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Courbes d’équation ? = f(?) en coordonnées polaires
Préliminaire
Ici, P désigne un plan affine euclidien orienté, un repère orthonormé.
Pour , on note .
Soit . M admet le système de coordonnées polaires .
Ainsi, M est sur la droite , et .
et sont de même sens si et seulement si .
Soit I un intervalle infini de R. Soit , de classe au moins.
La courbe d’équation polaire dans R, c’est
C’est donc le support de l’arc paramétré .
Rappel :
est de classe sur R, et , noté .
Et, par récurrence, .
La donnée de et du signe de donne l’angle , ce qui suffit quasiment à tracer la courbe (ou du moins l’allure).
Exemple : .
Données :
f est de classe , et on a le tableau de signes :
Réduction de l’intervalle d’étude
On considère une courbe . Divers exemples :
Si il existe tel que , alors , puisque .
On obtient ainsi tout C pour décrivant un intervalle d’amplitude .
Si il existe tel que :
On obtient donc encore tout C avec un intervalle d’amplitude .
Si
On obtient alors C en se limitant à (ou ), et en opérant sur la courbe obtenue une symétrie d’axe
Si
On obtient tout C en se limitant à puis en faisant une symétrie d’axe .
Si
Idem que précédemment, avec (ou )
Si
On obtient C en se limitant à , puis en faisant une symétrie d’axe .
Si
On dessine sur un intervalle d’amplitude , puis on fait une symétrie par rapport à O.
Autres cas plus variés :
Si :
On dessine sur , puis on fait une rotation d’angle (3 fois) et de centre O.
Si :
On fait l’étude pour , puis une symétrie par rapport à la première bissectrice.
Si :
On étudie sur un intervalle d’amplitude , puis on fait toutes les homothéties de centre O et de rapport .
Exemples, construire les courbes :
Pour les , on peut se limiter à un intervalle d’amplitude .
Pour : on se restreint à
: On peut se limiter à , puis on fait une symétrie d’axe
; rien de mieux.
On obtient un cercle :
Pour :
. On peut donc se restreindre à .
: Etude sur , puis symétrie d’axe .
: Etude sur , puis une symétrie d’axe donne sur .
Pour :
: Etude sur un intervalle d’amplitude .
: Etude sur un intervalle d’amplitude , puis 2 rotations d’angle et de centre O.
: Etude sur , puis symétrie d’axe donne la courbe sur
:
: Etude sur
: Etude sur , puis symétrie d’axe .
Etude des tangentes
Soit , où f est de classe (au moins)
Soit , on cherche la tangente en .
. Donc
Ainsi, sur une courbe d’équation polaire , si , alors ce point n’est pas stationnaire (la famille est en effet libre, pour tout , elle forme même une base orthonormée directe de la direction de P)
Si :
fait un angle avec tel que
En effet :
Si on note , alors
Donc et , (et donc )
D’où le résultat.
Ainsi :
Si , ce point n’est pas stationnaire, et la tangente en ce point fait avec un angle orienté tel que
On peut aussi retenir que si et sinon.
Si :
Si , alors n’est pas stationnaire et la tangente est dirigée par .
Si et qu’on peut dériver suffisamment de façon à tomber sur le premier non nul (s’il en existe) :
Ainsi, dans tous les cas la tangente est dirigée par .
Exemple :
(« cardioïde »)
: Etude sur
: Etude sur , puis symétrie d’axe .
Si :
Etude des tangentes :
Donc
En , on a donc , donc (et ).
En , , donc (et ).
Branches infinies
Diverses situations :
Soit où I est un intervalle infini.
Si I n’est pas majoré/minoré et , on a une branche infinie spirale.
Si où : on obtient une direction asymptotique dirigée par /d’angle polaire .
En effet, en coordonnées cartésiennes :
Donc si , au voisinage de : .
On a alors une direction asymptotique de pente .
Si , au voisinage épointé de :
Pour avoir les asymptotes, on fait ensuite l’étude de …
Exemple :
où .
: Etude sur .
: Etude sur puis symétrie par rapport à .
Autre exemple :
: Etude sur .
Déjà, on a une direction asymptotique horizontale :
Tangente au point de paramètre :
où .
.
Donc . Donc et OM est horizontal. Donc T est de pente 2.
En :
. On note
On a
Donc . Donc la tangente est de pente
Recherche de points doubles
On doit chercher les points doubles parmi les solutions de :
Et
Et
Exemple : on reprend celui de la fin du paragraphe précédent :
On cherche un point double, pour et (d’après l’allure de la courbe). On cherche donc tel que .
C'est-à-dire
Soit
Soit
Soit
C'est-à-dire
Soit . Donc .
Quelques courbes classiques en coordonnées polaires
Droites
Droite passant par O : est une équation en coordonnées polaires de D.
Droite orthogonale à unitaire et passant par H tel que .
Rappel :
Soit :
Donc
Si (alors , ), c'est-à-dire si D ne passe pas par O, l’équation s’écrit aussi .
Cercles
Cercle de centre O :
Pour , est une équation du cercle de centre O et de rayon a ( en est aussi une)
Cercle C passant par O et de centre de coordonnées polaires .
(C'est-à-dire telles que )
Soit . On a les équivalences :
Une équation polaire de C est donc
L’équation trouvée est donc de la forme .
Inversement, soit .
Si , alors .
Sinon, et se met sous la forme
(avec et tel que , )
On reconnaît le cercle passant par O de centre tel que .
Conique dont un des foyers est O.
Soient D une droite ne passant pas par O, , où H est le projeté orthogonal de M sur D.
Si , on a une hyperbole, si une parabole et si une ellipse.
Disons que D est orthogonale à et passe par K tel que ( car D ne passe pas par O)
Ainsi,
Soit (donc )
H est déterminé par : et est colinéaire à .
Donc .
Donc .
Ainsi, on a les équivalences :
(Pour la dernière équivalence, si , on a en effet car sinon ou ce qui est faux)
Une équation polaire de C est alors . (En effet, est solution de (1) si et seulement si est solution de (2))
s’appelle le paramètre de la conique.
On retrouve la nature de la conique avec l’équation :
Si ne s’annule pour aucune valeur de (c'est-à-dire si ), tout les sont permis, on a donc une ellipse.
Si s’annule pour deux valeurs de (modulo ), c'est-à-dire si a deux solutions , c'est-à-dire si , on a alors une hyperbole.
Si ne s’annule qu’une fois modulo , c'est-à-dire si , on a alors une parabole.
Réciproque :
Soit avec , .
1er cas : Si .
avec , on obtient une droite.
2ème cas : Si et
avec et .
On reconnaît une conique d’excentricité e, de foyer O et de directrice associée
3ème cas : Si et
. On obtient un cercle de centre O.