent.
1969
30 mai : naissance du corps de PEGC, professeurs d'enseignement général de collège, formés en trois ans pour enseigner dans les CEG.
7 août : mise en oeuvre des « disciplines d'éveil ».
1972
12 mai : le mercredi remplace le jeudi comme jour de congé.
1975
11 juillet : réforme Haby instaurant le collège unique ; les CES et les CEG fusionnent ; le passage devient
automatique de l'école au collège.
1981
1er juillet : circulaire sur les zones d'éducation prioritaires (ZEP) lancée par Alain Savary, le nouveau ministre de l'Éducation nationale.
1984
12 juillet : abandon du projet Savary sur l'école privée à la suite des manifestations en faveur de
l'enseignement libre.
1985
22 mai : le ministre de l'Éducation nationale Jean-Pierre Chevènement annonce l'objectif de porter 80 %
d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat en l'an 2000.
27 novembre : création du baccalauréat professionnel.
1989
10 juillet : loi d'orientation sur l'éducation instituant les IUFM (Instituts universitaires de formation des
maîtres) à raison d'un par académie pour la formation professionnelle des enseignants.
28 août : décret portant suppression du certificat d'études.
Octobre : affaire du foulard à Creil ; trois élèves musulmanes sont exclues d'un collège pour avoir refusé
d'ôter leur voile en classe.
1992
23 avril : scission de la FEN avec la création de la FSU (Fédération syndicale unitaire).
1993
14 décembre : vote d'une loi amendant la loi Falloux de 1850, déplafonnant la contribution des collectivités
locales aux écoles privées. Devant la mobilisation des partisans de l'école publique, le texte est retiré.
1997
2 juin : Claude Allègre devient le nouveau ministre de l'Éducation nationale. Il affirme sa volonté de «
dégraisser le mammouth », lance la déconcentration des mouvements d'affectation au profit des académies et met à distance les syndicats dans la gestion de l'Éducation nationale.
L'enseignement du premier degré : repères chronologiques
Vers l'enseignement primaire public, laïque et obligatoire
Les projets révolutionnaires
A partir de la Révolution, les biens de l'Eglise sont sécularisés et la direction de l'enseignement passe sous la responsabilité de l'Etat. L'instruction devient laïque et l'Etat mène une politique de combat à l'égard des congrégations religieuses. Sans aboutir à des résultats immédiats et définitifs, les révolutionnaires français ouvrent la voie de l'enseignement moderne en formulant un certain nombre de principes.
septembre 1791
Lecture du rapport Talleyrand sur l'instruction publique qui pose les bases d'un système d'enseignement pour tous et gratuit.
1791
La Constitution du 3 septembre prévoit dans son Titre I : "Il sera créé et organisé une Instruction publique commune à tous les citoyens, gratuite à l'égard des parties d'enseignement indispensables pour tous les hommes et dont les établissements seront distribués graduellement, dans un rapport combiné avec la division du royaume. "
20-21 avril 1792
Condorcet présente à l'Assemblée nationale législative son rapport sur l'organisation générale de l'Instruction publique. Il y défend le projet d’une école laïque, gratuite (mais non obligatoire).
29 juillet 1793
Robespierre défend à la Convention un plan d'éducation nationale élaboré par Félix Le Peletier de Saint-Fargeau : l'instruction ne saurait suffire à la "régénération" de l'espèce humaine ; l'État doit se charger d'inculquer une morale, en prenant en charge l'éducation en commun des enfants entre 5 et 12 ans. "A cinq ans, la patrie recevra donc l'enfant des mains de la nature ; à douze ans, elle le rendra à la société".
décembre 1793 (22 frimaire an II)
Loi Bouquier : la Convention déclare que l'instruction est gratuite et obligatoire pour tout enfant de 6 à 8 ans.
1794 (37 brumaire an III)
Décret Lakanal : l'instruction n'est plus obligatoire. Le décret garantit, en outre, la liberté d'enseigner et institue une école pour 1000 habitants.
1795 (3 brumaire an IV)
Loi Daunou : la gratuité est abandonnée.
L'école primaire de l'Empire à la IIIème République
Dans le système napoléonien, l'école primaire revient à une école confessionnelle et payante mais soumise à la tutelle de l'Université. L'enseignement élémentaire retourne progressivement au système de l'Ancien Régime et, sous la Restauration, l'Eglise renforce sa position sur le plan scolaire.
1806
Fondation de l'Université impériale.
17 mars 1808
Publication du décret impérial n° 3179 portant organisation de l'Université. L'enseignement primaire est laissé principalement aux mains du clergé. Le décret prévoit la création d'écoles normales pour la formation des instituteurs (art. 108 :...il sera établi auprès de chaque académie... une ou plusieurs classes normales, destinées à former des maîtres pour les écoles primaires).
1810
Création de la première Ecole normale à Strasbourg.
1826
Ouverture des premières "salles d'asile" (à Paris, rue du Bac et rue des Gobelins) à l'initiative d'un comité de dames patronesses autour de la marquise de Pastoret.
14 février 1830
Publication de l'ordonnance n° 13-437 concernant l'instruction primaire qui tend à pourvoir toutes les communes de "moyens suffisants d'instruction primaire".
28 juin 1833
Publication de la loi sur l'instruction primaire ("loi Guizot"). La loi prévoit : l'ouverture obligatoire d'une école de garçons dans toute commune de plus de 500 habitants, l'ouverture d'une Ecole normale d'instituteurs dans chaque département, la création des Ecoles primaires supérieures et l'obligation pour les instituteurs d'être titulaires du Brevet de capacité. François Guizot, dans une circulaire adressée aux instituteurs (14 Ko), présente la loi comme la "charte de l'instruction primaire". Guizot, par ailleurs, intègre les salles d'asile dans le système général de l'instruction primaire et il définit leurs fonctions ("faire contracter dès l'entrée dans la vie des habitudes d'ordre, de discipline, d'occupation régulière qui sont un commencement de moralité ; et en même temps, [y recevoir] les premières instructions...").
1835
Création du corps des inspecteurs du primaire.
15 mars 1850
Publication de la loi relative à l'enseignement ("loi Falloux") dont les principales dispositions sont les suivantes : les écoles libres peuvent tenir lieu d'écoles publiques, pour les religieux le principe de la lettre d'obédience les dispense du Brevet de capacité, les communes de plus de 800 habitants sont tenues d'ouvrir une école de filles.
10 avril 1867
La loi Duruy impose la création d'une école de filles dans chaque commune de plus de 500 habitants, crée les Caisses des écoles (étape vers la gratuité) et préconise un examen qui deviendra ultérieurement le Certificat d'études.
9 août 1869
Une loi prévoit l'ouverture d'une école d'institutrices par département.
Naissance de l'Ecole républicaine
1879
La loi Paul Bert impose l'ouverture d'une Ecole normale de filles dans chaque département.
4 février 1879
Jules Ferry est nommé pour la première fois ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts ; il le reste jusqu'au 22 septembre 1880. Du 23 septembre 1880 au 13 novembre 1881, il est président du Conseil et ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, puis du 30 janvier 1882 au 6 août 1882, de nouveau en charge du portefeuille de l'Instruction publique, puis du 21 février 1883 au 20 novembre 1883 il cumule encore la présidence du Conseil et le ministère de l'Instruction publique.
juin 1881
Publication, le 16 juin, de la loi établissant la gratuité absolue de l'enseignement primaire dans les écoles et les salles d'asile publiques et dans les écoles normales primaires ("loi Ferry"). Une autre loi abolit les dispositions de la loi Falloux dispensant les ministres du Culte et les institutrices congréganistes des examens de capacité.
juillet 1881
Institution du Certificat d'études primaires à partir de l'âge de 11 ans.
2 août 1881
Organisation des écoles maternelles (le terme de salle d'asile est supprimé). L'école maternelle devient une école non obligatoire mais gratuite et laïque.
28 mars 1882
La loi sur l'enseignement primaire obligatoire ("loi Ferry") instaure l'obligation scolaire pour les enfants des deux sexes de 6 à 13 ans ainsi que la laïcisation des programmes des écoles publiques. L'article 2 de la loi stipule : "Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, outre le dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s'ils le désirent, à leurs enfants, l'instruction religieuse, en dehors des édifices scolaires". Le jour vaqué est le jeudi.
30 octobre 1886
Loi relative à l'organisation de l'enseignement primaire ("loi Goblet"). La loi laïcise les maîtres des écoles primaires (art. 17 : dans les écoles publiques de tout ordre, l'enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque) et crée les "cours complémentaires" annexés aux écoles élémentaires.
7 juillet 1904
Une loi indique "l'enseignement de tout ordre et de toute nature est interdit en France à toutes les congrégations".
9 décembre 1905
Adoption de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. S'ensuivent des heurts permanents jusqu'en 1914 et récurrents tout au long du siècle entre instituteurs et curés, école publique et école privée.
9 août 1936
La loi Jean Zay porte prolongation de la scolarité obligatoire à quatorze ans.
La parenthèse vichyssoise
Le gouvernement de Vichy est hostile à l'oeuvre scolaire laïque et signe une série de mesures contre les défenseurs de l'école publique.
3 septembre 1940
Abrogation de la loi interdisant aux congréganistes d'enseigner.
18 septembre 1940
Le gouvernement supprime les écoles normales d'instituteurs, trop républicaines, et exige des instituteurs qu'ils obtiennent le baccalauréat.
15 octobre 1940
Suppression des syndicats enseignants.
6 décembre 1940
Les devoirs envers Dieu sont explicitement rétablis dans les programmes primaires.
2 novembre 1941
A la demande de l'épiscopat, une subvention de quatre cent millions de francs au profit des écoles privées est inscrite au budget du ministère de l'Intérieur et mandatée par les préfets aux évêques.
17 avril 1945
Une ordonnance du général De Gaulle abroge la législation scolaire de Vichy et sans contrepartie alors que l'épiscopat souhaite obtenir un statut légal pour l'enseignement privé.
L'école contemporaine
8 novembre 1944
Création, par René Capitant ministre de l'Education nationale, de la commission ministérielle d'étude chargée d'élaborer un projet de réforme de l'enseignement. Elle est présidée par Paul Langevin, professeur au Collège de France, puis après sa mort, par Henri Wallon, professeur au Collège de France. La commission rendra son rapport le 19 juin 1947 (lire le plan Langevin-Wallon). Ses travaux deviendront une référence obligée du débat sur l'éducation pendant des décennies (école unique, unification du secondaire, enseignement obligatoire de six à dix-huit ans...).
3 mars 1945
Publication de l'ordonnance n° 45-318 portant suppression des classes primaires et élémentaires des lycées et collèges. Cette ordonnance parachève l'évolution vers l'assimilation des deux enseignements primaires - l'un préparant à l'entrée directe dans la vie active et l'autre à l'enseignement secondaire.
28 septembre 1951
Publication de la loi n° 51-1140 dite "loi Barangé" instituant un compte spécial du Trésor. La loi prévoit de "mettre à la disposition de tout chef de famille, ayant des enfants recevant l'enseignement du premier degré, une allocation dont le montant est de mille francs par enfant et par trimestre de scolarité. Pour les enfants fréquentant un établissement public [...] cette allocation est mandatée directement à la caisse départementale scolaire gérée par le conseil général. [...] Pour les enfants fréquentant un établissement privé d'enseignement, cette allocation est mandatée directement à l'association des parents d'élèves de l'établissement."
Les années cinquante ne connaîtront pas de réforme d'envergure. L'enseignement primaire est désormais tout à fait autonome : il comprend un cursus complet sur cinq ans et des classes de fin d'études sur deux ans ; il est sanctionné par le certificat d'études primaires. C'est sous la Vème République que cette école primaire, gratuite, obligatoire et laïque va connaître des changements majeurs.
6 janvier 1959
Réforme Berthoin (décret du 6 janvier 1959) : prolonge la scolarité obligatoire jusqu'à seize ans et crée un cycle d'observation de deux ans à la fin du primaire ou au début du secondaire.
31 décembre 1959
Publication de la loi n° 59-1557, dite "loi Debré", relative aux rapports entre l'Etat et les établissements d'enseignement privés. Elaborée à partir des propositions d'une commission présidée par le socialiste Pierre-Olivier Lapie, la loi prévoit la possibilité d'une intégration volontaire des établissements d'enseignement privés à l'enseignement public ou bien leur permet de bénéficier d'un financement de l'Etat (prise en charge de la rémunération des enseignants et aide financière proportionnelle au nombre d'élèves accueillis) en échange de la conclusion, entre l'Etat et les établissements privés, d'un contrat qui prévoit un contrôle de l'Etat sur l'enseignement dispensé et l'ouverture de l'établissement en question à tous les élèves ainsi que le respect de la liberté de conscience des enfants.
3 août 1963
Réforme Fouchet-Capelle : implante le cycle d'observation dans des établissements distincts, les collèges d'enseignement général (CEG) et les collèges d'enseignement secondaire (CES).
1969
La mixité s'impose à l'école primaire.
12 mai 1972
Publication d'un décret qui institue le jour d'interruption des cours au mercredi et non plus au jeudi.
11 juillet 1975
Publication de la loi no 75-620 relative à l'éducation qui institue le collège unique ("réforme Haby"). L'école primaire devient la première étape du système éducatif. Désormais, à l'issue du CM2, tous les enfants ayant atteint les objectifs de l'école élémentaire poursuivent leur scolarité au collège.
2 août 1977
Publication de la circulaire 77-266 relative aux écoles maternelles qui fixe le rôle et les objectifs de l'école maternelle : l'affectivité, le corps - le mouvement - l'action, l'expression vocale - la musique, l'image - les représentations iconiques, l'expression plastique, le langage oral et le langage écrit, le développement cognitif.
1981
Création de zones d'éducation prioritaires (renforcement sélectif de l'action éducative dans les zones et dans les milieux sociaux où le taux d'échec scolaire est le plus élevé).
29 février 1984
Communication en Conseil des ministres sur l'école pré-élementaire et élémentaire ; proposition de plusieurs orientations d'après les conclusions de la "consultation-réflexion" nationale : renforcement de l'action menée pour les écoles maternelles, mesures destinées à assurer la continuité de l'action éducative entre cinq et huit ans, développement sur l'apprentissage de la lecture, effort d'amélioration de la formation des maîtres, révision des méthodes d'enseignement de l'histoire-géographie en 1984 et des autres matières en 1985, développement des liaisons avec les parents, les collectivités locales et les associations, accroissement des responsabilités de l'équipe éducative dans chaque école, effort en faveur de la circulation des informations.
22 avril 1985
Présentation par M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Education nationale, des nouveaux programmes de l'école élémentaire applicables à la rentrée : suppression des activités d'éveil remplacées par des disciplines dotées d'horaires propres, notamment éducation civique et informatique ; renforcement de l'enseignement du français, réaffirmation d'une "pédagogie de l'activité" visant à rendre l'élève autonome et responsable.
30 janvier 1986
Publication de la circulaire 86-046 portant orientations pour l'école maternelle qui abroge la circulaire du 2 août 1977 et qui, outre la préparation à la "grande école", assigne à l'école maternelle trois objectifs : scolariser, socialiser, apprendre et exercer.
23 mars 1989
Présentation à Arras par M. Lionel Jospin, ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, de sa politique de lutte contre l'échec scolaire dans le primaire : notamment priorité à la scolarité dès deux ans des enfants issus de milieux défavorisés ; substitution à la notion de classe de celle de cycle continu des premiers apprentissages (en limitant au maximum les redoublements), relance de zones d'éducation prioritaire (ZEP) ; évaluation des acquis en français et en calcul à la fin de chaque année ; mise en place de "missions lecture" dans les académies.
10 juillet 1989
Publication de la loi d'orientation sur l'éducation qui étend, en priorité, la préscolarisation aux enfants de deux ans vivant dans un environnement social défavorisé, organise la scolarité en cycles, réaménage l'année scolaire (trente-six semaines réparties en cinq périodes) et allège la semaine d'une heure (vingt-six heures). La loi crée également les Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) qui prennent le relais des écoles normales.
1er août 1990
Publication du décret n° 90-680 qui crée le corps des professeurs des écoles.
6 septembre 1990
Publication du décret n° 90-788 qui organise la scolarité de l'école maternelle et primaire en trois cycles pédagogiques qui tiennent compte de la progression psychologique des enfants :
- le cycle des apprentissages premiers se déroule à la maternelle :
- le cycle des apprentissages fondamentaux commence en maternelle et se poursuit dans les deux premières années de l'école primaire ;
- le cycle des approfondissements correspond aux trois dernières années du primaire et débouche sur le collège.
19 février 1992
Communication en Conseil des ministres sur l'apprentissage des langues vivantes dans l'enseignement des premier et second degrés. Le gouvernement prévoit de généraliser l'expérience de l'enseignement précoce d'une langue vivante dès l'école primaire, de moderniser et renforcer l'enseignement des langues au collège, d'étendre aux lycées la possibilité d'étudier deux langues et d'adapter la formation initiale et continue des enseignants à ces réformes.
28 septembre 1992
Présentation par M. Jack Lang, ministre de l'Education nationale et de la Culture, d'un "plan pour la lecture" destiné aux élèves et aux maîtres de la maternelle au collège, comprenant notamment un budget de 10 millions de francs consacré à la création de bibliothèques-centres documentaires dans 20 départements pilotes à la rentrée 1993.
8 décembre 1994
Adoption par le Conseil Supérieur de l'Education (CSE) des programmes scolaires pour les classes maternelles et primaires, qui remplacent les textes en vigueur depuis 1985 et s'inscrivent dans le cadre de l'organisation scolaire en trois cycles instituée par la loi d'orientation de 1989.
21 février 1995
Présentation par M. François Bayrou, ministre de l'Education nationale, des nouveaux programmes de l'enseignement primaire : organisation de l'enseignement en cycles de trois ans, priorité à l'apprentissage de la lecture et à la production d'écrits, allègement de l'enseignement des mathématiques.
13 juillet 1995
Promulgation de la loi no 95-836 de programmation du "nouveau contrat pour l'école" (publiée au JO n° 163).
7 novembre 1996
Publication, par le ministère de l'Education nationale, du rapport d'étape 1996 du nouveau contrat pour l'école, en application de la loi de programmation quinquennale sur l'éducation votée le 13 juillet 1995.
26 août 1997
Mme Ségolène Royal, ministre de l'Enseignement scolaire, annonce la réouverture de 800 classes dans les écoles primaires dès septembre 1997.
17 mars 1998
Claude Allègre, ministre de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, annonce une " généralisation " de l'apprentissage d'une langue étrangère à l'école primaire, en CM2 à la rentrée 1998, et en CM1 à la rentrée 1999.
28 août 1998
Claude Allègre, ministre de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, présente officiellement la "Charte pour bâtir l'école du XXIème siècle", visant la rénovation du primaire avec de nouveaux programmes, de nouveaux rythmes et une nouvelle conception du métier d'enseignant (application expérimentale dans 2000 écoles dès l'automne 1998).
1er septembre 1998
Conférence de presse, réunissant Claude Allègre, ministre de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, et Ségolène Royal, ministre de l'Enseignement scolaire, consacrée à l'annonce de mesures gouvernementales pour l'enseignement : pour l'école primaire, recrutement d'aides-éducateurs et d'intervenants extérieurs, afin de développer l'enseignement des langues, des arts, des sports et des nouvelles technologies, renforcement de l'enseignement d'une langue étrangère, mise en place de "réseaux d'écoles" pour le maintien des écoles en milieu rural.
24 septembre 1998
Rapport de Jean Ferrier, Inspecteur général de l'Education nationale, sur l'école primaire : "situation alarmante" de l'école primaire (17% des élèves en difficulté à l'entrée du CE2) ; proposition notamment de renforcer l'évaluation des connaissances, en particulier par l'instauration d'un "brevet des écoles" avant le passage en 6ème.
23 janvier 1999
A Paris, dans une intervention au colloque consacré à la réforme de l'enseignement primaire, Claude Allègre, ministre de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie, présente la "Charte pour bâtir l'école du XXIème siècle" : recentrage des programmes sur les acquisitions fondamentales (lecture, écriture, calcul, oral) et développement de l'aide personnalisée aux élèves, aménagement des rythmes scolaires, évolution du métier de professeur des écoles (coordination d'une équipe éducative composée de collègues, intervenants extérieurs et aides-éducateurs) ; expérimentation de la réforme dans 1800 écoles dès février, puis évaluation et bilan en septembre.
23 mars 1999
Le ministère de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie confirme la décision du gouvernement de maintenir le niveau des postes et des personnels du premier degré, malgré une diminution du nombre d'élèves prévue pour la prochaine rentrée (environ 30000 élèves en moins).
28 septembre 1999
Devant la presse, présentation par Ségolène Royal, ministre de l'Enseignement scolaire, des objectifs assignés à l'école maternelle dans la continuité des programmes de 1995 : préparation à l'entrée dans le primaire, lutte contre les inégalités sociales, l'échec scolaire et l'illettrisme, acquisition des langages (langage oral, initiation à l'écriture et à la lecture, langage de l'image), apprentissage de la vie en société et relations privilégiées avec les familles.
16 février 2000
Décret fixant les conditions d'emploi d'agents contractuels pour l'enseignement des langues à l'école, afin de pallier le manque de personnels pour l'enseignement des langues en CM1 et CM2 (JO n° 41 du 18).
20 juin 2000
Lors d'une conférence de presse, Jack Lang, ministre de l'Education nationale, annonce une série de mesures en faveur de l'enseignement primaire, notamment : renforcement de l'apprentissage des langues vivantes ; instauration d'un brevet informatique et internet ; développement de la formation des enseignants.
15 novembre 2000
Devant la presse, Jack Lang, ministre de l'Education nationale, présente le premier plan pluriannuel pour l'éducation nationale, qui vise à planifier le renouvellement des effectifs, à mettre en application les réformes du gouvernement et à réduire les inégalités géographiques ; il comprend deux volets (plan pluriannuel pour 2001-2003 avec 33 000 créations d'emplois, du primaire au supérieur, et plan de programmation des recrutements sur cinq ans), prévoit le recrutement de 185 000 enseignants de la maternelle au lycée d'ici 2005 et coûtera environ 4 MdsF d'ici 2004.
novembre 2000
Un groupe d'experts, présidé par le recteur Philippe Joutard, est chargé de rédiger un projet de nouveaux programmes pour l'école primaire.
29 janvier 2001
Précisant des mesures qu'il a proposées en juin 2000, Jack Lang, ministre de l'Education nationale, réaffirme sa volonté de généraliser et diversifier l'apprentissage des langues vivantes dans le primaire. Claude Hagège, professeur au collège de France, met en garde contre les risques d'extinction du français et des autres langues européennes si tous les enfants du primaire choisissent d'apprendre l'anglais en première langue vivante.
27 février 2001
Jack Lang, ministre de l'Education nationale, annonce un plan de rénovation des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) qu'il juge "décalés" par rapport aux évolutions de la société : inscription plus facile en IUFM pour les aspirants professeurs et harmonisation nationale des programmes des épreuves ; création d'un "comité de suivi des concours" pour les candidats du second degré ; formation continue des jeunes professeurs au cours des deux premières années d'exercice (coût de 60 millions de francs) ; limitation de l'accès aux postes de formateurs en IUFM aux seuls enseignants ayant eu une expérience récente dans l'enseignement. Réactions : les syndicats enseignants et étudiants réservent un bon accueil à ce plan auquel le SNES reproche toutefois de ne pas aborder la question des moyens mis à la disposition des IUFM.
1er mars 2001
Dans un avis, le Haut Conseil de l'évaluation de l'école estime que la politique de réduction de la taille des classes, telle qu'elle a été menée depuis une trentaine d'années, est peu efficace dans la lutte contre l'échec scolaire ; il propose l'expérimentation d'une forte réduction du nombre d'élèves dans les CP où sont regroupés les élèves les plus défavorisés.
septembre 2001
Lancement de la consultation des enseignants sur les nouveaux programmes.
janvier 2002
Adoption des nouveaux programmes pour l'école primaire par le Conseil supérieur de l'enseignement.
14 février 2002
Parution des nouveaux programmes de l'école primaire dans le Bulletin officiel de l'Education nationale (hors-série n°1).
LesLumieres.
Helvétius 1715 - 1771
Diderot 1713 - 1784
Rousseau 1712 - 1778
Contexte historique
Philosophe français. Fermier général (charger de recueillir les impôts), il collabora à l'Encyclopédie.
Noble, il se distancie de ses privilèges.
Son père est le médecin perso de la femme de Louis XV.
Philosophe rationaliste
Auteur de l’encyclopédie qui est une œuvre profondément pédagogique, à visée éducative
Frères grimm. Lien avec Catherine II de russie.
Rupture ave l’église, vers l’athéisme.
Ecrivain politique
Emile 1762 : une utopie avec pour hypothèse un éducateur parfait.
Fondements philosophiques.
Lecture de Montesquieu. Dénonce ensuite les inégalités de l’impôt. Il ne doit pas avoir d'inégalités innées, car «l'éducation peut tout».
L’homme, et l’esprit, est le produit de l'environnement et de l'éducation. Il apprend toute sa vie.
Différencie âme (somme des organes, des sens, c’est l’outil ; disparaît à la mort) et esprit (c’est l’info, le contenu ; la somme de tout ce qui est acquis)
Nation appartient au peuple.
L’instruction permet d’adoucir le caractère, réduire les défauts, à l’origine du bon goût.
L’éducation doit rendre dépendant les uns des autres (bon sens du terme)
Pour former un génie, il faut que l’éducation publique ne l’étouffe pas.
La nature extérieure, comme la nature humaine, est bonne. Les hommes deviennent méchants au contact de la société qui est pernicieuse.
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Helvetius 1715 - 1771
Diderot 1713 - 1784
Rousseau 1712 - 1778
Finalités de l’éducation.
Fonder un système de formation qui favorise le génie càd la meilleure adaptation à l’environnement possible.
L’éducation forme la personnalité.
L’éducation à une visée politique, dans le sens de la société, démocratique.
Former une élite pour gouverner le pays afin qu’il ne soit plus dirigé par une seule personne.
Instruire le peuple pour en faire des citoyens.
L’éducation doit préservée la nature originellement bonne de l’homme.
Il faut prendre les enfants et les protéger du vice de la société pour que leur cœur reste bon.
Le but de l’éducation est l’épanouissement de l’enfant.
Type de savoir.
Il faut fabriquer des pers qui auront un rôle, une fonction précise dans la société.
Le latin n’est pas utile, pas d’enseignement des langues mortes.
La femme apprend a gérer la maison
L’homme apprend à être un bon employé.
Les enfants doivent apprendre à lire, écrire, l’arithmétique et les principes de la religion.
Le savoir ne doit pas être appris dans les livres.
Le savoir sert à accéder à une liberté individuelle dans un monde sociale.
Moyens Utilisés & Pédagogie.
Appréciation du savoir, mépris de l’ignorance & le vice.
L’enseignement est le point de départ du régime politique en place. L’éducation sert à perpétuer le régime.
L’état doit prendre en charge toute l’instruction.
Système de concours pour faire l’élite de l’état.
Deux types d’éducation.
Education positive : celle qui tend de dev l’esprit avant l’âge, elle est prématurée.
Education négative : respecte le processus de maturation, tend à préparer la raison par l’exercice des sens.
Helvetius 1715 - 1771
Diderot 1713 - 1784
Rousseau 1712 - 1778
Méthodes d’apprentissage.
Utilisation du renforcement positif et négatif, des réflexes conditionnels.
Education méthodique donc contrôler.
Commencer plus tôt l’éducation & formation différenciée.
Pas d’apprentissage par le jeu.
On ne doit pas révéler à l’enfant ses intentions éducatives.
Il faut donner à l’enfant l’envie d’apprendre.
L’enfant doit ce sentir libre. Il ne fait que ce qu’il veut.
Rôle du maître
Ne doit pas être infaillible. Vigilance des élèves & meilleur relation avec les élèves.
Sans éducateur parfait rien n’est possible, comme dans l’Emile.
Eduquer c’est jouer un rôle. L’éducateur est hypocrite pour servir l’enfant, ne pas l’aliéner.
Public concerné
Toute la population en tant que future société.
Toute la population
HISTOIRE DE L'ECOLE PUBLIQUE EN FRANCE
L L'ECOLE DE LA REPUBLIQUE (1880-1918)
De 1800 à 1900, l'école élémentaire gagne environ 700000 élèves. Presque tous les enfants sont scolarisés, à partir de 1900, l'absentéisme (participation des enfants aux travaux des champs) se résorbe peu à peu, car l'idée qu'être instruit participe de la dignité humaine se répand.
La 3e" République proclamée en 1870, est gouvernée par les républicains eux-mêmes à partir de 1879. En quelques années, ils font adopter un train de lois garantissant les libertés fondamentales : liberté d'expression, liberté d'opinion, liberté de réunion et d'association.
La France fait l'apprentissage de la démocratie ce qui nécessite une refonte du système éducatif (pas de souveraineté nationale sans développement rapide de l'instruction : patriotisme et utilité sociale)
Un enseignement primaire profondément remanié :
formation des enseignants ; Loi du 9 août 1879. La loi sur les écoles normales (à l'initiative de Paul BERT) fait obligation pour chaque département, dans les quatre ans, d'installer et d'entretenir une Ecole Normale d'instituteurs et une Ecole Normale d'institutrices. La discipline y est très stricte (uniformes, internat, sorties rares et encadrées) et l'accent mis très fortement sur l'adhésion aux valeurs de la République
("Séminaires Laïcs"). Les normaliens sont de bons élèves d'origine modeste (le plus souvent rurale).
gratuité : Loi du 16 juin 1881. Gratuité de renseignement "H ne sera plus perçu de rétribution scolaire
dans les écoles primaires publiques ni dans les salles d'asile publiques. " (MB : Enseignants rémunérés par
les communes jusqu'en 1889).
Laïcité de l'enseignement : Loi du 28 mars 1882. Neutralité religieuse dans l'enseignement primaire.
• Substitution dans les programmes d'enseignement primaire de "l'instruction morale et civique"^ la "morale
religieuse ». Proclamation de la neutralité confessionnelle de l'école publique.
• Institution d'un jour vaqué supplémentaire chaque semaine, destiné à permettre aux parents de faire donner
une instruction religieuse à leurs enfants en dehors des édifices scolaires, s'ils le souhaitent.
Laïcité des personnels enseignants : Loi du 30 octobre 1886 (Article 17). La laïcité du personnel enseignant est mise en place progressivement II faudra attendre la loi du 9 décembre 1905 (séparation de l'église et de l'état) pour voir disparaître les crucifix des écoles. (Principe rappelé par un avis du Conseil d'Etat du 27 novembre 1989)
L'instauration de la laïcité provoque une levée de boucliers de l'église et de la France conservatrice : la finalité de l'école est-elle de continuer à former de bons chrétiens ou des citoyens autonomes capables de choisir et d'exercer leur esprit critique ?
Ferdinand BUISSON (bras droit de Jules FERRY) déclare en 1903 :
"Pour faire un républicain, il faut prendre l'être humain, si petit et si humble qu'il soit (...) et lui donner l'idée qu'il peut penser par lui-même, qu'il ne doit ni foi, ni obéissance à personne, que c'est à lui de chercher la vérité et non pas à la recevoir toute faite d'un maître, d'un directeur, d'un chef, qu'il soit temporel ou spirituel. "
- Obligation ; Loi du 28 mars 1882. Obligation scolaire de 6 à 13 ans
Une pédagogie plus performante :
En 1868, Octave GREARD impose aux écoles de l'Académie de Paris, une division en trois cours (élémentaire,
moyen, supérieur) dotés de programmes précis.
En 1882, Jules FERRY étend ce modèle à toute la France. Dans la pratique de classes, deux innovations
durables sont particulièrement à l'honneur.
- La leçon orale faisant uniquement appel à la mémorisation cède la place à la pratique d'exercices écrits
(cahier journalier, cahier de devoirs mensuels, cahier de roulement).
- La méthode inductive est prônée : on parle « d'enseignement par l'aspect » qui permet de passer du
concret à l'abstrait (boulier, bûchettes, leçons de choses...).
III L'ECOLE DE LA REUSSITE (1960-1997)
La réforme de 1959, en prolongeant la scolarité obligatoire jusqu'à 16 ans, vise l'unification du système éducatif qui était jusque-là caractérisé par h juxtaposition d'écoles au recrutement sociologiquement déterminé etcorrespondant à des filières d'emploi nettement spécifiées:
les lycées et collèges fréquentés par la bourgeoisie,
les écoles primaires jusqu 'à 14 ans pour le peuple,
l'enseignement primaire supérieur avec les cours complémentaires et les écoles primaires supérieures pour les employés.
(LEGRAND, La différenciation pédagogique, p. 15)
II y avait certes quelques ouvertures de ces filières permettant exemple l'accès gratuit des lycées et collèges aux enfants "doués", mais cela ne concernait qu'une minorité.
L'école d'avant 1959 était donc sociologiquement différenciée.
Elle était aussi pédagogiquement différenciée : les programmes et les méthodes variaient en fonction des
filières, des publics auxquels elles s'adressaient et de l'insertion sociale qui en était la finalité :
"Aux lycées et collèges un enseignement reflexif et gratuit : connaissance théorique de la langue par la
grammaire ; enseignement des langues mortes comme gymnastique intellectuelle ; enseignement des éléments
abstraits de l'arithmétique et delà géométrie.
A l'enseignement élémentaire, une orientation délibérément pratique : acquisition de mécanismes en lecture,
écriture, calcul ; importance de l'orthographe ; rédactions modèles pratiques ; mesures agraires ; calcul de
surfaces, de prix de revient et de bénéfices, etc. Les méthodes y étaient fondamentalement liées à l'exercice de la
mémoire et au dressage.
L'enseignement primaire supérieur abordait des contenus plus élaborés avec les mêmes mélhodu^'
d'encadrement strict et d'exercices répétitifs.
Ainsi se définissait un "esprit primaire", opposé avec mépris à la culture secondaire, mais convenant
parfaitement aux couches sociales destinées à appliquer et à obéir. L'enseignement technique était encore fort
peu développé, l'essentiel de la formation s'acquérant à la sortie de l'élémentaire dans les écoles d'entreprise ou
en apprentissage. " (LEGRAND, p, 14)
En 1959, la France suit l'ensemble des pays industrialisés pour lesquels l’évolution du niveau des professions requiert une promotion intellectuelle généralisée de la population. D'où l'unification du système scolairevisant à donner le même savoir pour tous les élèves jusqu'à 16 ans.
Cette unification ne se fait pas rapidement : de nombreuses filières sont maintenues et une filière originale créée : la "transition" destinée à permettre l'accès au collège, qui conserve son statut d'enseignement "noble", des élèves qui n'auraient pas atteint le niveau nécessaire au terme de la scolarité élémentaire.
Les instructions officielles et les conceptions pédagogiques
1964 : Expérience du tiers temps pédagogique.
1969 : 27 h de classe (suppression du samedi après-midi) Français 10h, math 6h, éveil 6 h EPS 6 h (réforme E.FAURE) L'accent se déplace des savoirs aux savoirs faire des connaissance aux aptitudes.
1970 : Réforme des maths. Allégement relatif des programmes, mais surtout esprit radicalement différent. Il
s'agit non plus de préparer l'élève aux problèmes numériques de la vie courante, mais de proposer
l'apprentissage d'une démarche déductive. Cette réforme provoque le désarroi chez les enseignants (la formation
n'avait pas été prévue auparavant).
1972 : Réforme du Français. Dès 1963, création de la commission ROUCHETTE. Le projet voit le jour en 1966 mais, fait sans précédent, ROUCHETTE souhaite qu'il soit expérimenté avant d'être publié. Revue et corrigée, la version du projet devient « plan de rénovation de l'enseignement du Français à l'école élémentaire »
- la langue moyen de communication fonctionne selon les milieux et les moyens de façon différente,
- priorité est donnée à la langue orale, importance de la motivation des élèves de leur besoin de s'exprimer.(Apprentissage par imprégnation)
Une pédagogie qui libère l'expression pour la structurer de façon progressive mais systématique. Une conception descriptive et linguistique de l'enseignement de la langue prend la place d'une conception normative.
Ce plan suscite une véritable tempête (politique) orchestrée par tous ceux qui en 1968 ont eu très peur (et si la dictée venait à disparaître... )
Le ministère n'adopte pas le plan mais une diffusion sauvage de la FEN l'oblige à en publier une version édulcorée. Les adversaires du plan défendent l'autorité.
En 1972, les IO réalisent un compromis : les méthodes sont assouplies, l'oral revalorisé, la nomenclature grammaticale réformée en 1975 et une conception normative de la langue prévaut.
Malgré ces réserves, les IO sont en avance sur les pratiques des instituteurs qui n'évoluent que très lentement.
1975 : La loi du 11 juillet (Loi HABY) unifie de droit les deux premières années du premier cycle des collèges en imposant l'hétérogénéité des classes. Mais le collège unifié ne l'est, de fait. que jusqu'à la fin de la 5Cme qui reste un palier de sélection pour l'enseignement technique court.
Le concept de différenciation apparaît dans cet environnement institutionnel, comme exigence interne d'un système unifié, dans la mesure où les mêmes objectifs ne peuvent être atteints par un public hétérogène qu'en adaptant les méthodes à cette hétérogénéité. Il apparaît d'abord dans le cadre des problèmes pédagogiques posés par le collège.
NB : Cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas eu auparavant, généralement dans le cadre des mouvements pédagogiques, des pratiques de différenciation.
Il s'agit de savoir comment, à partir d'objectifs communs, adapter les méthodes et éventuellement le cursus à la réalité des élèves enseignés.
D'où deux axes dans la problématique de la différenciation :
1 - quelle est la "réalité" des élèves enseignés ? Comment la détecter, avec quels outils ? La problématique de
l'évaluation accompagne d'entrée de jeu celle de la différenciation.
2 - comment adapter les méthodes d'enseignement ? de quelles pratiques de quels outils dispose-t-on ? Telle pratique considérée comme le style pédagogique propre d'un enseignant ou d'une école pédagogique (méthodes actives, étude du milieu, interdisciplinarité, travail indépendant, etc.) peut-elle être extraite des
choix éthiques ou idéologiques qui semblent la motiver et être intégrée à une "technologie éducative"?
Ces questions, d'abord prises en charge par les pédagogues, ont rencontré les préoccupations des psychologues travaillant sur les questions d'apprentissage, d'une part, et des chercheurs en didactique d'autre part.
1989 : La loi d'orientation sur l'éducation
La Loi d'Orientation sur l'Education présente, pour la première fois, une refonte complète du système éducatif:
formation des enseignants (création des IUFM), organisation de l'école primaire par cycles, évaluation des élèves au CE2 et en 6°", établissement d'un référentiel de compétences par cycle, mise en place d'un livret de l'élève, redéfinition des programmes de l'école primaire.
La Loi d'Orientation permet de mettre en cohérence un certain nombre de réformes mise en œuvre dans les écoles (le projet d'école, l'évaluation CE2,6eme...).
- Le référentiel des compétences à acquérir au cours de chaque cycle (1990)
Les compétences sont de trois types :
* des compétences transversales, "relatives ma attitudes de l'enfant, à la construction des concepts
fondamentaux d'espace et de temps et aux acquisitions méthodologiques",
* des compétences dans le domaine de la maîtrise de la langue,
* des compétences relatives aux différentes disciplines "qui recouvrent à la fois des savoirs et des méthodes
propres à chacun des grands domaines".
- Le projet d'école (1992)
Sa finalité : "Accroître encore l'efficacité de l'école."
Ses enjeux sont à la fois d'ordre pédagogique ("Viser une meilleure réussite scolaire grâce à une pédagogie
efficace et active"), d'ordre éducatif ^Considérer l'enfant tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'école"), d'ordre institutionnel ("Coordonner les actions des acteurs du système éducatif).
- Les Programmes de l'école primaire (1995)
La publication des nouveaux programmes constitue une étape importante de la réforme du système éducatif :
"Le nouveau contrat pour l'école" se veut une réponse aux enjeux du XXIeme siècle.
Le contexte :
- Modification des attentes de la société et de l'institution vis à vis de l'école : exigence de la démocratisation de l'enseignement secondaire, développement socio-économique, développement des technologies de l'information et de la communication.
- Affirmation de la primauté de l'enfant, de ses démarches d'appropriation individuelles sur le modèle de la transmission des connaissances.
- Unification du système d'enseignement français : allongement progressif de la scolarité obligatoire, création du collège unique en 1975.
Les principes sont fortement affirmés.
- Mieux prendre en compte le développement de l'enfant, volonté qui se traduit par le slogan "Mettre l'enfant au centre du système éducatif. »
- Prendre en compte les rythmes, les spécificités des élèves sans perdre de vue les objectifs communs à tous (réflexion sur la semaine scolaire).
- Assurer la continuité des apprentissages : réduire les ruptures entre maternelle et élémentaire, école élémentaire et collège, forger des outils de pilotage du travail par cycle, développer le travail d'équipe et la co-responsabilité des enseignants par la systématisation du projet d'école, par le renforcement des structures d'échange au sein de l'école... (mise en place des conseils de cycle).
- Prendre en compte les démarches d'apprentissage (évaluation Œ2, 6eme). Le référentiel de compétences apporte des repères qui jalonnent la progression de l'enfant, le parcours de l'élève.
Les missions de l'école sont précisées.
_ Préparer la totalité des élèves à accéder au collège dans des conditions favorables, c'est à dire en ayant intégré les comportements intellectuels et sociaux nécessaires pour se repérer dans une structure plus complexe.
_ Amener les élèves à acquérir une première maîtrise des langages essentiels (langue française et mathématiques).
_ Amener les élèves à se constituer des méthodes de travail efficaces et rigoureuses, étayées par des connaissances simples mais solides.
_ Amener les élèves à approcher progressivement les concepts propres aux disciplines qui structurent l'enseignement secondaire.
_ Permettre aux élèves de développer leurs goûts et leurs capacités artistiques et physiques.
_ Permettre aux élèves de se situer dans un groupe organisé.
_ Permettre aux élèves d'assimiler peu à peu les règles de vie qui régissent l'école et la société.
L'organisation et le fonctionnement de l'école sont modifiés :
- Deux systèmes co-existent :
* cycle l cycle des apprentissages premiers 1 Ecole maternelle
* cycle 2 cycle des apprentissages fondamentaux 1 CP - CE 1
* cycle 3 cycle des approfondissements 1CE2 - CM 1 - CM2
- Des questions subsistent :
* Statut de la grande section, statut du CE2.
* Liaison entre maternelle et école élémentaire.
* Fonctionnement du conseil de cycle (cas des écoles à une ou deux classes).
Le rôle du maître / des maîtres est redéfini.
_ Réaffirmation de leur polyvalence "la polyvalence du maître donne sa spécificité à l'école
élémentaire "(page 21), "l'indispensable cohérence".
_ Rappel de leur responsabilité individuelle dans le choix des méthodes.
_ Affirmation de l'existence d'une responsabilité collective des maîtres sur les élèves de l'école (Conseil de cycle, conseil des maîtres) -> choix des formes d'organisation les mieux adaptées aux élèves (répartition des enfants, constitution des groupes, décloisonnement dans la limite de 3H en cycle 2 et 6H en cycle 3),.